Villa de Salsa Inferno

Un coursier vint déposer une enveloppe dans la boîte aux lettre....

47.

Auparavant au département de justice..

La berline de Danny pénétra enfin sur la propriété de Salsa Inferno. A peine elle s’arrêta devant la villa que cette dernière ouvrait déjà la portière, soulagée et ravie de retrouver ce qui était devenu à présent son chez soi. Son agent se précipita derrière elle, il désirait tout de même quelques explications au sujet de cette arrestation. Elle lui avait expliqué pourquoi on l’avait arrêtée, mais pas pourquoi la veille, elle lui avait raccroché au nez, et pourquoi elle s’était saoulée à mort..

Salsa était déjà à l’intérieur et derrière elle Danny qui l’appelait.

- Salsa, mais attend !!
- Quelle mouche te pique tout à coup?
- allez quoi tu peux me raconter si tu as un soucis..

Danny tout agité, repris son souffle et se fit cajoleur. Il savait qu’elle ne résisterait pas, surtout quand il la regardait de ses petits yeux bruns malicieux. Elle s’était plantée juste devant le comptoir à l’entrée et avait croisé les bras sous sa poitrine ce qui montrait combien elle était contrariée. Il avait posé ses mains de chaque côté de ses bras, la faisant se retourner vers lui.

- Alors si tu me disais?
- pourquoi tu as bu autant hier? Et puis m’avoir raccroché au nez ainsi.. Roh!
- Je vois bien que quelque chose t’ennuie.
- tu peux bien me le dire à moi, tonton Danny..

Salsa baissa les yeux sur lui et voyant que Danny lui souriait de toutes ses dents, elle secoua la tête et s’éloigna en direction du salon.

- Danny, tu exagères!

Le joyeux luron ne se laissa pas démonter pour autant, il la suivit, passa juste devant elle et s’installa sur un des fauteuils. Puis il lui désigna le canapé à côté et d’un ton mielleux lui dit encore:

- Mademoiselle Inferno..
- si vous vous allongiez là?
- parlez- moi de vos problèmes…
- quand est-ce la dernière fois que vous avez eu un rapport sexuel?
- DANNY !!

Un début de sourire relevait le coin de sa bouche quand Salsa prit un coussin pour le jeter sur son ami qui ne perdait jamais une occasion pour dire des bêtises. celui-ci para le coup et rit de sa propre plaisanterie.

- tous ces évènements ces derniers temps.
- le cambriolage .l’accident .les graffitis…le départ d’Ouki.
- Ouki? C’est qui?
- mon garde du corps voyons..

Salsa baissa les yeux, laissant paraître une expression triste sur son visage.

- Haaaaaan je voiA!!

Surprise Salsa leva un regard interrogateur sur son agent.

- tu vois quoi?
- Salsa, ne me dis pas que..
- Oh attends je vois que j’ai eu un appel!

Son regarde venait de se poser sur son répondeur dont la lumière clignotait.. C’était peut-être Ouki qui lui donnait des nouvelles. Un peu fébrilement, elle appuya sur la touche d’écoute des messages.

Citation :

"- C'est Johnny, rappelles-moi au 0022/ 843-13-24."

Salsa fixa l’appareil, stupéfaite. Son geste était resté en suspend, elle était devenue soudain pâle et le temps s’était comme arrêté. Lavoix de Danny en arrière plan qui lui aussi avait entendu l’appel, lui parvenait de très loin.

- Johnny ?? Johnny Cash?
- Ca alors !! Je savais bien que Bobby me faisait des cachotteries, je l’ai eu en ligne pas plus tard qu’avant-hier.. Et..Roooh c’est incroyable!
- Justement l’autre jour avec Gore Verbinsky, il parlait de faire une suite de ton ….

Ambiance!

Mais Salsa ne l’entendait plus…Un flot d’images, d’émotions se déversait sur elle, la laissant complètement immobile, les yeux perdus dans le vague.. Le bout de ses doigts s’étaient posé sur le rebord de la commode devant elle, les battements de son cœur s’étaient accélérés..

Tout ressurgissait… Johnny….Son visage s’imposa dans son esprit, souvenir si vif, si réel, presque palpable. Ce regard qu’il posait sur elle, ce sourire ravageur qui avait eu raison d’elle.. Il ne lui avait fallu qu’un jour pour la séduire…

Leur rencontre avait été électrique, intense.. Un seul regard, et Salsa savait qu’elle se perdrait avec cet homme. Elle le connaissait de réputation, un Don Juan, un tombeur, un séducteur, elle avait à peine résisté à peine….Et il l’avait séduite, comme un papillon attiré par la lumière. Salsa était tombée si profondément dans le piège de ses bras que la rupture en avait été que plus douloureuse.

Elle le savait.. Dès le début, elle savait qu’il repartirait. Johnny ne faisait pas partie de ceux qui restent, de ceux qui s’attachent, même si avec elle, il était resté un peu plus longtemps qu’avec une autre..
Mais elle s’était permise d’y croire, d’espérer.

Ses espoirs s’étaient brisés comme le verre qu’elle avait lâché sur le sol en le découvrant avec cette noiraude, cette autre femme…Il n’avait même pas essayé de la retenir..
Salsa s’était enfuie, loin.. Et n’avait jamais plus voulu entendre parler de lui.
Il y avait juste eu ce soir, lors de la remise des oscars… quand on l’avait appelée pour recevoir celui de la meilleur actrice que son regard alors qu’elle se levait pour se diriger vers le podium, avait croisé le sien..

Comme les autres, il s’était levé pour l’applaudir.. Elle l’avait alors fusillé du regard et après la cérémonie était rentré immédiatement chez elle. Elle ne voulait pas tomber sur lui..

Et aujourd’hui cet appel, pourquoi? Que lui voulait-il?… Pourquoi depuis tout ce temps..
Salsa revint à la réalité. Danny l’appelait..

- hé tu m’écoutes?… l’indicatif..
- il est de la région.. Johnny est ici, j’en suis sûr!!
- c’Est-ce qu’à essayé de me cacher son agent.. Mais suis rusé!!
- à présent je sais!! Haha… on ne me fait pas le coup à moi..
- Attends que je te téléphone mon coco.. Bobby Bobby.. Nous allons faire affaire!!!

- Il n’en est pas question!!

Danny s’immobilisa pour la dévisager, visiblement déçu.

- mais pourquoi?.. Votre histoire, c’est du passé à présent..
- tu as du enterrer ça..
- Salsa, il faut que tu lui téléphones!!..
- il veut peut-être discuter un nouveau rôle.. La suite.. Ça serait MAGNIFIQUUE !!

- NON, J’AI Dit NON !!….

Salsa partit en direction de la cuisine pour se servir un verre d’eau, ses mains tremblaient….C’est le moment que choisit George pour lui amener le courrier…

- Mademoiselle a reçu une invitation pour un mariage!!
- tout le quartier en parle.. C’est la célèbre avocate, Julianna Vanzetti.. Elle se marie avec Kim..celui dont toute la presse parle!!..

Salsa porta une main sur son front, elle était étrangement froide… Un mariage, il ne manquait plus que ça..

- Ah oui !! Bonne idée ça, Salsa… ça te ferait du bien de sortir un peu…

Danny avait surgit derrière elle et jubilait de tant de bonne nouvelle, à son sens bien sûr.

( -=* Ambiance *=- )

Troisième jour, milieu d'après midi..

Impatience, insoutenable, impossible, insurmontable..

Après une matinée déja chargé par le travail, les coups de téléphone, son agent, de nombreux producteurs, ses sponsors, mais pas une seule voix rassurante, féminine, empreinte de sensualité. Pourquoi ne rappelait-elle pas? Ca le titillait, bien qu'au fond il se doutait de la raison, ce qu'il avait fait, leur passé, les rattrapait tout deux, plus vite qu'une étoile filante et jamais oh grand jamais il ne pourrait poursuivre une journée normale sans savoir! Mais que faire? Rappeler? Desespérement? Jamais.. Johnny préférait encore s'arracher le coeur à mains nus, mais pourquoi? Si soudainement, alors que dans sa vie tout allait à merveille, le travail, les filles et pourtant il manquait quelque chose, de plus profond que ça, mais quoi? Encore une heure, une minute, une fraction de seconde sans savoir, et merde.

"- Johnny? Allo? Hey! Tu m'écoutes?"
(voix légérement lointaine) "- Hm? Hein? Ah oui, pardonnes-moi, tu disais?"
"- Lady Sparrow. Une suite..."
"- Ah? Hm.."
"- Alors qu'est-ce que t'en dis? Te remettre dans la peau de Jack Sparrow, vous allez encore une fois exploser l'audimate, on peut pas passer à coté de ça."
"- Hmm.. Oui."
"- Johnny?"
"- Hmmm?"
"- Tu l'as appelé?"
(retour soudain à la réalité) "- Qui?"
"- Ben Salsa tiens."
(court silence) "- Non...'fin, répondeur."
"- Je vois. Dis, pourquoi t'irais pas faire un tour à sa villa pour la trouver? Son répondeur est peut-être en rade."
"- Mouais... J'verrai."
"- Penses-y sérieusement. Moi j'te laisse, j'ai du boulot. On reparle de ça quand tu auras les idées claires."
"- A plus Bob'." (et Bobby raccrocha)

Johnny resta immobile pendant quelques secondes, adossé contre la cheminée du salon, pensif, le combiné du téléphone toujours accroché à l'oreille... Salsa... Non, c'était hors de question, il ne passerait pas chez elle, il ne céderait pas à cette affreuse tentation de la revoir en personne, mais ils fallaient qu'ils parlent, d'eux, ou plutot du futur film qu'ils allaient tourné ensemble.. Quelques images, cette façon si subtile qu'elle avait de le regarder, presque amoureusement, le soin qu'elle mettait dans tout ce qu'elle entreprenait pour lui et cette façon qu'elle avait de lui faire l'amour juste sur le matin pour lui donner du courage. Jamais, jamais plus, il n'avait connu ça avec aucune femme... Trois semaines, c'était resté son délai maximal.

A croire que sa vie sentimentale avait commençé et s'était terminé avec elle, une nouvelle peau, rejetée bien vite de coté pour l'ancienne.. Et si?... Non, ça ne pouvait pas être la raison de tout ça, tout ce cirque pour lequel il se montait la tête. Et pour quelle raison avait-il acheté une villa ici déjà?.. Ah oui, ça. Un bien maigre mais profond soupire s'échappa des lèvres de Johnny, alors que son bras retomba finalement le long de la ligne de son corps, ses doigts enfermant d'une prise brutale son cellulaire comme cherchant à en briser la coque, sans succés, à chasser ces pensées, obsédantes et ce visage, raaah, il le haïssait, mais en même temps ça serait tellement bon de la revoir, de se rappeler chaque geste, chaque habitude, chaque tic en temps réel. Impossible de travailler dans ces conditions, il fallait qu'il agisse!

"- Lionel! Je sors." (Lionel Felichi, son chef de securité personnel)
"- Bien Monsieur, je vais faire venir la limousine."
"- Non, je sors, mais seul cette fois. Je prend la Ford Mustang."
"- Vous êtes fou? ce n'est pas prudent avec tous ces paparazzis et..."
(le coupant dans son élan) "- Ma décision est prise, ne discutez pas."
(fronçant les sourcils) "- Ce n'est pas conseillé dans une situation pareille." (voyant que Johnny ne céderait pas) "- Mais c'est vous l'patron."
"- Voilà qui est mieux."

Un étrange sourire malicieux étira alors les lèvres de Johnny face à cette évidence, en effet c'était lui qui commandait, même s'il avait chargé cet homme de veiller sur sa securité, il n'était pas obligé de l'avoir sur les basques tout le temps. Cependant ce dernier se garderait bien de se montrer imprudent et dès que son Patron eut le dos tourné il demanda à deux agents de le suivre discrétement, cet homme était 100% professionnel et il ne laisserait pas un caprice de Star, briser sa réputation, surtout après un tel remue-ménage pour son arrivée à Heaven Island.

Un petit tour par le premier pour enfiler quelque chose de moins austére que ce qu'il portait, troquant son ensemble noir, presque cérémonieux pour une chemise blanche, un pantalon noir et une veste rouge cendrée. ( ! ) Puis ce fut d'un pas calme qu'il rejoignit le garage par l'intérieur de sa villa, ouvrant mécaniquement la porte qui grinça légérement dans un doux son métallique, laissant le jour déjà largement bien entamé venir s'inflitrer curieusement dans l'abri, faisant reluire la belle carosserie de sa Ford Mustang de 1967, totalement d'origine, excepté la plaque d'immatriculation faite à son nom. Un bijou de mécanique dont la fabrication avait été très limité, pas plus de 400 véhicules. ( ! )

Johnny s'installa familièrement derrière le volant de sa petite merveille, la plante de ses doigts caressant avec tendresse le volant, comme s'il s'était agit d'une femme, puis il tourna les clefs pour mettre le contact et le moteur vrombit, le pneu d'échappement recrachant une fumée âcre. Puis Johnny enclencha la première et c'est au pas que le petit bolide quitta son abri de pierre pour venir miroiter totalement sous les rayons solaires, envieux d'une telle merveille de mécanique. Il descendit l'allée et on lui ouvrit les grilles, il pu enfin s'engager sur la route goudronnée et passa en seconde, puis en troisième, faisant grimper le compteur jusqu'à 110 km/h. Johnny, c'était un fou de la vitesse mais c'était également un excellent conducteur qui n'avait jamais eu d'accident jusque là, touchons du bois.

La route qui menait de sa villa à celle de Salsa était sinueuse, escarpée mais Johnny amorçait toujours bien les virages, avec une certaine habitude d'ailleurs même s'il ne connaissait pas l'endroit, il en avait connu des routes, de toute sorte et il avait aimé ça. Conduire, c'était un petit plaisir personnel qu'il se refusait rarement, sauf quand c'était vraiment nécessaire et que sa securité était en jeu. Il roulait, fenêtre conducteur entre-ouverte de moitié, laissant le souffle voluptueux du vent s'engouffrer dans ses cheveux bruns, leur insufflant plus de volume et de force qu'au départ. Il lui fallut tout au plus une vingtaine de minutes pour rejoindre les grilles fermées de la villa tant desirée (Johnny ayant au préalable la veille, demander à son chef de securité de trouver des informations sur elle), il ne s'était pas trompé, toutes les indications avaient été parfaites, jusqu'au plus infime détail. Et il était loin de se doûter d'ailleurs qu'il avait été suivi jusque là.

On l'arrêta évidemment à la grille, un homme en costume trois pièces plutot larges d'épaule, assurant la garde s'approchant du véhicule pour controler son identité.

"- Bonjour Monsieur, puis-je vous aider?"
"- Informez Mlle Inferno que Johnny Cash est à sa porte."
"- Attendez un instant." (l'agent se redressa alors, saisit sa radio et lança un appel à l'intérieur)
"- Dites-lui bien que c'est important."
(l'homme acquiesca puis passa le message, et enfin, après quelques échanges, il reporta son attention sur le conducteur)
"- Vous pouvez passer, bonne journée Mr Cash."
(petit sourire narquois) "- Merci."

Les lourdes grilles d'entrée de la propriété Inferno s'ouvrirent alors pour laisser passer le bolide et Johnny alla garer sa Ford Mustang juste devant la propriété, coupant le contact, pour sortir ensuite avec sa nonchalance habituelle du véhicule.

48

Salsa poussa un soupir excédé. Danny insistait encore et encore, il y tenait à ce film. Alors pour gagner un peu de temps, elle céda mais en partie seulement. Faisant face à son agent, les mains ouvertes devant elle, elle lui dit:

- Ouii boooon, ça vaa.. J’étudierai l’idée, mais laisse-moi du temps Danny.
- Pas là, depuis que je suis arrivée ici, ça n’arrête pas…
- je pensais avoir plus de temps pour moi en venant ici, et jusqu’à présent…
- enfin c’était loin d’être le cas..
- alors tu te calmes, tu gardes tes idées à côté et tu me les ressortiras de ton tiroir quand j’aurai pu enfin souffler un peu..
- Ok?

- Ah ben oui, ça me va.. Mais je n’oublie pas hein!
- tu peux compter sur moi pour te relancer ça..
- une occasion pareille, tu imagines?..
- et puis les médias vont se réjouir, Salsa et Johnny à nouveau ensemble!..
- ça va nous faire une de ces pub!

Le petit homme s’agitait tout excité par les idées qui affluaient à toute vitesse. Quand à Salsa, elle sentait de nouveau la moutarde lui monter au nez. Les poings serrés, elle lâcha exaspérée.

- Danny!!
- ne me pousse pas trop s’il te plaît!
- j’ai dit que j’allais y réfléchir et pas que …
- Oohh et puis tu m’énerves!!!
- bon merci d’être passée me chercher
- mais à présent j’ai besoin de..de.. De prendre une douche tiens!!
- je t’appellerai…

Et sous le regard ébahi de son majordome, Salsa poussa gentiment Danny jusqu’à la sortie. celui-ci fit mine de résister, mais au fond tout cela l’amusait beaucoup..
Sur le perron, il se retourna et saisit la main de sa protégée pour y déposer un léger baiser.
Danny avait toujours beaucoup de classe malgré son embonpoint, et il savait charmer son monde.

- Bien ma belle, je te laisse tranquille, enfin pour un moment!! hé hé…

Il lui fit un dernier clin d’œil avant de se diriger vers sa voiture. Salsa impassible, le regarda quitter la propriété et quand la voiture fut hors de sa vue, elle poussa un soupir et retourna à l’intérieur.
Elle avait une douche à prendre. La pression des jets sur sa peau lui fit un bien fou.
Puis comme elle n’avait pas eu beaucoup l’occasion de profiter de la terrasse, elle enfila son deux pièces, attrapa au passage la chemise longue en voile transparent assortie et descendit pour se diriger vers la terrasse.

Salsa s’allongea dans un des confortables transats, et les bras sur les accoudoirs offrit son visage aux rayons brûlant du soleil. Elle soupira doucement, tâchant de se détendre enfin. Mais c’était sans compter sur sa mémoire, ses souvenirs..et surtout le message qu’elle avait écouté tout à l’heure.

Elle s’agita un peu sur son siège, essayant de refouler les images, mais elle était sur des charbons ardent en fait.. Johnny était sur l’île. Que venait-il faire ici?..Salsa poussa un cri bien inutile de frustration. Il n’allait quand même pas lui gâcher sa journée. Et bien décidée à en profiter, Salsa appela George pour qu’il lui amenât un jus de fruit et le bouquin qu’elle avait commencé il y a quelques jours et dont elle n’avait toujours pas terminé le premier chapitre.

- Mademoiselle devrait peut-être mettre de la crème?
- non enfin bon apportez toujours le tube, dans ma salle de bain.. Merci..

Après avoir déposé le verre, ainsi que le livre sur la tablette à côté de Salsa, George partit chercher le tube de protection solaire et quand il revint, il en profita pour lui parler de l’invitation. Elsie l’avait harcelé pour savoir si Salsa Inferno irait à ce fameux mariage.. Il toussa un peu et demanda:

- hum ce mariage, beaucoup de gens dans le quartier ont reçu une invitation. Ca serait amusant d’y participer, histoire de faire connaissance avec vos voisins.

Salsa n’en revenait pas, c’était bien la première fois que George lui conseillait quoique ce soit. Ce mariage avait l’air de vivement l’intéresser. Elle leva vers lui un regard surpris, posant son livre sur ses cuisses.

- Ben alors George, c’est quoi cet intérêt soudain pour ce mariage?..
- depuis quand vous vous intéressez aux ragots?
- moui, finalement pourquoi pas?.. Si Danny ne m’assaille pas de rendez-vous
- si je serai libre à cette date, ça pourrait être amusant…

La mine réjouie du majordome lui donna presque envie de rire, et elle s’absorba volontairement dans son livre pour ne pas le lui montrer.

Ce dernier se retira, laissa sa patronne profiter tranquillement de la merveilleuse journée. La pauvre avait eu pas mal de misères ces temps.
Un peu plus tard, alors qu’il était occupé à quelconque tâche que tout majordome doit accomplir.( parade), le téléphone mural sonna et George s’empressa d’aller décrocher.

- ahem, oui?
- Un visiteur pour mademoiselle, Johnny Cash.. Tu le connais?..

Georges s’impatienta un peu, il n’aimait pas cet abruti de vigile.

- Oui bien sûr.
- Ben il demande à la voir, c’est important. J’le fais rentrer?

Georges était ennuyé. Il n’avait pas envie de déranger sa patronne pour si peu. Que faire…Saisit d’une inspiration soudaine, il répondit d’un ton assuré.

- Ok c’est bon, elle va le recevoir.

Un sourire satisfait sur les lèvres, George se dépêcha de préparer quelques jus et boissons fraîches juste avant que la sonnerie d’entrée ne retentisse. Il eut juste le temps de préparer son plateau et se précipita pour ouvrir.

Ambiance!

Salsa de son côté essuyait la goutte de sueur qui perlait sur sa tempe. Il faisait une chaleur d’enfer, et la piscine qui lui tendait les bras. Elle posa le livre sur la table basse et se leva pour aller piquer une tête quand la sonnerie de l’entrée retint ses pas. Qui pouvait venir la voir?..Danny qui revenait? Julian?..Pourvu que non. Elle saisit la chemise légère qu’elle enfila et se dirigea vers l’intérieur.

- Georges, ça a sonné, vous savez qui…

Ses yeux après avoir subi la lumière éclatante de cette belle journée, mirent un moment à s’accoutumer à la pénombre du salon. Quand elle reconnut le visiteur, elle en perdit la voix.. George se retira, préférant les laisser seul à seul..

- Bonjour Salsa.

Il était là devant elle, tel une apparition, il lui parlait. Elle avait peut-être vraiment trop abusé de l’alcool la veille ou alors elle était restée trop longtemps au soleil. Elle écarta une mèche qui lui barrait le front et quand elle le vit sourire, elle se dit que non vraiment il ne pouvait pas être qu’une simple apparition…

Elle essaya de lui répondre le plus calmement possible, tâchant de maîtriser le tremblement dans sa voix.

- Johnny…
- ça faisait longtemps tiens..

C’était d’une banalité à mourir, Salsa se tut. Que pouvait-elle lui dire? La surprise était trop grande. Georges ne perdait rien pour attendre…

( -=* Ambiance *=- )

Le stress...si palpable...tellement difficile à contrôler... presque meurtrier...détaches-toi de moi.

Cette villa était vraiment délicieuse à voir, comme toute la propriétaire devait l'être, l'esprit de Johnny vagabondait déjà, imaginant les dessous qu'elle porterait pour la première fois depuis bien longtemps qu'ils s'adresseraient la parole, quel esprit pervers, quel homme. C'était bien dans sa nature de s'attacher à ces minutieux petits détails, ces choses que les yeux ne pourraient certainement pas entre-voir mais que le cœur imaginerait dans les moindres détails, réveillant des désirs cachés, enfouis depuis bien trop longtemps dans les recoins de son âme.. Oh Salsa... Il sentit subtilement les battements de son cœur s'accélérer alors qu'en tout point il préservait les apparences, gardant cet aspect détaché de tout, sachant pourtant que son regard s'animerait quand il poserait les yeux sur elle pour la toute première fois.

Il passa une main dans ses cheveux bruns puis se décida d'un pas assuré à rejoindre les grandes portes qui donnaient certainement sur l'entrée, l'intérieur semblait spacieux et cette touche de bois peint agréable, reposant, c'était ce qu'il fallait à un tel caractère, impulsif mais également irrésistible. Un petit sourire narquois étira les lèvres de Johnny, qui hésita l'espace d'un instant à toquer de la main contre ces lourdes portes, certainement pour se différencier du beau monde qui les franchissait d’habitude, mais l'idée de s'esquinter le poignet avant les retrouvailles était une très mauvaise idée et il se rabattit très naturellement sur la sonnette, la laissant chantonner trois fois de suite, avant qu'enfin le major d'homme ne vienne lui ouvrir, l'observant tout d'abord des pieds à la tête, reconnaissant sans mal le personnage qu'il avait eu l'occasion de voir il y a quelques années de cela, toujours fidèle à la même personne, c'était une qualité appréciable mais qui à ses yeux ne valait presque rien. Ce qu'il désirait c'était la voir elle et non pas son valet, mais cela ne le dispensait pas des politesses.

"- Bonjour George."
(hochement poli de la tête)"- Monsieur Cash, Madame vous attend près de la piscine." (le guidant d'un geste)
"- Bien, je m'y rend aussitôt, merci."

Le major d'homme céda alors le passage à Johnny qui s'avança dans l'entrée, ayant à peine le temps d'observer le décor, l'intérieur, un peu différent de ce qu'il avait imaginé mais si peu, qu'il entendit une voix féminine, douce, chaleureuse et éprouvante en même temps qui montait vers lui, alors que derrière son ombre George refermait la porte. Ce premier regard, qu'il porta alors sur elle fut empli d'émotions tellement diverses qu'elles furent indéchiffrables. La voir enfin, sa cascade de cheveux blonds tombant sur ses épaules, ce regard emprunt de surprise et d'effroi à son intention, sa bouche encore entre-ouverte de surprise et ce corps qui allait tellement bien avec le reste, sa poitrine, si bien mise en valeur, son ventre et la courbe sinueuse de ses hanches qui s'offraient sans résistance à son regard, s'il s'était attendu à ça. La trouver dans une tenue, aussi suggestive et légère, mais avec la hausse des températures ce n'était pas fondamentalement surprenant.

Johnny se montra un peu sceptique devant l'air aussi stupéfait de Salsa, n'avait-elle pas été prévenu de son arrivée? N'avait-elle même pas jeté un oeil sur son répondeur? Peut-être que si, mais qu'elle ne comptait pas le revoir, ni même lui adresser la parole et pourtant le Show-biz les aurait forcément réunis l'un et l'autre... Elle s'était montrée totalement interdite, immobile, alors que le major d'homme s'était rapidement esquivé, comme craignant une réprimande, ou par discrétion peut-être, mais ça tilta dans l'esprit de Johnny, quel farceur...

Il fit alors le premier un pas vers elle alors que ses lèvres s'étirèrent en coin malicieusement.

"- Bonjour Salsa."
(court silence, sa voix tremblant légèrement) "- Johnny…
- ça faisait longtemps tiens.."
"- C'est vrai... Trop longtemps sûrement."
(Salsa lui lança un regard plein d'incompréhension, mais ne dit rien)
(se raclant la gorge) "- Tu as eu mon message?"
(Haussement d'épaules, gardant ses distances puis lâchant d'un ton sec, impatiente) "- Qu'est-ce que tu veux Johnny?"
(sourire narquois) "- Parler, tu m'offres à boire?"


Elle le dévisagea, contenant sa colère, trop curieuse de savoir ce qu'il avait à dire et lui fit un bref signe de tête pour lui demander de la suivre jusqu'à la terrasse, alors qu'elle se réinstalla sans un regard pour lui sur son transat.

"- George, apportez-nous de quoi nous..."

Mais elle ne finit pas sa phrase, son majordome arrivant au moment-même avec le plateau qu'il avait préparé préalablement pour l'arrivée de son invité, c'est donc intentionnellement que son majordome, avait tenu le secret. Il posa son plateau de jus de fruits diverses et de limonades sur un chariot roulant qu'il plaça à l'entête des transats pour ne pas déranger, accessible d'un simple étirement de bras.

"- Voici Madame, si vous avez besoin de moi je serai en cuisine."
"- Mh.. Merci George."

Johnny ne s'était pas privé de suivre son hôte, profitant évidemment d'une occasion pareille pour reluquer sa croupe qui n'avait pas changé, quoi qu'elle portait peut-être un ou deux kilos en trop mais si bien agencés, d'ailleurs ça lui rappela quelques souvenirs d'un passé qui en ce moment précis lui semblait très lointain, mais si proche également, il se rappelait ses doigts courant sur ses formes, explorant chaque courbe jusqu'à l'épanouissement total de sa partenaire alors que leurs deux corps fusionnaient en un seul, c'était divin. Quels souvenirs, comment avait-il pu aussi longtemps passer à coté de ça, mais soit, c'était certainement trop tard de toute manière pour rattraper les dégâts, il était tout de même loyal de vouloir tenter sa chance. Ou bien toute cette histoire n'était que le fruit de son imagination et finalement c'était plus pour préserver son image qu'il était venu si soudainement frapper à sa porte, dans l'unique but de la surprendre et de s'en réjouir.

Félinement et avec beaucoup de charme il s'était installé sur le transat juste à coté du sien, laissant une courte distance, infinie toutefois séparer leurs deux corps. Bien qu'il l'ait pensé un instant, Johnny se refusa à prendre ses aises, n'ayant pas fait tout ce trajet uniquement pour bronzer et observer en même temps le paysage, toute sa personne s'était tourné vers elle, alors que silencieusement il épiait chacun de ses gestes, décelant sans mal certaines habitudes qui montraient son stress, si palpable.

Johnny fit alors un geste, encore, certainement pour détendre l'atmosphère qui devenait lourde.

"- Qu'est-ce que j'te sers?"
(court silence, pensive) "- Un jus de fruit fera l'affaire, n'importe."

Il s'attela alors à la tache, lui servant un banal jus d'orange dans un grand verre, alors que sans prendre le temps de réfléchir il fit de même pour lui, lui tendant d'une main ferme mais délicate son verre, qu'elle prit, après un court moment d'hésitation, prenant soin de ne pas effleurer accidentellement sa chair. Johnny récupéra alors son bras, puis se délecta d'une première gorgée de jus d'orange, expiant un petit soupire de satisfaction.

(souriant)"- Mmh, pas mauvais, toujours aussi bon goût à ce que je vois."
(tournant son visage vers lui, le toisant d'un mauvais oeil) "- Johnny….Pourquoi es-tu là?"
(reprenant son sérieux) "- Je vais m'installer définitivement à Heaven Island et puisque nous sommes voisins c'est normal que je passes prendre des nouvelles non?"
(silence)
"- Et de plus, nous avons à parler Business, Jack et Lady Sparrow, comme au bon vieux temps, qu'en dis-tu?"

Le regard de Johnny ne se détachait pas d'elle, ancré dans le sien, avec la même fougue et la même insolence qu'autrefois, enivrantes mais tellement interdites.

49.

Ambiance!

Depuis combien de temps?…depuis combien de temps elle ne l’avait plus vu? Trop longtemps…

Et pourtant, les souvenirs étaient si vifs, si présents. Chaque mouvement, chaque expression. Ce sourire qu’il affichait à l’instant. Tout était resté gravé dans sa mémoire aussi profondément que les marques qu’il avait laissé dans son âme, dans son cœur.

C’était la seule chose dont elle devait se rappeler. Elle devait garder en mémoire ce qui s‘était passé ensuite, le chagrin, le désespoir, la solitude et puis enfin surtout, la colère salvatrice. Salsa s‘y était accrochée comme à une bouée de sauvetage. Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore.. Et Salsa ne pouvait détacher ses yeux de cet homme, de son regard qui l’avait fait chaviré dès leur première rencontre, de cette bouche qu’elle avait si souvent embrassé, de cette main qui avait caressé chaque parcelle de son corps.

Le temps se déroulait au ralenti comme pour lui permettre de se rappeler de chaque détails. Il n’avait pas effacé ce lien mystérieux qui l’attirait vers cet homme…*Johnny*….Un trouble infini s’empara d’elle, un éclat étrange traversa ses yeux sombres un instant quand elle croisa son regard. Salsa s’y noya, s’y perdit encore et c’est lui qui la sauva.

- C’est vrai…trop longtemps sûrement.

Que voulait-il dire?Un horrible doute s’empara d’elle. Pourquoi était-il revenu, pour la torturer encore?..

- Tu as eu mon message?

Oh oui elle avait eu son message et le choc ressenti l’avait surprise, elle qui croyait l’avoir oublié. Et voilà qu’il était là devant elle. Salsa fit un effort immense pour se concentrer sur la seule chose qui l’avait sauvée alors, sa colère.. Sur la défensive, elle lui demanda d’un ton sec:

- Qu’est-ce que tu veux, Johnny?

Elle crispa la mâchoire, rien que de prononcer son nom était une torture….
Il voulait parler, mais de quoi… enfin elle pouvait toujours lui faire servir à boire, et ensuite une fois qu’il lui aurait dit ce qu’il avait à lui dire, il s’en irait, enfin. Cette dernière pensée résonna étrangement.

Elle leva un regard surpris vers Georges qui arrivait déjà avec son plateau. Il avait tout manigancé déjà. Salsa fronça les sourcils mais s’abstint évidement de commentaire. Elle se essaya de se concentrer sur cette voix chaude et sensuelle. Bon sang, elle ne s’en sortirait jamais..

- Mmh, pas mauvais, toujours aussi bon goût à ce que je vois.

Le fourbe, elle faillit lui répliquer vertement que lui n’en avait pas toujours eu et bien sûr c’est à cette autre qu’elle pensa alors, ce qui donna un sérieux coup de fouet à sa colère.

- Johnny, pourquoi es-tu là ?

Et de cette voix qui reflétait toute son assurance, il lui expliqua tranquillement qu’il allait s’installer à Heaven Island. Un peu plus et son verre s’écrasait au sol, mais Salsa ressera vivement son emprise sur celui-ci et seul un tremblement à la surface du liquide trahit sa faiblesse.
Puis il porta le coup final en répétant les mêmes paroles que Danny un peu plus tôt..

Elle le fixa, ses yeux lançant des éclairs et allait lui répondre aussi sec qu’elle n’avait pas l’intention de retravailler avec lui…et surtout pas de reprendre le rôle de Lady Sparrow qui avait vécu des aventures tumultueuses avec Jack, ce capitaine si attachant si… Car cela signifiait qu’ils travailleraient à nouveau ensemble, se côtoyant tous les jours, sans compter les scènes intimes que le film ne manquerait pas de montrer.

Salsa avait beau être une excellente actrice, avec un partenaire comme Johnny, il ne s’agissait plus seulement de jouer la comédie. Du reste dans le premier film, cela s’était ressenti et lui avait valu quelques gentilles plaisanteries de l’équipe de tournage. Personne n’ignorait leur liaison alors. De même que personne ne put ignorer leur rupture.

Heureusement pour Gore, la dernière scène venait d’être mise en boîte.
C’était il y a longtemps, malgré tout, Salsa ne se sentait pas le courage de recommencer, car elle le savait bien au fond d’elle-même qu’encore une fois, elle tomberait dans ses bras…

Mais si elle lui disait non, elle lui prouverait qu’elle ne se sentait pas de taille à reprendre le rôle et surtout qu’elle avait peur, peur de ses propres réactions, de céder encore une fois à la tentation, et il saurait combien il était irrésistible..

Non, ça, jamais elle ne l’admettrait !! Salsa ne fuirait pas cette fois, elle l’affronterait et cette fois, elle lui tiendrait tête.
Alors au lieu de lui dire non, elle se releva, s’éloigna de quelques pas, et c’est le dos tourné qu’elle murmura:

- Oui pourquoi pas..
- Oui? Tu es d’accord?

Elle lui fit face à nouveau et lui répondit d’une voix plus clair, et plus assurée.

- Oui, une fois que le film pour lequel je travaille en ce moment sera terminé, si Gore est Ok… Je suis d’accord pour reprendre le rôle.

Tu sembles si sage, parles-moi mon ange, exprimes ta colére et emploies ces mots qui font vibrer mon âme...

Cette fureur qu'elle étouffait conscienscieusement à son égard était palpable, elle le regardait comme cherchant à le foudroyer d'un regard, qu'il disparaisse et qu'il tombe en poussière mais la vie était plus compliquée que ça. Oh, Johnny, oui, il savait tout l'effet qu'il faisait à cette femme et surtout le pouvoir inconscient que son charme, sa prestance lui assuraient sans faille. Mais comment aurait-il pu renier une telle évidence? Il était impossible pour lui de jouer un autre role que le sien avec elle, impossible de chercher à la tromper encore, bien qu'il mettrait certainement tout en oeuvre tot ou tard pour la reconquérir, le temps ne pressait pas, bien que le désir était prèsent, s'insinuant dans ses chairs, les mettant en émoi pour finalement leur laisser une très mauvaise impression, comme un mal profond et solitaire que tous les efforts d'un seul homme n'arriveraient à arracher.

Elle s'était montrée si réservée, interdit, attendant peut-être l'illumination qui la pousserait à prendre la bonne décision, mais il la connaissait bien, trop bien peut-être et ce n'était pas par un refus qu'elle se voilerait la face et qu'elle ferait taire son égo, sa raison, sa hargne. Mais ce suspens qu'elle mit en place fut tout de même à la limite du supportable pour Johnny, s'attendant au pire, alors qu'elle n'avait même pas daigné porter ses lèvres à son verre pour se délecter du contenu, pourtant si délicieux. Elle aurait pu le gifler, lui envoyer son verre à la figure et l'incendier de tous les mots possibles, qu'il aurait été prêt à l'accepter et à entendre enfin ce qu'elle avait à dire. Finalement elle avait trouvé la meilleure arme contre lui, le silence, si lourd d'imprécisions et mettant tout son être en doute.

Et puis finalement elle s'était relevée, lui tournant volontairement le dos, pour s'éloigner de quelques pas vers la piscine, laissant les rayons brulants du soleil courir sur sa peau pour la réchauffer agréablement. Un maigre souffle de vent venant soulever cette fine chemise qu'elle portait encore sur ses épaules, dévoilant au hasard le sommet de ses cuisses et sa croupe, si ravissantes.

(d'une voix mal-assuré)"- Oui, pourquoi pas."
(agréablement surpris)"- Oui? Tu es d’accord?"
(se tournant vers lui pour lui faire de nouveau face, plus sure d'elle-même)
"- Oui, une fois que le film pour lequel je travaille en ce moment sera terminé, si Gore est Ok… Je suis d’accord pour reprendre le rôle."
(se levant à son tour, satisfait) "- Magnifique!"
(silence)
"- Bien, il ne me reste plus qu'à contacter ce bon vieux Bob' pour lui annonçer la bonne nouvelle, quand auras-tu terminé?"
"- Bientot."

Johnny avait le sourire aux lèvres, les yeux brillants de malice comme toujours avec ce petit quelque chose en plus, comme du ravissement, il porta son verre de jus de fruits à ses lèvres et le vida d'une traite pour ensuite le reposer sur le charriot roulant, s'essuyant du pouce la lèvre inférieure avec une sensualité détachée, presque provocante. Johnny s'approcha alors, d'une démarche féline, usuelle, tellement naturelle pour venir plus près d'elle, amenuisant cette bien maigre distance qu'elle avait tout de même voulu conserver jusque là. Il tendit alors un bras vers elle, certainement dans le but de lui enlaçer fermement la taille comme il l'avait toujours fait auparavant mais elle fit malgré elle un pas en arrière comme craintive, ce qui amusa légérement Johnny, qui laissa son bras finalement retomber le long de son corps.

"- Je sais c'que tu penses."
(lui lançant un regard interrogatif, elle reste cependant muette, le laissant poursuivre)
"- Johnny. Mais qu'est-ce qu'il fait là? Encore pour me faire souffrir?"
(Elle blêmit un peu, gardant le silence)
"- Tu te trompes, je ne suis pas là pour ça, j'aimerai renouer tout simplement, en mettant de coté les erreurs du passé pour recommencer sur de nouvelles bases, plus fiables."
(Elle serra imperceptiblement les dents, retenant sa colère qui voulait sortir)
"- Nous sommes des adultes non? Alors agissons comme tel, dis-moi ce que tu as à sur le coeur et avançons."

Johnny interrogea alors Salsa du regard, jouant peut-être le jeu de la provocation mais c'était ce qu'il voulait et ce qu'il cherchait en elle, trois semaines c'était court comme délai mais il avait tout de même appris à la connaitre, mémorisant mentalement chaque détail de sa personnalité comme chaque attitude, chaque habitude qui trahissait une pensée, un désir, n'importe quoi d'humain. Mais c'était encore trop aléatoire et pas assez ardant pour la piquer là où ça faisait mal et il décida de s'en prendre à un point précis, qui à ses yeux avait beaucoup de valeur, son égo.

"- Ah moins que tu n'ais pas assez de cran pour ça, pour l'instant. Ce que je parviendrai parfaitement à comprendre."
(sifflant entre ses dents) "- Johnny !"
(imperturbable) "- Quoi?"

(A suivre héhé ^^)

50

Ambiance

….Elle avait reculé quand il s’était approché. Le danger ne venait pas de lui, mais d’elle, il avait avancé une main et pendant un instant elle avait failli tendre la sienne. Son corps la trahissait alors que sa raison le repoussait de toutes ses forces.
Le sourire qu’il eut alors ne fit qu’accentuer sa colère. Il se moquait d’elle…Il savait..

Mais elle avait oublié à quel point il savait lire en elle, alors quand il devina le cours de ses pensées, Salsa fut déstabilisée. Il avait marqué un point.
C’est là que quelques mots qu’il prononça déclenchèrent le déclic, il en avait trop dit..

- j'aimerai renouer tout simplement, en mettant de coté les erreurs du passé pour recommencer sur de nouvelles bases, plus fiables."

Un vent de tempête se leva, chargeant de noirs nuages qui assombrirent le regard de Salsa, réveillant en elle la plus terribles des colères, la révolte grondait au tréfonds de son âme et son cœur ne demandait plus qu’à s’épancher. Il venait d’ouvrir les écluses d’un barrage qui retenait les eaux tumultueuses trop longtemps contenues. Et il continuait de la provoquer, gardant ce sourire insolant..

- Johnny!
- Quoi?

Alors les mots sortirent, tels d’immenses déferlantes. Salsa redressa le menton et plantant son regard dans le sien, elle lui dit, d‘abord d‘un ton cassant, à peine audible qui prit de plus en plus d‘intensité.:

- Tu voudrais renouer? Haha laisse moi rire! Tu viens ici avec ton sourire de joli cœur. Tu t’es dit qu’après tout pourquoi pas? Tu pourrais retenter ta chance, hein c’est ça ?..

Elle fit un pas en avant et le poussa de l’index en ajoutant:

- Monsieur s’ennuyait peut-être ?..c’est quoi le problème? Tu n’as pas trouvé de jolie fille facile à mettre dans ton lit? Alors tu es venu me voir?..

Elle le poussa encore..


- tu t‘es dit que Salsa ferait l‘affaire?
- le problème monsieur Cash, c’est que je ne suis pas une de ces filles que tu as le malin plaisir de prendre et de jeter ensuite. Tu m’as déjà fait le coup, une fois m’a suffi!! Merci!
- remballes tes jolis mots et tes grands airs!!
- tu m’as brisé le cœur une fois, Johnny, tu ne recommenceras pas…

Elle le vit ciller sous cette dernière flambée.. Un sourire amère sur le visage, elle poursuivit sur sa lancée.

- Ha voilà, tu n’as rien vu n’est-ce pas?
- tu n’as rien compris encore…
- tu pensais pouvoir t’amuser avec moi et décider du moment où le jouet ne te conviendrait plus?..
- mais vois-tu Johnny, pour mon grand malheur, j’ai eu la bêtise de tomber amoureuse de toi.. Pourtant tout le monde savait que Johnny ne s’attache pas.. Johnny n’aime personne, sauf lui-même…

Salsa baissa les yeux, ses épaules se voûtèrent.. Le plus gros de la tempête était passé, mais tout n’était pas encore dit. D’une voix vibrante d’émotion elle continua de mettre son cœur à nu, même si ensuite il se moquerait, au moins elle le lui aurait dit … une fois..

- je t’ai aimé, même si je savais que je n’aurai rien en retour à part un peu de toi à mes côtés. Je me suis donc contentée de tes baisers, de tes caresses, de tout ce que tu voulais bien m’offrir..

- mais ensuite j‘ai fait une erreur… celle de croire que peut-être toi aussi tu m’aimerais, avec le temps… que peut-être, tu désirerais rester avec moi.

Un sourire terriblement cynique, elle ajouta:

- J’ai très vite réalise mon erreur, le jour où je t’ai surpris avec cette femme, ce jour là Johnny j’ai perdu toute illusion…
- J’ai mis des années à m’en remettre..
- alors aujourd’hui que j’ai retrouvé un semblant d’équilibre, ne viens pas tout remettre en question…s’il te plaît..

La douleur au fil de ces confessions s’était réveillée aussi vive que par le passé. Elle le regardait à présent avec un air implorant. Il lui avait fait assez de mal..

51.

Ambiance

Elle aurait voulu qu’il parte, mais il était bien décidé à lui dire lui aussi sa façon de penser, et ses paroles bouleversèrent encore plus Salsa qui était déjà bien secouée par ce qu’elle venait de lui jeter à la figure.

Elle le dévisageait sans un mot et au fur et à mesure de ces paroles, son visage se décomposait. Seul le « idiote » lui rendit un peu de sa verve, mais d’un simple geste, il lui imposa le silence, n’ayant pas terminé…

Salsa l’écouta donc et ce qu’elle entendit ressemblait fort à des excuses, mais en était-ce vraiment? Ou était-ce juste de belles paroles?.
Dans son esprit ses mots résonnaient en écho.. *intentions honorables*
Que voulait-il dire par là?…

Elle était perdue, son esprit ne réfléchissait plus correctement, il l’embrouillait avec tous ces mots, et pourtant s’il disait vrai?.. Si…
Et voilà… l’histoire allait-elle se répéter? Voilà que déjà elle espérait à nouveau.
Ces quelques minutes qui avaient certes paru durer des heures, avaient-elles suffit à effacer toute la rancœur et la peine ressentie toutes ces années?

Finalement, Salsa avait entretenu cette colère pour se protéger, mais il venait de la désamorcer. Il voulait tirer un trait sur le passé.. Avancer sans regarder en arrière. Oui mais du passé, il fallait savoir tirer des leçons. Saurait-il tirer des leçons de ses erreurs? Salsa parviendrait-elle à se défaire de cette méfiance? La confiance était une chose si précieuse, il lui faudrait du temps..

- Est-ce que tu m'accompagnes?

Les yeux brillant d’émotions, à fleur de peau, Salsa regarda cette main qu’il lui tendait.. Elle n’avait jamais été aussi fragile qu’en ce moment. Sa raison luttait avec son cœur …qui gagnerait? Elle était proche de la rupture…
Elle pouvait d’un geste, tout effacer, tout recommencer…

Sa main s’avança pour frôler celle de Johnny, tremblante.. Son armure était tombée, elle était nue devant lui….
Son cœur s’emballait dans sa poitrine, l’air lui manquait..
Un éclat attira son regard, les yeux en cherchèrent la source… Le bracelet en argent dont elle ne se séparait jamais, ce lourd bracelet qui ceignait son poignet, celui qu’il lui avait offert, seul objet qu’elle n’avait pu se résigner à abandonner..

Cette hésitation rompit le charme, la main se reposa le long de son corps. Salsa leva son visage bouleversé vers lui. Elle tenta un faible sourire, elle avait si peur. Elle prononça d‘une voix qu‘elle ne reconnut pas.

-….Qu’attends-tu de moi, Johnny?
- je…ça va trop vite..
- j’ai besoin de temps..
…

En un geste inconscient, Salsa replia ses bras, ses deux mains cachant son cœur, comme pour protéger sa vulnérabilité. Elle baissa les yeux pour éviter de se perdre encore plus dans son regard.

52.

Chanson!

Une douce mélodie raisonnait dans la villa, une voix empreinte de mélancolie chantait accompagné du son d’un piano. Salsa après le départ de Johnny avait ressenti le besoin urgent de faire retomber cette tension, d’exorciser ces démons qui la tiraillaient depuis si longtemps. Et la musique l’aidait à retrouver la sérénité. Alors que ses doigts couraient sur le piano, elle entendait encore les paroles de Johnny.


- Qu'importe le prix, je tiendrai la route..
- Je te l'promets."

Ces paroles, était-ce vraiment lui qui les avait prononcées?
Salsa l’avait regardé cherchant à trouver la faille, le signe qu’il la berçait encore d’illusions. Mais ces yeux qui s’étaient rivés aux siens ne mentaient pas. Il n’avait jamais été aussi sincère, elle voulait s’en persuader, elle voulait y croire encore une fois.

Jamais auparavant il n’avait tenu ce genre de discours, et c’était aussi la première fois qu’elle l’entendait faire une promesse. Ainsi oui, il avait bien changé, mais jusqu’à quel point? Au point de lui accorder une seconde chance, c’était ce que son cœur lui soufflait.

Tout le monde a droit à une seconde chance….
Il s’était approché d’elle, et Salsa le regard baissé ne l’avait pas vu se pencher pour embrasser le sommet de sa tête. Surprise par le geste, elle avait levé aussitôt les yeux vers lui, mais il s‘était détourné:

- Contactes-moi quand tu seras prête à accepter une invitation à dîner, c'est moi qui régale.

Il ne lui avait pas laisser le temps de répliquer. Après un dernier clin d’œil qui l’avait troublée autant que la première fois qu‘il avait eu ce geste, il était parti.. Elle était restée longtemps à fixer la place qu’il venait de quitter…

Ses doigts glissèrent et une fausse note la ramena à l’instant présent…Salsa se concentra sur la musique et sa voix continua de résonner dans le salon..



Come away with me in the night
Come away with me
And I will write you a song

Come away with me on a bus
Come away where they can't tempt us
With their lies

I want to walk with you
On a cloudy day
In fields where the yellow grass grows knee-high
So won't you try to come

Come away with me and we'll kiss
On a mountaintop
Come away with me
And I'll never stop loving you

And I want to wake up with the rain
Falling on a tin roof
While I'm safe there in your arms
So all I ask is for you
To come away with me in the night
Come away with me


Viens loin avec moi dans la nuit
Viens loin avec moi
Et je t'écrirai une chanson
Viens loin avec moi en car
Viens loin, là où ils ne pourront pas nous tenter
Avec leurs mensonges
Je veux marcher avec toi
Par temps nuageux

Dans les champs où l'herbe jaune pousse
À hauteur des genoux
Ne veux-tu pas essayer de venir ?
Pars loin avec moi et nous nous embrasserons
Au sommet d'une montagne
Viens loin avec moi
Et je n'arrêterai jamais de t'aimer
Je veux me réveiller avec la pluie
Qui tombe sur un toit métallique
Pendant que je serais en sécurité là dans tes bras
Tout ce que je demande est pour toi
Que tu partes avec moi dans la nuit
Viens loin avec moi. .

53.

Ambiance!


Nouvelle journée qui commençait, et aujourd’hui Salsa avait décidé de prendre le taureau par les cornes. La veille elle s’était couchée particulièrement tôt, elle qui avait l’habitude de traîner jusqu’à des heures pas possibles. Il fallait que cela change.. Elle qui aimait tant s’amuser, ces derniers temps elle passait sa vie enfermée chez elle.

Mais bon hier encore avait été une journée bien particulière. S’obligeant à penser à autre chose, Salsa bondit hors de son lit, fila dans sa douche et peu après se préparait déjà pour aller faire un footing. Elle avait revêtu un survêt deux pièces, légèrement flottant, et avait laissé la capuche du haut sur sa tête.. Équipée de basket, lunettes de soleil et l’éternel lecteur mp3, après avoir soudoyé une énième fois le vigile pour qu’il l’accompagna., Salsa décolla pour sa tournée du quartier..

Ses pieds frappaient le sol au rythme de la chanson. Sans ralentir, ni accélérer une seule foi, elle garda ce rythme de croisière pendant une heure.. Pendant une heure elle courut sans faire une seule pause, concentrée sur une seule chose, sa respiration . Tout le reste n’était qu’accessoire, le paysage qui défilait, les voitures qui klaxonnaient et la frôlaient sans qu’elle n’y prêta attention. Elle courait, droit devant elle, sans réfléchir, sans penser, vidant son esprit, sentant le sang qui pulsait avec force dans ses veines. L’effort physique la délivrait de ses pensées, Salsa n’était plus qu’une machine de muscles souples se tendant et se détendant sans relâche au rythme toujours de la musique.

Quand elle arriva à nouveau sur la rue qui donnait sur sa propriété, Salsa fut surprise d’être déjà arrivée, ce n’est qu’en se retournant pour voir un vigil complètement en sueur dans son pantalon et chemise blanche qu’elle réalisa qu’elle avait couru bien vite. Seule la sueur qui collait les mèches folles de ses cheveux sur son front et sur ses tempes témoignaient de l’effort.

Sans plus se préoccuper de l’homme qui l’avait accompagné pour sa course, Salsa remonta dans sa chambre, prit une seconde douche, se changea pour la journée. Tout à l’heure, elle était attendue sur le plateau, mais jusque là, elle avait quelques coups de fil à passer.

S’installa dans un des fauteuils, son téléphone en main, Salsa recomposa un numéro qu’elle avait déjà appelé, il y avait quelques temps..

- Bonjour..
- Passez moi l’agence de l’emploi s’il vous plaît..
- oui..
- ….
- Oui bonjour, je vous avez contacté il y a peu, car je recherchais un garde du corps..
- Comment?..non j’avais fait passer une annonce mais..
- cette fois je vous laisse le soin d’en sélectionner deux..
- Oui deux, ça suffira, j’ai déjà des vigiles qui surveillent la propriété..
- Oui… Non je n’ai pas besoin de les voir..
- Envoyez-moi vos deux meilleurs candidats, occupez vous des entretiens
- hm..
- oui salaire , tout à fait.. Je ne vais pas discuter ces conditions là..
- je suis prête à payer le prix qu’il faudra si je peux compter sur eux à chaque moment..
- et prévoyez quelqu’un qui les remplacera pendant leurs heures de libres.. Deux équipes oui pourquoi pas.. Oh mais je vous fais confiance..
- je ne vais pas me prendre la tête avec tout ça.. Oui..
- Oui vous vous occupez de tout.. Merci..
- Oui, envoyez les dès que possible.. Oui c’est urgent..
- merci madame.. Au revoir.. Oui c’est ça bonne journée..

Salsa raccrocha et soupira soulagée. La tâche n’avait pas été facile car elle signifiait bien ce que ça signifiait..
Elle avertit George de les recevoir si jamais l’agence les envoyait pendant son absence, puis elle voulut prendre les clefs de son Audi, quand elle se rappela..

- Merde !!
- George!! Appelez un taxi s’il vous plaît..
- et renvoyez cette limousine à son concessionnaire..
- mince.. Me faudrait un chauffeur aussi… Caramba! Pas encore fini !!

Peu après la porte claquait derrière elle, alors qu’un taxi se garait juste devant la maison..

La suite ici: plateau de tournage.

66.

Précédemment à l'hôpital...

Salsa était rentrée chez elle. Mais tout lui semblait différent à présent. Une nouvelle énergie la poussait vers l’avant, et bien sûr débordait sur les autres.
A peine elle était arrivée qu’elle rappela l’agence qui lui avait promis des gardes du corps, les rappela à sa pensée, et conclut rapidement la conversation...

- J’attends vos meilleurs éléments pour cette après-midi!

Puis d’un pas décidé, elle se dirigea vers le téléphone mural et appela le vigile responsable de la sécurité.

- Steve?.. Je veux toute votre équipe réunie dans le salon et tout de suite.
- Bien mademoiselle.

Il était visiblement surpris par la requête et d’après le ton de sa patronne, cela n’augurait rien de bon. Un peu plus tard, lui et ses collègues étaient réunis comme demandé. George arrivait avec un plateau, amenant un jus de fruit pour Salsa qui s’était installée confortablement dans le canapé. Elle jaugea les hommes qui étaient sensés s’occuper de la sécurité de la villa. Puis après un silence calculé, elle parla d’un ton net, autoritaire qui n’admettrait aucune réplique.

- Bien Steve à partir d’aujourd’hui, vous et vos hommes vous relayerez pour surveiller la villa vingt quatre heures sur vingt quatre. S’il faut engager plus de monde, faites-le. Mais je ne veux plus que quiconque entre ici sans ma permission! George vous fournira une liste de mes amis et des personnes qui seront d’office autorisées à entrer. Mais en dehors de cette liste, personne, vous m’entendez? Personne ne doit plus franchir les limites de ma propriété.
- Oh et pendant que j’y suis, Steve, je vous laisse carte blanche pour installer tout le système électronique qu’il vous faudra pour avoir chaque coin de cette propriété sous surveillance, excepté l’intérieur. J’entends tout de même garder un peu d’intimité. Et bon sang, je ne veux plus voir ce portail ouvert, mettez-y des gardes si vous voulez, mais il restera fermé en permanence.
- J’attends deux hommes de l’agence pour le travail cette après-midi et dorénavant, vous vous tiendrez informé de mon emploi du temps, et des visites que j’attends en consultant Georges. Il se fera un plaisir de vous informer.
- Vous pouvez disposer merci!

Quelques heures plus tard, après avoir pris un léger repas servi par la délicieuse Elsie qui resta pour lui tenir compagnie en lui racontant une nouvelle de ses fameuses anecdotes sur sa famille, le carillon de l’entrée retentit, et George annonça comme prévu la venue des deux gardes du corps. Salsa arriva au salon en même temps que les deux hommes. Elle fixa le premier, complètement stupéfaite, puis le second.




- mademoiselle Inferno.. Nous sommes envoyé par l’ag…
- Messieurs, oui je me doute un peu de qui vous envoie..

Le premier qui lui avait adressé la parole restait à distance, le regard froid et ne lui fit même pas la politesse d’une poignée de main. Il avait déjà un certain âge, mais rien qu’à sa façon de se tenir, et d’observer autour de lui, on devinait aisément l’homme d’expérience.

Quand au second, qui avait laissé Salsa bouche bée un instant, c’était une véritable armoire à glace, un géant. De sa vie, jamais elle n’avait vu d’homme plus imposant que celui-là, mais à l’inverse de son collègue, autant l’autre était froid et distant, autant ce dernier lui adresse un large sourire, et tendit une main de la taille d’une pelle. Salsa lui rendit son sourire et lui posa sa main dans la sienne. Le contraste était des plus surprenants et pendant un instant, elle craint qu’il ne lui broyât la main. Mais contre toute attente, il fut d’une délicatesse des plus étonnantes.

Et quand il se présenta, de sa grosse voix bourrue, il plut instantanément à Salsa.

- Bonjour mademoiselle, je m’appelle John Coffee, mais tout le monde m’appelle Jo.
- Je suis content qu’on nous envoie chez vous, j’ai regardé tous vos films et je vous trouve formidable.
- Jo, tu t’égares, on est là pour le boulot et pas pour embêter mademoiselle.
- Oh mais non, ça ne me dérange pas du tout!
- Enchantée Jo! Et vous, vous êtes?

Salsa s’était retournée vers le deuxième garde du corps qui se tenait toujours en retrait, le visage de marbre.

- Tom Leed, mademoiselle, à votre service, si vous le voulez bien.
- Oui, mais moi je l’appelle Tommy, même si ça l’énerve un peu.

Jo adressa un nouveau large sourire à Salsa qui se retint de rire pour ne pas froisser encore plus monsieur Leed qui fusillait ce dernier du regard.

Il n’en fallut pas plus à Salsa pour être convaincue. Ces deux-là lui plaisaient bien et c’était important à ses yeux, étant donné le temps qu’ils passeraient ensembles. Quand au reste elle fit confiance à l’agence et leur donna des recommandations toutes personnelles avant de leur demander de commencer le soir même.

S’ils furent surpris, ils n’en montrèrent rien surtout après avoir entendu combien elle comptait les payer. Bien plus qu’ils n’auraient pu espérer.

67.

La veille, Jo et Tom avaient pris leur quartier dans le cottage voisin de la villa, partageant la maison avec George et Elsie. Cette fois, Salsa ne commettrait pas la même erreur, la villa resterait son cocon sécurisé et elle comptait sur l’équipe des vigiles cette fois pour assurer correctement la surveillance de la maison.

Et puis depuis l’autre jour, Salsa avait retrouvé un sommeil enfin réparateur. Les cauchemars ne venaient plus la réveiller à toute heure de la nuit, et ses angoisses nocturnes aussi s’étaient envolées comme par enchantement. Pourvu que cela dure, et le plus incroyable de tout, c’est qu’elle savait très bien grâce à qui elle pouvait oublier ces vieux démons.

Elle l’avait détesté, tenté de l’oublier, elle avait vécu l’enfer ces derniers temps et il avait suffit qu’il revienne dans sa vie pour refermer toutes ces vieilles blessures. D’un regard, d’un baiser, il avait tout effacé.

Salsa installée sur la terrasse de sa villa, le Heaven Times en main, jus d’orange dans l’autre, poussa un soupir en murmurant son nom, les yeux perdus dans le vague.

- Oh Johnny…

Elle réalisa qu’elle avait pensé tout fort et ronchonna contre son laisser aller.. Il faudrait quand même qu’elle lui résiste un peu, enfin elle allait essayer, juste un peu.. Et pourtant, Dieu qu’elle avait envie de retrouver le creux de ses bras. Salsa sursauta en jurant.

- Purée, mais c’est pas vrai !! Je m’en sortirai jamais comme ça.. Allons Salsa un peu de courage! Tu peux y arriver !
- Il y a un soucis?

Salsa sursauta à nouveau, elle n’avait pas vu que Tom était arrivé derrière elle.

- Euh non du tout!! Tout va bien..

Elle s’éclaircit la voix, et son regard tomba à ce moment sur l’encart au fond du journal et poussa un nouveau cri.

- Oh bon sang!!
- Quoi? Qu’est-ce qu’il y a?

Tom avait bondit à ses côtés et regardait partout autour d’eux. Salsa posa son journal et le dévisagea, perplexe.

- Mais détendez vous!! C’est juste que j’ai failli oublié ça..

Elle venait de lui montrer l’article au fond de la page, et Tom se pencha pour voir de quoi il s’agissait. Il fit une grimace avant de lui répondre.

- Et vous comptez y aller?
- Euh oui, ça fait longtemps que je n’ai plus assisté à un mariage et puis j’ai envie de m’amuser et puis…

Son regard devint énigmatique et elle ne termina pas sa phrase, son regard à nouveau dans le vague. Mais elle venait de réaliser qu‘elle allait sûrement y croiser Johnny. Un doux sourire naquit sur son visage.

- Et puis?..hm enfin cela ne me regarde pas, mais je ne trouve pas que l’idée soit bonne. Ces personnes n’ont pas de très bonnes fréquentations et il sera couru par toute la population d’Heaven Island.

Salsa le dévisagea d’un œil sévère.

- J’espère que vous ne comptez pas m’empêcher d’y aller?

Il sursauta, piqué par la question.

- Euh non bien sûr, je ne faisais que vous conseiller..
- Et bien j’en prends bonne note, c’est pourquoi vous m’accompagnerez, vous et Jo à cette fête. J’espère que vous avez un smoking?

Elle lui adressa un sourire en coin, et termina son jus d’orange, sans plus prêter d’attention à Tom qui se retira sans plus rien ajouter. Elle avait la journée devant elle pour prévoir ce qu’elle allait mettre ce soir. Salsa allait faire les choses en grand, non pour plaire à son public, mais pour lui plaire à lui..

Suite au mariage de Juliana et Kim, Milany Beach..

80.

Auparavant dans le hall de l'hôpital..

Salsa s’était couchée à peine rentrée à la villa. Elle avait souris à George et Elsie qui s’étaient précipité pour l’accueillir. Elle n’avait rien, tout allait bien, mais elle était épuisée. Cette journée horrible avait été une des plus longues de sa vie, après…. Mais elle préféra ne pas penser à ça.

A présent un avenir ensoleillé l’attendait, et Salsa comptait bien en profiter, même si pour l’instant elle eut tout juste la force de se déshabiller avant de se glisser dans les draps frais de son lit. Elle s’endormit avec le sourire, songeant que quand elle rouvrirait les yeux, il serait déjà temps d’aller le retrouver.

Quelques heures plus tard, elle s’éveilla cinq minutes avant que le réveil qu’elle avait réglé sonnât. Avec un sourire, elle s’étira voluptueusement, et bondit en direction de la salle de bain. Elle devait se dépêcher, car elle était attendue. Après une rapide douche, elle se prépara avec soin et à un moment donné, fixa son reflet dans le miroir. Ses yeux brillaient d’un éclat particulier, et sa mine n’avait jamais été si radieuse, on aurait dit une jeune fille se rendant à un rendez-vous amoureux..

Salsa ajouta une touche de maquillage et brossa soigneusement sa longue chevelure qui retombait en mèches soyeuses jusque sur ses reins. Elle mit ensuite un temps fou avant d’arriver à se décider pour une tenue, finalement elle avait opté, pour cette robe moulante, noire dont la jupe droite était fendue jusque haut sur la cuisse. Elle glissa des anneaux dorés sur ses oreilles, le collier en or assorti, puis les bracelets sur ses poignets, dépareillant un peu par leur éclat doré avec la gourmette en argent dont elle ne se séparait jamais. Il ne lui manquait plus que ses sandales assorties et elle était prête.

Salsa se dépêcha en bas de l’escalier quand Elsie arriva de la cuisine.

- Oh mademoiselle, vous sortez déjà ?
- Oui, Elsie, je dois aller chercher Johnny Cash, veillez a ce que la maison soit parfaite quand on reviendra, monsieur Cash va s’installer quelques temps avec moi. Et euh inutile de préparer la chambre d’ami.

Salsa eut de nouveau ce sourire radieux et avant qu’Elsie n’ait eu le temps de se remettre de la nouvelle, elle avait déjà filé hors de la maison en criant le nom de ses deux gardes du corps.

- Mais et votre ..petit…. Déjeuner..

Elsie regardait la porte qui venait de se refermer, encore abasourdie par la nouvelle. Sa patronne se mettait en ménage avec Johnny Cash, si la nouvelle avait de quoi surprendre elle n’en était pas moins très réjouissante. Elsie était contente, sa patronne n’aurait plus cette mine si triste qu’elle affichait parfois, et surtout, elle se mettrait peut-être moins souvent en colère! Avec un sourire, la gouvernante se remit joyeusement au travail, peut-être qu’elle ferait un gâteau plus tard.

La suite: une chambre à l'hôpital

86.

Auparavant sur la route depuis l'hôpital..

La voiture stoppa devant la villa. En en sortant après que Tom lui ait ouvert la portière, Salsa observa la maison comme si c’était la première fois. Oui à présent tout serait différent, elle n’était plus seule, Johnny serait à ses côtés et même si la durée restait indéfinie, la moindre seconde qu’ils passeraient ensemble serait dégustée comme le plus précieux des nectars.

Johnny sortit à son tour de la voiture et leur regard se croisèrent encore, lourds de sous-entendus, les mots étaient inutiles, tous deux refrénaient leurs envies depuis le début, depuis qu’ils s’étaient retrouvés.

- Vous avez encore besoin de nous?

Salsa cligna des yeux et se tourna vers Tom qui venait de lui parler. Mais elle n’eut pas le temps de répondre que Jo intervenait dans sa bonhomie habituelle.

- Tommy..ça me semble évident que non ! Allez viens..

Et dans un grand éclat de rire qui donna quelques couleurs à Salsa, Jo de sa poigne de géant entoura de son bras, le cou de Tom qui se retrouva emmené pratiquement de force, poussant une mine indignée devant un tel comportement. Salsa et Johnny se retrouvaient seuls devant la porte de sa villa, électrisés tous deux par cette attente, cette impatience qui devenait palpable.

La porte s’ouvrit sur George qui les accueillit avec déférence, avec son accent typique et cette mine réjouie qui amusait Salsa. Mais en cet instant c’est à peine si elle le remarqua, se décidant enfin à entrer, suivie de Johnny qui salua le majordome qu’il connaissait déjà.

Elle déposa son sac sur le meuble à l’entrée et évitant le regard de Johnny qui ne la lâchait pas, s’adressa à George.

- Dites à Elsie qu’elle peut disposer pour la journée, et vous aussi George, merci..

- Bien je lui dirai, elle a préparé un repas tout prêt à votre intention à tous les deux, la table est déjà servie, vous n’aurez plus qu’à réchauffer le tout, et puis il y a un gâteau, votre préféré, Mademoiselle..

Il lui fit un signe du menton en direction de la salle à manger, et Salsa ouvrit la bouche de surprise en découvrant la table si joliment arrangée, les bougies, les fleurs, un beau service..

Elle se retourna pour voir George quitta la pièce discrètement et découvrit le sourire de Johnny qui déjà s’approchait d’elle…

87.

Ambiance


Salsa n’était plus qu’une proie sous ce regard de braise qui la dévorait. Et telle la proie, elle était hypnotisée, paralysée par ce désir qu’elle percevait dans ses yeux, en parfait miroir du sien.

Lui, aux allures de félin, avança vers elle et l’attira dans ses bras, grondant du plaisir de l’avoir capturé. Il s’empara alors de ses lèvres, les appâtant d’un subtil frôlement, jouant de son désir qui la laissa bouche ouverte, irrésistible appel à être embrassée encore et encore.

Puis comme s’il avait peur qu’elle s’enfuie, il assura une meilleure emprise, la bloquant contre la table. Mais si Salsa était sa victime, elle était plus que consentante. Alors quand la main de Johnny remonta haut sur ses cuisses, elle fit glisser sa jambe contre sa hanche, lui offrant encore plus à caresser, et pour ne pas tomber, prit appui sur la surface de la table dans son dos..

Quand sa main vint s’égarer jusque sur sa fesse pour la presser d‘adroites caresses, Salsa laissa une plainte rauque s’échapper de sa gorge, elle se redressa et glissa ses mains dans les pans de la chemise seul obstacle qui séparait encore leurs deux corps.

Elle voulait le toucher, encore, redécouvrir chaque muscle, sentir cette chaleur sous sa main, sous sa bouche qui embrassait à son tour, le cou de Johnny, laissant parfois le bout de la langue glisser sur la peau brûlante, électrisant son corps et le désir de Salsa. Ses mains fines le débarrassèrent enfin du vêtement encombrant, découvrant ses épaules, sur lesquelles Salsa laissa courir ses doigts, caressant jusqu’à son visage, retrouvant à nouveau sa bouche pour un autre échange laissant leurs langues s’exprimer, titiller ce désir qui déjà emportait tout sur son passage.

- Mmmh.. Salsa.. Je n'en pouvais plus d'attendre..

Salsa rouvrit ses yeux voilés par le désir, ivre d’envie, et se plongea un bref instant dans son regard de velours. Elle avait le souffle court et son coeur battait comme un fou dans sa poitrine. Elle cueillit un nouveau baiser sur ses lèvres, et le repoussant doucement, lui murmura à l’oreille..

- Alors n’attendons plus, viens..

Elle le précéda vers les escaliers, marchant à reculons, l’invitant d’un regard provocateur, et Johnny ne sut pas, n’eut pas envie de lui résister. Salsa n’imaginait même pas l’image qu’elle donnait, son sourire plein de promesses, les yeux brillants et sa robe dont le haut découvrait presque toute sa poitrine, ne dissimulant plus que le principal.

Pas un instant leur regard ne se quitta alors qu’ils pénétraient dans sa chambre, dans leur chambre. Elle recula encore jusqu’au lit et là attendit qu’il la rejoigne, se penchant à nouveau sur elle pour l’embrasser, poursuivre ce qu’ils avaient commencé. Alors qu’ils reprenaient leurs baisers langoureux, les mains de Salsa caressèrent le torse, glissant plus bas, sur le nombril et encore plus bas. Elle saisit la ceinture et décrocha la boucle qui émit un léger cliquetis, tellement excitant. Johnny cessa un instant de l’embrasser pour saisir cette étincelle dans ses yeux. Elle lui souriait, confiante et accompagna de ses mains la chute du pantalon qu’elle lui avait aidé à enfilé un peu plus tôt, En se redressant, elle ne manqua pas de caresser ses jambes, ses hanches, embrassant toute surface de peau qui s’offrait à elle, frôlant au passage cette partie de lui qui se tendait le tissu de son sous-vêtement, passant une langue taquine dans le creux du nombril. Ce grondement sourd qu’il émit, fit basculer Salsa dans un autre monde, la limite était franchie.

Debout face à lui, elle acheva de laisser glisser la robe à ses pieds, s’offrant dans sa semi nudité au regard gourmant de Johnny.

[ Poste refait et amélioré, musique changée, saisissant mieux l'instant.. ]

( -=* Ambiance *=- )

Salsa avait répondu à ses attentes et l'avait guidé des flammes dansant dans les yeux jusqu'au premier étage, prenant soin de ne pas le lacher du regard, de peur peut-être que le désir ne s'efface, ce qui était totalement improbable.. Ils étaient entrés tous les deux dans sa chambre, son territoire.. mais Johnny n'avait pas accordé d'attention à la décoration des lieux, il ne voyait qu'elle, son regard, ses lèvres et les courbes tellement envieuses de son corps qui appelaient sans cesse à ses caresses.. une onde délicieuse les poussant tous les deux rapidement de nouveau l'un vers l'autre alors qu'ils avaient atteint le bout de lit, laissant leurs dents se heurter et leurs langues s'emporter dans une danse langoureuse et sensuelle..

La main de Johnny s'était glissée dans la nuque de celle-ci.. sous sa criniére blonde et les mains de Salsa s'étaient emparées de nouveau de son corps, repassant sur les muscles chauds et durs, descendant avec impatience vers le ventre, ses doigts venant s'acharner sur la boucle de sa ceinture qui céda sans opposer de résistance.. le simple tintement métallique faisant grimper d'un cran l'exitation dans le corps de son amant, le foudroyant sur place.. une étincelle illuminant ses yeux bruns qu'elle vint aussitot saisir de son propre regard, un sourire malicieux accroché à ses lèvres..

Le morceau de toile descendit sur ses jambes en même temps que Salsa qui prit peine de s'accroupir devant lui pour l'en débarasser avec aisance, laissant ensuite ses mains remonter, ivres de perdition, ses doigts déposant leurs caresses au passage, remontant jusqu'aux cuisses, s'égarant un instant pour frôler sa hampe à travers le tissu fin de son sous-vêtement.. lui arrachant un petit grognement bestial lorsque la langue de la lionne s'immisca dans son nombril, la main de Johnny l'accompagnant dans ce court moment de délice, se perdant dans sa crinière royale, son corps s'animant d'un frisson délicieux suivi d'un soupire qui en disait long sur la nature de ses ressentiments..

"- Mmmh.. Tu vas me rendre.. fou mon amour.."
"- Ou plutot.. fou d'amour..."
"- Ohhh oui..."

Le corps de Salsa s'était relevé à hauteur du sien, glissant sensuellement ses doigts sous les bretelles de sa robe qui n'attendaient que ça, en dévoilant déjà beaucoup de ses formes si féminines.. Elle fit durer le suspens un moment avant de se débarasser de ce voile mettant à nu ses formes, dans une semie-nudité.. sous son regard qui la dévorait vivante.. Il s'avança vers elle et la fit tomber à la renverse sur le lit lui arrachant un petit cri plaintif.. avant qu'elle ne laisse ses désirs la submerger de nouveau, remontant en arrière jusqu'au centre des draps, invitant du regard Johnny à la rejoindre qui entra dans la peau du mâle réclamant son territoire..

Un râle suave s'échappa de sa gorge, grimpant sur le lit pour la rejoindre, son corps venant s'écraser sur le sien, happant ses lèvres avec une fougue non dissimulée.. sa langue s'aventurant l'instant d'après sur sa gorge, suivant le tracé de la jugulaire jusqu'à l'épaule, laissant ses dents mordre au niveau du pli.. Il s'aventura sur sa poitrine de femme, voluptueuse et galbée, variant les supplices qu'il lui infligeait tout en lui arrachant plusieurs soupires de bien-être non contenus par ses lèvres s'entre-ouvrant seules sous l'émotion éprouvée.. Et il poursuivit sa descente jusqu'à son nombril, s'y jouant avec délice de la pointe de la langue, imitant l'acte en lui-même, s'arrêtant ensuite à la limite du possible, laissant son souffle brulant courir sur la dentelle très fine vers l'intérieur des cuisses, attisant le feu brulant dans ses entrailles.

Elle les referma légérement d'ailleurs.. d'appréhension surement.. avant de défaire son emprise tandis qu'il relevait son visage vers elle, lui lançant un appel muet qu'elle saisit sans qu'il n'ait besoin d'y mettre des paroles, amenant d'un geste plein de grace ses deux mains sur ses cuisses pour faire descendre le long de ses jambes elancées ce qu'il restait de dentelles.. la main libre de Johnny se posant sur l'une d'elle, l'accompagnant jusqu'aux chevilles, l'aidant à s'en défaire totalement.. S'arrêtant un instant dans sa contemplation pour l'observer entière, offerte et soumise en partie à ses caresses et à ses désirs les plus sauvages.. Il remonta ensuite sur elle, leurs peaux se frolant au passage, sa paume entreprenante s'imiscant dans l'intérieur de sa cuisse gauche, pour remonter vers le coeur et effleurer à peine le fin duvet qui le recouvrait.. atteignant enfin la peau douce et chaude du ventre ou sa main toute entière vint reposer sagement..

Leurs lèvres se retrouvérent encore et ils échangérent un baiser tendre et sensuel, un soupçon langoureux, uniquement pour le plaisir.. La main de Salsa se posa à plat sur son épaule valide pour le renverser avec beaucoup de delicatesse en arrière sur le lit, prenant le controle des choses.. lisant dans ses pensées.. Elle se pressa contre lui, écrasant sa poitrine sur son torse, ses dents venant accrocher sa lèvre inférieure.. ses mains se perdant rapidement jusqu'aux hanches de Johnny, ses doigts se glissant sous l'élastique de son caleçon qui ne résista pas à son appel si fort, soulevant les fesses pour l'aider à l'en débarasser dans un petit soupire d'extase, sa hampe maintenant libre venant effleurer un instant son nombril, les éléctrisant sur place..

Elle le débarassa totalement puis le chevaucha comme une cavaliére avisée, ses ongles venant faire leurs marques sur son torse viril, son regard brillant de désir, se mordant légérement la lévre inférieure alors que dans un mouvement langoureux elle s'offrait totalement à lui, leurs deux corps fusionnant pour n'en former qu'un seul, leur arrachant en coeur des soupires de bonheur.. la main de Johnny vint s'accrocher fermement à sa hanche, son autre bras immobile, forçé d'abstinence.. lui offrant la première danse d'un ballet endiablé qui prit doucement forme.. salsa ondulant des hanches sur lui pour suivre la cadence.. son corps s'exprimant avec beaucoup de sensualité.. elle était simplement magnifique et Johnny ne l'avait jamais aimé plus qu'en cet instant.. Ils s'évadérent alors de la réalité pour s'engager sur la voie d'un septième ciel en parti déjà acquis..

88.

Comment ne pouvais-je pas reprendre la même musique?..Merci..

Salsa se glissa sur les draps de satin, invitant d’un regard provocateur Johnny à la rejoindre. Lorsqu’il s’allongea enfin pour coller son corps tout contre le sien, lui faire sentir son poids sa force et la passion de ses baisers, Salsa se sentit transportée au-delà de toute frontière. Le temps n’était plus, ne comptait que cet instant hors des dimensions humaines, ce moment qui leur serrait à jamais dédié.

Chaque caresse, chaque baiser, quand ses lèvres parcourent sa peau, déchaîne une tornade d’émotion. Elle passe ses mains dans les longues mèches si douces de ses cheveux. Elle le regarde avec tant d’amour, il lui rend son regard, elle y découvre alors cette magnifique lumière qui permet tant d’espoir.
Sa peau frissonne sous ses lèvres, sous sa langue qui la parcourent, la redécouvrant avec encore plus d’intensité qu’auparavant. Les derniers vestiges d’étoffes sont jetés sur le sol, laissant leur corps nus se retrouver enfin totalement, s’offrant à nouveau l’un à l’autre avec toujours plus de passion.

Et c’est l’instant sacré, quand elle se dresse au dessus de lui, ses cheveux d’or cascadant sur ses épaules, sur ses seins se livrant sans aucune pudeur à son regard, c’est là qu’enfin l’union devient complète leur arrachant de nouveaux cris de plaisir. Elle se met alors à onduler, afin que chaque contact devienne de plus en plus intense, provoquant à chaque mouvement toujours plus de plaisir, toujours plus d’envie d’aller plus loin , toujours plus loin.

Le vertige des sensations est si intense qu’elle laisse sa tête basculer en arrière. Il s’enivre de cette vision, de ce cou gracile, de ces seins fermes qu’il happe de sa main valide, laissant son pouce en exciter la pointe, mais déjà s’enfuit plus haut pour caresser cette gorge qui l’attire le poussant à se redresser un peu pour embrasser la peau si douce qui arrache de nouveaux soupirs à sa belle. Son bras vient alors enlacer ce corps pour mieux la sentir contre lui et vibrer à son rythme. La communion est absolue, alors que Salsa dans un dernier cri appelle son nom, il resserre une dernière fois son étreinte avant de la rejoindre à son tour, laissant échapper une plainte rauque, et vient poser son visage contre la peau si chaude de sa poitrine.

Les deux amants se laissent encore un instant bercer par cette vague d’extase, laissant leur respiration reprendre doucement un court normal. Et là l’émotion trop forte amène des larmes dans les yeux de Salsa qui étreint contre son cœur, cet homme qui la bouleverse tant. Il ne voit pas son émotion, son oreille percevant seulement les battements de son cœur qui n’a jamais vibrer aussi fort qu’en ce moment unique d’éternité.

( Toujours le même ton.. la même musique bouleversante de sentiments.. )

Ses dehanchements, la façon dont son corps se mouvait sur le sien, contre lui, le poussait à dépasser l'extase déjà si grande de la posséder de nouveau après toute cette attente.. Elle rejetta la tête en arrière, ses doigts ancrés dans ses chairs, le bout blanchissant alors que des soupires délicieux s'échappaient de sa bouche entre-ouverte.. Son regard glissa sur elle, enviant sa beauté si parfaite, sa poitrine qui le rappellait à quelques caresses de douceur et d'envie.. massant ce galbe offert avec la patience qu'il pouvait lui accorder.. leurs deux bassins entrainant la danse toujours un peu plus loin.. brisant leurs limites comme de simples cristaux de glace..

Il se redressa finalement.. attiré par cette gorge qui narguait ses baisers, repoussant de la main sa longue cascade de cheveux d'or derrière son épaule.. ses dents entrant dans le jeu, entrecoupant ses baisers, les coups de langue qui éléctrisérent sa peau.. Son bras passa autour de sa taille pour l'enlaçer contre sa peau, la gardant prisonnière de son étreinte, sa paume redécouvrant le creux de ses reins, suivant la musique qu'elle avait mis en place.. débordante de sensualité.. leur arrachant les premiers prémisces d'une jouissance qui sortit de l'ordinaire.. exprimant tant de plaisir.. arrachant à son corps un long gémissement qui mourut sur sa peau..

Leurs peaux étaient tremblantes.. ils l'avaient atteints.. leur paradis.. La joue de Johnny s'était posé contre la poitrine de celle-ci.. laissant sa propre respiration se calmer au rythme des battements affolés de son coeur, le corps de sa lionne soudainement traversé d'un sanglot qu'il perçut à peine.. sentant uniquement ses larmes rouler sur sa peau et tomber sur la sienne.. lui faisant relever la tête pour comprendre quel mal pouvait la traverser.. mais elle souriait bien que ses larmes couraient sur ses joues.. des larmes de joie de l'avoir enfin retrouvé et il remonta ses doigts jusqu'à son visage pour lui apporter une délicieuse caresse.. affective.. sa bouche se posant de nouveau sur ses lèvres étouffant ces trois mots qui rythmaient à prèsent toute sa vie..

Ils restérent pendant un long moment dans les bras de l'autre, attachés à cette étreinte qui marquait un nouveau tournant dans leur vie.. retombant en arrière sur le lit.. mais ils finirent par s'en défaire sans aucune notion de temps.. salsa en sortant la première alors qu'il s'était endormi.. l'abandonnant dans cette demie-transe qui étirait ses lèvres.. rêvant certainement à elle.. apaisé d'avoir enfin touché du doigt.. puis enfermé dans sa paume.. l'avenir qu'il désirait.. et quand il ré-ouvrit les yeux elle sortait tout juste de la salle de bain.. enroulée dans une grande serviette blanche, sa longue cascade de cheveux d'or brossés et courants dans son dos.. lui lançant un regard attendri de le voir s'éveiller enfin, se rapprochant de lui pour s'asseoir à ses cotés.. glissant une main sur sa joue chaude..

"- Mon prince a-t-il bien dormi ?.."
"- Mieux que jamais.. tout est parfait mais semble tellement iréel.."
"- Tu crois que nous sommes tous deux dans la même rêve ?"
"- Je ne sais pas.. mais si c'est le cas.. ne m'en réveille jamais."

Le regard tendre de Johnny s'était posé dans le sien.. les lèvres de Salsa en revenant aux siennes.. lui offrant un petit baiser plein de tendresse qu'il attisa un peu en s'emparant de sa langue.. avant de la libérer.. revenant doucement mais surement à la réalité.. faisant un tour d'horizon pour jeter enfin un coup d'oeil sur cette chambre.. dans laquelle ils avaient faits l'amour.. dans laquelle il s'était endormi.. sans même se souçier du papier peint.. un petit sourire amusé étirant ses lèvres à cette constatation, se redressant pour s'asseoir, son épaule lui arrachant alors un soupire douloureux, portant une main à son bras qui s'était endolori durant son sommeil.. la douleur se faisant à nouveau sentir..

"- Où sont mes cachets?.. Et mon cellulaire.. il faut que j'appelles Bobby.. Il va finir par me croire mort.."

89.


- Je ne sais pas.. mais si c'est le cas.. ne m'en réveille jamais.

Elle leva vers lui un regard empli de tendresse. Salsa non plus n’avait pas envie de se réveiller. Mais elle ne rêvait pas, et cette réalité là dépassait toutes ses espérances. Elle appréciait chaque moment passés avec lui, et avait profité qu’il s’était un peu reposé pour aller prendre une douche. Elle voulait être près de lui à son réveil..

Salsa se décida à choisir une tenue et se dirigea vers ses placards, mais une plainte de Johnny la fit se retourner immédiatement inquiète.

- Où sont mes cachets?.. Et mon cellulaire.. il faut que j'appelles Bobby.. Il va finir par me croire mort..

Salsa le rejoignit en quelques pas, et retint son geste d’une main sur son épaule, celle qui n’était pas bandée.

- Attends, je vais te chercher tes cachets. Et euh le cellulaire, je me demande si c’est une bonne idée. Après ils ne te lâcheront plus, on connaît ça tous les deux. Une conférence de presse par ci, une petite promotion par là, une émission de télé réalité.

Ils s’affrontèrent un instant du regard puis Salsa céda et ajouta avec une moue boudeuse.

- hum bon, je l’ai dans mon sac. Mais il te faut du repos.

Elle le vit qui commençait à rire et se défendit, retrouvant le sourire.

- Quoi?.. J’invente rien, c’est le médecin qui l’a dit. Moi je suis juste là pour te chouchouter..

- humm.. Oui tu fais ça très bien!

Ils échangèrent un regard complice et Johnny, un sourire en coin, ajouta.

- Et si tu veux pas que j’engage une véritable infirmière, va me chercher ce cellulaire tout de suite..

Salsa fronça les sourcils et le foudroya du regard. Il la ferait marcher à tous les coups. A cette idée, il éclata de rire, et pour la peine reçu un oreiller sur la tête. Salsa lui fit un dernier sourire avant de s’éclipser de la chambre, toujours enroulée dans sa serviette de bain. Elle revint trente secondes plus tard et tendit le téléphone à Johnny, après avoir posé un verre d‘eau avec des comprimés sur la table de chevet.. Mais quand il fit mine de l’attraper, Salsa le mit hors de portée avec un sourire rusé.

- hm.. Je te le donne, si tu me promets que tu n’engageras pas une infirmière pour s’occuper de toi..

Salsa plissa les yeux et adopta une mine butée, pour montrer combien elle était déterminée à obtenir gain de cause. Johnny fit quelques tentatives pour le lui dérober malgré tout et déclara forfait, un sourire irrésistible sur son visage.

- Ok, tu as gagné, pas d’infirmière autre que toi, mon ange..
- et puis le blanc te va si bien, je te verrai bien avec la blouse d’infirmière..

Cette fois-ci ce fut Salsa qui éclata de rire, avant de lui rendre enfin son joujou préféré, lui volant un nouveau baiser au passage. Elle repartit vers les armoires, laissant Johnny à ses appels, lui jetant de temps en temps un coup d’œil. Celui-ci alors qu’il était en pleine conversation avec son agent, ne perdait pas une miette du spectacle de Salsa qui se rhabillait, choisissant avec coquetterie ses sous-vêtements, puis une simple robe fluide qu’elle enfila par-dessus ses bras.

90.

Salsa s’habillait tranquillement pendant que Johnny parlait de tout évidence à son agent. Elle lui jeta un regard noir quand elle l’entendit évoquer cette histoire d’infirmière. S’il osait, elle se chargerait personnellement de faire venir la matrone qui s’était occupée d’elle à l’hôpital. A cette idée, un sourire amusé étira le coin de ses lèvres. Ce sourire s’élargit encore plus quand elle entendit la douce appellation qu’il avait utilisée: « sa petite femme »

Ces seuls mots mettraient du soleil dans le reste de sa journée. Elle continua de se préparer, assise devant sa coiffeuse, en se demandant ce qu’ils allaient pouvoir faire de leur journée justement. Un mystérieux sourire planait sur son visage quand dans son miroir elle le vit se détourner pour parler à voix basse dans son téléphone, de sorte qu’elle n’entendit pas ce qu’il avait à dire. Si toute de suite sa curiosité fut piquée au vif, Salsa se reprit très vite, laissant cette petite voix lui dire qu’elle n’avait pas à s’inquiéter.

Elle était en train d’accrocher sa deuxième boucle quand dans son miroir elle le vit s’approcher dans toute la splendeur de sa nudité. Le crochet de la boucle dérapa et elle se piqua maladroitement la peau de la nuque. Salsa réprima une envie de pester contre sa maladresse, et s’abîma dans la contemplation de ce que lui renvoyait le miroir.

-Tu crois que ma tenue est assez convenable pour descendre ? J'ai faim.

Salsa leva un instant les yeux pour croiser son regard malicieux, puis les laisser glisser sur le reste de son corps, ses deux mains posées sagement sur le bord de sa coiffeuse, dont l’une tenait encore sa boucle d’oreille.

- hum convenable, je ne sais pas si c’est le bon terme, mais moi j’aime,..le problème, c’est que..

Salsa hésita à se retourner, ou continuer de le regarder à travers le reflet du miroir. Il était peut-être plus sage de ne pas lui faire face. La vitre glacée ferait ainsi un barrage à l’envie qui se voyait déjà dans l’éclat de son regard. Elle leva à nouveau la main vers son oreille, plus prudente cette fois et continua:

- le problème c’est que tu risques d’éveiller ainsi d’autres faims que celle de l’estomac.

Après avoir enfin réussi à accrocher sa boucle, Salsa reposa ses mains sur le bord de sa coiffeuse, les lèvres soudain sèches, elle glissa sa langue sur les bords afin de les humidifier. S’il jouait avec elle, il y réussissait parfaitement, Johnny pouvait être si diabolique parfois..