Planque de Kim Young

Vient de

Ambiance

La longue berline sombre a enfin atteint le quartier asiatique. Manœuvrant avec peine dans le dédale des ruelles encombrées, elle s’immobilise enfin à l’arrière d’un restaurant de seconde zone. Dès la portière ouverte, c’est une forte odeur de détritus et d’urine qui envahit l’habitacle. Trois conteneurs débordants de poubelles obstruent le passage. Une porte métallique taguée est la seule issue de se coté-ci. Un des hommes de main de Mary-Kate tient la porte arrière ouverte, laissant le passage.

Nash fait mine de se lever, mais MK le devance, lui faussant la priorité…il reste ainsi, dans cette position inconfortable, voûtée, en équilibre précaire, mais a une vue imprenable sur sa chute de rein. Sourire.

La jeune femme reste sur le pas de la porte, semble donner des ordres mais prend un plaisir évidant à le coincer à l’intérieur du véhicule. Que cela ne tienne, il empoigne la porte opposée et descend, fait le tour, ouvre le coffre et s’empare de ses bagages. Il est un peu énervé de l’attitude immature de la jeune femme. Il jette le sac sur son épaule et se dirige vers la porte. Un bras lui barre le passage, enveloppé dans son costard noir, l’homme de main s’est mis en travers de sa route. De sa main libre, Nash enveloppe son obstacle, le tordant contre sa propre poitrine. L’homme émet un gémissement, Nash sent que les os ne vont pas tarder à lâcher.

-Nash…lâche le. La voix blanche de MK s’est élevée.

-Alors dit à ton malabar de service d’me les lâcher …suis un grand garçon, j’vais pas m’égarer. Sur ces mots, il libère la pression. Aussitôt, l’homme porte la main à son membre meurtri, jetant un regard par en dessous. Derrière son dos, Mary-Kate s’avance, la fureur la fait trembler…elle tente néanmoins de se canaliser.

-A quoi tu joues…ils suivent mes ordres et…-Tes ordres sont idiots ! Coupe Nash. Il ne se retourne pas, mais son poing se serre imperceptiblement. Renvoie les chez eux, on n’en n’a pas besoin…t’es à mes ordres, n’oublie pas, on fait à ma manière…que tu le veuilles ou non !

Signe de tête de la part de la jeune femme, un homme lui apporte un sac ainsi qu’un attaché case, les autres remontent en voiture. Elle lui glisse un rapide mot à l’oreille, il acquiesce avant de monter à son tour. Les portières claquent et la limousine quitte la ruelle. Mary passe la bandoulière de son sac à son épaule, attrape la poignée de son porte document et dépasse Nash. A sa hauteur, elle ne peut s’empêcher de lui lancer.

-T’inquiète que je ne risque pas d’oublier. Allez, suis moi, c’est par ici…

Elle le dépasse, pousse la porte métallique, le visage fermé…

-Excuse moi, Mary…suis crevé, et j’ai pas mal de pression en ce moment.

Son ton est presque implorant, mais ça ne semble pas atteindre la jeune femme. Ils ont débouchés dans une sorte de couloir à ciel ouvert en terre battue. Sur la gauche, l’arrière du resto, reconnaissable aux reste de poissons qui trônent sur les poubelles entrouvertes…ils ont dut dérangés un chat.

-T'as toujours une bonne excuse? Nash Pater...

Mary se place à l’opposé, un tableau d’affichage couvert d’annonce en caractères sino-coréen. Elle le fait pivoter, laissant découvrir un digicode numérique. Rapidement, les doigts agiles de la jeune femme tape une série de huit chiffres. Par-dessus son épaule, Nash les mémorise…au cas où elle ne lui donnerait pas. Un léger déclic et un panneau se détache du mur, une volée de marche descendant vers l’obscurité apparaît. Une main qui tâtonne le long du mur, puis une lumière faible et jaunâtre repousse les ombres. Elle descend les marches, Nash sur ses talons. Quelques pas, et le panneau se remet en place.

En bas, une nouvelle porte en acier, semble lourde…un second digicode sur lequel MK entre une nouvelle série. Cette fois, il n’a pas le temps d’enregistrer. Un léger souffle d’air, comme provenant d’une salle aseptisée, la porte tourne seule sur ses gonds, sans bruit. Sans hésitation, la jeune femme marche droit sur un panneau électrique. Débranche une alarme dont seule une faible lueur rouge trahit la présence, puis branche les circuits de la planque.

Nash pose son barda à terre, commence à faire le tour du propriétaire…tandis que MK vaque à ses affaires. Situé en sous-sol, la lumière passe à peine à travers les lucarnes blindées couvertes de poussière qui donnent au pieds de la ruelle. Les murs sont nus, gris, sobre…comme juste décoffrés, d’énormes piliers supportant l’édifice coupent la vision…

Dans un angle, la cuisine, rudimentaire, un plan d’eau et quelques placards…des boites de conserves qui datent un peu…mais comestibles. En passant, Nash ferme la porte du frigo restait entrouverte pour éviter les odeurs. Naturellement, il est vide de toutes victuailles fraîches. Une petite table en formica avec ses quatre chaises sert visiblement de salle à manger. Une salle de bain à peine plus grande, le strict nécessaire. Le superflu ?...Peut-être l’armoire à pharmacie gorgée de narcotique et de bandes…en cas de soin en urgence…pas si superflu que ça, en réalité. Un coin salon, enfin, une table basse, un canap’ et son fauteuil de cuir quasi éventré, une télé…deux trois lits de camps pliés dans un angle, un bar et un meuble en contreplaqué noir…bref…rein de folichon.

A l’opposé, une lourde porte de chêne…détail frappant dans ce squat, la richesse et la finesse du travail. Passée le seuil, on pénètre dans la chambre privée de Kim. D’emblé, on s’enfonce dans la moquette, les murs sont recouverts de tentures finement brodées. Dans un angle, le lit à baldaquin, sa tenture rouge masquant la visibilité…une table de nuit où trône la photo de Juliana… A l’opposé, le bureau, sombre, austère…fonctionnel…sa bibliothèque assortie, chargée d’ouvrage écrit en coréen pour la plupart. Un petit temple bouddhiste complète l’ensemble. Le contraste est saisissant …

Nash s’approche du bureau, tandis que la jeune femme déballe ses affaires sur le lit, elle lui tourne dos…commence à en avoir marre qu’elle l’évite ainsi. Il laisse courir le doigt le long du meuble en acajou…du plateau, un écran informatique est déjà en sortit, les images provenant des différentes camera défilent … il lisse la main sous le plateau, rencontre un objet dur, le ramène à lui…un 45. Discrètement, Nash le glisse à la ceinture.

Une fois son manège fini, Mary se plante Aa milieu de la pièce, face à lui, les mains sur les hanches.

-Tu me laisses le lit ? N’est-ce pas…

-Ouais…tu sembles avoir déjà prit possession des lieux…j’ai repéré des pieux, à coté…j’y serais très bien… Nash ne la regarde plus…il est un peu abattu…sort de la pièce.

Il amène son sac dans le pseudo salon, le lâche sur le canapé…un nuage de poussière se soulève. Il s’en écarte vivement…avise le bar…pourra sûrement trouver de quoi étancher sa soif. Dégote un verre, l’essuie rapidement dans son tee-shirt…débouche une bouteille de whisky…est devenu son nouvel ami. Boit un coup à la santé de Kim…à titre posthume.

-Mary, tu veux boire un coup ?... Il crie un peu…pour être sûr qu’elle l’entend. Pas de réponse…bien évidement. Il s’approche du meuble, l’ouvre…une rangée de bouquins encore, enfin des magasins…coréen. L’étagère lui semble anormalement peu profonde par rapport à la taille du meuble. Il appui par hasard sur un support, déclic…et le double fond révèle son contenu. La lumière vive ‘un néon éclaire les chromes des armes. Nash y dénombre un pompe, deux uzis et plusieurs 9mm, 45. et 357 magnum…des lames…des boites de munitions, des chargeurs…un véritable arsenal

Ses talons résonne sur le béton brut…il referme précipitamment le meuble, le verre posé sur le plateau…se retourne et prend appui dessus…elle dépasse l’angle de la pièce, les bras chargés d’une vieille couverture grise armée, et de quelques serviettes.

-Tu sais bien que je ne bois jamais quant je traite une affaire. Et lui jette l’ensemble entre les mains…nouveau nuage de poussière, éternuement. Le canap’ et la couvrante se font concurrence on dirait.

-Par contre toi, tu t’y es mis on dirait…

Tourne le dos et Nash l’entend fermer la porte en chêne derrière elle. C’est vrai qu’il ne buvait pas il y a encore quelques mois…il a pris cette sale habitude à son retour sur Heaven…lorsqu’elle l’avait rejetée… Boit une nouvelle gorgée du coup.

Il a installé un lit de camp dans un coin, non sans jurer tant les rouages grippés l’on énervé, puis a secoué se qui le recouvrirait la nuit venue. Nouvelle quinte de toux, nouveau verre pour faire passer tout ça. Il est épuisé nerveusement…il sent une tension qui est presque palpable entre Mary et lui. Assis sur le canap’, il s’est pris la tête entre les mains…les souvenirs affluent…le moral est en berne. Assurer cette mission pour Juliana va se révéler extrêmement dur…pas grave, passera ses nerfs sur les autres. Ne pas se laisser abattre, ne pas renoncer, relever la tête en m^me temps que le défi. Si ça doit se passer ainsi…

Prends la direction de la salle d’eau, une serviette pliée sur le 45. de Kim, ça le détendra sûrement… Nu rapidement, il entre dans la cabine de douche, actionne les boutons…gros bruit de tuyauterie…puis une eau boueuse s’étant à ses pieds. N’a pas servit depuis longtemps…laisse couler, le temps que ça s’éclaircisse, qu’elle chauffe aussi. Enfin, il se love avec délice sous le puissant jet d’eau qui tombe en cataracte sur ses épaules, son visage, son dos. Soupir de ravissement…

De l’autre coté, dans la cuisine, Mary se saisit du robinet d’eau froide, l’ouvre en grand…un grand cri…Nash, de l’autre coté doit s’ébouillanter. Elle entend clairement ses « P’tain », « Bordel », « Fait chier »… « Commence à me casser les cou******… »…[i]lui arrache un sourire presque joyeux, pas sa faute si l’eau n’est pas buvable de suite…puis, il faut bien la faire couler pour avoir de l’eau fraîche…[/i]

Nash sort enfin, le dos rougi de la bonne blague de la miss…juste le pantalon de survet sur lui, la serviette roulée sur le gun…passe devant la cuisine, la voit attablée…s’en approche. Sait pas encore ce qu’il va lui dire, mais à les boules…

Elle baisse la tasse dans laquelle elle était en train de boire…en désigne une seconde fumante sur la table…

-Je t’ai préparé une tasse de thé…tu dois en avoir besoin. Et replonge dans sa tasse tenue à deux mains, les rides de l’ironie à ses yeux…

Nash penche la tête sur le coté, indécis…puis prend la tasse d’une main…la porte à sa bouche sans la quitter des yeux…boit une gorgée… et la recrache violement…

-Oh…excuse moi, Nash…j’avais un doute…mais c’était bien du sel que j’avais trouvé. Fait-elle en se levant…prête à quitter la pièce…

-P’tain…qu’est-ce tu m'fais là…

-Mais je suis vraiment désolé…c’est une simple erreur…

Nash la suit d’un regard haineux…mais tente pas de la retenir…

-Juste une chose, Mary…t’as pas l’intention de me pourrir l’existence, ça va pas le faire sinon…

Elle se retourne, lui fait face…sait au fond d’elle-même qu’il ne lèvera pas la main sur elle…en profite, en joue même…tout dans la provoque…

-Hé quoi ?...

-Quoi ?...tu sais à quoi tu m’fais penser avec cet air ?...A la première fois qu’j’t’ai vu…dans ton vieux jeans élimé…t’avais plus de classe et d’arrogance que maint’nant…Tiens, t’sais quoi…tu devrais l’renfiler pour remettre en route tes contacts…t’sera toujours mieux qu’ce look qu’t’donnes…on dirait une pouf…et encore, elles ont d’la classe elles. Puis, tiens, t’en profitera pour ramener qu’lque chose à gamelle…ça t’changera de tes conn’ries…

Elle reste là, au milieu du couloir, interdite, les joues rouges de honte et de colère…il lui passe devant, l’ignore…lui aussi et en colère. Veut plus la voir…chope la bouteille de sky au passage, rasade au goulot…et elle a rein intérêt de dire. Se vautre dans le canap’…entend la porte de bois lourd claquée…puis, quelques minutes plus tard…la métallique…elle est sortie…lentement ses épaules s’abaissent, se détend…c’est son départ, ou l’alcool…toujours est-il qu’il en boit une nouvelle gorgée…ça l’apaise.

Ambiance


Elle rentre…il est affalé sur le canapé…la regarde en coin…..reçoit un sachet de plastique avec de quoi le nourrir et lui fermer sa grande gueule….de la bouffe chinoise…si ça ne lui plait pas c’est idem….
Elle s’est mise aux couleurs de son ancien statut….une fille comme les autres…bien roulée dans un jean troué, un top vert, des épaules cuivrées dégagées….des bottes de cuir noir…un ceinturon clouté…..
Il la regarde de bas en haut…avise la ceinture avec laquelle il aimerait l’étrangler…ou lui zébrer ce petit cul qu’elle balance avec provocation….

Son déhanché est souple, sa silhouette fine et élancée….dans ces vêtements, il la reconnaît comme celle qu’il a rencontré 2 ans auparavant….les formes en plus…les œufs sur le plat sont devenus deux fruits murs et tendres….

Referme la bouche, Nash Pater…on dirait que tu viens de voir la Sainte vierge….
Il grimace…détourne la tête….ouvre le sac plastique, avec nonchalance….
Des nouilles…original…
Elle lui prend le sachet des mains….en sort également des baguettes…
Il lève un sourcil….
Tu veux que je fasse quoi de ça ????
Elle ricane, une lame argentée vrille ses yeux si clairs..
Tu veux vraiment que je te le dise ?
Nash soupire….visiblement agacé…au bord de la rupture….
Bon écoute MK…
Mary-Kate s’il te plait….
Il se refrogne…
Ouais….Mary….
Kate…Mary-Kate…..
Après avoir répété le prénom correctement, il enchaîne….
Si on doit bosser ensemble, va falloir arrêter de se tirer dans les pattes….on laisse la vie privée de côté…on se concentre sur notre job tu crois pas ?
Qui a traité l’autre de Pouffe ?
Il plisse son regard…ouvre une des boites de carton contenant des nouilles aux légumes…
T’as faim ?
Non ça ira j’ai pris un hamburger dehors….
Elle ne lui laisse pas le temps de répliquer, sort le fameux dossier d’un des bureaux….l’ouvre….fait glisser les pages entre ses doigts fins….

Bon je te mets au parfum…..
Les triades ne fonctionnent pas comme les gangs d’ici…en Corée, plusieurs familles ont ce qu’on appelle « des Oncles » à leur tête…les membres s’appellent « frères » entre eux…
Le président, c'est-à-dire le chef de toutes ces familles est élu pour une période variable…il s’agit d’élections en pure et due forme. Le Président dans notre cas est Tank In-Wook…l’homme qui a d’ailleurs fait assassiner le père de Kim…mais ça c’est une autre histoire….
Alors je résume la situation, pour mieux la comprendre, il faut remonter aux sources…

La mère de Kim meurt alors qu'il est très jeune au cours d'une fusillade organisée par un gang rival de celui de son père…
L'année de ses 15 ans, son frère aîné décède à la suite d'une négociation qui se finit mal. Son père décide alors de l'envoyer au Etats- Unis avec son petit frère, Wan, espérant une vie moins dangereuse. Les deux frères s'installent à New York.

Kim se fait très vite une réputation dans les combats de rues. Depuis tout petit, il a été initié au kung fu et au maniement du sabre, de plus on dit de lui que c'est un être sans coeur et sans pitié sauf pour ses hommes, seule la victoire et l'honneur comptent. Il est rapidement fiché à la police et c'est l'argent de son père qui l'empêche de connaître les prisons new-yorkaises.

A 18 ans, son père décide qu'il est prêt à gérer les affaires de la famille aux Etats-Unis. En deux ans, il prend vite la tête de certains quartiers en matière de prostitution et de drogue. Mais la mafia italienne et la communauté afro américaine ne l'entendent pas de cette oreille. Et en représailles, Wan est victime d'une exécution sommaire en pleine rue alors qu'il sortait de leur appartement.

La mafia Italienne ?
Nash fronce les sourcils…
C’était pas le père de Juliana qui à l’époque….
Il était le grand chef oui…mais c’est un de ses capo bastone qui est responsable de ça….autant te dire que lorsque Joy a appris ça…..
Elle sourit…
En bref le gars bouffe à présent les pissenlits par la racine..ta copine a le glaive vengeur et le bras séculier…si tu vois ce que je veux dire….
Tout en touillant dans ses nouilles à l’aide des baguettes, il hoche la tête….
Continue…ça devient interessant…

Kim est entré dans une rage violente et a tenté une vendetta interminable avant que son père ne débarque à New York. Le Chef de famille le ramène de force en Corée pour l'éloigner d'éventuels vengeurs. Mais il ne reconnaît plus son fils devenu quasiment incontrôlable. Cependant il ne peut pas nier que Kim reste doué avec un parfait sens des affaires… Et rapidement le fils se fait bien mieux respecter que le père… Mais dans le monde de la pègre, le respect ne suffit pas forcément et c’est à 5 contre 1 que les rivaux de la famille Young se lance dans une guerre de gang sans fin… Le père meurt dans une embuscade bien menée par un autre chef mafieux, qui se fait appeler « le Grand Dragon »….le fameux Tank In-Wook….le président…

Bon et Choi dans tout ça ?
J’y viens…

Choi Yoon-Soo…
Elle tend une photo à Nash, ainsi qu’une feuille…sorte de CV qu’il se met à parcourir avec intérêt…
Fils de Choi Seo, un des "oncles" au service de Tank…normalement il n’était pas destiné aux affaires…c’est son frère ainé Choi Ji-Sub qui devait reprendre le flambeau…manque de bol, le gars en question se fait butter….
Elle fait une pause…se saisit de la bouteille de Sky de Nash…boit au goulot….efface du dos de sa main, une goutte qui perle à ses lèvres….
Kim était ami avec Yoon-Soo.....le blème, c’est que le gars qui a refroidi Ji-Sub n’est autre que lui…..rapport à une trahison…tu vois le bordel…sont compliqués des fois les asiats…

Normal avec ce qu’ils bouffent…
Il pose le carton sur la table…prend sa position favorite, les coudes sur les genoux, les deux index sur la bouche….
Mary Kate le regarde de côté….reconnaît la posture qu’il avait lors de leur première entrevue…se laisse pas gagner par la nostalgie….il est trop tard…puis c’est pas le moment….

Je te passe les problèmes de couple de ton oiseau et de son Dragon, pour en venir à la fuite de Kim en Corée….
Ok juste quand je suis arrivé sur Heaven…..
Exact….Choi Yoon-Soo est venu s’installer, et dans un désir de vengeance, a repris une partie des territoires de Kim et sa femme par la même occasion…..
Ouais…je connais plus ou moins la suite…..

Bref en Corée on ne sait pas trop ce qui s’y est passé…toujours est-il que lorsqu’il est revenu, Choi a peté un cable…on pensait Kim mort en Corée….visiblement d’après les sources de Na-Yung, c’est Choi qui aurait vendu la mèche…..
Mmm dans quel but?….
Bah le faire revenir sur sa terre natale et l’éliminer…suffisait pour Tank de menacer les familles de ses hommes….Kim était un homme d’honneur….

Nash se lève, se campe mains sur les hanches…..marche…réfléchit….la jeune femme referme le dossier….penche la tête de côté……il se retourne…leurs regards se croisent….

Bon alors…on fait quoi pour Choi….
Elle sourit….
C’est toi le chef Nash…je ne suis que ton assistante…n’oublie pas !!!!!
Son sourire est doux…il n’y a pas de moquerie…elle connaît l’efficacité de Nash…elle sait que si le Phenix l’a choisi….ce n’est pas pour rien .


HRP: une partie du post vient de la présentation de Kim

Petite variation sur le thème de « Requiem 4 a Dream »^^…Ambiance

Mary-Kate a bien fait son taff, le résumé de la situation des différentes organisations de la triade coréenne et son historique. Nash sait maintenant à quoi s’en tenir. Ca ne l’empêche pas de consulter le reste du dossier… jusqu’à trouver ce qu’il l’intéresse vraiment…la liste des hommes de mains de Choi, enfin, ceux qui ont des responsabilité dans sa maison. Du doigts, il suit les différents noms, avec leur fonction…jusqu’à s’arrêter sur un. Un certains Hong Tai-Seon…qui gère les relations avec le berceau familial.

-Mary-Kate…tu connais ce gars ?

La jeune femme s’approche, le contourne, un main posée négligemment sur son épaule, lit par-dessus. Nash sent son parfum, ne veut pas se laisser influencer, ferme les yeux néanmoins…revoit son corps nu. Léger frisson.

-Han han…pourquoi ?

-Tu peux te renseigner pour moi ?

-Pas de blème…Elle va pour se dégager, mais Nash pose sa main sur la sienne, la retenant. Sans la lâcher, il indique trois autres noms. Lee Won Soo, l’assistant du secrétaire particulier de Choi, An Seon-Ja, le responsable de l’import en provenance de la Corée ainsi que Tank Min-Jae, une jeune femme dont la place n’est pas clairement définie, mais qui pourrait avoir un lien avec la famille Tank… MK ne dit rien, prend la liste des mains de Nash et s’éloigne de quelques pas, ouvrant le clapet de son portable.

Tandis que la jeune femme se met à murmurer avec son interlocuteur, Nash referme le dossier. Il marche de long en large, se gratte le menton, l’air soucieux…de temps en temps il tapote sa lèvre inférieure de son index. Ca y est la communication prend fin, MK reviens vers lui.

-J’ai rien pour l’instant, mais on doit me rappeler d’ici peu.

Nash hoche la tête…puis reprend sa ronde.
-Tu n’as pas répondu à ma question, Nash.

-Humm… Nash relève la tête, tiré dans sa réflexion. Secoue la tête, histoire de se remettre les idées en place. Tu as raison, tu es en droit de savoir…puis, je suppose que tu dois faire un rapport journalier au Phénix. L’air sourire entendu, presque chaleureux.

Il se dirige vers le canapé, s’y assoit, elle vient se poser en face de lui, les fesses sur la table basse.

-C’est simple…Yoon-Soo, je l’ai déjà rencontré par le passé…tu dois t’en souvenir…c’était à propos de votre demi-frère Chen. Petit instant de silence, leurs regards qui se croisent…léger flottement…des souvenirs forts sont liés à ce moment. Puis Nash poursuit.

-J’ai put le juger, c’est un homme paranoïaque, il ne lâche pas une chose tant qu’il n’est pas assuré d’en obtenir gros…si il y a eut contact entre lui et les Tank…il en a gardé une trace quelques parts. En plus, c’est un keum organisé, qui a prit pas mal de pouvoir depuis la disparition de Kim…en reprenant les territoires de Heaven, il a acquit beaucoup d’influence. Ca à dut augmenter son flippe naturel. Mais tu sais de quoi j’parles, toi aussi tu l’a fréquenté, non ? Nouveau temps mort. Aller le trouver pour l’affronter de frace…Il fait une moue …pas bon…il saura nous recevoir avec un comité d’accueil…si t’vois c’que j’veux dire. Mary sourit à sa dernière remarque…

-Pour l’instant, on n’a pas de preuves que Yoon-Soo est dans le coup…on va donc remonter lentement jusqu’à lui… J’te cache pas qu’il risque d’y avoir des dommages…et des sérieux. Pause…Vois-tu…on doit pas savoir que j’bosse pour Juliana. Donc pas de témoins… Il en va de même pour toi…on doit te reconnaître le moins possible. En tout cas pas la Mary-Kate que tu es devenue…on remonterait facilement à Lara De Lucas…à la famille de Juliana. Bref… Il termine sur un sourire crispé, en est presque désolé.

La jeune femme hausse les épaules…elle s’en arrangera. Mais au même moment, le portable qu’elle tient dans la main vibre. Elle décroche, se lève et fait quelques pas avant de répondre. Nash, lui, fait le tour de l’appart une nouvelle fois…et reviens finalement dans la chambre de Kim. Il en fait encore le tour, s’imprègne de l’atmosphère que l’homme à laisser dans son sillage. En fait, il n’aura jamais eut l’occasion de le connaître, si ce n’est à travers la femme qu’il l’a aimé, du fils qui ne le reconnaîtra pas et des lieux dans lesquels il a vécu. C’était un homme de goût, fin et raffiné à n’en pas douter, froid et calculateur pour ses ennemis…il aurait bien aimé l’approcher. Ils ne se sauraient pas nécessairement apprécié, il aurait sûrement jugé d’un sal œil la relation privilégié qu’il pouvait entretenir avec sa femme…

Il n’a pas remarqué, ce matin, la penderie discrètement encastrée dans l’un des murs de la pièce. Il l’ouvre, une lumière au plafonnier s’allume automatiquement, des costumes richement taillés sont alignés d’un coté…Instinctivement, il palpe les montants…sent une prépondérance…appui dessus…un nouveau compartiment secret…comme dans le meuble du salon…le même contenu…Nash sourit, Kim était quelqu’un de prévoyant. Ses armes serviront à amener les preuves qui manquent à Juliana pour qu’elle puisse accomplir la vengeance de sa mort.

-Rien, pas avant deux trois jours tout du moins…le temps à mon contact de se rencarder…Qu’as-tu trouvé ?

Elle est déjà dans la chambre, s’approche rapidement, le cherche. Nash n’a que le temps de tirer les costards devant le panneau entrebâillé…

-Je suppose que je dois te faire confiance… Il s’efface pour la laisser regarder.

-Houa…P’tain, le Kim n’y allait pas de main morte lorsqu’il s’agissait de sa protection…Elle a déjà saisit un Glock dans la main, vérifie la culasse, le chargeur, fait sauter la sécurité…

Nash pose sa main sur l’arme, baisse le canon vers le sol avant de le lui retirer. L’exiguïté de la pièce ne leur permette pas de bouger sans se frôler. Une curieuse chaleur l’envahit…un vieux souvenir charnel que son corps ne peut oublier…un goût dans la bouche, celui de sa peau…Nash baisse la tête et repose l’arme à sa place.

-Il y a exactement le même dans le salon, dans le meuble noir…te montrerais…Mais on n’en a pas besoin pour le moment. Et puis je suppose que tu es armée, non ?

Il se retourne, lui fait face, leurs corps se touchent…sent sa poitrine qui se soulève à chaque respiration…Regard qui se voile furtivement. Elle penche la tête sur le coté, un sourire naissant à ses lèvres…taquin, évidement.

-Tout comme toi, Nash…

Il se dégage volontairement de la fausse étreinte…ne sait plus quoi penser. Mais en face de lui, une autre étagère, commence à énumérer le contenu. Sac de couchage, toile de tente, nécessaire de camping au grand complet…de quoi prendre le large rapidement avec l’essentiel à la survie. Il remarque même un étui de fusil de chasse, doit être remplit si Kim était si prévoyant…n’en doute pas une seconde. Plus bas, un sac de frappe…le genre de truc qu’on trouve dans les salles de sports. Un éclair d’envie…il donne une tape sur l’épaule de Mary.

-Tiens, aide moi…

Il se baisse et fait basculer la bête sur l’épaule tandis qu’elle soutient la masse. Il a remarqué un crochet dans le plafond du couloir…sait maintenant à quoi il sert. Ni une, ni deux, le sac est suspendu. MK a dut monter sur une chaise pour l’accrocher…mais c’est chose faite. Nash caresse le cuir…comme quelque chose d’intime. Il a déjà servit, il a même une couture qui a lâchée et qui a été recousue. Des impacts de sueurs séchées, certaines un peu plus brune…du sang. Kim a dut y passer ses nerfs de nombreuses fois. Mary-Kate le regarde bizarrement, ne semble pas comprendre sa fascination pour cet objet qui a été le défouloir d’un homme meurtri.

-C’est bon, t’as plus besoin de moi ?

Juste un non de la tête, n’a pas quitter le sac des yeux. Elle tourne les talons, passe par la cuisine avant de se poser dans le canapé… une émission dont elle raffole passe…une bien une sitcom…sait plus très bien…un paquet de chips aux crevettes pas très loin. Nash, lui, est passé par la salle de bain, a récupéré deux bandes. Assis sur une chaise, le torse nu, calmement, il se les serre auteur des poings. Quelques minutes plus tard, il frappe sur le cuir suspendu…deux trois jours à patienter…il va bien falloir trouver de quoi s’occuper…

Ambiance


Trois jours à rester enfermé dans ce foutu bunker…trois jours à taper sur ce fichu sac de sable…trois jours à croiser une MK à peine communicative. Nash commence à tourner en rond, comme un félin derrière da cage. De plus, la promiscuité avec la jeune femme, n’arrange pas leur relation…ils communiquent quasiment plus. Se regardent à peine lorsqu’ils se croisent dans la cuisine devant leur tasse de thé. Elle, elle passe son temps sur l’ordi, ou devant l’écran de la télé à regarder des niaiseries. Jusqu’à tard le soir…histoire de le faire chier. Le lit de camp ?...il l’a laissé tomber, elle s’en plains, fait trop de bruit lorsqu’il se retourne dessus…c’est vrai qu’il faisait pas mal de boucan. Du coup, il lui reste le canap défoncé, quant elle ne le squatte pas. Il a besoin de sortir, se fondre dans la masse urbaine, dans cette foule hétéroclite qui compose les rues du quartier chinois. Besoin du vivant, de l’animation, d’entendre le son des voix nasillardes sino-coréenne, du son criard diffusés par les magasins, bousculer du touriste aux yeux émerveillés par des enseignes lumineuses. Et puis, ça le décontractera sûrement, et pourquoi pas une opportunité aussi…

Il prend son blouson, le passe. Dans sa poche, quelques biftons. A sa ceinture, dans son dos, deux 9 mm, jamais sortir découvert…on sait jamais. Mary a levée le nez de l’écran de télévision, le regard interrogateur.

-Tu sors ?

-Ouais…besoin de me dégourdir les jambes… Se dirige vers la porte, la main sur la poignée… Tu m’accompagnes ?

La jeune femme retire ses jambes de la table basse, appuis sur le bouton rouge de la télécommande et se lève, attrape son blouson en jean qui traîne sur le dossier d’une chaise, l’enfile. Tandis qu’elle attrape son portable, elle vérifie discrètement si son Glock est bien en place…on sait jamais.

-Ben, c’est demandé si gentiment…je ne peux pas refuser. Sourire forcé à l’intention de son ex amant. Elle passe devant alors qu’il lui tient la porte. Puis, tu pourrais te perdre dans la foule…tu connais tellement mal le quartier.

Encore une pique à son égard, mais Nash ne relève pas…il commence à en avoir marre de cette situation…taper sur le sac pour passer ses nerfs ne lui suffit plus…va falloir trouver autre chose, …rapidement.

Ca y est, l’air libre, Nash prend une profonde inspiration. Même si la ruelle où ils se trouvent à des relents de poubelle et de bouffe chinoise, ça respire le vivant…c’est déjà ça. Deux détours plus tard et ils sont dans la foule bariolée, dans le bruit, dans la vie…Ils marchent tout deux cote à cote, les mains dans leurs poches de blouson, sans un mot…comme deux personnes qui n’ont plus grand-chose à se dire. Nash à passer la capuche de son sweat sur la tête, couvre son regard…un peu pour éviter qu’on le reconnaisse, un peu pour éviter de croiser le regard de la jeune femme à ses cotés aussi.
Il aimerait que se soit autrement. Il aimerait tant effacer une partie de leur passé, qu’elle accepte, qu’elle oublie aussi. Sait que c’est impossible… Elle-même semble peu toucher de la situation, peut-être même s’en fout-elle. Les rares moments où il a surprit un soupçons de tristesse ou de mélancolie dans son regard, il s’est imaginer qu’elle penser à son asiatique…comment déjà ? Ah, oui…Young-Jae…un truc comme ça. Peut-être qu’il lui manque.

Y’a un autre truc qui le chiffonne. Son contact. Nash est peut-être trop curieux…et il a voulut en savoir plus. L’autre jour, alors qu’elle était sous la douche, son portable a sonné. Il n’a pas voulut répondre, bien évidemment…mais a regardé l’écran. Chen. Le demi frère des sisters…celui-là même qu’il avait sorti des griffes de Choi…celui-là même à qui il avait ordonné de quitter l’île un an plus tôt. Pfff…encore un secret entre eux qui les sépare un peu plus. Puis, il pouvait pas en parler, elle n’aurait pas apprécié qu’il fouille dans son répertoire, et dans son journal d’appels…c’est comme ça qu’il en avait déduit qu’il était de retour et qu’il lui refilait ses tuyaux.

Font la queue devant un vendeur de bouffes chinoise, un de ses mecs qui vous prépares votre plats devant vous, sur un tricycle bricolé en cuisine ambulante…un de ses trucs dont les touristes raffolent…ça fait tellement exotique. Va encore bouffer des nouilles chinoises, commence par lui sortir par les trous de nez, cette boustifaille…

Le vieux fait bondir ses légumes dans son wok, il a une certaine dextérité, certes. Il remplit deux boîtes en carton. Mary-Kate à un coup de phone, s’éloigne de quelques pas pour répondre. Tandis qu’il règle, Nash est sûr que c’est justement l’autre Chen… Il attend patiemment qu’elle finisse, les deux cartons en main. Elle raccroche au bout de quelques minutes, prend une boîte, en le regardant à peine. Une paire de baguette en main, elle commence à manger en marchant. Nash secoue la tête, presque fataliste, puis lui emboîte le pas. Les baguettes ne sont plus un problème pour lui, il commence même à trouver ça pratique.

Elle se décide enfin à briser le silence qu’il y a entre eux. Entre deux bouchées, elle lâche :

-Je sais où est Mr An.

Nash lâche un « Humm ? » interrogatif. Histoire qu’elle développe un peu plus.

-D’après mon contact, il se trouverait près d’ici, dans un tripot clandestin…m’a parlé de combat de coq, il en est friand, paraît-il.

Nash finit sa dernière bouchée de pâtes, jette la boîte vide dans une poubelle…

-Bien, allons-y alors…une petite visite de courtoisie.

Intérieurement, il se frotte les mains, enfin, une piste, va pouvoir avancer un peu dans son enquête. Prend une démarche plus assurée, commence à accélérer le pas… mais s’arrête quelques mètres plus loin, la jeune femme ne le suit pas. Se retourne, voit son sourire amusé. Elle indique une direction de la main…puis rigole carrément…à ses dépends, bien sûr…


Une vingtaine de minutes plus tard, ils se retrouvent dans une espèce de cave aménagée en arène de combat pour volaille. Une lampe puissante éclaire la piste de sciure où deux coqs équipés d’éperon aux ergots se volent littéralement dans les plumes. Autour, dans une ambiance enfumée où des vapeurs de bières frelatées planent, les visages hurlants des parieurs asiatiques fanatiques. Ca les rends complètement fous, ça les métamorphose complètement, le bon père de famille, ouvrier, claque tout son pognon dans un pari stupide au lieu de nourrir sa famille…c’est complètement dingue. Mais c’est comme ça. L’odeur de sang excite les sens, même MK semble touché, ses yeux brillent dans la pénombre. Il l’a trouve toujours aussi belle…mais il n’est pas là pour ça.


Pour renter, il a dut lâcher quelques billets. Le videur de service, devant une porte sans nom au fond de la ruelle, a dut les prendre pour un couple de touriste qui est venus s’encanailler. Ca arrive quelques fois, et à partir du moment où il a put s’en mettre un peu plus dans les fouilles, il n’est pas regardant.


Un nouveau combat va avoir lieu…MK lui a réclamé des biftons, faut bien parier aussi. Il fouille dans la poche, en tire des billets, elle s’empresse de les prendre et joue des coudes pour se frayer un chemin jusqu’au grillage. Nash se paie une bière et reste en arrière. Qu’elle s’amuse, elle attire les regards, tant mieux, ça lui laisse le champ libre pour observer tranquillement les clients. Il se pose contre un pilier, la bouteille tenue entre deux doigts, il monte le goulot à sa bouche. A toujours sa capuche baisée, faut cacher sa blondeur, au milieu de tout ses bruns, ça ferait tâche. Fait le tour du regard, la majorité des mecs sont vraiment issus de la classe ouvrière. Mis à part d’un angle, là, y’a quelques mecs en costards avec quelques pépés aux bras qui semblent faire semblant de s’intéressé à ce qu’il se passent dans l’arène. Des putes à n’en pas douter…de jeunes cadres qui veulent passer du bon temps…avant de revenir se coucher, ivre mort, dans les bras de leur dulcinée. Un rapide sourire sur les lèvres du jeune homme. Le temps pour lui de repérer enfin celui pour qui il est dans cette endroit infâme. Il a suffit qu’un homme se penche un peu plus sur la rambarde, sûrement pour insufflé un peu plus de bravoure à son combattant fétiche, et le voilà. Calmement assis autour d’une table branlante, il fume tranquillement une cigarette, un verre servit. Derrière, deux gorilles serrés dans leurs costumes. Nash le lâche plus du regard, il devint perçant.

Des hurlements de joie, des cris de contestations…le combat vient de finir. Un brouhaha et une cohue…mais Nash reste concentré sur sa cible. Sous sa capuche, le regard acier traverse la salle…An commence à se sentir mal à l’aise. Pourtant, il vient de gagner, un mec de service vient lui apporter son pognon, tout en le félicitant. A peine un sourire, son regard scrute les alentours, à la recherche de ce qui le perturbe. Un nouveau combat est annoncé…deux employés présentent les futurs protagonistes…font le tour de l’arène en portant les volailles bien haut pour que tous les voient. La vision de Nash est cachée un court instant, quant le champ est à nouveau libre, il se sait repéré…An l’observe à son tour. Le fait que MK arrive à ses cotés, toute frétillante, n’arrange rien…

-Regarde, Nash, j’ai gagné…Elle sautille sur place comme une enfant, sembla avoir oublié la mission, leur différent aussi… Nash pose une main sur son épaule, l’attire à lui, comme pour l’embrasser, sent une soudaine tension en elle, sent le parfum de sa peau, mais parle à son oreille.

-La cible va bouger, on décolle… Son regard n’a pas lâché An. Ce dernier parle également à l’oreille d’un de se gorille. Regards qui se croisent, puis An se lève, fait un signe de main et commence à s’éloigner.

Ambiance

-On y va…

La main toujours sur l’épaule de la jeune femme, d’une impulsion, elle s’est portée à ses cotés, commencent à marcher vers la sortie. Arrivé près du comptoir, à coté de la sortie, ils ont disparut. MK pointe du doigt une porte dérobée qui se referme, cachée derrière deux trois caisses empilées. Nash prend la jeune femme pars la main et cours vers l’endroit. Il tire sur la porte, un couloir sombre…s’y engouffre sans hésitation…faut pas qu’il leur échappe. Un angle droit…un pressentiment, Nash se baisse, évite le poing massif du garde du corps planqué derrière. Pas le temps pour parlementer. Le genou de Nash rencontre brutalement l’entrejambe du gorille…se plie de douleur. Nash continue, n’a pas lâcher la main de Mary…un bruit sourd, se retourne. Le mec est allongé au sol. Son crâne a fait une rencontre violente avec le genou de la jeune femme. Petit haussement d’épaule de la part de cette dernière, sourire sur les lèvres de Nash. L’a toujours adoré…pourrait l’embrasser à cet instant. Sort plutôt d’un de ses 9 mm…risque de rencontrer le second costaud.

Ils poursuivent le chemin, une volée de marche, les gravissent rapidement. En haut, une porte que Nash ouvre d’un coup d’épaule. Déboulent dans une cuisine de resto, au milieu des marmitons en blouse blanche, An et son molosse, sont près de la sortie arrière.

-An, arrête, faut qu’on cause… Nash a hurlé…stoppant l’autre dans sa course, se retourne, le dévisage, la peur se lit sur les traits de son visage…il hurle quelques chose en coréen à son tour.

- A couvert ! MK a bondit sur lui, le plaquant au sol derrière un meuble en inox. Aussitôt, une rafale d’arme automatique laisse des empruntes de bastos au dessus de leurs têtes, arrêtée par la mince paroi de métal.

-Merde, un Uzi…Lâche Nash. Un regard reconnaissant vers Mary, elle vient de lui sauver la vie…enfin, de la sauver à tout deux.

-Reste planquée…Au dessus de lui, Nash avise la queue d’une casserole qui dépasse. La chope, se sert du fond comme miroir…nouvelle rafale qui la lui arrache des doigts. Hurlements, bruit sourd d’un corps qui tombe pas loin d’eux. Nash a eut juste le temps de repérer le colosse en costard. Faut agir vite. Sort le deuxième calibre en contournant l’angle de la desserte métallique. Le mec doit chercher à les prendre à revers, couvrant son patron…faut agir vite. Il se redresse d’un coup, les deux armes pointées, fait feu dans la foulée…l’autre, surprit, balaie l’espace avec son crachoir…mais les balles de Nash sont plus précises, rencontre la masse du corps, il s’affale lourdement…

-On bouge. Crie-t-il à l’intention de MK.

Il enjambe le corps d’un serveur touché au sol, encore un innocent que ses orphelins pleureront. Aurait aimé que ça se passe autrement…pas le temps de réfléchir, court vers la porte de service, saute un nouveau plan de travail, sent Mary sur ses talons.


Débouche dans une ruelle, un coup d’œil à gauche, à droite, An court vers le bout de l’allée. Coup de feu, la poussière soulevée à quelques centimètres de la jambe du fuyard, s’immobilise net.

Nash s’en approche lentement, le pointant de son arme, il craint un mouvement brusque, un flingue planqué. Il craint pour MK…une balle perdue. Il n’est plus qu’à quelques pas quant une caisse débarque derrière eux. Nash ne bronche pas. Crissement de pneus, la wago a dut s’arrêter brusquement. Du coin de l’œil, il vient de voir sa moitié dégainer et pointer le conducteur.

-Sors, si tu veux pas t’en prendre une, bouge. La voix de la jeune femme est autoritaire. Le chauffeur s’exécute. Il se met à genoux, les mains croisées sur la nuque.

Nash chope An par le col de son veston, le dirige sans ménagement vers la caisse.

-C’est gentil de nous avoir attendu avec ton chauffeur. Toi, Il pointe le gars agenouillé, ouvre la caisse et grimpe à l’intérieur. Un coup de tête à MK pour lui faire comprendre qu’elle doit prendre le volant. Il entre à son tour, à lui suite de An. Les portières claquent et aussitôt, Mary quitte la ruelle pour se fondre dans la circulation.

-On va où ? Il y a de l’inquiétude dans la voix de la jeune femme. Un coup d’œil à Nash à travers le rétro.

-On va visiter un entrepôt…celui de An sur les Docks…Tu fais dans l’import, c’est ça ? Et ben, on va voir ce que t’importe, hein ?

-Vous ne savez pas à qui vous avez affaire…

-J’t’rassures, An Seon-Ja, responsable de tous ce qui rentre sur Heaven, surtout ce qui vient de Corée, pour ton patron Choi…suis bien renseigné, vois-tu. Mais je doute que ce soit le cas pour toi.

Ce dernier prend un air pincé, mais dit rien. Son chauffeur à ses cotés n’en même pas large non plus. Nash les surveille sous l’influence de ses guns. La voiture quitte lentement le quartier chinois, sans éveiller les soupçons…et prend la direction des docks. Elle connaît l’adresse, connaît le dossier par cœur. Se demande seulement ce que Nash espère y trouver.

Ambiance…

Ils sont arrivés par l’arrière du hangar. Pas besoin de forcé la porte, An a toujours la clé sur lui. Ont fait le tour rapidement, un empilement de caisses en bois. Proviennent toutes de Corée…enfin c’est ce que disent les documents que Nash étalent depuis plus d’un quart d’heure sur le sol du bureau, à l’étage. Il enrage en silence, mais ça se lit sur son visage. Il épluche pour la énième fois, les registres et les bordereaux…rien, aucun lien avec la famille Tank, pas même un échange avec l’une de leurs entreprises écrans. Chou blanc. Il repousse la paperasse, le cul posé sur le meuble laqué qui sert de bureau à An. Soupir, se pince l’arête nasale.

MK lui jette un regard inquiet. Elle tient en joue les deux asiatiques. Sont face au mur, les mains attachées dans le dos, à genoux. Il préfère éviter de la regarder, et jette un œil sur le reste de la pièce. Rien de bien folichon, un meuble métallique à tiroirs, une armoire du même genre et une carte de Heaven punaisée au mur. Le bureau fait vraiment tâche au milieu du reste de l’agencement somme toute normal pour un bureau. Mais c’est l’armoire qui attire son attention. Le lino est comme griffé au pied. Nash s’en approche, se baisse pour vérifier, passe son doigt sur les éraflures, sourit. Vient de comprendre. Il se redresse alors et passe sa main au dos du meuble. Son épaule en appui contre, il commence à la déplacer latéralement. Coup d’œil derrière, sourire de satisfaction, il a vu juste, reprend son effort afin de dégager complètement le mur.

Mary s’est rapprochée, curieuse. Lorsque Nash s’écarte enfin, elle peut voir un coffre-fort enchâssé dans le mur.

-Tu vois, faut jamais désespérer, Mary. Il lui sourit tendrement. Pas le temps pour autre chose de toute manière. Oh, An…j’ai ton coffre à jouet sous les yeux. Il s’approche de l’homme. File moi la combine… Le ton est autoritaire…mais l’autre s’en fiche à priori, hausse les épaules. Nash le chope par les cheveux, tire en arrière…approche son visage, les dents serrées.

-Joue pas au con avec moi, Seon-Ja… Mais il n’a pas le temps d’en dire plus. L’asiatique lui a craché au visage. Geste suicidaire lorsqu’on est dans cette position peut confortable. Mais on peut reconnaître qu’il en a, le mec…oser faire ça. Du revers de la manche, Nash essuie le crachat, ses yeux bleus ne l’ont pas quitté.

-Mary, détache-le… Il s’est reculé de quelques pas, mais ne le quitte pas…Mary le regarde un instant, interdite…puis réagit enfin à l’ordre de Nash. D’un coup de lame, elle libère An, puis reprend la surveillance du chauffeur. An se frotte les poignets, se lève lentement. Mais Nash ne lui laisse pas longtemps le loisir d’une liberté retrouvée. D’un mouvement rapide, il a attrapé l’asiatique et a plaqué son visage sur la laque de son bureau fétiche. Le canon d’un des 9 mm sur la tempe, il ne dit mots…juste un sourire suffisant.

-Ecoute moi bien, j’vais pas me répéter deux fois, file moi cette fichue combinaison…

-Ou bien ?... Le contraste entre les deux hommes est saisissant. L’un est énervé, en rage même, autant l’autre est calme et posé, souriant presque…malgré sa situation plus que précaire, Seon-Ja se permet d’en rajouter. C’est exactement ça que Nash a en horreur cette candeur toute asiatique.

Nash attrape la main de l’homme et la plaque. Dans le même geste, son arme vient se porter au dessus, une détonation résonne, emportant une phalange, l’obligeant An à hurler de douleur. Relâché, il tombe au sol, sa main valide enveloppant sa blessure. Mais son répit est de courte durée, un coup de pied vient directement le frapper dans la mâchoire. Sous la violence du coup, il fait un tour sur lui-même avant de retomber lourdement. En tout cas, ça eut le mérite de le faire taire. Ca l’empêche pas de se redresser lentement…son regard narquois se pose sur un Nash plus qu’énervé.

-C’est tout ce dont tu es capable de faire…frapper ? Un sourire satisfait né, sa lèvre inférieure fendue laisse échapper un léger filet de sang. J’te dirais rien…tu peux toujours courir.

Crache un mélange de salive et de sang à ses pieds, son regard devient mauvais. Mais Nash est à nouveau sur lui, le saisit par les cheveux. Il tente de résister, un coup de crosse sur le crâne, de quoi calmer ses ardeurs. Le traîne jusqu’à la porte du coffre. C’est un vieux modèle, avec la grosse poignée à rayons et la molette numérique sur le côté. Le genre de truc où l’explosif est nécessaire. Mais d’explosif, Nash n’en a point…par contre, il a un crâne a fracassé dessus.

-T’veux pas causer… Blam …c’est ton blème… Blam… pas le mien…Blam…on va voir …Blam…combien…Blam… de temps…Blam… tu vas…Blam… tenir. Blam…Blam.

A chaque coup, de plus en plus appuyé, la résistance se fait moindre, la tête se fait un peu plus molle, le coffre un peu plus rouge, la masse plus spongieuse. Y’a même un éclat blanc…l’émail d’une dent qui s’est incrustée dans le métal…des éclaboussures giclent sur les vêtements de Nash. Une main se lève lentement…semble à bout de force.

-Quoi, ça y est, t’en peux plus…Lâche la chevelure, mais des touffes ensanglantées restent accrochées à ses doigts. L’homme s’effondre au sol, roule sur le dos. Son visage est méconnaissable, une bulle de sang se gonfle à la commissure de ses lèvres à chaque expiration. Un œil est près de sortir de son orbite, l’autre est quasiment fermé, boursouflé. Une vilaine entaille sur une pommette, laisse échapper des flots de substances sanguinolentes. Mais deux doigts lui font signe, Nash s’approche du gouffre béant qui servait, il y a encore peu de temps, de bouche.

-Quoi…vas-y cause.

Un râle presque murmuré…un souffle épais…pue la mort à plein nez. Mais de son, aucun.

-P’tain, crache le, l’morceau…

-Va te faire foutre…puis un affreux gargouillis qui ressemble à un rire caverneux…se termine dans une quinte de toux, s’étouffe avec son propre sang. Nash se redresse de toute sa hauteur, pose la semelle de sa godasse sur la face ensanglantée…

-Toi, …va t’faire foutre. Et commence à appuyer…l’autre en dessous recommence à couiner…ça ressemble plus à un vieux cleps qu’aurait bouffé du vomi…sent un os qui commence à lâcher.

-P’tain, arête, mec. C’est le chauffard qui vient d’hurler ces mots. Il est dans le coin, tremble de tous ses membres, la sueur inonde son front, est sûr d’avoir mouillé son pantalon… Mary est à cotés, blanche, le flingue pointé vers le bas…

-Quoi…t’as une meilleure idée, p’être ?

-Je peux peut-être essayer…le faire parler…sais pas, moi…mais j’vous en prie, arrêtez.

Nash regarde l’homme, puis celui qui est sous son pied…quelques secondes en suspend. Puis lentement, il relève sa shoes. L’homme se précipite au chevet de son patron…Nash s’est reculé, passe une main sur son visage, recule, s’approche lentement de MK.

-Ca va ?... Il l’a dit tout doucement, la regarde pas, veut pas lire dans ses yeux, veut pas s’y voir. Elle ne répond pas… Ecoute, il n’y en a plus pour longtemps, on va décamper…sort nous dégoter un moyen de transport rapide, et attend à la porte arrière…j’arrive bientôt.

Sent qu’elle acquiesce, puis descend les escaliers métalliques, son pas n’est pas assuré…l’air lui fera du bien. Nash revient à ses moutons. Le chauffeur trifouille la molette, tourne selon les indications de son boss, il se rapproche. A sa hauteur, il s’accroupit.

-P’tain, mec, j’t’comprends pas…pourquoi il a fallut que je te massacre la gueule pour t’causes ? T’aimes avoir mal ?

Mais c’est un déclic qui lui répond, la lourde porte s’ouvre enfin…en même temps que la sonnerie stridente d’une alarme. Le mec se relève brusquement, fait face à Nash, les mains levées…

-J’t jures, j’y suis pour rien…j’ai fait comme il m’a dit.

Ambiance…

Nash jette un œil sur le tabassé à ses pieds, il rie…il s’est bien foutu de sa gueule. Pas grave, le coffre est ouvert. Le bras se tend automatiquement, le doigt presse la détente, deux fois, puis le corps sans vie du chauffeur retombe sur celui de son patron. Nash les enjambe, regarde le contenu du coffre…des dossiers, que des dossiers…P’tain…Nash n’a pas le temps de les consulter sur place, il le sait. Choppe la liasse, la passe sous son blouson, retenu par la ceinture de son pantalon, contre son bas-ventre.

Commence à s’en retourner…direction l’escalier. Descend les marches quatre à quatre. A la moitié, les doubles portes métalliques s’ouvrent, lumière éblouissante…ombres furtives qui se glissent…Bordel…avant le déluge de plomb qui s’abat sur lui…Pas d’hésitation…faut plonger…roule au sol…Putain qu’il est dur…se frotte une cotte en courant s’abriter derrière une caisse. Fait chier…souffle un demi-temps, ses deux mains ont retrouvées ses amies…restent pas beaucoup de bastos…le sait. Mouvement sur la droite…Nash ouvre le feu…trois balles…avant de changer de position…Putain…la réponse est immédiate…des éclats de bois volent sous l’impact des balles…Il court se planquer ailleurs…le bras sur la tête pour se protéger. Un dernier bond…et le voilà couché contre une nouvelle caisse…entends des pas derrière lui…p’tain, peut pas souffler…roule sur le dos…tire au jugé…en a touché un. Se relève d’un bond, adossé à un pilier. Maigre couverture…Risque un œil…p’tain…ça se ramène vers lui…au moins trois de ce coté…l’autre...pas le temps de juger. Plonge en avant, fait une roulade, sent le souffle des balles le frôler, en balance deux de plus…voit un genou qui explose...et surtout le PM qui échappe des mains de son propriétaire… Avance dans la direction de l’arme en faisant feu…un peu devant lui…se fait un barrage de balles…un one shot…pleine tête…Hou, doit faire mal…Récupère le PM en échange de ses calibres vides… se cale contre de nouvelles caisses. Grosse détonation, un angle entier de bois vole au dessus de sa tête…Merde, un pompe…Tiens le pistolet mitrailleur a bout de bras, tire en aveugle sur le coté…passe la tête…la rentre précipitamment en se protégeant…deux nouvelles détonations…P’tain, ça arrache…Se jette sur le coté, l’arme fait feu…coupe le mec en deux…se relève rapidement et cours à couvert…ça fume vraiment…Bordel, sont combien! Voit la porte…l’est pas très loin…vérifie son chargeur…pas grand-chose…va falloir se la jouer serrée.

Il va pour retenter une sortie quant un vrombissement se fait entendre…une moto fait son entrée, effectue un demi-tour en dérapage au milieu du hangar…MK sort son Glock, ouvre le feu…

-Grimpe Hurle-t-elle à son intention. Sans attendre, Nash lâche son gun et bondit sur la selle. Il entend la première s’enclencher et la moto sort sur la roue arrière. Accroché comme il le peu aux hanches de la jeune femme, il arrive à décocher un coup de pied à un mecton qui se trouve sur sa route. Il fait un salto avant de tomber lourdement sur le ventre inanimé…La moto a été un court instant déstabilisée, mais Mary maîtrise…Rapidement, ils quittent les lieux, fonçant à travers la circulation…Il ne connaissait pas son don pour le pilotage…enfin, en wago, si…mais la moto, c’est tellement différent. En tout cas, vu la manière qu’elle a à se faufiler entre les voitures…

Ils ont planqués la moto dans un coin…Mary semble nerveuse, voir en colère…à moins que ce ne soit le trop plein d’adrénaline. Sans mots, ils ont regagnés la planque de Kim. Nash a posé les dossiers sur le bureau…pars prendre une douche, ses fringues finiront au feu…trop tâchés. N’a pas remarqué une légère auréole sur son épaule gauche…une balle l’a un peu trop frôlé…

Ambiance…

Une longue volute de fumée bleue s’élève lentement. La tête posée sur le torse de son homme, Mary-Kate savoure une cigarette en se perdant dans la contemplation du plafond. Nus, au travers du lit, ils reprennent lentement leur souffle et leur esprit. D’une main, Nash caresse la joue de la jeune femme, il se retient de ne pas l’embrasser encore et encore… Combien de temps il l’a espéré, combien de fois l’a-t-il rêvé…

Leur retrouvaille a été chaude et passionnée… égale à eux-mêmes. Même si Nash ne pouvait y croire au début. Il l’a gardé longtemps contre son cœur, dans cette étreinte désespérée. Il pouvait sentir les perles de ses yeux couler le long de son torse. Son aveu n’était pas du flan, elle avait eut réellement peur de le perdre. Malgré tout le ressenti qui la dresser encore contre lui, son cœur avait fini par lâcher prise. Enfin, elle reconnaissait son amour pour lui…

Après un moment, il lui avait relevé le menton, avait plongé dans son regard embué, et les mots étaient sortis d’eux-mêmes.

-Je t’aime Mary-Kate, comme jamais je ne pourrais aimer encore…je t’ai fait don de ma vie par le passé…elle t’appartient encore.

Il s’était penché, avait cueilli ses lèvres dans un baiser. Puis leurs bouches n’avaient eut de cesse de se retrouver. Lentement, leurs mains avaient couru le long de leur corps, à la redécouverte de ce territoire perdu. Sans s’en rendre compte, leurs pas les avaient guidés jusqu’au grand lit à baldaquin de Kim, semant ces bouts de tissus qui devenaient rapidement une gène. Il l’avait aimé, lentement, dans une longue et douce danse entêtante. Ils s’étaient aimés, avec tendresse, dans cet enlacement ininterrompu. Mary avait fini par perdre la notion du temps et de l’espace.

Elle vient d’écraser son mégot dans le cendard en verre, ne cherchant même pas à ramener le drap sur sa nudité. Tandis qu’elle le pose à l’écart du lit, Nash fait courir ses doigts le long de sa peau. Elle est encore chaude de leur étreinte. Mary se rallonge à ses côtés, les yeux pétillants. D’un geste anodin, elle entreprend de le caresser également. Court instant de silence, un moment qu’ils savourent ensemble. Puis Nash se décide à le briser.

-Mary, c’est la dernière fois que tu m’accompagne.

Elle se redresse d’un bond, la colère peut se lire sur ses traits, mais elle contient sa fureur.

-Pourquoi, tu oublies déjà tes promesses ?

-Non. Répond-t-il calmement. J’veux pas que t’voies ce dont j’suis capable, c’est tout.

Elle reste un moment interdit, détournant son regard. Nash en profite pour caresser sa joue du dos de la main. MK ne fuit pas la caresse, elle s’y prend appui même avant de le regarder à nouveau.

-Tu le fais bien pour Juliana, ce travail ?

Nash fronce les sourcils, la réponse, elle la connaît tout aussi bien que lui…mais il finit pas lâcher un « oui ».

-Ce que tu fais pour elle, tu le ferais pour moi ?

-Oui…tu en doutes ?

-Non, mais je ne vois pas pourquoi je ne pourrais être à tes côtés à ce moment là.

Court silence, moment de gêne, Nash baisse les yeux.

-A moins qu’il y est autre…

-Non, Coupe-t-il presque sèchement. Puis se radoucit, la saisit par les épaules. Lui fait face. J’peux tout simplement pas m’voir dans tes yeux…c’est trop dur. J’m’sens honteux, comme un gosse prit en faute…et en même temps, j’ai pas l’choix. Si j’veux arriver à mes fins…

Son regard redescend, en même temps que sa voix perd de l’intensité.

-C’est pour ça que j’veux pas que tu sois là, la prochaine fois.

Léger rire nerveux de la part de la jeune femme qui lui fait relever la tête.

-Tu te fous de moi, là, Nash. Il est hors de question que tu refasses une expédition comme celle d’aujourd’hui sans moi. Elle le menace de l’index.

Ca lui tire un sourire, puis il attrape cette main tendue vers lui, la porte à ses lèvres.

-Tu sais qu’on pourrait t’utiliser contre moi…si on te tirait dessus…j’ai déjà pas mal à m’occuper de moi-même…

Elle retire sa main brusquement.

-Suis plus une fillette, Nash. Ses yeux pourraient lancer des éclairs s’ils le pouvaient. N’oublies pas que si t’es vivant à l’heure qu’il est, c’est grâce à moi.

Nash lève les bras, comme pour se protéger. Elle en profite et grimpe à califourchon sur lui.

-Je sais tout ça et t’en remercie. T’as eut un sacré cran. Il attrape une mèche de ses cheveux, joue avec elle entre ses doigts avant de relancer. C’est pour ça que j’t’aimerais à l’extérieur…pour veiller sur mon cul.

Mary-Kate se penche en avant, écrasant sa poitrine sur son torse, les yeux plongés dans les siens.

-Ca je sais faire. Ils échangent un nouveau baiser. Le sourire est revenu sur leurs lèvres.

-Merci. Dit Nash dans un souffle.

-De quoi ?...Pour t’avoir embrassé, ou pour veiller sur ton petit cul ?

-Pour ne pas me voir sous l’aspect d’un monstre. Il détourne presque le visage, mais Mary est plus rapide. D’une caresse, elle le ramène à lui. Avec douceur, elle répond :

-Je sais seulement que le monstre qui est en toi ne me toucherait pas. Et termine sa phrase par un baiser. Il est long, …passionné…sincère…encore une fois, à travers lui, elle parle à cœur ouvert. Lentement, les mains de Nash remonte le long de ses cuisses, ses hanches, ses reins, ses fesses…la nuit est loin d’être finie.

Ambiance…


Trois nouvelles journées se sont écoulées, renouant avec leur passion dévorante, ponctuées de thé pris les yeux dans les yeux. Les mots sont devenus inutiles, les réflexes de leur vie passée en commun resurgissent, les habitudes de couples sont ravivées par leur désir charnel. Coupés du monde extérieur dans leur cave-bunker, ils se recentrent sur eux-mêmes, redécouvrant les frissons chez l’un, la pulsion chez l’autre, la tendresse qu’ils ont en commun.

Dés le lendemain, Mary est sortie faire quelques achats, comme à son habitude…Nash, moins on le verra, mieux ça vaudra…mais elle revient avec un achat hors du commun. Emballé dans un simple papier kraft, elle lui tend un objet oblong… en guise de cadeau de Noël. Nash déballe un fusil de chasse à canon juxtaposé…son joujou préféré. Equipé d’une lame à métaux et d’une toile émeri, il mettra deux jours à couper les canons et la crosse, à peaufiner le galbe amoureusement, à le mettre à sa main. En guise de munition, Mary est revenue avec une boite de grosse chevrotine et de cartouche à sanglier…qu’une croix délicatement taillée rendra plus meurtrière lorsque le métal s’éclatera au contact de la chair.

Durant ce temps, Mary ne relâche pas ses efforts et traque les trois cibles que Nash a désigné…harcelant son demi-frère de texto pour qu’il lui ramène des infos…elle a déjà les plans des lieux où ils ont leurs habitudes, leurs parcours e les horaires. Lentement le piège se referme. Elle bosse dure, mais avec légèreté, comme ayant l’esprit libéré. De temps à autre, Nash passe derrière elle, dépose un baiser sur sa nuque offerte, l’enlaçant de ses bras …de temps en temps, le câlin se prolonge, suivant l’humeur du moment…de temps en temps, ils échangent quelques mots sur l’avancé de la traque, sur la situation…de temps en temps, ils se lèvent tout deux des draps du lit de Kim et vont partager une douche revigorante.

Mary lève les yeux de son portable, interpelle son homme qui cuisine une poêlée de riz. Il la rejoint rapidement, essuyant ses mains sur le torchon qu’il porte passé à la ceinture. Il regarde par-dessus son épaule.

-Won-Soo est en ville, à sa cantine habituelle.

Nash regarde rapidement son bracelet montre avant de lancer.

-Il nous reste un peut plus d’une heure…tu sais ce qu’il te reste à faire. Coup d’œil à la jeune femme qui aquiesce de la tête, sans lever les yeux, regard qui devient dur, pro. Bon, on se retrouve ici dans dix minutes. Embrasse son front avant de s’éclipser dans la piaule.

Enfin un peu d’action ! Commencé à se rouiller. Après avoir éteint le gaz sous la casserole, Nash change de futal, enfile un tee-shirt et un sweat à capuche. Par-dessus, un imper qui appartenait à Kim…ne sera pas là pour le lui reprocher, puis ça l’aide à assouvir la vengeance de sa veuve. Une lanière de cuir passe à travers de son torse, au bout, la crosse de son arme fétiche, la poche de droite étant percée, ça lui permet de tenir son arme prête à dégainer. Deux 9mm viennent alourdir l’arsenal qu’il compte emporter, efficace à courte portée.

Il rejoint sa moitié, elle aussi s’est changée, troquant son jean contre une tenue sombre et mouvante, l’étui du fusil à lunette de Kim en main. Elle connaît son rôle, même si ça ne l’enchante guère. Elle fera ce qui a été décidé, pour la survie de son homme, elle sera ses yeux dans son dos…loin et en même temps si proche. Elle lui tend une oreillette. Il ne sait pas comment elle s’est dégotter ça, mais ça leur sera utile. Les visages sont serrés, les traits ne trahissent pas la tension et les inquiétudes qui émanent d’eux. Le professionnalisme est de retour…ça va se passé dans un resto, …chic et select,…au premier étage,…bourré de monde, ça va de soit…sur l’artère principale,…et au beau milieu de la journée, par-dessus le marché.

Un quart d’heure plus tard, Nash se trouves sur le trottoir en face de la devanture du restaurant. La pluie s’est mêlée à leur jeu et il a rabattue la capuche de son sweat sur la tête. Un blond au milieu de la foule brune, ça se repère... faudra penser à se teindre les cheveux pour le coup d’après. Mais là du coup, ça pas plus inaperçus. Un grésillement dans son oreille droite.

-Suis en position. Murmure la voix métallique de sa compagne.

Il l’imagine allongée sur le toit au dessus de lui, l’œil rivé sur la lunette paramilitaire qui lui permet de suivre tout les mouvements des personnes à l’étage, en face d’elle, faisant fis de la pluie qui lui tombe dessus.

-Cible en place, comme prévue.

C’est le signal. Nash traverse la rue d’un pas rapide, au milieu de la circulation. MK pourrait l’abattre de là où elle est…mais c’est pas le but...il lui faut ces p’tains d’infos…pour Juliana. Il a atteint le trottoir opposé et s’engouffre dans le hall du resto. Un jeune serveur s’approche mais Nash l’arrête de la main…

-J’ai rendez-vous…

…et il fit deux foulée en direction de l’escalier. Il sent le poids du fusil battant contre sa cuisse…gravit les marches rapidement, deux par deux…il sait que dans l’angle, en haut sur le palier, derrière une alcove caché par une enture de papier de riz, l’attend le sieur Won-Soo. C’est lui qui risque d’avoir une surprise…

Ambiance…

Une table sur sa droite, quatre asiats en complets noirs, les gardes du corps de la triade, occupés à manger leurs plats, ne se doutent de rien. Nash ne leur laisse pas le loisir de réagir et ouvre en grand le paravent qui l’occulte de sa future victime.

L’homme est surpris par cette intrusion. Largement étendu sur sa banquette, une nana légèrement vêtue de part et d’autre qui le cajole. Moment de flottement, les filles sont figées dans une expression d’incompréhension, Lee lui, se redresse imperceptiblement. Mais Nash ne lui laisse pas le temps de la réflexion. Il attrape le dossier d’une chaise qu’il fait pivoter d’un demi-tour sur un pied.

-Lee Won-Soo, vous êtes la cible d’un tireur d’élite. Fit-il en s’asseyant à califourchon. Brusque mouvement dans son dos, mais Nash ne bronche pas visiblement, juste sa main qui se assure sa prise sur la crosse de son fusil à travers la poche percée de son pardessus.

-Je te conseille de retenir tes chiens de gardes si tu désires rester en vie.

Hochement de tête de l’homme qui tente de reprendre une attitude plus digne. Du revers de la main, il chasse les deux putes qui ne demandent pas leur reste, leurs effets personnels serrés contre leur poitrine.

Un malaise se fait ressentir dans la salle de restaurant, peu à peu, les convives quittent leur table, se doutent que cela pourrait dégénérer. Lee les suit des yeux. Nash, lui, de dévie pas les siens du visage candide de son interlocuteur. Il est encore jeune, avec cette pointe d’arrogance qui caractérise ces jeunes gens à qui le pouvoir est venu à eux de façon malhonnête. Ce je-ne -sait-quoi qui fait d’eux des personnes imbu, croyant que les lois sont faites pour les autres. Ce qu’il ne sait pas, le jeune au visage devenu placide et sûr de lui, c’est qu’il est déjà mort.

L’attention est à nouveau centrée sur lui, il rabat donc la capuche qui dissimulé ses traits. Léger mouvement de recul, l’homme le reconnaît, est-ce la peur qui passe dans son regard…toujours est-il que l’homme perd subitement de sa superbe. Tente de se ressaisir, ne veut pas perdre la face, ses hommes le regardent.

Il sort un étui à cigarette, en sort une, l’allume d’une main qui se veut assurée, mais Nash y perçoit un léger tremblement, presque imperceptible.

La cigarette du condamné. Pense-t-il.

Le coréen pose son briquet plaqué sur la table, il attend encore quelques secondes avant de parler.

-C’est bien risqué d’apparaître en plein jour, Nash Pater. Un contrat est sur votre tête, Oncle Choi a reconnu votre façon d’agir dans la fusillade de l’autre jour.

Nash ne sourcille pas, le contrat ne lui fait pas peur. Il regrette seulement que Chen, le contact de Mary, ne l’est n’a pas informé. Il est ainsi démasqué. Faudra qu’il passe l’info à Matt…que les Crips ne soient pas pris pour cible. L’histoire pourrait dégréner en guerre des gangs. Hors de question, Nash agit pour les intérêts du Phénix…pas sous les couleurs de son gang.

Nouvelle bouffée de cigarette soufflée dans sa direction. Semble avoir repris sa candeur toute asiatique, si ce n’est la main qui tripote nerveusement le briquet.

-Que veux-tu ? Portes la clope à ses lèvres, les paupières qui se font fentes lorsqu’il tire dessus.

-Des infos…les Tanks et leur implication dans la mort de Kim Young…le rôle de Choi dans tout ça.

Won-Soo ricane ouvertement, se rejetant en arrière.

-Tu manques pas d’air, Nash Pater…tu débarques comme ça, et tu voudrais que je balance ma famille…

Nash sourit, puis incline la tête sur la gauche. C’est un signal pour MK. De l’autre coté de la rue, un doigts vient presser sur un bouton sur le coté de la lunette surdimensionnée. Un faisceau lumineux traverse immédiatement la rue, à travers les gouttes de pluie, passe la baie vitrée et la longueur de la salle pour venir se poser sur la poitrine du coréen. Lentement, la minuscule lumière rouge remonte et vient se positionner entre ses deux yeux. Lee s’en est rendu compte, n’ose bouger, des gouttes de sueurs commencent à perler à la lisière de sa chevelure.

Nash sourit plus franchement, un sourire carnassier, le regard qui devient plus aiguisé. Sent un mouvement de panique derrière son dos, mais les hommes de mains de Won-Soo n’osent bouger.

-Tu devrais réfléchir à ma proposition…tu n’es pas en position de faire le fanfaron, Lee.

Une boule née dans la gorge du jeune homme, il a du mal à déglutir. Sa bouche est sèche, sent le goût de sa propre mort. D’une main mal assurée, il prend la théière posée à ses cotés. D’un geste lent, sûrement pour calmer la nervosité qui l’empêche de ne pas trembler, il se verse à boire dans une tasse finement ouvragée. Il s’en saisit et fait mine de la portée à ses lèvres.

Mais dans un mouvement brusque, il projette le liquide brûlant en direction de Nash. Ca va très vite, le doigt sur la détente du double canon, il tire une cartouche de chevrotine derrière lui, sa manche gauche devant les yeux pour se protéger le visage. Des hurlements après la détonation sourde. Nash s’est relevé dans le même mouvement, braquant le canon vers les hommes…fait à nouveau feu. L’un d’entre eux prend la décharge en pleine poitrine, fait un vol de plusieurs mètres avant de percuter le mur.

La première volée de chevrotines a coupée les jambes d’un des gars, se traîne parterre. Mais les deux autres se sont redressés dans un même mouvement, l’arme au poing. Nash sait qu’il ne pourra pas recharger son deux coups. Il fait face à deux hommes et Lee est dans son dos. Très court instant de flottement, suivit d’un bris de verre et l’un des hommes s’écroule, la gorge traversée par un bolide de calibre 12.7. Un flot de sang jaillit du trou béant. Le dernier homme fait feu…Nash n’a que le temps de plonger sur le coté, recherchant un de ses 9 mm. Puis tout redevient étrangement calme… juste une voix dans son oreille. Une voix chaude et réconfortante, légèrement paniquée, la voix de son ange gardien…Mary-Kate, sa femme, celle pour qui il est prêt à prendre des risques encore plus inconsidérés.

-Nash…Nash…ça va ?

-Ouais. Bougonne-t-il en se relevant avec précaution, un flingue dans chaque main, pointant dans les deux directions en même temps.

Coup d’œil sur sa gauche…le dernier larron ne donne pas signe de vie…à droite, Lee est adossé contre le mur, les mains crispées sur le bas de son ventre. Du sang… Ironie du sort, en voulant protéger son patron, l’homme de main lui a tiré dessus au moment où Nash s’effaçait de sa ligne de tire, juste avant que MK le dessoude … elle a rechargée drôlement vite…Lara la bien formée. Maintenant, elle tient à nouveau Lee dans son viseur…toujours entre les deux yeux…le point rouge ne bouge pas d’un iota…malgré la peur que Nash a put lui faire, malgré la vitesse de l’échange…sa main reste précise. Nash en est impressionné, mais revient vite à sa cible.

Lentement, ce dernier se laisse glisser le long du mur et s’assit parterre. Il a le souffle rauque, la sueur dégouline sur son visage cireux, ses yeux papillonnent, un masque mortuaire se dessine sur ses traits. Nash s’approche, range ses calibres, fait sauter les deux cartouches et recharge calmement. Puis il pose un pied sur l’assise d’une chaise et se penche sur sa victime. Il n’est qu’à quelques centimètres de lui. D’une main, il dégage le bras qui recouvre la blessure…ah oui, quant même…trois plaies ouvertes par où s’échappe le fluide de la vie…l’as pas loupé…

-C’est con c’qui t’arrive, hein…Lee ?

Le jeune homme fait un sourire forcé, se voudrait crâneur, mais est vite étouffé par une quinte de toux. Un filet de sang s’échappe entre ses lèvres serrées. Il n’en a plus que pour quelques minutes…

-T’sais, en même temps, ça vaut mieux pour toi…j’laisse pas d’témoin derrière moi… Il secoue sa main gauche négligemment, une douleur sourde se réveille maintenant que l’adrénaline diminue dans son organisme…des zones rouges apparaissent aux endroits où le liquide brûlant l’a atteint. Par chance, c’est l’imper qui l’a protégé du gros du thé. Joue avec ses articulations, ça le chauffe mais ça ne gênera pas ses mouvements.

-En même temps, il te reste un souffle de vie…à toi de voir… Plonge un doigt dans une des plaies ouvertes, sent le chaux des entrailles, Lee se raidit de douleur. Si tu veux que j’abrège tes souffrances… Tourne à l’intérieur, Lee lâche un gémissement entre ses mâchoires serrées…et prêt à tourner d l’œil…pas fait pour arranger ses affaires, ça.

-P’tain, t’es encore qu’un gamin…t’aurais put t’éviter ça. Mais, c’est comme ça… Fait-il fataliste.

-Va t’faire foutre, sale ordure…

Nash lève les sourcils au plafond…c’est ça le problème avec les asiatiques…lâche jamais rien…la dernière fois, il a fallut qu’il refasse la déco d’un coffre fort. Pff, il va falloir qu’il sévisse encore une fois. Mais il est coupé dans son élan…

- Nash…Nash…Fait la petite voix dans son oreille. Y’a du mouvement, faut que tu bouges.

Il se redresse…p’tain, il s’est fait piéger. Sait qu’il n’y a pas d’autre sortie que l’escalier…ils ont bien étudié les plans des lieux avec Mary-Kate. Comment ont-ils su. Lee s’est aperçut du changement d’attitude de son bourreau, sourit victorieusement.

-T’es baisé, Nash Pater…Termine sa phrase dans une gerbe de sang, mais continue de rire…

Nash inspecte les environs immédiats…pas de caméra…mais un clignotement rouge émane du briquet posé sur la table…Bordel…A du activé un signal lorsqu’il a allumé sa clope…c’est pour ça qu’il jouait avec son feu…

-Trois voitures, je comptes douze mecs…lourdement armés…ils entrent lentement.

Tandis que son ange décrit la progression des types en bas, Nash réfléchit, il lui faut agir vite. Sur les tables, des bouteilles d’alcool, des bougies, des nappes…tout le nécessaire pour un bon cocktail explosif. Pas une seconde à perdre…Nash récupère trois bouteilles de saké, enfourne du tissus déchiré dans le goulot de deux d’entre elles, les retourne pour imbiber les fibres d’alcool…La troisième, commence à la vider sur Lee qui ne bouge pas, son sourire figé sur le visage. Seul ses yeux qui le suivent prouvent qu’il est encore en vie…

-Sont en bas des marches, Nash… Léger tremblement dans la voix de Mary.

Nash fait une traînée avec le fond de la bouteille, retourne une table d’un coup de latte. Pose les deux autres à ses cotés.

-Ca grimpe,…P’tain, Nash…qu’est-ce qu’tu fous…

-A ta santé, connard…Lâche une bougie sur la traînée…l’alcool prend immédiatement feu…suit la piste laissée par Nash, se rapproche du corps de Lee, lèche les godasses à 10 000 du mec.

Une rafale se fait entendre dans la cage d’escalier, suivit d’une bousculade…au même moment, il entend « un de moins » dans son oreille. La tête de l’homme a dut dépasser du seuil et l’œil averti de MK a fait transmettre l’information à son doigt sur la détente. La crispation du type a fait le reste et le pistolet-mitrailleur a crépité.

-OK…que la fête commence. Dit-il. Un whouf soudain sur le coté, le corps de Lee disparaît sous une tornade de feu…Nash plonge les deux bouts de tissus, ils s’embrasent…Aussi sec, il envoie le tout dans le vide de la cage…

[obligé de double posté, vue la longueur du texte initial...sorry ]

Ambiance…


Bruit de verre, cris, affolement, fumée, odeur de brûlé, coups de feu tirés à l’aveuglette…

-M’occupe des deux à la sortie…mais vois pas les autres…

Nash ne répond pas, caché derrière la maigre protection que lui offre le plateau de table retournée, il sent la chaleur montée en force…il sait que ça ne durera pas…la fumée envahit lentement la pièce. A l’étage inférieur, ça doit être pareil…début d’incendie…va falloir rentrer dans la fournaise…

-Nash…j’vois plus rien…la sortie est dégagée, mais j’vois plus rien. L’affolement commence à se fait ressentir dans la voix artificielle de la jeune femme.

-Décroche…

-Nash…y’en a encore trop en bas…j’vais pas…

-Décroche. Coupe-t-il. Sa voix est calme, confiante... On se retrouve à la wago…Bouges mon ange…maintenant.

Silence radio… Nash sait qu’elle hésite encore, mais elle se doit de lever le camp…au risque de se faire repérer. Il se redresse donc, les mains armées de ses flingues, le canon scié contre sa hanche. Sa capuche remontée pour protéger son visage des flammes, il compte sur la maigre protection que lui offre l’imper pour passer à travers le feu qu’il entend vrombir en bas. Lentement, mais sûrement, il amorce sa descente…

A mi parcours, il est obligé d’enjambée deux corps…sûrement le gonze que MK a buté, et son pote qui a prit la rafale en plein à travers le corps. On pourrait le découper en deux en suivant les pointillés. Au pied des marches, un autre corps carbonisé au milieu des débris de verre. La fumée acre s’élève, obligeant Nash a évolué accroupit…tant mieux, ça le masque en partie et offre moins de partie aux bastos ennemies. Devant lui, un mur de flamme. Le mobilier a pris rapidement feu, et les murs commencent à se cloquer sous la chaleur. En plus des ses hommes, Choi va perdre un restau aujourd’hui. Pourvus que Nash n’y laisse pas la peau aussi…

A travers le rideau enflammé, il perçoit une ombre mouvante…des deux armes, Nash tire tout en avançant…corps qui flanche, mais riposte immédiate…effectivement, y’a du lourd en face de lui…du fusil d’assaut à n’en pas douter. En appuis derrière un pilier, il laisse passer l’orage…ils tirent sans rien voir…la vue est totalement bouchée par les flammes et la fumée. Par contre, lui, il les repère, la lumière qui entre par les baies vitrées derrière eux fait un halo autour de leur silhouette, amplifié à travers la nuée obscure. Par trois fois, il tire, carton plein…un autre se planque derrière ce qui semblerait une table retournée…Nash actionne à nouveau ses gâchettes…trouant le mince panneau de contreplaqué…l’homme veut échapper à ce piège, se redresse pour fuir…une balle le chope en pleine course…

La réponse est directe…les hommes restant vident leur chargeur au hasard, à travers la largeur de la pièce…Toujours caché derrière son pilier, Nash se protège la tête, des bouts de crépit lui tombe dessus…Puis deux bruits distinct, un objet qui roule dans sa direction…Il risque un coup d’œil…Bordel…une grenade…au son, sûrement deux…Pas d’autres solutions que de réfugier derrière le bar. Maigre protection, mais pas le choix si il ne veut pas prendre la déflagration en pleine gueule…Il plonge, et s’adosse contre le frigo en acier, les mains pressées sur les oreilles, les yeux fermés, dans l’attente…

Les deux détonations sont rapprochées, presque confondues…mais la puissance à repousser le bar d’une vingtaine de centimètres. Seul son bon sens l’a sauvé. La déflagration a été si violente qu’elle a étouffée les flammes, mais pas suffisamment pour éteindre l’incendie qui a prit au plafond maintenant… et fait chuter des bouteilles sur lui, imbibant son vêtement…Merde, faudrait pas qu’il brule, non plus. Il est un peu sonné, abasourdit, mais son cerveau fonctionne vite…d’abord se débarrasser du pardessus de Kim…déjà des flammèches commencent à prendre…à peine redressé qu’il est accueillit par une rafale…Fait chier…Il se retrouve coincé derrière ce fichu comptoir…il est essoufflé par la fumée, la gorge en feu, les yeux qui piquent, des larmes troublant sa vision, et ce fichu bourdonnement dans les oreilles…ça commence à siffler d’ailleurs, ça veut dire que son acuité sonore recommence à revenir ?...

Il prends le temps de compter les balles qui restent dans ses chargeurs…3 à droite, 5 dans celui de gauche…plus deux chargés dans son fusil…essaye de faire le décompte des mectons qui restent à flinguer…son cerveau secoué lui joue des tour…arrive pas trop à réfléchir…tant pis…

Il surgit comme un diable de sa boîte, toujours derrière son bar…des mecs en ont profiter pour s’avancer au milieu de la pièce… fait feu de ses deux calibres, les yeux plissés, la bouche déformée par la rage de survivre…n’y voit pas trop mais il lui semble qu’un autre est tombé…se laisse tomber à nouveau derrière sa protection. Ca y est, le flingue de sa main droite est vide, le remplace par son canon scié…vas pas crever là comme un chien quant même…faut tenter une sortie…ne pas leur laisser l’initiative…va les surprendre en plongeant sur le coté opposé…

Au même moment, dans la rue qui s’est vite clairsemée, une voiture s’arrête dans un dérapage…par la vitre baissée, un canon d’arme automatique fait feu dans le dos de deux asiatiques…Mary hurle le nom de son mec prisonnier des flammes…voit plus rien…puis de nouvelles détonations…un hurlement de rage…elle n’ose tirer de peur de toucher son mec…Les tirs ne cessent pas…puis, après deux détonations plus fortes que les autres, le silence retombe…Plus rien ne bouge dans le restaurant dévasté. Doucement, Mary distingue une silhouette découpée dans les flammes… avançant au milieu des décombres, elle reconnaît Nash qui surgit presque calmement, prenant le temps de recharger son fusil. Il ne semble pas blessé…elle l’appelle à nouveau, mais il ne semble pas réagir à sa voix.

Quelques instants plus tard, la voiture redémarre sur les chapeaux de roues. Nash à coté d’elle enrage…elle, inquiète, le dévisage rapidement…un léger filet de sang sèche le long de son oreille. Mais bon sang, que couillu quant même…

-Alors ?...Interroge-t-elle, un peu plus fort qu à l’accoutumé.

-Hein…Hurle presque Nash…Ah…on rentre, on s’équipe et on y retourne…j’y vais m’farcir Oncle Choi…

Mary ne répond pas, elle est septique…prend une ruelle sur la gauche, approche de la planque…

Ambiance


Et si ce n’était pas lui Nash ? tu ne peux pas toucher à Choi tant que tu n’es pas certain de son implication dans la mort de Kim….

Le jeune homme grimace, il a morflé un peu….et tandis que Mary finit de soigner ses blessures superficielles…son regard semble fixé sur un objectif invisible…
Celui qui meuble ses pensées…venger l’homme qu’il n’a jamais connu et qu’il ne connaît que trop bien pourtant….
Depuis qu’il connaît le Phénix, l’aura de Kim émane d’elle….
…les larmes comme les flammes qui naissent dans ses yeux lorsqu’elle parle de son amour…déjà loin…
Il regarde alors Mary….
Et s’il venait à disparaître….qui la soutiendrait, elle ? Juliana sans aucun doute… Lara…
Il fronce les sourcils…l’idée de caner n’est pas dans ses projets….ce soir il a fraulé la faucheuse de trop près…doit faire attention à présent…on ne provoque pas la mort impunément sans lui être redevable à un moment ou un autre…

Dehors la pluie s’est transformée en orage….les éclairs, blanchissent la chevelure de son ange…elle est belle…simplement….son maquillage a coulé….pourquoi s’est-elle maquillée d’ailleurs….
Il tend doucement la main vers sa joue…la jeune femme y love son visage…ronronnante….
J’ai eu si peur…
Moi aussi….
Elle tremble….noie son regard dans l’océan d’amour qui lui fait face….

C’est con…on pourrait être un couple comme les autres….tu sais…avec une maison et un chien….
Et des gamins…
Elle hoche tristement la tête….consciente qu’il font partie d’un monde duquel on ne s’échappe pas sans être débiteur….
Au moment où elle approche ses lèvres de celles de Nash…son portable retentit…..
Elle ferme les paupières….se mord la lèvre….puis se recule afin de saisir l’objet qui vibre comme un gros bourdon sur la table….

Elle ouvre le clapet sans quitter Nash des yeux….le porte à son oreille….

Mk….
……
Oui…on a remarqué Chen…Bordel t’aurais pu nous prévenir !!!!
Tandis que Mary commence à marcher main sur la hanche dans le salon, Nash l’observe en exécutant quelques bâillements forcés, main sur l’oreille….
Son tympan en a pris un coup….pas bon ça…..pas bon du tout…
Il grimace lorsqu’un filet de sang coule de son oreille…..il l’essuie bien vite pour éviter que son ange se fasse du soucis….

Qui ? Mmm et il habite où ? J’aimerais autant éviter les quartiers asiatiques ce soir…
Nash se raidit…puis se lève….son but est de continuer ! Le fait d’être rentrés sans la moindre info le fait bouillonner de rage….
Un geste…l’index de Mary qui se pointe vers lui afin de lui intimer le silence….
Il s’assied en grommelant….

Ok je note l’adresse…..
Tu dis qu’il bosse pour les Tanks ? et il ne s’entend pas avec Choi ?....ça peut nous aider oui….
…
Ok…à plus…..

Au moment où elle raccroche, Nash bondit de son siège, comme un diable de sa boîte…
Attends on va pas les laisser s'en sortir comme ça !!! tu crois quand même pas que….
Silence Nash Pater !!!! Si Joy avait voulu éradiquer tous les jaunes de l’île elle aurait fait appel à des mercenaires…alors on va la jouer un peu plus fine ok ?
Il grimace…puis se dirige vers le bar….un sky ne lui sera pas de trop pour calmer la rage qui fait bouillonner ses entrailles….

On va aller voir un gars….il s’appelle Kwon Sang-Soo……d’après Chen, il aurait monté un truc avec les tanks pour que Choi soit impliqué dans la mort de Kim…
Tu crois en son innocence toi…..

La jeune femme soupire…se passe une main lasse dans les cheveux, puis ajoute…..
Quelque chose me dit que…cet homme aimait tellement Juliana, qu’il ne se serait pas fermé les portes de son cœur en tuant son mari….le père de son gosse….
Nash secoue la tête….émet un léger rire moqueur….

Vous les nanas…..vous êtes vraiment incroyables….vous croyez toutes que l'amour...
....Est plus fort que tout? Oui.....c'est ce que je crois.....

Ambiance…

La dernière réplique de MK lui fait pincer les lèvres. L’amour plus fort que tout. Il y avait cru lui aussi, il y a plus d’une dizaine de mois auparavant. Puis, après, il y avait eut le doute…puis, à son retour, elle l’avait rejeté. La souffrance, le manque… et l’alcool étaient devenu ses compagnons. Et, enfin, ils étaient de nouveau réunis. A deux pas de la chaise qu’il occupait se tenait son petit ange au nez retroussé. D’une main, il l’attira à lui, posant sa tête contre sa poitrine. Il sentait son cœur battre contre son tympan valide, sa cage thoracique se soulever à chaque inspiration, ses lèvres sur son crâne quant elle vint y déposer un baiser. Elle avait peut-être raison.

Juliana n’aura plus cette chance…son amour est mort…quelque part, un corps c’est lentement décomposé…tout espoir est fini…juste son amour pour son môme, pâle reflet de son père, sa seule raison de vivre…son entourage qui l’accompagnera jusqu’en enfer si elle le demande…et l’ombre d’une vengeance. Un goût âpre de cendre froide…que lui restera-t-elle des caresses partagées, des baisers passionnés sur son corps… va-t-elle se faner comme une fleur coupée trop tôt ? Va-t-elle se laisser dépérir comme un animal sauvage qu’on a enfermé dans une cage trop petite ?

-A quoi tu penses… Un murmure dans son cou le ramène à la réalité.

-A Juliana…a son Amour. Il la sent se raidir, il s’écarte pour pouvoir la regarder en face. De la tristesse se lit dans son regard bleu. Son Amour à elle n’a pas résisté…j’veux pas qu’une chose pareil nous arrive.

Mary caresse sa joue râpeuse…la tristesse c’est communiqué à son propre regard. Elle dépose un baiser sur ses lèvres…

-C’est pour ça qu’il faut peut-être se calmer un peu Nash Pater.

Petit soupir ironique. Vient souder ses lèvres aux siennes dans un baiser passionné, Mary se laisse aller à l’impulsion, passe ses jambes de part et d’autre et s’assoit sur son homme…



Lendemain matin, dans l’habitacle d’une voiture. Quartier hispanique. Vieux immeubles aux couleurs délavés. Il est au volant, la capuche d’un nouveau sweat rabattue…elle est à ses cotés, tenue en cuir noire, lunettes de soleil sur le nez. La pluie à laisser la place à un soleil qui commence déjà à chauffer derrière le pare-brise. L’oiseau est au nid, ils l’ont vu remonter chez lui, une baguette sous le bras, le nez dans un journal. Il a cru voir un sourire satisfait…peut-être un article qui parle de la fusillade d’hier soir. Malgré l’heure matinale, son obésité le fait déjà suer comme en témoigne les auréoles sous les bras et les gouttes dégoulinantes de son front.

-T’es sûr ?...

MK hoche de la tête sans le regarder. Elle a obtenu de lui qu’il se tienne à carreau…elle va s’en charger, le sens bien. Ils inversent les rôles…même si ça lui plaît pas. Une promesse, même obtenue sur un coin d’oreiller, au beau milieu d’une joute amoureuse, reste une promesse. Déjà, elle a la main sur la poignée de la portière…

-Mary… Elle arrête son geste…il attrape son menton de deux doigts, la force à le regarder…se penche à travers le siège…dépose un baiser. Essaye de deviner son regard à travers ses verres qui ne font que lui renvoyer sa propre image…bon Dieu qu’il a l’air inquiet.

-Soit prudente… Elle esquisse un sourire forcé le temps d’une demi seconde, puis quitte la voiture.

-Hé…Elle se penche par la vitre de la portière qu’elle vient de claquer. Il déglutit avec difficulté, puis poursuit plus bas Je t’aime… Nouveau sourire un peu plus net…Mais elle redevient la professionnelle que Lara a formée. Commence à s’éloigner. Juste un léger mouvement de main dans sa direction… il la suit du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans la montée des escaliers. Bon sang comme elle est belle…comme il l’aime. Il l’accompagne mentalement, entend son souffle dans l’oreillette…la montée ne durera que quelques instants…

Repense au coup de fil qu’il a passé à son pote la veille…Matt a bien été surpris d’entendre sa voix, pensant tomber sur celle de MK. A dut faire rapidement le rapprochement. Il a dut dévoiler un peu de ses activités et surtout l’avertir de mettre les Crips au frais durant quelques temps…il n’a pas envie d’avoir le sang de ses frères sur les mains…en représailles à ses agissements. Ca lui gâcherait ses fêtes de fin d’année…

La voix à peine essoufflée lui parvient déformée par le micro…

-Suis en place… J’entre…

Nash hoche la tête comme si elle pouvait le voir…tout son corps se tend…devient anxieux… imperceptiblement, il resserre la crosse de son arme sous son sweat…commence à ressentir ce qu’elle a put vivre sur son toit la veille. Enfin, elle, elle pouvait le suivre secrètement à l’aide de la lunette. Se promet de bondir hors de la wago et de foncer à son aide à la moindre alerte…

Ambiance…

-Qu’est-ce que tu m’fais là…

Nash tourne en rond comme un félin dans sa cage…il n’aime pas comment prend la tournure des évènements. Mary est assise sur le lit de Kim, sont revenus dans la planque. Elle tire sur la fermeture de sa haute botte de cuir…puis la tend vers Nash.

-Arrête de râler…aide-moi plutôt.

Il saisit le talon et tire…lentement, la jambe de MK s’extrait de son fourreau…il fait la gueule.

-Je te comprends pas…on a les preuves que tu voulais, non ?

Elle renouvelle l’opération, mais retire elle-même sa seconde botte. Elle finit au sol. Nash a gardé la sienne en main…commence à gesticuler au milieu de la chambre.

-J’devais prendre Choi en fautes…pas le disculper…p’tain…

-Mais, il n’est pas coupable…

-M’ouais…

-Bon sang, qu’est-ce qu’il te faut de plus…Juliana t’a confié une mission…on l’a mené à bien…Basta

Elle a dégagée sa chevelure sur le coté…tire sur la lanière de sa combi…passe ses fines épaules à la peau clair pour se défaire que sa prison de cuir…puis les bras suivent le mouvement, avec énergie.

-N’empêche que Choi s’en tire…

-Et alors…Qu’est ce que ça peut te foutre…

-Suis sûr qu’il est dans l’coup… Mary secoue la tête, dépitée…elle s’est redressée…faisant rouler la combi, dévoilant sa poitrine ferme, son ventre plat. Va avoir le champ libre, maintenant…

-J’y crois pas…Nash Pater, t’es jaloux, ma parole…

-Jaloux ?...Moi ?...Tu déconnes Mary… J’ai pas confiance en lui, c’est tout. T’as l’air d’oublier qui il est ?

-T’as peur de quoi ?...Qu’il prennes des territoires à la Triades ?...Y’a Park, non ?...Il a la tête sur les épaules, il saura bien s’y prendre… Elle se penche en avant, pour faire glisser le cuir sur ses longues jambes fines, dévoilant la dentelle de ses dessous. Oh…mais j’y suis…c’est à Juliana que tu penses…t’a peur qu’elle retombe dans ses bras.

-Quoi ?...parce qu’il ont été amants ? Pfff...Nash se gratte la tête rapidement. Il n’a pas cessé de tourner depuis tout à l’heure, la botte pendant toujours au bout de son bras. Et puis quoi,…Juliana n’a sûrement pas la tête à ça.

-Non mais je rêve…t’es le chaperon du Phénix, maintenant ?

-Juliana est suffisamment grande pour savoir ce qu’elle a à faire…

-Justement, laisse faire, alors… Elle a terminée de retirer sa combi, à nouveau assise sur le lit. Elle commence à être exaspérée par l’attitude de Nash.

-Non, t’as juste l’air d’avoir oublier ce que cet homme est capable de faire…

-Tu l’aimes pas…

-Non, j’l’aime pas…rappelles-toi y’a un an…quant j’ai sorti Chen de ses griffes…t’étais bien contente que je sois là…

Elle se redresse, le rouge lui vient au joues, brandit le vêtement noir sous le nez de son mec.

-Laisse Chen en dehors de ça…

-Ouais,…ça l’a pas empêché de revenir dans ses rangs…que je sache.

-Comment tu l’sais… La colère fait frémir sa voix, ses yeux lancent des éclairs.

-Ca va…m’prend pas pour un con…ton informateur, c’était lui.

-T’as fouillé dans mes affaires ?...P’tain, j’y crois pas…

-J’croyais que t’avais confiance en moi, t’aurais du m’en informé…en fait, tu joues double jeu…pour qui tu roules, Mary-kate Gamble. Piqué au vif, la frustration et la colère lui font dépasser sa pensée.

-J’t’interdis…laisse ma vie et ma famille en dehors de ça…j’ai appris à rouler pour ma pomme, j’ai pas d’compte à te rendre… Elle le menace du l’index, écarlate, quasi nue devant lui…puis jette la combinaison au sol, dans un geste de rage…se dirige vers la porte de la chambre rapidement…

-Ouais…c’est ça…fuit…dès qu’il s’agit de ta famille…tu t’barres…

La porte qui claque est sa seule réponse…il tournes encore quelques instants dans la pièce…puis s’immobilise…remarque qu’il a conservé la botte durant tout ce temps…la lâche par terre…

-P’tain…

Il regarde autour de lui…mais il n’a rien à faire ici…sort finalement. Dans le couloir, il entend la douche coulée…bien évidement, la porte est verrouillée…puis qu’est-ce qu’il aurait à lui dire. Il choppe son sweat, le passe par la tête, s’alourdit d’un calibre passé à la ceinture de son jean et sort…

Suite…