Heaven Island
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 [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad

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Ben Campbell
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Ben Campbell


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MessageSujet: [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad   [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad Icon_minitimeVen 11 Juil - 1:21

1.

- Bonjour c’est pour quoi ?

- Bonjour, je viens chercher les clés de ma nouvelle chambre U.

Voilà comment commença ma première journée sur le sol d’Heaven Island, et elle était loin d’être finie de si tôt. Moi, c’est Ben Campbell, appelez-moi juste Ben, vous retiendrez plus facilement. Généralement, quand vous cherchez à retenir prénom + nom, vous finissez par ne retenir ni l’un ni l’autre. Ce n’est pas un constat, c’est prouvé, c’est statistiquement prouvé. C’est mathématique. Et les maths, ça me connaît.

Je me présente : 25 ans, 1mètre 78, 68 kilos, brun, yeux noisettes … de quoi arriver à en faire craquer plus d’une à la Fac’. Mais ma Fac’ n’est pas comme les autres… et je ne suis pas comme les autres. Ma fac’, c’est celle du Massachusetts Institute of Technology, la plus impressionnante université de technologie de tout les Etats-Unis, celle qui sélectionne les futures têtes de demain à l’aide d’un entonnoir dont le trou de sortie n’est pas plus grand qu’un nanomètre … et quand je vous dis que je ne suis pas comme les autres, comprenez que si je suis ici aujourd’hui, c’est que je suis avant tout surdoué. Un surdoué des mathématiques. Une calculatrice humaine. Si j’avais existé au temps de Pascal, il se serait mordu les doigts. Au moins …Comprenez maintenant pourquoi, malgré mes qualités physiques, les femmes ne me tourne pas autour dans pareil univers. Le MIT c’est LA faculté la plus sélective qui soit. Autant dire que pour y rentrer, il faut être le meilleur…. Et avoir l’argent nécessaire. A mon niveau d’étude, les quelques années passées au MIT m’auraient coûtées la bagatelle de plusieurs centaines de milliers de dollars. Cependant, et c’est là où il est plus intéressant d’avoir une tête que d’avoir une charme, sorti des études secondaires à la Senior High School d’Harvard avec une moyenne de 21.3/20 (eh oui, c’est possible !), je reçu une bourse d’étude Prestige m’ouvrant les portes de toutes les Facultés du monde entier et me permettant également de payer mes frais d’inscriptions et ce pour mes études au MIT et avoir assez de côté pour mes frais d’inscription en université de Médecine, suivre les traces de mon père. Hélas ce n’était sans penser que ma deuxième année de médecine me révèle bien des surprises…

La Faculté de Médecine d’Harvard fonctionne sur un principe simple. Chaque année universitaire doit être fait dans une faculté différente, la première année et la dernière année à Harvard cependant, pour acquérir un savoir plus grand dans le domaine médical mais pour permettre aussi une meilleure intégration dans ce monde très fermé. C’est la raison qui me poussa à être sélectionnée à la Faculté de Médecine de Heaven Island, sans penser que les frais d’inscription s’élèveraient à 300 000$. Jusqu’ici, mes deux années au MIT et ma première en faculté de Médecine d’Harvard ne m’avaient pas coûtées plus d’un million … au total. L’Université d’Heaven Island devenait dès lors un obstacle financier des plus embarrassant. Et les ennuis n’étaient pas prêts de finir.

- Vous avez votre convocation ? Oui. Faîtes voir. Hmmm… allez voir ma collègue au bureau C.
- Merci.
- Mais de rien mon lapin.

Elle, c’était l’une des secrétaires chargées de l’attribution des résidences estudines sur le campus universitaires d’Heaven Island. Et quel campus ! Une ville dans la ville. Que dire, un palace dans la ville. Après tout, Harvard n’était pas très diffèrent de ceci, enfin, jusqu’ici…

- Oui…hein…non madame, les déménagements ne sont pas encore programmés, nous avons un problème de livraison. Je vous conseille de rappeler lundi prochain pour plus amples informations. Oui. Oui madame. Je suis désolé madame. Il faudra faire comme cela madame, je n’y peux rien. Au revoir madame, bonne journée madame.

La secrétaire au Bureau C venait de raccrocher le combiné du téléphone rouspétant à une collègue combien elle en avait assez de devoir s’expliquer à des parents et autres étudiants à longueurs de journées. Me voyant rentrer dans la pièce, me jetant même un sourire qui me fait m’avancer vers son bureau, cette dernière se lève de son siège avant de s’en retourner discuter avec sa collègue à côté de la machine expresso, me tournant presque le dos comme si elle n’avait pas que ça à faire de s’occuper des étudiants en ce moment.

- Hmm hmm, excusez-moi de vous dérangez, mais serait-il possible d’avoir les clés pour ma nouvelle chambre universitaire… j’ai ma convocation et votre collègue m’a dit de venir vous voir.

Les têtes des deux secrétaires se tournèrent à la même vitesse, lentement, lançant un regard quasi dédaigneux en me réaction. « Le café, s’est sacré » pouvais-je lire dans leurs yeux.

- Je suis désolé de vous déranger.

Un soupir…L’une d’elles s’avança vers son bureau, prit ma convocation avant de me demander, en bonne secrétaire d’administration, les questions routinières.


- Vous avez les papiers demandés sur vous ?
- Oui, feuille d’imposition des parents, photocopie de mon passeport, photocopie de celle de ma mère, un relevé d’identité bancaire, le règlement intérieur lu et approuvé, le contrat d’assurance habitation, la caution, et l’échantillon d’urine.
- Pardon ? répondit la secrétaire sans montrer le moindre rictus.
- Laissez, ce n’est rien. *coincées les secrétaires*.
- Et bien voilà qui est parfait, vous voilà attribuée la chambre E417. Je vais appeler William pour qu’il vous y emmène et vous ouvre.
- Merci bien, dis-je en prenant les clés qu'elle reprit quasiment de force en manquant d’arracher un badge magnétique du trousseau.
- Ah, excusez-moi, il faut que je vous explique comment marche ce ….
- Je demanderais à William, répondis-je sèchement en me penchant sur le comptoir de son bureau pour récupérer les clés dans sa main. Merci bien.
- William vous attendra devant votre bâtiment.
- Ok…*pfff, administration quand tu nous tiens*.

Le trousseau de clé à la main, je marchais désormais en direction du bâtiment qui allait bientôt abriter ma nouvelle chambre U. Un petit coin sympa, pour moi et Josh Gad, mon meilleur ami, pas très cher, juste dans nos moyens. Le moins cher d’ailleurs, les prix sont inabordables pour nous deux, même en collocation. Regardant plus distinctement le trousseau de clé qu’on m’avait donné, je compris la remarque la secrétaire. A la place d’un trousseau de clé, il n’y avait que deux … badges magnétiques. Aucune clé, tout était électronique ici. William m’expliquera.


- Bonjour, vous êtes Ben Campbell ?
- Tout à fait, répondis-je en serrant la main que me tendait William.

William n’avait pas l’air très intelligent. Très grand, mince, une dentition assez imparfaite et un sourire jusqu’aux oreilles en toute occasion. Prenant mon badge, il me montra comment rentrer dans le bâtiment.


- Alors, vous avez deux badges, le rouge pour rentrer dans le bâtiment, le bleu pour rentrer dans votre chambre. Voici le code d’accès au hall du bâtiment : 7512. Vous passez votre badge devant le faisceau, vous tapez le code, vous poussez la poignée jusqu’au « clic », vous entrez. Pas plus compliqué que ça.

Ecoutant à mi-oreilles les explications de William, je restais fasciné devant la beauté du hall d’entrée du bâtiment. Le lieu grouillait d’étudiant en tout genre, mais pour la plupart d’entre eux, des élèves prestigieux aux mœurs très catholiques dirons-nous. La graine des étudiants vivait ici, sur le campus même, et à voir la richesse ornementale de pareil lieu, on comprenait pourquoi ils ne préféraient pas rester chez leurs parents mais demandez davantage d’autonomie. Eux, ils avaient les moyens de prendre les chambres universitaires les plus chères du campus, de vraies suites d’après la brochure.

- Vous êtes quelle chambre ? demanda William.
- E417, répondis-je aussi naturellement, comme si ce numéro et ces chiffres étaient depuis toujours imprimés dans ma tête.
- Hmmm, il va falloir prendre l’escalier.
- Il n’y a pas d’ascenseur ? répondis-je, étonnais qu’il n’y en ait ici.
- Il est en réparation … encore…
- Très bien.

William me conduisit donc à l’intérieur du bâtiment, me faisant emprunter le couloir du rez-de-chaussée jusqu’à l’escalier. Traversant ce long couloir aux murs ornés de marbre, j’observais sans ne perdre une miette chaque coin et recoin du bâtiment dont le plan prenait place dans ma tête. Passant devant une chambre à la porte ouverte, je constata que la brochure ne mentait pas : les chambres étaient tout bonnement magnifiques !

Mais à mesure que l’on montait les escaliers, la démarche de William se faisait de moins en moins rapide, la beauté du lieu se dégradait peu à peu, les personnes que l’on côtoyait n’affichaient plus le même portefeuilles qu’auparavant, la propreté laissait place à davantage de laisser-aller. Le troisième étage montra son visage après une longue ascension : une odeur de friture grillée dans l’air, une agitation bruyante, et une beauté architecturale qui avait laissé la place à un taudis encore habitable.


- pfffuuu… on n’est pas arrivé, laissa glisser William du bout des lèvres.

Mon visage se décomposait de plus en plus à mesure que l’on franchissait les dernières marches vers le dernier étage du bâtiment. Si Josh Gad était là en ce moment, il me prierait de quitter les lieux de toute vitesse. Etais-je stupide ? Intrépide ? Fou ? Ou tout bonnement avais-je foi à recevoir une chambre coquette tout de même ? Je ne faisais pour le moment pas demi-tour.

Nous arrivâmes enfin au dernier étage. Le lieu était lugubre, les quelques lampes halogènes éclataient n’avaient pas été encore réparées.


- Regardez-moi ça, je vais encore devoir réparer !

L’ambiance était des plus incompréhensibles. Là où le rez-de-chaussée semblait être le quartier général du G8, le dernier étage d’un bâtiment qui n’en fait que 4 ressemblait à une jungle ! Le lieu était sal, les étudiant ici présent n’y prenant aucun respect. Les cuisines collectives et sanitaires collectives étaient tout bonnement infranchissables, les portes étant bloquées par un monticules d’ordures ménagères que les étudiants laissées ici, le temps que les femmes de ménage, désespérées de la situation, ne se décide à les récupérer. L’odeur n’était plus celle de la friture, mais celle du caoutchouc brûlé, celui des plaques chauffantes qui avaient cramé récemment. William, énervé de voir ce à quoi ressemblait cet étage, me conduit presque à contrecœur en direction de ma chambre, me redemandant une fois de plus le numéro de chambre.

- Voilà nous y sommes, s'exclama William en s’arrêtant au milieu du couloir devant la porte de ma chambre. A l’une des extrémités du couloir se trouvait les douches collectives, de l’autre, les sanitaires. Et en face de ma chambre, comme pas malchance, les dites cuisines.

- Le badge marche de la même façon qu’en bas. Le faisceau, 10 secondes, tournait la poignée et poussait. Voilà, vous êtes chez vous.

Et la porte s’ouvrit doucement dans un craquement qui rappela l’escalier en bois de chez ma grand-mère. Un étudiant, une marmite de pâtes à la main, rentra quasiment devant moi dans ma chambre en sifflant d’étonnement.

- Ouaaah, elle est propre au moins la tienne. J’me rappelais pas q’c’était aussi propre quand on m’a donné la mienne.

Ressortant, il repartit aussitôt dans la cuisine. Je me perdis donc d’entrer dans la chambre accompagnée de William.

- Je fais vite l’état des lieux avec vous et je vous laisse vous installer.

Tournant sur moi-même au centre de la pièce, je me rendis compte du cagibi dans lequel je me trouvais. Un 13m² seulement, pour deux, juste deux lits, deux bureaux, un lavabo, une étagère, et un immense placard encastré dans le mur. Une fenêtre qui donnait tout de même sur l’Université, offrant une vue assez agréable. Seul point positif ici. L’entrebâillement sous la porte laissait passer les odeurs de la cuisine où les plaques cramées se mêlaient maintenant à l’odeur des pâtes elles aussi caramélisées au fond d’une casserole.

- Et bien, je viens de vérifier les prises électriques, les lumières, les fenêtres, tout semble parfait. Si vous avez un souci, vous savez où aller.
- Merci bien, répondis-je, ne lâchant pas la chambre du regard.

*Heureusement que Josh n’est pas avec moi*, pensais-je à ce moment précis. D’ailleurs, je n’avais pas le temps de m’attarder plus longtemps ici, il n’allait pas tarder à arriver à l’aéroport. Sans même prendre le temps pour défaire mes valises, je calla celles-ci sous le lit qui me semblait le plus confortable, récupéra le trousseau de badges sur le bureau, et referma la porte derrière-moi avant de quitter le bâtiment en repassant par tous les étages, y compris le hall d’entrée... où, d’une porte entrouverte, je pu apercevoir la ravissante Jill Taylor. Jill était la beauté incarnée, une ravissante jeune étudiante en biologie nucléaire rencontré au MIT et qui, tout comme moi, avait été sélectionné pour faire sa deuxième année ici, à Heaven Island.

*Voilà ce qu’il faut que je dise à Josh pour qu’il accepte de venir habiter dans cette chambre : Jill Taylor vit aussi dans ce bâtiment !*

Je quittais désormais le campus, appelant un Taxi pour m’emmener jusqu’à l’aéroport. Josh ne devrait plus tarder à arriver…

(la suite à l'aéroport)
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MessageSujet: Re: [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad   [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad Icon_minitimeDim 13 Juil - 1:32

3.

- $44 ! C’est une blague ? tu as payé combien à l’aller ?
- $30 et quelques, on fera les comptes, mais ne t’en fais pas, c’était juste pour cette fois. On se déplace en vélo à partir de maintenant.
- C’est clair !

Les sacs à dos et autres bagages en main, nous nous dirigeâmes maintenant vers notre résidence universitaire. D’extérieur, tout était des plus magnifiques… d’extérieur seulement, pour le moment.

- Ouah, tu ne m’avais pas dis que c’était aussi splendide. C’est une merveille.
- Ouais, une petite merveille, répondis-je, pensant surtout à la tête qu’allait faire Josh en entrouvrant la porte de notre chambre.

Enfin, pour le moment, Josh ressemblait plus à gamin qui voyait pour la première fois le cirque plus qu’à un étudiant en deuxième année. Sifflant d’admiration presque à chaque pas qu’il faisait, Josh était désormais dans son monde.


- Non mais tu as vu ces fontaines ? et ces colonnes ? et la décoration ? non mais tu aurais pu me le dire que c’était aussi beau. Me cacher ça.
- Eh, eh, surprise ! *surprise, en effet…*

Je cherchais à cacher ma fausse joie derrière un sourire faux, lui lançant un clin d’œil qu’il aperçu à peine tant il était concentré à admirer les lieux. Se tournant alors vers moi, il me demanda :

- Dis, elle est où la chambre de Jill ? tu l’as vu ? on est à côté d’elle ? et d’ailleurs c’est laquelle notre chambre ? là-bas ?
- Houla, doucement, repris-je, l’interrompant dans son emportement excessif. Alors, pour ce qui est de Jill tout d’abord, elle habite au bout du couloir, d’ailleurs on ne va pas tarder à passer devant. Ensuite, effectivement je l’ai vu, enfin apperçu, je ne lui ai pas parlé…
- Timide va, quand est-ce que tu passeras le pas avec elle ?
- Lâche-moi, repris-je sèchement, alors qu’on s’avançait maintenant vers sa chambre, où un attroupement semblait s’être formé.
- Pssst, saisis ta chance l’ami, va lui parler ! Allez !
- Fous-moi la paix ! toussais-je presque, mitraillant du regard Josh, tandis que nous passions maintenant devant la chambre de Jill.

Un attroupement de plusieurs garçons si était formé, discutant avec elle. Regardant d’un œil les visages de ces types, je pu reconnaître, à leurs styles vestimentaires, nombreux fils à papa et autre beaux riches de l’île. Josh aussi s’en rendu compte, soupirant de ne faire partie de cette classe qui avait la chance de côtoyer pareille créature.

- Bon alors, notre chambre puisque tu me l’as demandé, c’est la 417, va falloir monter un peut. J’espère que tu as des jambes, pas d’ascenseur.
- Quoi, pas d’ascenseur ici ? reprit, étonné tout comme moi la première fois, Josh.
- Non, il est en panne si j’ai bien compris…
- Ouah, bah encore heureux que je ne suis pas chargé de trois tonnes de bagages, ricana Josh en acceptant ce petit détail. Après tout, ce n’était que le premier « hic » qu’il voyait, cela pouvait encore être acceptable…

Le premier étage n’avait rien de si dérangeant par rapport au rez-de-chaussée. Pas de grandes dégradations ni de changements de style décoratif. La beauté était toujours belle et bien présente, ce qui ne choqua en rien Josh qui, d’un pas assuré, continuait de trimballer ses sacs jusqu’au deuxième étage. Le suivant de prêt, je préférais fermer la marche, comme par sécurité au cas où il décidait de faire demi-tour en vitesse. Les dernières marches qui menèrent vers le second étage semblèrent particulièrement longues à franchir, Josh commençant peu à peu à ralentir le pas.


- Tu sens cette odeur, qu’est-ce ?
- Oh… dis-je, essayant de sentir à mon tour. Effectivement, une odeur forte se dégageait, mais je préférais me taire là-dessus pour le moment. J’ai du tombé malade avec le changement de climat, je ne sens rien. *Continue de monter, tu ne vas pas t’arrêter déjà au second ?*
- Hmmm bizarre, j’avais bien cru sentir quelque chose.

Continuant, à pas lent, notre ascension vers le troisième étage, je sentais un certain scepticisme naissant dans l’allure de Josh qui freinait de plus en plus à monter davantage.


- Je ne rêve pas ça sent vraiment de plus en plus bizarre ! et je trouve que ça se dégrade de plus en plus au fur et à mesure qu’on monte.
- Roohhh c’est l’avion qui te fait délirer, tu as ouvert le hublot pendant le voyage ou quoi ? tu as les narines nettoyées, je ne sens vraiment rien.
- Mouais, j’sais tu es malade, mais franchement, la déco est de plus en plus craignos.
- Bof, je ne trouve pas, c’est class’ je trouve.

Je cherchais à me pincer le nez, reprenant ma respiration dans le dos de Josh pour qu’il ne s’aperçoive pas du fait que j’étais en train de lui mentir. Pour son bien ? je n’irai jusque… ou plutôt si. Pour garder cette chambre universitaire qui se veut la moins onéreuse dans pareil environnement des plus luxueux soit-il. Arrivant au troisième, Josh posa ses bagages sur le palier, comme stupéfait de ce qu’il voyait. Ca n’avait plus rien à voir avec le rez-de-chaussée, et pour cause : on venait de faire griller des saucisses dans la cuisine collective, le couloir était trempé, un locataire ayant du retourner de la douche à sa chambre complètement mouillé.

- Ne me dis pas qu’on doit encore monter d’un étage ?
- Si pourquoi, essayant de montrer un air étonné face à la question de Josh. Tu montes ?
- Non mais tu as vu cet étage ? Il y a quoi au-dessus, les combles ?
- Tu as fini de rouspeter ? ce n’est pas toi qui voulait te mettre en coloc’ faute de moyens financiers ? c’est pas chère ici, tu le sais tout comme moi, tu as vu la brochure non ?
- Ouais mais tu as vu cet état ? J’ai pas demandé pour avoir un local à balai comme chambre non plus.
- Allez, récupère tes sacs, on va pas s’installer dans les escaliers non plus.

Acquiescent tant bien que mal d’un sourire à cette tentative d’humour, Josh récupéra ces deux sacs, une bretelle sur chaque épaule, et repartit en route vers l’ultime étage, le cher et tendre, le quatrième, le notre. C’est d’un pas plus rapide, même trop rapide, qu’il montait l’escalier quatre marches par quatre, comme s’il courait pour aller vomir aux toilettes. En réalité, il n’avait qu’une hâte : de vite voir à quoi ressembler la chambre, se décider en l’espace de 5 secondes si c’était potable ou non pour y rester une année étudiante entière, si oui rester, si non redescendre en toute vitesse…Au bout de 5 minutes voire quasi 10 avec la lenteur de Josh passé le second, nous arrivâmes enfin à notre étage tant attendu. Chambre 417…

- C’est ici, dis-je enfin, soulagé d’avoir réussi à faire monter Josh jusqu’au seuil de la porte. Difficilement, mais réussi. Expliquant une seconde fois le système de badge à Josh, qui, expert dans le domaine robotique, informatique et technologique, avait amplement compris le système sur la porte d’entrée au bâtiment, j’ouvris la porte, laissant enfin à Josh le soin de découvrir notre nouvelle chambre…
- Ouahrépondit-il, entrant délicatement dans la chambre, vérifiant où il mettait les pieds de peur que ça ne s’écroule sous son poids. Et bien c’est petit…mais c’est propre.

Pour être propre, ça l’été. A l’inverse de ce qui en était dans le couloir, la cuisine collective et les sanitaires communs, notre chambre était tout bonnement Vénus sortit des eaux. C’était coquet, comme venait de le remarquer Josh, dont les craintes se dissipaient peu à peu…

- Bon, je crois qu’il y a pire finalement, et puis, c’est juste pour une année après tout…non ? On peut arriver à vivre correctement. Un peu de peinture ici, de retouche par là, un peu de déco perso, et le tour est joué ! dit-il, sautant sur le lit qui était désormais le sien, tandis que je sortais déjà mes valises de sous mon lit pour commencer à les ranger dans l’immense placard.
- Ouais, on va se mettre un peu d’argent de côté pour nous permettre de vivre bien tranquille. Juste un an, mais quand même un an.
- Ouais tu as raison, répondit-il, rebondissant sur son lit pour tester le matelas. Un bruit de ressort le stoppa net. Mouais, une p’tite bonne somme d’argent quand même !
- Allez, file-moi un coup de main au lieu de commencer à tout casser, tu vas pas commencer à laisser tes sacs partout, on a déjà peu de place comme ça …

Me retournant pour lui sourire, je me reçu un oreiller en pleine tête qui venait de voltiger dans toute la pièce.

- La ferme ! Je me repose ! éclatant de rire.

( la suite ici, annexe du MIT)


Dernière édition par Ben Campbell le Ven 18 Juil - 9:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad   [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad Icon_minitimeJeu 17 Juil - 21:20

5.

Ambiance !

Oscar Wilde a écrit : « La meilleure façon de résister à la tentation, c’est encore d’y céder. » …

Allongé dans mon lit, les yeux rivés sur les plaques du plafond de ma chambre, je réfléchissais. Réfléchir est un bien grand mot, disons plutôt que je rêvais. Non, que je me projetais. Oui c’est plus cela. Depuis cette réunion secrète à la bibliothèque, je ne faisais que penser et penser à ce qui s’était passer, ce qui s’était déroulé là, sous mes yeux. Ce qu’on avait osé, à moi, me dévoiler et que l’on cacher tant aux autres. Pourquoi moi ? pensais donc. Suis-je si prodigieux que cela ? Après tout, compter les cartes semblent à la portée de tous le monde, un peu de concentration, une capacité à emmagasiner les informations à une vitesse impressionnante, et tout cela sans se faire repérer. Je revoyais Micky Rosa me dévoilant son mystère, je revoyais son regard quelque peu énigmatique mais qui en disait tant sur la tristesse qu’il avait de ne pas me compter dans cette équipe. Et le regard de Jill qui ne m’avait pas quitté des yeux, comme s’ils me susurraient en permanence « rejoins-nous, rejoins-nous » …

Oh ce regard ! a en faire trembler plus d’un. J’avais tremblé, l’avait-elle remarqué ? Comment arrive-t-elle à me faire autant frissonner ? Depuis cette nuit, je cherchais à faire le pour et le contre de ma tête de rejoindre pareille équipe. En contre : cela ne m’avait l’air rien de bien légal, combien allais-je réellement toucher, y arriverais-je, et surtout à quel prix ? En pour : Jill ! Elle seule me donnait réellement envie de les rejoindre, de toucher à cet univers, de me lancer dans cette aventure. Elle m’avait ensorcelée, et je n’avait su l’en empêcher. Elle qui me semblait tellement inaccessible il y a encore une semaine paraissait aujourd’hui si proche. La chance était à saisit au plus vite. Je ne savais vraiment pas dans quoi je me lançais, mais une chose était sûre : si cette aventure valait autant que ce qu’en a dit Micky Rosa, ma vie allait basculer du tout au tout.

Il faut dire que depuis cette nuit à la bibliothèque, tout semblait avoir prit une tournure bizarre autour de moi. Que ce soit en cours, où Micky Rosa laissait échapper quelques phrases à message cachés pour ma personne, jusqu’à Jill Taylor qui vint jusqu’à venir cuisiner en face de ma chambre, prétextant que les cuisines –reluisantes- des étages inférieurs étaient fermées pour cause d’entretien. Un prétexte parmi tant d’autres, tout comme les autres étudiants qui formés ce groupe de « joueurs » de black-jack et dont j’avais la vilaine impression qu’ils me suivaient où que je sois à longueur de journée. A en effrayer plus d’un, mais quand on l’est également par Jill Taylor, on se laisse très facilement dépasser par la jouissance d’exister aux yeux de pareille créature de rêve. Allant donc à discuter avec Jill Taylor, ayant soit disant oublier de prendre son sel pour cuisiner, je tentais de déjouer son subterfuge.


- C’est Micky qui t’envoie ? demandais-je alors, le dos contre le contour de la porte de la cuisine, jetant un œil au met qu’elle était en train de préparer, puis le regard en sa direction.
- Micky ? pourquoi donc ? Je viens juste pour cuisiner, répondit-elle, la voix plus basse que quand elle vint me demander du sel, comme si quelque chose la gênait dans la discussion… quelque chose qu’elle refusait que les autres entendent. M’approchant d’elle, la salière à la main, saupoudrant son plat, je repris la parole, démentant ses dires.
- Je sais très bien la raison de ta venue, j’ai suivis votre manière, la discrétion n’est pas votre fort.
- Cherchais-je réellement à l’être ? m’interrompant, un regard de séduction dans ma direction. Un léger sourire aux lèvres, elle en devenait femme fatale.
- Que cherches-tu à faire ?
- Te compter parmi nous !
- Pourquoi ? répondis-je presque sèchement. M’apercevant que je venais d’hausser la voix, je me dirigea en direction de la porte de la cuisine, refermant celle-ci pour plus d’intimité. Ma réponse a été claire, je ne veux pas.
- Allons, reprit-elle, s’asseyant sur la paillasse, me fixant du regard. Tu sais très bien qu’on ne peut pas se passer de toi, Micky t’a repéré et ce n’est pas pour rien. Tu comptes vite Ben, très vite. Tu es obligatoire dans ce groupe. Avec toi on peut faire mal, très mal. Encore plus que ce que nous faisons aujourd’hui. Et ça peut t’aider à payer tes études de médecine.
- Pardon ? Co…Comment sais-tu cela ?
- Micky est ton professeur, et qui plus est, un professeur de renom. Il aime connaître plus que tu ne crois sur ses élèves…

Ainsi avais-je fait l’affaire d’une enquête préliminaire. Ce groupe ressemblait plus à la nouvelle promotion de la CIA plus qu’à de simples compteurs de cartes. Les enjeux devaient être tellement gros, et les risques tellement présents qu’ils ne devaient prendre aucun risque. Prêt à répondre d’un hochement de tête en signe de négation, je n’aperçu pas Jill se relever, posant ses mains sur mes épaules, tendant ses lèvres jusqu’à mon oreille pour m’y susurrer :

- Si tu ne le fais pas pour Micky, fais-le pour moi.

Je restais figé sur place. Les mots de Jill résonnèrent désormais dans ma tête. Etait-ce une proposition ? une tentative de séduction ? un jeu d’actrice voulue par le groupe et dirigé par Micky ? Complètement perdu dans ses dires, mes lèvres formèrent des mots que mon cerveau ne contrôlait plus.

- C’est d’accord !
- Pardon ? répondit Jill, surprise mais le sourire aux lèvres. Tu…tu es d’accord pour nous rejoindre ?

Je repris mes esprits en ré entendant la voix normale de Jill me rappelant ce que je venais de dire : un oui ! non contrôlé ! sûrement mon cœur qui avait davantage que moi là-dedans. Refusant de faire une fausse joie à celle qui faisait battre mon cœur à 200 pulsations minutes, j’acquiesça d’un hochement de tête, recevant Jill dans mes bras, si heureuse de savoir qu’elle avait réussi. La serrant tout contre moi, je respirai l’odeur de son parfum qui m’embrumait plus encore l’esprit. Elle me susurra à nouveau à l’oreille.

- Tu verras, cette vie est magnifique. Une nouvelle vie s’ouvre à toi. Crois-moi, oublie tout ce que tu as vécu jusqu’ici…aujourd’hui, tu renais.

Renaître, une vie meilleure, une nouvelle vie. Tout cela me semblait bien utopique et faux. Après tout, qu’allais-je réellement devenir à compter les cartes. A ce moment là, je ne savais pas que je venais de tuer Ben Campbell. Un nouveau Ben Campbell venait de naître…

- Dis-moi, j’ai fait trop à manger, tu ne veux pas manger avec moi ?
- Et bien… pourquoi pas !
- Ah oui, une dernière chose ! en dehors des réunions secrètes et des casinos, on ne se connaît pas, on n’existe pas pour les autres. Pas plus que d’habitude. On ne parle pas de ce que l’on fait en dehors, est-ce bien clair ?
- Très clair.
- Bien, alors qu’attendons-nous pour passer à table ? et je vais pouvoir visiter ta chambre ainsi, qui plus est au rez-de-chaussée. Tu en as les moyens à ce que je vois, pourquoi aller compter les cartes ? demandais-je, baissant la voix sur ma dernière phrase.
- Je t’expliquerai pour cela. Mais je pense davantage manger chez toi, tu comprends, avec cette réputation de fille riche sur ce campus, si l’on descend, on va se faire repérer par grand nombre d’étudiants. Évitons ça.
- Ok…mais c’est qu’entre le rez-de-chaussée et le quatrième, les qualités des cha…
- Eh, j’ai cuisiné dans cette cuisine collective ! je peux au moins rentrer dans ta chambre, répondit Jill, récupérant du bout des doigts une spaghetti cuite qui était resté collée sur le mur.

Un léger rire s’échappa de sa bouche, mon regard se perdant sur ces lèvres si fine et ce bonheur de vivre qu’elle laissait échapper de sa bouche à chaque heure de la journée. On rejoint ma chambre avec le plat mijoté, espérant que Josh ne rentre pas de la nuit. Après tout, il travaillait avec Cam sur le robot…Il n’y avait donc pas de risque qu’il rentre de si tôt.
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MessageSujet: Re: [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad   [chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad Icon_minitimeVen 25 Juil - 17:29

6.

A peine ouvris-je donc la porte de ma chambre que Jill eut comme un haut le cœur de savoir qu’effectivement, il état possible de vivre là-dedans. Se retournant pour regarder l’état dans lequel se trouvait l’étage, et surtout de l’état dans lequel se trouvait la cuisine collective, elle ne put qu’affirmer que ma chambre était l’endroit le plus agréable à vivre sur ce palier. L’inverse aurait été dur, croyez-moi. Retenant la porte, le plat dans les mains, j’invitais Jill à pénétrer dans ce qui était ma demeure pour cette courte mais fastidieuse année universitaire aux côtés de Josh, cette dernière entrant doucement, regardant à gauche à droite l’univers dans lequel nous vivions.

- C’est un peu le bazar, laisse-moi faire un peu de rangement. Je n’aurai pas pensé aujourd’hui que Jill Taylor allait passer dans ma chambre.
- Laisse, arrête ! C’est le bazar aussi dans ma chambre aussi, c’est ça la vie étudiante, répondit-elle, se dirigeant en direction de mon lit où, poussant quelques affaires qui traînaient, elle s’assit, me regardant dans les yeux. Tapant de sa main sur le lit, désignant une place de libre. Ce n’est pas tout mais j’ai faim, tu t’assois à côté de moi qu’on mange.

Le plat dans la main, je n’arrivais à formuler mes mots. Ainsi était-ce vrai, Jill Taylor, là, devant mes yeux, me parlant, s’adressant à moi, rigolant avec moi, allant manger avec moi ce soir…et qui plus est, dans ma chambre … et sans personne d’autre, ni même Josh. Je n’en revenais pas, cherchant mes mots qui sortaient difficilement de ma bouche.


- Oui…répondis-je, me dirigeant vers elle, posant le plat sur le coin du bureau avant de ramener les deux tables de chevet en guise de table basse pour manger. Ce n’est pas la joie mais c’est tout ce que je peux te proposer, pas la place d’avoir beaucoup de meubles ici. Gêné.
- Eh, Ben, je n’ai pas demandé de dîner dans un trois étoiles ce soir, je t’ai juste proposé de partager mon repas en tout bien tout honneur.

*En tout bien tout honneur*. Je sentais qu’il y avait anguille sous roche pour autant, bien que je n’osais y croire, préférant me dire qu’elle commençait à apprécier le Ben Campbell qu’elle venait de rencontrer depuis peu. Après tout, cela était possible, l’impossible n’est rien. Tournant dans la chambre, je récupérai assiettes et couverts, verres et serviettes, avant de récupérer le plat avant de venir m’asseoir à ses côtés.

- Et voilà pour mademoiselle. En espérant que la cuisson soit parfaite.
- J’espère, sinon le cuisinier entendra parler de moi, un regard taquin en ma direction.
- Psst, je crois que c’est toi qui a cuisiné ? répondis-je, un sourire aux lèvres.
- Eh, qui a mis le sel ? je t’assure que si c’est trop salé, je ne reviens plus jamais dans ce restaurant ! éclatant de rire.

Commençant à attaquer le plat, cela faisait plusieurs heures que je n’avais pas mangé, et à en voir la plâtrée prise par Jill, je n’étais pas le seul, je jetais de temps en temps un regard en sa direction, me rendant compte qu’elle contemplait la chambre avec fascination. Je faisais pareil, regardant à droite à gauche, non pas par fascination, mais davantage pour voir les objets qu’ils soient de Josh ou bien de moi traînant ici et là dans la chambre. A en comprendre pourquoi les filles ne nous tournaient pas aussi facilement autour. Il nous fallut à peine dix minutes pour finir le plat, sauçant pour ne pas en perdre une miette. Empilant la vaisselle, la déposant dans un coin avant d’aller devoir faire la vaisselle, je restais là, assis aux côtés de Jill, parlant aussi bien du MIT que de la faculté de Médecine, de Micky Rosa en passant par le Black Jack.

- Dis-moi, tu m’as dis tout à l’heure que cette vie n’était qu’une parade. Pourquoi ?

Je venais semble-t-il de toucher à une corde sensible, voyant le visage de Jill se décomposer sous ma question. Conscient de mon erreur, je voulu rectifier le tir au plus vite.

- Je…je ne voulais pas te faire mal avec cette question. Si tu ne veux pas répondre, tu as le droit, tu n’es pas…
- Non c’est bon, me reprit-elle, relevant la tête après une grande inspiration, me répondant droit dans les yeux. Je n’ai pas les moyens de payer la faculté de Médecine. Mes parents sont morts il y a de cela huit ans, j’ai été éduqué par ma tante avant de fuguer. Je gagne ma vie aux casinos, ce n’est pas Micky Rosa qui m’a appris à compter les cartes au Black-Jack, je connais les règles depuis l’âge de 6ans, je jouais avec mon père. Depuis que je suis majeur, je me suis fait un petit pactole, assez grand pour me payer l’entrée dans ces Facultés de renom.
- Tu…je ne trouvais plus mes mots pour une seconde fois de la soirée. Quelle histoire !
- C’est bien toi qui ne connais pas les règles du Black Jack ?
- Oui en effet, pourquoi ?
- Ok, répondit-elle, s’asseyant en tailleur sur mon lit, les mains sous ses jambes. Le Black Jack, ça tu dois au moins le savoir est un jeu de carte qui oppose tous les joueurs à la banque, le but étant d’approcher ou de faire 21 sans les dépasser. Jusqu’ici tout va bien ?
- Oui.

S’en suivit une explication de plusieurs longues minutes sur les origines du jeu, les règles, les stratégies de base. Elle ne m’expliquait en rien les statistiques et probabilités, elle ne voulait que m’apprendre ce qu’était le Black Jack, comme a pu l’apprendre son père à l’âge de 6ans. Un jeu de carte avec le plus grand des hasards… et pas encore un jeu de carte où il est capable de compter. Soudain, un bruit retentit, coupant court aux explications. Mon téléphone venait de sonner, Josh étant à l’autre bout. Regardant Jill Taylor, je pu lire intuitivement sur ses lèvres.

- Je ne suis pas là !

J’ouvris donc le clapet de mon téléphone, prenant la discussion avec Josh.

- Allo man, comment ça se passe cette soirée avec Cam ? … Quoi ? un problème sur le robot ? que se passe-t-il ? Quoi ? il faut tout reformater la puce, c’est une blague ? … Vous en avez pour la nuit ? regardant Jill Taylor qui ne faisait pas un geste sur le bruit de peur de faire grincer les ressorts. Ok, je vais passer la soirée tout seul… Non ce n’est pas grave, le robot passe avant tout. Pardon, si j’ai déjà mangé ? Non, je t’attendais…Tant pis, je vais me faire une bonne plâtrée de pâtes. Allez à ce soir man, raccrochant le téléphone.

- C’est ton coloc’ ? me posa Jill.
- Oui, il ne rentre pas ce soir, un problème avec le robot…
- Quel robot ? reprit-elle, intrigué par ce terme qu’elle avait entendu plusieurs fois lors de la discussion téléphonique.
- Oh, le robot, regarde, montrant du doigt le dessin prototype accroché au mur.
- C’est quoi ça ?
- Je te présente la Nanocam XF320 ! Ce n’est qu’un prototype pour le moment, mais ça va faire des merveilles.
- Ca sert à quoi ? demanda Jill, se relevant du lit pour aller voir de plus prêt l’image.

[chambre 417] Ben Campbell & Josh Gad Nanolouseqk3

- Houla comment expliquer… En réalité, c’est une caméra de taille très réduite, avec une résolution très poussée, un summum dans la nanotechnologie actuelle, le tout monté sur un robot processeur de taille réduite également pouvant être dirigé à distance. Tu as là l’une des utilisations les plus impressionnantes qu’il sera de faire avec cette petite merveille. Fini les endoscopies, grâce à cette caméra, nous pourrons pénétrer directement à l’intérieur du corps humain par les voies naturelles et diriger l’objectif à la guise du chirurgien. Et pense également à l’utilisation dans le domaine militaire, de la vidéo surveillance…
- Et dans la surveillance des casinos ? reprit presque instantanément Jill…
- Euh…oui, également. Conscient que ma merveille pourrait être mon futur fléau si je rentrais dans cette dream team de compteur de cartes.
- En tout cas impressionnant. Et pourquoi es-tu dans ce projet ?
- [color=darkorchid]C’est mon ticket gagnant pour obtenir ma bourse d’étude. Grâce à ce robot, nous gagnons le 2.09, et je peut rentrer à la faculté de médecine à la rentrée.

- Le … ? 2.09 ?
- Ah, euh, c’est le concours de robotique que je vais passer avec Josh et un autre ami, Cam. C’est le concours le plus impressionnant où voit le jour les grands projets robotiques de demain.
- Hmmm, tu m’impressionnes d’heures en heures tu sais. Me dévorant presque du regard.
- Jill, mon coloc’ ne passe pas la nuit ici ce soir. Tu veux rester dormir ? je prendrai le lit de Josh et toi le mien.
- Non Ben, il ne faut pas. Imagine qu’il rentre demain matin et que je sois encore là. Tu as bien retenu le sermon.
- En dehors du monde de la nuit, nous ne nous connaissons plus.
- Exactement, répondit-elle, se relevant du lit avant de se diriger pour récupérer la vaisselle sale et marcher en direction de la porte. Je dois y aller, il se fait tard, et cela en devient trop dangereux de rester ici. Comprends que tout le monde me tourne autour, c’est un véritable cauchemar, je ne peux même plus faire un pas sans être appelé par un gars dans ce campus. Le Black Jack, c’est ma sortie de secours. Quand je suis aux casinos à compter les cartes, je vis enfin, j’existe, je suis libre. Je déploie mes ailes. Quand je suis sur le campus, je ne suis qu’un pauvre oiseau en cage.

Regardant par le loquet s’il n’y a personne qu’elle connaît dans les alentours, Jill commença à tourner délicatement la poignée, interrompue par ma main qui vint à se poser sur la sienne. Se retournant, posant son regard dans le mien, je laissai glisser quelques mots si forts de sens.

- Je t’aiderais à t’envoler, ici.

Me contemplant dans les yeux, ne sachant pas vraiment ce qu’elle réussi à lire à l’intérieur, elle se rapprocha délicatement de mon visage, ses lèvres se posant sur ma joue pour me dire au revoir, me glissant à l’oreille.


- Merci mon ange gardien…merci pour tout. Même si le plat était trop salé.

Ricanant de bon cœur, elle tourna la poignée de ma porte, un regard à gauche, un regard à droite, avant de filer comme un ombre dans les escaliers. Il était 02h15, plus grand monde ne devait errer dans les couloirs maintenant. Du moins, peu au rez-de-chaussée…Au dernier cependant, la journée venait déjà de commencer, les allers venus en direction de la cuisine se faisant de plus en plus nombreux. Je me laissai tomber sur mon lit, fermant les yeux, savourant ce court instant passé avec celle qui faisait chavirer mon cœur. Elle avait été là, si prêt de moi, pendant un temps si court mais qui sembla tellement long. Je rêvais éveillé, les bras repliés sous ma tête. Son odeur enivrante flottait encore dans la pièce. Au petit matin, j’aérerais, de peur que Josh se rende compte de l’odeur. Me relevant pour me changer pour dormir, je remarquai un objet inhabituel posé sur le recoin de bureau. Me dirigeant en sa direction, je saisis entre mes mains deux cartes de Black Jack : Le Valet de trèfle et un as de Carreau. Je retourna dans mon lit, les deux cartes sous mon oreiller, m’endormant comme un loir.
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