Propriété de Park Zhaô (Anciennement Propr. Lino Vanzetti)

Ambiance

On l’avait totalement oublié, ce qui n’était pas bien surprenant, mais qui l’énervait royalement aussi. Park s’était enfermé dans son bureau et dans sa coquille, la jeune femme n’avait pas bougée d’une miette de l’endroit où elle était. Elle avait je ne sais combien de fois fait silencieusement le couloir de long en large, dans l’espoir ridicule de le voir sortir le bout de son nez ou bien qu’il lui donne un truc à faire. La vieille servante, venait régulièrement la voir pour lui apporter du thé ou autre… mais elle refusait gentiment. Elle avait à parler à Park et hésitait étant donnée les événements.

Na-Yung passant devant elle comme si elle était une ombre dans le décor, un bibelot tout au plus. Elle la suivit de son regard de neige pénétrer dans le bureau, c’est là que l’évidence ridicule la frappant. Elle devait certes jouer les gardes du corps, mais à quoi bon le faire quand on avait de toute évidence pas besoin d’elle. Callan d’un pas léger avec 1 heures ou 2 de sommeils agités dans le corps se dirigea dans la demeure et alla dans sa chambre. Elle y ramassa l’essentielle de ses choses et fit un petit détour pour récupéré l’objet le plus précieux. Avec la technologie aujourd’hui elle n’eut pas de difficulté à retrouver son bien, elle avoua que Park avait bel et bien mit tous les soins pour sa protection. Cela lui fit prendre plus de précaution que nécessaire afin de le récupérer sans déclencher d’alarme.

Lorsqu’elle repassa près du bureau le ton était monté, elle tendit l’oreille un instant, après un boom sourd, les voix étaient moins forte, tout semblait s’être calmé. Elle continua son chemin, elle rencontra de nouveau la vieille domestique qui la regardait sans comprendre et c’était exclamé doucement.

Mademoiselle déjà quittée?
Callan lui sourit gentiment, et lui répondit en lui tendant une boîte.

Vous pourriez donner ceci à Mr. Zhao après mon départ, immédiatement une fois que je serais partie s’il vous plaît.

La vieille dame s’inclina faiblement ne comprenant pas pourquoi la jeune femme ne faisait pas elle-même la commission. Le sac en bandoulière sur son épaule elle passa la porte et se glissa jusqu’à la grille de la propriété dans la rue en stationné en face, une voiture attendait. Elle monta à son bord.
Mai (la domestique) une fois la voiture partie, comme Mme Hen lui avait demandé elle se dirigea vers le burean de Mr. Zhao qui était toujours à l’intérieur en compagnie de Na-Yung. Elle cogna doucement avant de pénétrer.

Pardon Mr. Message de Mme Hen…

La vieille dame s’approcha lentement et lui remis le boitier qu’il pouvait reconnaitre de tout évidence, mais son contenu était tout autre dans la mousse protectrice il n’y avait maintenant plus qu’un bout de papier et un cellulaire.

Je suis désolée par ce qui vous frappe présentement, mais l’évidence me porte à croire que vous n’avez pas besoin de mes services. Du moins pour le moment.
Je resterais quelques temps à Heaven, si vous avez besoin j’ai laissé un numéro en mémoire.
Je vous suis reconnaissance de l’hospitalité donc vous avez fait preuve, mais j’ai moi-même quelques cas à régler et je ne tiens pas à vous y voir mêler. Ce sont des gens dangereux et bien plus imprévisible que ceux avec qui vous traitez, le danger est suffisamment grand pour une seule personne et je ne veux pas m’inquiétiez pour votre sécurité.
Pour la pierre ne vous inquiétiez pas je l’ai mis moi-même en sécurité, il doit croire pour l’instant que je me suis retirée afin qu’il ne vous prenne pas pour cible, c’est pour cela qu’elle ne pouvait rester sous votre toit.

Mes amitiés Le Diamantaire

Au verso du message un seul mot était inscrit à l’encre rouge ‘’ Utopie’’ et ce n'étais pas de la main de Callan l'écriture ne collait pas.

Sur la route...

Ambiance

Park lu la lettre, et au fur et à mesure, sa machoîre se crispa……il finit par tendre la feuille de papier à Na-Yung qui se mit à la parcourir rapidement….

Spoiler:

La Coréenne laissa échapper un petit rire cynique…..et tandis que le jeune homme se dirigeait déjà vers la baie vitrée les mains campées sur les hanches, elle ajouta :

Je te l’avais dit Park….nous ne pouvons compter que sur nous-même…..
Elle replia la lettre et la jeta avec dégout sur le bureau de bois laqué…
Le temps, semblait suspendu….Park inspira profondément…..
Oui…sans conteste…
Il se tourna vers la jeune asiatique, puis s’approcha d’elle….
J’ai peur….
Il secoua la tête…puis se passa une main lasse dans les cheveux…..
…peur…de perdre tous ceux que j’aime….
…ce sont les risques du métier Park…
Il leva les yeux vers cette femme si forte et si belle, ce roc que Kim avait choisi comme bras droit….cette icône qu’il admirait tant et que pourtant il avait blessé tant physiquement que moralement….
Il soupira….
Un métier qui nous condamne à rester seul….
Il s’approcha….lui prit la main…et se mit à jouer avec ses doigts délicats…les yeux toujours baissés…
..Si seuls….
Doigts qu’il porta à ses lèvres doucement….avec tendresse….
Park…
Il posa alors l’index sur sa bouche si douce….elle se raidit…
Chuuut..ne dis rien….ne crains rien….je ne me permettrais jamais de te toucher….je veux juste que tu saches….que malgré tout ce que je t’ai dit avant…tu comptes énormément pour moi….et que plus jamais…je ne te ferai de mal….
Elle se racla la gorge…détourna le visage, visiblement troublée par le jeune homme…qui par certains aspects lui rappellait Kim….
Je suis désolée pour tout ce que je t’ai dit….
La jeune femme était loin d’être un bloc de glace….elle était juste nimbée d’un voile de pudeur qui forçait l’admiration du jeune homme….
Je sais…
Elle se recula, puis reprit contenance……
Devons-nous rappeler cette femme ?
Park se renfrogna….

Celui qui choisi d’être à mes côtés et qui me jure fidélité, se doit de tenir sa promesse…..elle est partie alors que c’est maintenant que j’avais besoin d’elle….
Il prit la lettre de Callan, puis se mit à relire tout haut la phrase qui l’avait le plus choqué….
"Ce sont des gens dangereux et bien plus imprévisible que ceux avec qui vous traitez, le danger est suffisamment grand pour une seule personne et je ne veux pas m’inquiétiez pour votre sécurité."
Il laissa échapper un petit rire….puis reprit lentement son sérieux…
Lorsqu’elle aura fini sa crise de mégalomanie, sans doute reviendra-t-elle remplir sa mission….sinon..ma foi tant pis…..elle doit sans doute avoir d’autres chats à fouetter….
Na-Yung hocha la tête, puis ajouta….

Je vais t’apporter tout ce que nous avons sur Choi….je vais également contacter Cho…si Joy est en Corée, il le saura bien vite….
Oui….bonne idée…dès que tu l’auras en ligne tu me le passeras….

Na-Yung le salua…puis sortit du bureau….
Quelques minutes plus tard, après une longue hésitation, ses doigts s’activèrent sur le clavier de son téléphone mobile….

Il hésita…c’était sa boîte vocale…..

C’est moi…c’est Park…..je t’en prie Mee-Ae…rappelle-moi….

Ambiance

Le soleil brille sur Heaven….Park allongé dans un des transats de la piscine, reste plongé dans un dossier…son téléphone sonne….il fronce les sourcils…puis porte le combiné à son oreille…

Yeoboseyo ?
….Park ?
Ah….Greg…
C’est quoi ce charabia tu ne peux pas dire allo comme tout le monde ?????
J’attendais un appel de Corée….
Ah…ok….
Park se racle la gorge…sa voix n’est pas aussi enjouée qu’autrefois…
Tu voulais me parler Greg ?
Oui !!!!!!! Je voulais que tu sois un des premiers au courant, je vais être papa vieux !!!!!!!!
Park soulève un sourcil…
J’étais déjà au courant…
Ah !!! Oui je vois….maintenant que tu es devenu le grand chef, tu as un service de renseignements assez pointu !!!! Infernal affairs is back!!!!!
Mmm ? Non…je lis juste la presse à scandale de temps en temps….
Ah…oui…
Park tente de se détendre…quitter cette mine froide qu’il arbore en continu…
Ta fiancée est ravissante et je suis très heureux pour toi….j’espère que tu m’inviteras à ton mariage !!!
Oui évidemment !!!!! Juliana sera invitée avec son truand de mari également, et Chloé…et Stan !!! Même Pepino tiens, je vais être grand prince….et cette petit garce d’Alyssa sans doute…..je ferai surveiller l’argenterie !!!!
Park laisse quelques secondes s’écouler…puis se racle la gorge…
Greg…il s’est passé quelque chose…
Quoi ?
Kim…est décédé…Juliana est partie en Corée du Sud, afin de faire rechercher son corps…
Le silence devient pesant…..
..merde….
Mais…qu’est-ce qui s’est passé ??? Ils s’étaient retirés des affaires..ils vivaient pénards dans le trou du cul d’Heaven !!!
…le passé nous rattrape parfois….
…oui…
Je dois te laisser Greg…tiens moi au courant pour ton mariage…je me ferai une joie d’y assister...
Il finit par raccrocher….Na Yung…s’approche…elle porte un pantalon de toile de lin, une chemise blanche…qui tranche légèrement avec son teint nacré…

Cori a téléphoné….elle aimerait que tu la rappelles….
Elle a des nouvelles de Juliana ?
Non…elle aimerait une réunion du triumvirat….
Oui à condition que Lara ramène son petit cul du Brésil….celle-là non plus, nous n’avons plus de nouvelles…
Nos hommes la surveillent…aux dernières nouvelles elle aurait été vue en présence de kelly Wallers et de Lucrezia….
Kelly wallers ?
Le surfeur….

Park fronce les sourcils…secoue la tête de manière affligée…puis se replonge dans les dossiers….
Appelle-moi Cori….nous nous passerons de Lara s'il le faut....

Ambiance

La porte du bureau s’ouvre sur deux sublimes créatures, Park tourne son fauteuil, nimbé d’un voile de fumée…Cori et Isabella lui font face…
Il tire une bouffée de sa cigarette, hoche la tête à leur intention afin qu’elles prennent place….à ses côté, Na-Yung reste de glace, exécute un salut empreint de respect.

Un ordinateur portable est installé sur le bureau….Park s’avance doucement..tapote le clavier avec dextérité…un écran s’affiche….le visage de Lara …..

Bonjour Lara…..

Park plisse les yeux, se retient de lui dire sa façon de penser…se mord la lèvre….

Hello Park…Cori..Bella….

Il se replace lentement une mèche de cheveux…semble contenir son énervement…Na-Yung pose la main sur son épaule afin de le maintenir dans cet état de calme qui n’est qu’une façade….à l’intérieur, le jeune homme bouillonne de rage…ses yeux noirs lancent des éclairs vers celle qui passe son temps à le narguer….

Bien Lara….comme nous tous tu es au courant de ce qui s’est passé….
Avant toutes choses, la perle est en sécurité….
Le nom de code est clair….il s’agit de Jae-Min…le fils du Phénix et du Dragon….l’héritier Young…
Juliana m’a donné des ordres….de plus…..
Elle inspire profondément….
J’aimerais que tu rappelles tes chiens de garde….la mafia n’a pas besoin de la triade pour….
Il se frotte le menton, puis se redresse sur le coude…interrompt la jeune femme d’une voix cassante…

La mafia et la triade sont liées ici sur Heaven….surtout lorsqu’il s’agit de protéger Jae-Min….

Ils se toisent….s’affrontent du regard, et même s’il ne s’agit là que d’une vidéo conférence, la tension reste palpable…
Tu rappelles tes troupes…..et tu m’envoie Ji-Min et Dong-Sun….les ordres du Phénix sont clairs….
Cori et Bella se regardent…Na Yung s’éclipse doucement du bureau….le temps de prévenir les deux meilleurs gardes du corps de Kim…le temps de déjà préparer leur départ….

Park fronce le nez…..s’enfonce dans son fauteuil…..tire calmement une bouffée de fumée âcre,…puis ajoute…

Quand comptes-tu revenir de vacances ? ça commence à faire long tu crois pas ?
Je te manque Sushy Boy ?
Il serre les dents…sa voix devient rauque….son regard féroce...
Tu n’as même pas idée…..

Elle ricane…Park plonge son regard dans celui de Cori et de Bella, chacun de ses geste est empreint de distinction….il semble avoir mûri depuis ces derniers évènements…
Son statut de chef de Triade sur Heaven a été mal perçu par la famille Tank en Corée…il sait que lui aussi est en danger à présent….pourtant il n’en a cure…..
Les 3 femmes avec qui il est en conférence….Na-Yung, Juliana et Jae-Min restent ses seules préoccupations….

Pour ce qui est de l’île, rien ne doit changer…restez toutefois sur vos gardes….
Il se tourne vers Lara…fronce les sourcils….
Lara ça va ?
Mmm ? Oui….
Tu as l’air bizarre…..
Elle redresse le menton…et même si l’image reste figée par moments, Park a remarqué le plis soucieux qui lui barre le front….
Non…ça va…
S’il y avait un problème…tu me le dirais ?
S’il y avait un problème Park…je le règlerais….

Il secoue la tête…..lui sourit tristement…
Il se sent mal à l’aise……leurs regards se croisent sans vraiment se voir…elle regarde une camera, lui, regarde cette femme qui l’a toujours insupporté au plus haut point….mais pour qui bizarrement, il s’inquiète....de plus en plus

-39-

Ambiance

La tension était palpable dans le bureau de Park. La situation était loin d'être simple, Juliana partit en Corée, Lara à New York...
Il fallait surtout garder les coudes serrés pour éviter de montrer tout cela au monde extérieur. La famille devait continuer d'être soudée, forte et plus déterminée que jamais pour ne pas se faire marcher sur les pieds par d'autre.

Un sentiment étrange parcourut Cori, la manière dont Park et Lara se parlait... Mais elle mit cela sur le fait que Park n'arrivait pas à avoir le dessus sur elle. Cori décida alors de couper le silence qui devenait pesant.

Bon pour ma part au niveau des finances tout va bien, nos clients n'ont eu vent de rien et les affaires fonctionnent toujours aussi bien.

Park hocha la tête pour approuver, mais elle eu l'impression qu'il la remerciait en même temps d'avoir changer légèrement la conversation.

De plus les travaux dans la boite de Mr Lee Shin avance bien, je devrais le revoir bientôt pour les finitions et voir alors si on peut enterrer comme il se doit l'affaire.

Na-Yung réapparut et s'approcha de Park pour lui parler à l'oreille.

Lara, Dong Sun et Ji Min sont prévenus ils préparent leurs affaires quittent eden island et arrivent dès que possible à New York. Dès que j'aurai l'heure d'arriver de leur avion je te le ferai savoir.

Elle ne répondit même pas, acquieçant d'un rapide coup de la tête.

Park, pour Juliana on fait quoi ? Je n'aime pas la savoir la bas... Tu sais comment elle est.

Il leva la main d'un coup en direction de Cori pour la faire taire.

Ne t'en fais pas elle n'est pas seule en Corée, nous avons encore du monde la bas ils sauront la retrouver.

Si tu le dis, mais sache que s'il lui arrive la moindre chose parce que rien n'a été fait je te tiendrai personnellement responsable...

Elle voyait dans les yeux de Park la même inquiétude qu'elle avait dans les siens depuis qu'elle avait appris la nouvelle. Elle se devait d'être forte comme Bella comme Lara, du monde était sous leurs ordres et elles ne pouvaient flancher maintenant. Cependant la peur la tenaillait pour cette soeur qu'elle avait déjà cru perdre il n'y avait pas si longtemps.

Ambiance

*N’oublie pas qui elle est Park !!!!
Laisse-moi passer Jacky….
L’homme le pousse contre le mur…l’immobilise, les deux mains serrant le col de sa chemise….
Tu crois que Kim n’a pas compris ? Cette façon que tu as de la regarder….
Les yeux de Park se plissent….il serre les lèvres….
Tu dis n’importe quoi….
Je ne suis pas un imbécile Park…il n’y a qu’elle pour ne pas voir ce que tu ressens…réveille-toi bon sang !!*

Le jeune homme soupire….assis dans le fauteuil de cuir de son bureau….zébré par les persiennes et par la lueur de la lune….il ne voit plus les jours passer…..vit dans l’angoisse continuelle….
Les souvenirs ont pris possession de son esprit angoissé….des bribes de dialogues qui semblent résonner dans la froideur de la pièce…comme une litanie…

*Putain t’étais où ! Ça va faire un mois qu’on te cherche... Tu te tires une fois de plus quand on a le plus besoin de toi ! A croire que ça devient une habitude chez toi...
Park...
Juliana voulait te voir ! Y’en a marre ! T’en a vraiment rien à foutre d’elle !
Park...
Non ! Je vais pas continuer à te regarder la ridiculiser et rester les bras croisés !
PARK ! Je ne « pouvais » pas venir... J’avais des affaires à régler. Ni toi, ni Juliana, ni personne n’a besoin de savoir où j’étais... Ni même ce que j’y faisais... Tu m’entends?*

L’impression d’avoir trahi son meilleur ami….pour son sourire…son bonheur….

*Pardonne-moi Mee-Ae…mais je m’étais promis de te voler un baiser…si tu….
S…i…je …su..rvivais ?
Oui…..c’était un vœux…..
Elle détourne le visage complètement déstabilisée….
Je ne recommencerai plus…je te le promets…

Il se leve…puis inspire profondément…..
J’en ai fait un autre….
Si Kim continue à te rejeter de la sorte, et s’il décide de divorcer…..je trahirai cette promesse….
Pr…om..esse… ?
Je recommencerai….jusqu’à ce que tu l’oublies et que tu décides de m’épouser….*

Sa gorge se serre…la fumée de sa cigarette le nimbe d’un voile bleuté et clair….il semble avoir vieilli…n’est plus le gamin d’autrefois….
La pluie se met à tomber doucement….le vent fait claquer les arbres qui bougent doucement au dehors…..
Perdu dans ses pensées, il n’entend pas le pas de Na-Yung….

Park ?
Il ne bouge pas…..son profil se découpe dans l’ombre……
Na Yung pose la main sur son épaule….il penche la tête de côté….

Sora et les enfants sont arrivés….ils avaient ceci pour toi…..

Une lettre…..l’écriture de Juliana…les secondes qui s’égrènent dans un bruit d’enveloppe qu’on déchire…la feuille qui tremble sous le regard inquiet du jeune homme…..

Sa voix qui semble renaître…roulis de son doux accent Italien….

Spoiler:

Golden Brown : The Stranglers

Park descend ce matin pour le petit déjeuner….le soleil brille…se reflète sur l’eau turquoise de la piscine….
Habillé d’un pantalon de lin blanc et d’une chemise blanche qui fait ressortir son teint halé…il ferme les yeux lorsqu’une douce brise balaye ses cheveux ébouriffés…..

Il s’arrête, mains dans les poches…..puis regarde l’horizon bleuté….soupire…tâche d’oublier les deux grands yeux clairs et tristes qui cette nuit encore l’ont hanté….

Tu es triste ?
Une voix d’enfant….il ouvre les yeux subitement, puis penche la tête vers la petite fille qui vient de lui parler en coréen….
Il se mord la lèvre puis esquisse un sourire….

Oui… un peu….
Pourquoi tu es triste ?
Il s’agenouille…observe l’enfant dont les cheveux noirs brillent au soleil en reflets bleutés….
Comment t’appelles-tu ?
Ji-Woo….
Ji…c’est joli…..tu es toute seule Ji ?
Non…mes frères prennent le petit déjeuner avec ma grand-mère….
Ah…oui Sora…
Tu t’appelle comment ?
Park….
Tu es de la famille ? Tu ressemble à mon oncle Bok Goo….tu es le même….mais mieux habillé….et puis tes cheveux sont noirs….
Park fronce les sourcils….puis finit par hocher la tête….
De la famille…oui…c’est un peu ça…..
Il n’a pas le temps de réagir que l’enfant se blottit dans ses bras…..ronronnant comme un petit moteur…..
Le plus naturellement du monde, il la serre contre lui…..ferme les yeux…..respire ce petit vent de Corée….ses propres souvenirs de gamin des rues…
J’ai peur Park….
Il caresse les cheveux de la petite…se redresse tout en la cajolant….
Tu n’as rien à craindre ici…..tu es en sécurité Ji….

Le vent souffle….une nuée d’oiseaux s’envole dans le ciel tandis qu’il s’avance vers la table du petit déjeuner…..
Au moment où il fait face à Sora et à ses deux petits fils, la vieille femme se redresse d’un bond main sur la bouche….

Bok Goo !!!
Un ange passe…Na Yung arrive à pas feutrés…se penche vers Sora….
Je vous présente Park Zhao….il dirige le clan Young…..
Elle regarde les deux gamins d’un air sévère…son regard s’étrécit….
Il s’agit d’un « oncle »….
Les deux gamins des rues qui savent ce que cette appellation signifie…..se relèvent de table et saluent Park avec déférence……Sora elle….le salue également…visiblement inquiète….
Ji toujours blottie dans ses bras, recule son visage pour le regarder dans les yeux….

Oncle ? Tu es mon oncle aussi alors ?

Sans quitter Sora du regard…il ajoute calmement….

Oui Ji….je suis ton oncle….

Il penche la tête de côté, puis s’adresse à Na Yung en Anglais…..

Contacte un précepteur….je veux qu’ils apprennent l’Anglais le plus vite possible…
fais également préparer les papiers d’adoption…..
Ils sont prêts déjà….
Sans la signature de Juliana, nous ne pouvons rien faire….
Puis plus bas….
Qui sait si nous la reverrons un jour…..
Na-Yung laisse son regard dériver vers l’horizon….Park soupire puis ajoute….
Mets-les à mon nom….
Tu vas les adopter ?
Je suis leur oncle non ?

Il sourit, puis dépose la fillette au sol…..

Je serai dans mon bureau…j’ai des dossiers à étudier…..tâche de me retrouver Joon…je vais avoir besoin de lui….

Il salue alors le petit groupe, puis disparaît dans la lumière éblouissante du soleil…mains dans les poches…avec sur les épaules une tonne de responsabilités en plus…des responsabilités qu’encore une fois il accepte pour le gris d’un regard qu’il ne reverra peut-être jamais plus….

Hey little girl : Icehouse

La salle de sport est faiblement éclairée…un jeune garçon de 15 ans se tient dans l’ombre, observe sa petite sœur, en admiration devant l’homme qui frappe comme un forcené dans un sac de sable….

Il penche la tête de côté, la finesse de ses traits feront de lui un homme plus que séduisant d’ici quelques années…il affiche une sorte de cynisme, de mépris envers tous ceux qu’il croise….

L’enfant se retourne, sourit, puis fait de grands gestes vers son frère qui se recule pour éviter la confrontation…
Sun !!!! Viens !!!!
Il se mord la lèvre, ses épaules s’affaissent, il peste intérieurement lorsque son regard inlassablement baissé vers le sol, croise enfin celui de Park.
Il se renfrogne…sait qui il a en face de lui…détourne les yeux….
Je préfère rester là….
Le chef de triade sourit, frappe une ou deux fois encore le sac de sable…la sueur coule le long de ses pectoraux….son tatouage en forme de serpent semble s’animer sous la faible lumière qui tamise la pièce….
Je te fais peur ?
L’adolescent plisse les yeux, serre les dents…
Je n’ai peur de personne !!!!!
Park s’arrête….le fixe longuement légèrement amusé…
Tu devrais pourtant…sais-tu qui je suis ?
Sun grimace…ravale sa colère…puis soutient son regard…il en est que plus beau…plus arrogant…ce qui amuse Park…décidément le Phénix sait choisir ses enfants….
La fierté est une chose Sun….la prudence en est une autre….
Vous nous avez acheté !!!! Juliana n’est pas ma mère !! Si elle veut des enfants qu’elle en fasse elle-même !!!!!!

Park enlève ses gants, se penche afin d’atteindre la bouteille d’eau qui dort sur le petit banc….
Tu ne crois pas si bien dire …..
La petite tend l’essuie à Park…reste silencieuse pendant l’échange qui s’opère entre le jeune homme et son frère…
Moi aussi à une époque j’ai dit exactement la même chose en parlant de Juliana….
Elle t’a adopté ?
Mmm c’est un peu ça…
Il lui sourit…s’approche de lui et lui présente les gants de boxe….
Quand on a la chance de vivre avec le Phénix….on en arrive à vouloir être tout pour elle…sauf son enfant….
Ses yeux deviennent tire-lire….des fossettes se creusent dans ses joues…
Allez….montre-moi de quoi tu es capable Sun….

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L’enfant frappe le sac sous les encouragements de Ji…Kim-Soo est là lui aussi, carrément en extase devant on frère qui laisse éclater sa rage à coups de poings….

Park mains campées sur les hanches, observe ce gamin qui visiblement maîtrise déjà à merveille le kung fu….

C’est mou Sun….tu peux faire mieux…..

A ce moment, la porte de la salle de sport s’ouvre, Joon apparaît ….il regarde d’abord les enfants puis fixe son frère d’un air grave…
Bon sang Joon !!! Où étais-tu ????
Park…je dois te parler…
Vas-y ils ne comprennent que le Coréen….
Lara…
Quoi Lara ????
Park devient livide, s’approche de son frère, le dévisage…
Parle !!!!
Elle a été embarquée d’urgence à l’hôpital à New York….elle a été retrouvée inanimée dans son lit ….
C'est une tentative d'assassinat ???????
Non....elle a perdu connaissance...on en sait pas plus...
Le jeune homme fronce les sourcils, tente de reprendre contenance….
Fais préparer le jet…je pars dans une heure !!!!
Na-Yung est déjà en train de tout organiser….
Alors que Park s’apprête à passer la porte, Joon se tourne vers lui…
Fais vite…c’est assez sérieux …

Après le séjour à New-York

Ambiance

Le sapin mesure près de deux mètres, il éclaire de ses lumières scintillantes le grand salon de la villa Zhao. Na-Yung n’a pas lésiné sur les décorations et c’est avec un grand sourire qu’elle aide Sun à emballer les derniers cadeaux, cela à l’écart des enfants qui piaillent joyeusement dans la salle de jeu….

Tu as choisi quoi pour Ji-Woo ?
La jeune Coréenne, si agile de ses doigts ne se départit pas de ce sourire énigmatique qui le fascine….
Une petite cuisine avec tous les ustensiles….des peluches…
Elle sera contente…c’est la première fois que nous avons un sapin…..
Sun se frotte le nez….puis se racle la gorge…
Enfin…nous en avions un petit….artificiel….mais pas un comme celui du salon….
L’adolescent grimace, peu habitué à se confier, pourtant, depuis son arrivée sur Heaven, il ne quitte pas cette beauté froide, cette reine des glace qui force son admiration de par sa force tranquille et sa classe innée….
Park est bizarre….
Le visage de Na-Yung ne laisse paraître aucune émotion….ses fins doigts lissent le papier cadeau…..et tandis qu’un coup de vent fait chanter les palmiers au dehors, le garçon continue….
Il….semble triste….comme si…
…il a perdu des êtres chers…il s’inquiète aussi pour…
..Juliana ?
…elle se mord la lèvre….maudissant intérieurement cette italo américaine responsable de tant de malheurs….convaincue que sans elle, Kim serait toujours là….
Un soupir…..elle s’arrête…laisse son regard dériver vers les autres paquets à emballer….
Tu connais bien Juliana ?
Elle fait la sourde oreille…avise la voiture téléguidée qui fera la joie de Kim-Soo….
Na-Yung ?
Elle ferme les yeux..tente de cacher ce qu’elle ressent….
C’est une femme très puissante….
Comme Park ?
Plus encore….
L’adolescent fronce les sourcils…..puis, tout en laissant ses doigts glisser sur le bureau d’acajou, il ajoute….
Elle est mariée ?
Na-Yung se raidit…l’image de Kim lui revient à l’esprit….plus douloureuse encore en cette veille de Noël….
Madame Young est veuve….son mari Young Kim-Ho était un homme extraordinaire….c’est lui que Park remplace désormais
Tu l’aimais beaucoup….ça se voit…..
La jeune asiatique, se redresse, ses traits se ferment, consciente de s’être trop dévoilée, elle détourne la conversation....
J’ai vu ton précepteur aujourd’hui….visiblement tu ne prends pas tes leçons d’Anglais très au sérieux….
L’adolescent piqué au vif hausse les épaules, ouvre la bouche afin de trouver l’excuse qui pourtant ne marchera pas….
Juliana te laissera sans doute tout passer, mais pas Joy….et lorsqu’elle reviendra….

…si elle revient…..

Une fumée bleue s’élève et masque l’homme qui se tient dans l’encoignure de la porte….Sun sursaute…Na-Yung relève le menton droite et fière…..

Sun…laisse-nous….et tâche de ne plus nous décevoir…
L’adolescent hoche la tête….puis au moment de passer à côté de park, lui adresse un salut froid mais respectueux…..bientôt, il disparaît dans la pénombre du couloir, laissant les deux protagonistes seuls….

Les deux asiatiques se regardent..Na-Yung finit par briser le silence….

Ton voyage s’est-il bien passé ?
Oui….
Le jeune homme se dirige vers le bureau et s’installe dans le fauteuil de cuir….il semble fatigué…se passe une main lasse sur le visage….
Et Lara ?
Toujours aussi insupportable…
…je vois…
Silencieusement elle prend un autre paquet, continue ce cérémonial de Noël qui pourtant ne lui apporte aucune joie….
J’aurais aimé ne pas fêter Noël cette année…..
C’est important pour les enfants….
Il ricane…laisse dériver son regard à travers la baie vitrée….puis laisse tomber une phrase, remplie d'amertune....

A défaut de voir leurs parents, ils auront au moins un sapin et des cadeaux….

Ambiance

Lorenna Hills... Depuis un mois, elle est venue quasiment chaque jour pour effectuer ses repérages. Chaque changement et placement de garde, chaque caméra et circuit du système de surveillance est ancrés dans son esprit. Le maître des lieux n'est présent que depuis la veille, les rondes se sont accentuées, en témoignant.

Si elle a fait en sorte de s'isoler de tout contact du « passé », afin que l'on ne puisse remonter aucune piste la concernant, elle s'est tout de même tenue informée. Ainsi qu'elle opère pour chacune de ses cibles, elle a cerné les personnalités, observé les petites habitudes du quotidien... même si pour celles ci, elle a décidé de procéder autrement.

De ses blessures qui l'ont amenée à l'Heaven Hospital, ne reste que quelques cicatrices, s'ajoutant aux autres. Si la douleur se réveille parfois, elle n'en a cure, l'habitude remplaçant les analgésiques. Cependant, elle sait qu'elle doit se montrer prudente... A la moindre erreur, ce ne seront plus les urgences qui l'accueilleront mais la morgue... ou le fond de l'océan...

Son arrivée ne doit pas être ignorée. Elle aurait pu pénétrer comme à son habitude dans la villa par un moyen détourné mais cela aurait desservi ses plans. La première impression est fondamentale, elle le sait et compte bien appliquer l'expérience des années passées pour marquer au plus profond celle ci, la plus vitale de toute !

Une Porsche noir se gare devant l'ancienne villa Vanzetti, serrant juste devant les grilles. A peine a t elle coupée le contact que des gardes ont passé le portail, l'attendant, presque au garde à vous. Trois paires d'yeux sont fixés sur la fine silhouette qui se déplie avec grâce hors du bolide. Malgré la date, le soleil resplendit sur l'ile, loin de la neige du paysage habituel.

Ombre blanche, lumineuse, elle se saisit de son sac à main griffé à l'image de son tailleur immaculé, Chanel. Une double rangée de boutons dorés ferme la veste tout aussi blanche sur sa poitrine, dessinant un chemin de sa taille fine à son visage de poupée de porcelaine, à demi mangé par de larges solaires.

Devant leur examen visuel, elle se laisse faire avec un léger sourire sur les lèvres, avant de secouer sa lourde crinière blonde ornée de peignes précieux pour avancer, perchée sur ses hauts talons. Son pas décidé ne semble pas pouvoir être interrompu par qui que ce soit tant sa volonté et son aura d'assurance sont perceptibles, cependant, sans qu'ils aient le temps de prononcer un mot, elle s'est figée, à l'instar d'un marbre luminescent pour fixer celui qui semble mener le groupe.

Park Zhao, Mary Red, veuillez m'annoncer s'il vous plait !
Monsieur Zhao vous attend-il ?
Non ! Mais lorsque vous lui aurez répéter les trois mots que j'ai pour lui, il m'attendra, soyez en certains !
Il vous faudra tout d'abord décliner les motifs de votre visite !
Soyez attentifs, je ne répéterais pas... Je ne dirais rien à quiconque en dehors de M Zhao ... Seule à seul ! Informations... Juliana Young !

Les regards changent, les gestes se font plus secs. Tandis que le premier les répète vraisemblablement via un système de microphone, les deux autres resserrent la garde autour de l'asiatique. Quelques secondes à peine s'écoulent durant lesquelles elle ne fait pas un geste, semblant à peine respirer tant elle parait calme et paisible.

Miss Red, Monsieur vous attend, veuillez me suivre !

Ses lèvres s'arquent légèrement, ainsi que sa tête esquisse un salut avant de lui emboiter le pas. Malgré la rapidité de son guide, elle ne se laisse pas distant. Pas une fois son regard ne s'attarde autour d'elle. Tout ce qu'elle doit savoir sur les lieux, elle en est déjà informée grâce à son observation.

La porte du bureau se dessine face à elle, déjà, elle s'ouvre, la lumière de la pièce l'éblouissant un bref instant. La coréenne fait trois pas gracieux vers le lourd plan de travail derrière lequel est installé celui qu'elle identifie dans l'instant. Le battant se referme sans un bruit derrière elle, laissant les protagonistes de la scène face à face, dans le silence.

Durant plusieurs secondes, ils s'observent, comme deux fauves jaugeant la force de l'adversaire. Il ouvre la bouche en premier, visiblement sceptique devant ce petit être immaculé au regard masqué qui prétend détenir les informations qu'il désespère d'obtenir.

Ainsi, vous sauriez quelque chose concernant Madame Young ?
Je l'ai dit à vos gardes... Je ne vous parlerais que seule à seul...

Ses doigts longuement ongulés ôtent enfin ses lunettes, révélant un visage aux traits finement ciselés, ornés de deux joyaux de cobalt sous ses paupières bridées. Le regard qu'elle adresse en direction de Na Yung ne laisse pas l'ombre d'un doute. Si celle ci est plus discrète qu'un courant d'air, elle n'est pas considérée comme telle par la nouvelle venue. Park et son bras droit échangent un bref coup d'œil avant que la jeune brune ne sorte, aussi silencieuse que la visiteuse.

A présent, nous sommes seuls miss Red. Si vous voulez bien vous assoir...
Merci...

Elle s'exécute, dans un froufroutement d'étoffe à peine perceptible. Park se redresse quelque peu dans son lourd fauteuil de cuir, s'appuyant légèrement, son attention rivée sur elle. Certaine qu'il est concentré sur elle, elle perd son masque légèrement jovial qu'elle arbore depuis son réveil à l'hôpital, amenant une nuance innocente au fond de ses prunelles. Celui ci est rapidement remplacer par une expression froide, neutre, exempte de ses sentiments qui font les humains.

De la même façon, chacune de ses syllabes claque dans le silence malgré sa voix qu'elle garde basse. Chaque mot est choisi avec soin et pesé avant d'être prononcé, ses yeux scrutateurs cherchant leur effet sur son interlocuteur.

Comme je l'ai dit à vos gardes, j'ai des informations sur Juliana Young... ainsi que sur vous... ou plutôt sur votre potentiel avenir.
Pourriez vous être plus précise ?

Un soupir amusé échappe à la jeune femme qui secoue légèrement la tête avant de se reprendre, un léger sourire froid sur les lèvres.

Madame Young est en Corée, mais vous le savez déjà... Ce que vous devez ignorer, c'est où elle se trouve précisément...
Bien sur, vous ne l'ignorez pas...
Pas exactement... Je ne pourrais vous dire sa position exacte, en revanche, je pourrais vous livrer celle de Johny Tank, l'objet de ses recherches. Je doute qu'elle soit bien loin de lui à présent !
Vous ne m'apprenez rien, j'aurais pu le deviner moi même !

Une nouvelle fois, un soupir d'amusement franchit sa bouche, semblant pouvoir être assimilé à un rire chez elle.

Bien sur, je ne compte pas faire injure à votre intelligence ! Comme vous devez vous douter que les Tank ont mis un contrat sur la tête de Madame Young et de son fils, comme sur la vôtre...
Effectivement...

Apparemment, la conversation la réjouit de plus en plus à mesure qu'elle se déroule, son regard brillant. Tout à coup, elle se relève et lui tend une main par dessus le bureau.

Mei-Ri Yue, je suis l'élite envoyée pour cette mission de choix !

Ambiance

Park n’en croit pas ses oreilles, la jeune femme candide qui se tient face à lui, mi ange mi démon, dégage des dents perlées, sourire de poupée…pour lui annoncer….

Qu’elle est son assassin….

Il sourit…captivé par l’aura de la jeune femme…il se sait en sécurité…la sait intelligente..trop pour se livrer ainsi sans une bonne raison…

Ainsi vous êtes mon cadeau de Noël ? Je n'en demandais pas tant de la part du Grand Dragon...
Elle soulève un sourcil…le jeune homme se lève, dégageant un charisme sauvage….
En effet…je suppose que vous êtes ici pour me proposer un marché….on dit que les Tanks ne sont pas cléments envers ceux qui ne mènent pas leur mission à bien….

Il est tout proche à présent…s’ennivre de son parfum…conscient de son pouvoir, esquissant un petit sourire….

Comment va notre cher Johnny ? Est-il toujours en quête de son index ?
Monsieur Zhao…
Park…je vous en prie….
Park….
Elle penche la tête de côté, ses boucles blondes descendent en cascade sur ses épaules frêles….
Laissons les Tanks de côté…je suis ici pour me livrer….
En échange de ?
Ma sécurité…l’assurance de devenir un membre à part entière de la triade du Serpent….
Notre triade est celle du Dragon…
Mais il est mort….n’est-il pas temps de la rebaptiser à votre image ?
Park plisse son regard amandier…se mord la lèvre, tout en se dirigeant vers le bar….
Peu de gens sont au fait de mon tatouage…whisky ?
Saké…merci…

Park s’exécute en secouant la tête, visiblement amusé par le culot de la jeune femme…
Cette triade sera toujours celle de Kim….
Il se retourne…l’évocation du Dragon semble le toucher….bien vite il fait disparaître son trouble puis s’avance vers la jeune femme tout en lui présentant son verre de saké…
Mei-Ri….je ne peux me permettre de garder auprès de moi, une femme dont la mission est de me tuer….je sais que votre cible principale n’est pas moi…mais la perle….

La jeune femme détourne le regard……puis porte le verre à ses lèvres nacrées, avale une gorgée brulante tout en fermant les yeux..consciente que sa vie ne tient qu’à un fil…celui de cette conversation….
Chacun de ses gestes est délicat…et la façon de poser son verre sur le bureau d’acajou témoigne de ce calme qui la caractérise tant….
Park l’observe…fasciné…mais sur ses gardes….
Habitué de côtoyer des femmes dangereuses, celle-ci n’en est pas moins…..mais le danger est différent…trop calculé…trop minutieux….

Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous tuer sur le champ….Mei-Ri Yue
Il avale alors un e lampée de whisky, puis pose à son tour son verre pour sortir un cigare d’une boîte en ébène….
La fumée s’élève en volutes….l’instant est solennel…étrange…..l’homme qui lui fait face n’en est pas moins….
Il lève le menton, superbe et fier….ressemble à une gravure ancienne tant sont profil est noble….

A nouveau il s’installe dans son fauteuil de cuir, sans pour autant quitter la blonde créature des yeux….attendant la réponse qui sans doute détournera leurs deux lignes de vie…..

Ambiance

Durant quelques instants qu'elle se laisse pour réfléchir, son regard sombre et froid s'attarde sur les arcs de fumée bleus qui s'élèvent et dansent dans l'air. Comme en chaque instant, sa respiration est posée, à peine perceptible. Au travers des volutes, c'est l'homme qui tient le cigare qu'elle soumet à un examen visuel, sans se soucier de la moindre correction ou pudeur. Certes, il ne sera pas la cible qu'il aurait du être, mais elle aime à se fier à son jugement sans faille sur les gens, au premier regard.

Une nouvelle gorgée de saké lui sème d'agréables flammes le long de l'œsophage. Elle sort un boitier d'argent de son sac à mains et l'ouvre, montrant les cigarettes qu'il contient à Park.

Puis je ?
Je vous en prie.

De la tabatière, elle extrait un briquet finement ciselé pour allumer celle qu'elle vient de porter à ses lèvres maquillées avec discrétion. Chacun de ses gestes est calme, posé, comme si elle n'avait pas conscience ou plutôt n'avait guère d'attention au fait que sa vie ne tienne qu'aux quelques mots qu'il l'a invitée à prononcer. La première bouffée s'échappe de sa bouche arquée d'un mince sourire, éclairant le fond de ses prunelles d'une lueur de tristesse, seul reflet des pensées qui défilent dans sa tête.

Monsieur... Park...

Il approuve la modification d'un discret hochement de tête.

Cette raison, je ne peux vous la donner en une simple phrase. Comme vous, je suppose, mon existence n'est pas des plus simples et aucun de mes actes ou presque ne pourrait se justifier en quelques mots. Si vous l'acceptez, je souhaiterais vous faire part de ce récit, après faite de moi ce que bon vous semble, peu m'importe...

L'absence de réaction chez son interlocuteur témoigne de son expérience du danger et de ceux à qui la vie importe peu.

Pour l'avoir ôtée à nombre de personne, je sais combien elle est fragile...
Vous demandez cependant la protection de la Triade pour la conserver un peu plus longtemps...
Effectivement... Cependant, si elle est fragile, parfois juste quelques semaines supplémentaires peuvent s'avérer précieuses !

Une nouvelle fois, d'un geste, il marque sa compréhension.

Je vous écoute...
Permettez moi cependant une condition... Si je ne doute pas que notre conversation est enregistrée, je voudrais votre parole qu'il ne sortira rien de votre bouche de ce que je vais vous dire... Cela peut vous paraitre anodin, mais cette histoire, je ne l'ai jamais comptée avant aujourd'hui...
Vous avez ma parole.

Bien sur, les bandes reliées au micro témoigneront de ses paroles, nul besoin pour lui de répéter quoi que ce soit Elle est consciente qu'il n y a qu'à cette condition qu'il aurait accepté si facilement...

Bien... Comme je vous l'ai dit, mon nom est Mei-Ri Yue. Officiellement, je suis morte, avec ma mère, dans les quartiers pauvres de Séoul alors que j'avais six ans. Vous êtes donc le seul à connaitre mon identité, en dehors du Grand Dragon et de mon père adoptif...
Sous quel nom êtes vous donc connue ?
J'en ai porté tant... Cependant, Il m'a baptisée Tank Cho-Hea...
Papillon d'or.

C'est à son tour d'approuver d'un geste tout en tirant sur sa cigarette avant de poursuivre.

Lorsque Mère fut assassinée par son souteneur, Il m'a prise sous Sa protection et m'a placée auprès de l'un de ses hommes pour faire ce qu'il appelait mon « éducation ».
En tant que tueuse je suppose...
En effet... Jusqu'à ce que j'accepte le fait d'appartenir aux Tank et renonce jusqu'à oublier ma véritable identité, mon soit disant « Père » a tout fait pour me briser. Jusqu'ici, j'acceptais ma condition de chose du Grand Dragon sans m'en soucier. Vous devez vous douter que l'on échappe pas si facilement à la Famille...
Vous ne croyez pas si bien dire...

En dépit de la dureté de son récit, pas une fois la neutralité de ses traits n'a vacillé depuis la fugace lueur de peine avant qu'elle ne commence. Son self contrôle est parfait, Park en est conscient et sait devoir se méfier d'autant plus. Il sait qu'elle pourrait mentir sans qu'un de ses cils ne cille. Tout en l'invitant à poursuivre, il ne la lâche pas de son regard amandier.

Aussi, lorsque l'on m'a envoyée pour cette mission, j'ai vu l'opportunité de me mettre sous la protection du Serpent... Mais malheureusement, on dirait que mes intentions ont été devinées...
Comment cela ?
L'avion qui m'a mené ici devait tout d'abord s'arrêter à New York...

La mâchoire du jeune chef de Triade se contracte... Jae-Min. Elle perçoit le changement avec un fin sourire, elle vient de lui prouver qu'elle est bien informée.. très bien... mais d'autant plus dangereuse.

Hors j'ai demandé au pilote de venir directement sur Heaven Island. Une embuscade m'avait déjà privée d'un de mes hommes de confiance à Séoul, lors de mon départ. Il ne reste plus un seul tireur, je m'en suis assurée. Néanmoins, le deuxième garde qui m'accompagnait n'était pas autant de confiance que je le pensais. J'ai passé presque un mois à l'hôpital à mon arrivée... Juste après l'atterrissage, il a exécuté le pilote et m'a retourné deux balles, qui m'ont bien heureusement ratée... Il ne pourra jamais témoigner de ma destination, je m'en suis assurée personnellement.
La fusillade à l'aéroport...
Effectivement.

Elle se lève avec grace et commence à déboutonner son chemisier, révélant l'aile de papillon écarlate qui dépasse de sa lingerie devant un Park dans l'expectative qui reste cependant imperturbable devant cette femme qui se met en sous vêtement avant de lui présenter son flan.

Il serait trop facile de prétendre avoir été la cause de celle ci sans preuve... Voici ma preuve.

Il hoche la tête, signe qu'elle attendait pour repasser son chemisier de soie. Avant de se rassoir, elle se baisse pour attraper son sac et en ressort un objet rutilant, témoin du soin qui lui est apporté.

Voici un petit oubli de ma part et de celles de vos gardes dont je ne me sépare jamais lorsqu'ils m'ont désarmée.

Elle dépose sans un bruit son Glock, arme gigantesque pour ses mains d'apparence frêles.

Je vous l'ai dit, j'étais la protégée du Grand Dragon. Je détiens nombre de renseignements que vous ne pourrez jamais obtenir même en infiltrant un homme pour une vie. La mienne vous appartient. Si vous approuvez ma demande, tant mieux. Sinon, la seule faveur que je vous demanderais sera de m'exécuter vous même, ici et maintenant avec cette arme... Je suis consciente que vous pourriez espérer obtenir mon savoir sous la torture, néanmoins, laissez vous prétendre n'y être point sensible.

Sans précipitation, elle finit de reboutonner son haut, sans le lâcher du regard, attendant sans impatience apparente son verdict.

Ambiance

Park l’observe…attentif à chacun de ses gestes….

Beau discours que voilà…..
Le regard de la jeune femme s’étrécit….consciente que la confiance ne s’acquiert pas d’un battement de cil dans les triades…et même si l’homme qui lui fait face semble plus humain que les autres chefs de milieu qu’elle a côtoyé tout au long de sa vie, il n’en reste pas moins prudent et intelligent…

Il s’enfonce dans son fauteuil….un sourire amusé étire ses lèvres…du bout de l’index il se frotte le menton….
Joli papillon doré….j’aimerais avoir le pouvoir de vous voiler les ailes afin de vous garder auprès de moi sans crainte….
Vous possédez ce pouvoir….et vous le savez très bien….
Il me restera toujours un doute…..
…en effet…

La tentation est forte…il se mord la lèvre, puis se redresse doucement, posant ses deux mains sur le bureau…
Elle lui fait face..irradie la pièce de sa lumière….son regard flou qui le jauge…ses cils qui à la manière du papillon qui la représente, battent doucement….

Joli papillon…tu t’es approché trop près de la flamme en es-tu consciente ?
Elle redresse le menton, effrontée…
Je n’ai plus rien à perdre…je ne retournerai jamais plus en Corée….
Même si tu le voulais…ce serait à présent chose impossible en effet….

Il vient de la tutoyer…non pas par manque de respect, ça elle le sait…sa façon de la regarder en témoigne….
Que vais-je donc faire de toi Mei-Ri Yue….
Il se lève doucement….puis se dirige vers la grande baie vitrée de son bureau….sans même s’en rendre compte, alors que sa vie se joue en ce moment même, Mei-Ri pose les yeux sur les différentes photos qui tapissent le mur….

Un homme….visiblement Lino Vanzetti….une petit fille souriante sur ses genoux fait des grimaces à l’objectif….plus loin, un couple….un jeune asiatique et une femme…. Elle s’approche doucement….observe….Park quant à lui étudie la jeune femme….chacune de ses expressions…
Le Dragon….et le Phénix ?
Park acquiesce….un voile de tristesse vient d’assombrir son visage….
Il a donné sa vie pour ses hommes….il a toujours tout sacrifié par honneur et fierté….
La jeune femme plonge alors son regard dans celui de Park…
Je sais que vous aussi vous le feriez….parce que comme lui vous possédez un code d’honneur….
Le serpent détourne la tête…..troublé…décontenancé…
C’est pourquoi je me livre à vous….
Elle commence à marcher…détaille les autres photos, laissant sa voix couler doucement.....
Je n’ai jamais eu de vie….le Grand Dragon me l’a volée…..
Elle s’arrête….se mord la lèvre…avise sa cigarette qui se consume doucement entre ses doigts fins….
Je me suis échappée de son emprise….la liberté n’a pas de prix…
Tu viens juste de changer de « maître »….la liberté est une notion qui n’existe pas au sein des triades….
Il me reste la liberté de choisir mon geôlier….
Si tant est qu’il te garde en vie….
En effet…
Puis comme pour elle-même….d’une voix sourde….baissant son regard d’amande vers un autre portrait….
Pourtant…je sais que j’ai fait le bon choix…au moment même où j’ai passé la porte de ce bureau…je l’ai su…

D’un geste songeur, elle prend le cadre posé sur la commode près du mur…il s’agit de Juliana...encore….
Sans émettre de commentaires…elle le repose, puis se tourne vers Park…attendant la sentence….
Reste à savoir si vous vous ferez le bon….

Park soupire…détourne le regard…se frotte à nouveau le menton du bout de son index, puis appuie sur le bouton de son parlophone….la voix de Na-Yung lui répond…

Fais venir Joon….et prépare une chambre d’amis…sous bonne garde….aucun accès sur le dehors….
Quelques secondes passent….Park s'installe sur le coin du bureau, puis ajoute à l’intention de la jeune Coréenne….

Il faut que je réfléchisse….en attendant, je te demanderai de me faire un dossier complet sur les Tanks….
Elle hoche la tête…imperceptible salut plein de déférence et de délicatesse…
Je tâcherai d’être à la hauteur de votre demande….
Il en va de ta vie….joli papillon doré…

Ambiance

Un petit sourire nait sur les lèvres de la blonde assassine. Rapidement, un rire froid et ironique, plein d'amertume lui succède, provoquant à peine un remous sur son corps souple. Le chef de triade hausse un sourcil, l'observant, intrigué, avant de poser la question qui lui brule les lèvres devant ce soudain accès de rire, inattendu venant d'une femme aussi posée.

Qu'est ce qui te fait rire ?
Vous... vos mots...

Elle vrille son regard au sien, retrouvant soudain son sérieux même s'il ne semble jamais la quitter vraiment. Ses prunelles sont plus glacées qu'il ne les a vues depuis qu'elle a franchi les portes du bureau. Silencieux, il attend la suite. Elle s'approche du bureau sur lequel il est assis de son pas souple, presque félin. Malgré ses talons pas un bruit ne se fait entendre lorsqu'elle se déplace. Mei-Ri s'arrête à quelques centimètres sur son côté, les yeux rivés vers le mur à présent. Ses mots semblent plus un soupir que des phrases intelligibles, lasses...

« Il en va de ta vie »... Jusqu'ici on m'aura donc prise pour une marionnette...
Je te prends pour une marionnette ?
Le dossier sur les Tank est déjà fait... Il est stocké à l'abri... ici...

Son pouce, son index et son majeur forment un angle droit, prenant la forme du canon d'un révolver qu'elle se pointe sur la tempe. De son autre main, elle caresse amoureusement la crosse de son Glock, sans paraitre s'en rendre compte. Park a tourné la tête, observant le profil de ce visage qui se referme un peu plus à chaque syllabe prononcée.

Il n'en sortira que jusqu'à ce que vous m'ayez garanti l'asile ici même... et uniquement à ce moment, non pas pendant que vous vous offrez un moment de réflexion... Je connais ce milieu, mieux que beaucoup... J'en connais les risques et les paroles... Je n'ai que cet argument pour éloigner les Parques du fil de ma destinée... Je ne le donnerais pas ainsi !
Je suis un homme de parole.
Je n'en doute pas et le prendrais donc comme tel...

D'un hochement de tête, elle marque son retrait, coupant ainsi son élan, se retirant sur leurs positions mutuelles. Mei-Ri baisse les yeux, fixant le revolver duquel elle retire les doigts afin d'éviter tout quiproquo.

Sans remettre en doute votre honneur, permettez moi de témoigner la même méfiance envers ceux que dont l'on m'a toujours appris à me méfier, ainsi que vous vous défierez probablement jusqu'à la fin, quelle qu'elle soit, de moi.

L'élan de sarcasme qui lui a arraché son rire quelques minutes auparavant est bien loin. Ses traits ont retrouvé leur neutralité coutumière, son regard voguant devant elle, apparemment au hasard, retenant chaque détail de sa mémoire photographique exercée. Sa main se referme enfin sur le verre de saké qu'elle finit d'une gorgée.

Soit, qu'il soit prêt à l'instant où ma réflexion aura pris fin.
Laissez moi accéder à mes bagages, s'y trouve un ordinateur neuf, que j'ai acheté avant de venir et tout ce qui serait sujet à vous intéresser sera écrit dans la journée, ne vous restera plus qu'à compulser à votre guise les informations fournies.
Nous t'en fournirons un nous même.
Bien sur.

Son petit sourire revient. Une image de leur face à face s'impose à elle, celles de deux fauves cherchant la faille chez le potentiel ennemi, habillant la méfiance de mots et d'attitude tout en regardant après un moyen de coexister. Ses épaules s'abaissent légèrement, le mot geôlier lui revient à l'esprit ainsi que la part de conversation l'ayant contenu.

Vous considérez peut être que je ne fais que mettre ma vie en danger pour changer de geôlier... Mais je tiens juste à vous préciser ma pensée...

La petite coréenne effectue deux pas en arrière pour se rapprocher de son siège, appuyant une main sur le dossier tout en restant droite comme la justice, à son habitude, le port de tête altier. En dépit du danger et de sa fierté qu'elle est si habituée à mettre à bas, elle applique le principe qu'elle s'est fixée depuis longtemps, rester digne, quelque soit la circonstance.

Même si, en définitive, vous décidez que ce que je pourrais vous apporter ne vaut pas le danger que vous feriez entrer ici en me gardant auprès de vous, faute de pouvoir me couper les ailes, j'aurais choisi mon bourreau, autant que mon geôlier, ce que je n'ai jamais pu faire jusqu'ici... Cela parait peut être ridicule, mais lorsque la flamme de liberté est soufflée dans l'œuf, la moindre étincelle vaut son pesant d'or... et surtout de risques...

Avant que Park n'ait l'occasion de répondre, trois coups sont toqués à la porte, l'interrompant. Sans attendre de réponse, un autre coréen, blond, habillé avec excentricité qu'elle identifie facilement grâce aux études de cible effectuées avant son voyage, pénètre dans la pièce. Joon ralentit son avancée dans le bureau pour la détailler des pieds à la tête avant d'effectuer ses commentaires, légèrement ironiques.

Et bien Park, encore une nouvelle belle plante parmi nous ! Que nous as tu donc dégoté cette fois ?

L'échange de coups d'oeil entre les demi frères n'échappe pas à la nouvelle venue qui esquisse un sourire en coin en voyant les deux hommes se pencher l'un vers l'autre tandis que Park chuchote quelques mots à l'oreille de l'arrivant. Celui ci hoche la tête, plus sérieux en l'écoutant avec de se reculer.

Vénéneuse la plante on dirait...
Très...
Mademoiselle, votre escorte est avancée.

Moqueur, il s'incline légèrement, de façon plus satyrique que respectueuse, pour lui présenter la sortie. Au moment de franchir la porte, elle fait volte face pour retrouver les yeux en amande de son nouveau geôlier qui ne l'a pas quitté du regard, songeur.

J'attendrais de savoir si cette chambre deviendra mon tombeau ou ma chrysalide... votre parole... dès l'instant où je l'aurais, vous saurez tout...

Elle se détourne aussi rapidement que précédemment et sans interrompre sa marche, lance, juste avant que la porte ne se referme trois mots, vides de sens pour elle, autant que les promesses...

Joyeux Noël Park !

Juste pour son pure son...

Calmement installé au volant de son épave ambulante, Sun observe la villa en contre bas de la petite route de Lorena Hills. Anodine parmi les autres, elle ne dépareille que par sa haute enceinte et les gars qui font la ronde dans son jardin. Ancienne demeure du parrain de la mafia locale, Lino Vanzetti, elle abrite le nouveau représentant de la triade, un certain Park Zhaô. Mais c’est pas lui qui l’intéresse, enfin pas directement. Non, c’est la petite nouvelle locataire qui vient d’arriver…une asiatique également. Tank Cho-Hea, connue comme étant Mary Red à son arrivée sur l'île, celle qu'elle a donnée à ses collègues à l'hosto. L'autre, il a un peu creusé l'affaire et c'est celle qui est apparut à sa dernière adresse connue en Corée. Etrange petit papillon qui a débarqué il y a plusieurs semaines déjà…avec un certain éclat, d’ailleurs. Elle est jolie, mutine, comme le tatou qu’elle porte…qu’il possède sur un des clichés qui repose sur le siège à ses cotés. Il les a soutiré de l’équipe d’inspecteurs qui l’a interrogé à la suite de son intervention à l’hôpital. Ca aide d’être dans le milieu.

C’est vrai qu’avec sa barbe de trois semaines, son manque de fraîcheur et sa tenue plus que décontractée, il fait pas trop flic…mais c’est ce qu’il aime. Ne pas ressembler à ce qu’il est réellement. Tout comme la jeune femme. De deux doigts, il monte le goulot d’une bouteille de bière à ses lèvres fines. Essuie la mousse qui perle à sa moustache d’un revers de manche et reviens à ses photos. D’un geste doux, qui ne semble pas dans la nature de l’homme, il caresse le contour de son doux visage. Ouais, un bien étrange papillon…voudrait bien la prendre au piège de ses phares. Il est persuadé qu’elle cache quelques choses… la sent dangereuse et le manque d’infos à son égards ne fait que confirmer son instinct de flic. En tout cas, il se promet d’être derrière son cul, prêt à agir au moindre faux pas…faudra être vigilant…le papillon ne semble pas être prêt à trébucher.

Il tourne la clé de contact, le moteur toussote puis daigne se lancer. Une musique jazzy s’élève dans l’habitacle tandis qu’il effectue un demi-tour sur l’étroite route. Lentement, accoudé à la portière, il porte la bière à sa bouche tout en suivant les courbes qui le ramène à la ville d’Heaven.

65
ambiance

Les berlines blindés quittent la villa de Lara de milany Beach … Le soleil finit sa course dans le ciel … plongeant dans l’horizon aquatique … le convoie se dirige vers un autre quartier chic d’Heaven …plus dans les terres…. Dans l’un des véhicules, Lara observe Jae min dans son petit costume noir étonnamment sage ….

Il y a quelque chose qui ne va pas mon chéri ?

Le garçonnet balance ses pieds regard rivé au sol et hausse les épaules …une petit moue se dessine sur les trait enfantin….. Les traits triste de jae Min, touche au plus profond Lara … Elle se doute bien ce qui ne va pas … sa maman lui manque …. Cela fait bien 2 semaines que Juliana n’a pas donner de nouvelle …. Lara est inquiète …

Ta maman te manque ?

L’enfant lève les yeux vers Lara …. Les larmes sont sur le point de couler …L’italienne dans un élan tend les bras dans lesquels jea Min se jette … Elle le soulève pour le mettre sur ses genoux … Il s’agrippe a elle et niche son visage dans son cou … l’une des mains de Lara vient caresser la chevelure de Jaie du petit garçon tout en le berçant….

Chut !!

Ji Min présente dans la voiture détourne le regard pour le plonger dans le crépuscule qui prend ses aises sur l’île…. Se soir dans de nombreux maison du monde entier, noël sera fêté en famille … mais dans cette voiture un enfant n’a qu’un seule souhait … celui que ses parents soit présent … Lara aurait tant aimé le satisfaire ….

Les véhicules pénètrent dans l’une des Villas de Lorena Hill… parait de guirlande lumineuse …. Une fois garé, les portières s’ouvrent pour laisser apparaître leur précieux passager … Lara apparaît, ravissante dans sa robe bustier grenat … Jae min lui prend la main..les larme ont séché mais le cœur est gros…. Lara lui adresse un sourire auquel il répond timidement … D’autre véhicule pénètrent dans la propriété … Lara s’attarde un instant devant la Villa … Bella et Corinna magnifique dans leur tenue de soirée viennent a sa rencontre …. Tout se petit monde se salue … Lara présente sa grand mère …

La porte d’entrée s’ouvre sur une Na Yung majestueuse de grâce … reine de glace imperturbable … Un signe de tête suffit pour qu’elle et Lara se saluent … Elles ont en commun de ne pas aimer les grande effusions… Na Yung invite tout le monde habillée sur leur 31 a entrer ….

La soirée de Noël se déroule dans la convivialité malgré qu’il manque une personne cher à leurs yeux… Jae Min s’entend a merveille avec la petite dernière de la fratrie que Juliana a adopté de Corée … Sun reste légèrement en retrait, joue au petit asociale mais sans pour autant quitter des yeux Na Yung qui le fascine … Il semble apprécier malgré sa compréhension approximative de l’anglais, les répliques moqueuse de Lara adressé a Park … légèrement impressionner du cran qu’elle fait preuve pour lui … Lara tente de faire fit de l’observation dont elle fait l’objet …. Comme si ils s’attendaient tous à ce qu’elle s’écroule d’un moment à l’autre ….

Au court de la soirée, Park se met au piano… et la grand mère de Lara se met à chanter des chants de noël italien…. Ji-Woo assise a terre est fasciné par la voix de l’italienne alors qu’elle ne comprend pas un mots… mais les mots chantent a son oreille…

Ambiance

C’est la veillée de Noël sur Heaven…..dans le grand salon, toute la famille s’est réunie dans l’ancienne maison de Lino Vanzetti….
Park un verre de champagne à la main semble absent…le regard rivé vers la baie vitrée qui donne sur la piscine….
Lara parle avec les deux autres membres du triumvirat….et si les rires fusent de temps en temps…. si les enfants courent un peu partout..le cœur n’est pas à la fête….

Un moment, Na Yung se fait interpeller discrètement par un des gardes….
Elle se dirige vers lui…..l’homme a la trentaine….ses traits semblent soucieux…fermés….
Elle se penche alors qu’il lui murmure quelque chose à l’oreille…..sur le coup, elle se raidit…tente de cacher son trouble…puis finit par disparaître avec lui…..

Personne ne l’a remarqué…puisque personne ne se regarde vraiment en ce soir de fête….

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Tandis qu’elle avance dans le couloir….elle arrête Na-yung…..
La reine des glace se retourne….plante son regard noir dans le voile clair de brume responsable de tant de malheurs….

Na-Yung….attends…je vais y aller seule….
L’asiatique hoche la tête…..puis s’évapore dans la pénombre du couloir
Le cœur de Juliana s’accélère….une envie de fuir la prend soudain….elle s’arrête…la gorge serrée….

Elle croit l’apercevoir là dans un coin…..il secoue la tête…affligé….
Une autre vision….encore…son esprit qui lui joue des tours….la fatigue de ne pouvoir s’arrêter en chemin….
Elle tend la main vers lui….referme ses doigts vers le vide quand sa voix retentit…..cassée et nonchalante….emplie de tristesse….
Ces paroles qu’elle avait entendues au baptême de leur fils….

*Juliana... Jae-min est trop jeune pour être orphelin. Et beaucoup trop de monde compte sur toi... Cesse donc de ramener toute la douleur à toi. Tu fais du mal à encore plus de gens... Ils sont malheureux parce que tu l’es. Accepte ce qui peut arriver aux autres. Tu n’as jamais été seule Juliana. Et tu ne le seras jamais. J’ai laissé ma place. Mais elle est la seule vide au milieu des autres. Un seul être ne peut combler toute une vie. Tu le sais aussi bien que moi. Même si tu ne veux pas l’admettre…*

Une larme roule sur sa joue….de sa main tremblante elle récolte les diamants de sa douleurs…et de ses échecs….
Un rire d’enfant la fait sursauter…il est si proche…..il est là…..
Les mains plantées dans son jean, seul son pull angora bleu clair semble lui donner des couleurs….
Comme une automate…chaque pas la conduit à présent vers le grand salon….
Le sang pulse dans ses veines….la honte lui fait baisser les yeux…..
Juliana et Joy ne font qu’une ce soir….et au moment de passer la porte…le brouhaha qui s’élevait de la pièce semblable à une veillée funèbre, s’arrête soudain…

Un verre se brise…celui de Park…..
Ils sont tous là….ceux qui ont été conditionnés à suivre le Phénix….le surveiller comme le protéger….. l’aimer aussi…
Ses cils ourlés de princesse se lèvent aussi lentement que les ailes d’un papillon….

Un cri retentit,….celui d’un enfant…..
Maman !!!!!
Et là le miracle de la vie fait tomber toutes les barrières….les doutes s’effondrent lorsque l’enfant se colle dans les bras de sa mère qui déjà est à genoux pour le recevoir….
Mon amour mon bébé….
Maman…je le savais….je l’avais demandé au père Noêl…je savais que tu reviendrais !!!!!
Juliana explose en larmes, serrant son petit contre elle….
Je te demande pardon….
Puis levant les yeux vers Lara…Park…Corinna et Bella….
Je vous demande pardon à tous …..

Doucement le cercle se referme vers elle…..attendant le moment propice, avec la pudeur de laisser d’abord le petit retrouver sa maman….
Elle se relève, Jae Min toujours dans ses bras….se recule pour mieux le regarder..Caresser son visage…
Comme tu as grandit….comme tu lui ressembles…..
Cette constatation ouvre les vannes de son cœur meurtrit…..ses yeux rougis se referment lorsqu’à nouveau elle serre son enfant contre elle…d’autres larmes s’ajoutent au premières…..
Tu ne partiras plus jamais hein Maman….
A ce moment…elle ouvre les yeux et regarde sa famille….
…..plus jamais je ne te laisserai….
Croix de bois, croix de fer ?
Si je mens…j'irai en enfer…..

En enfer….

….c’est de là qu’elle venait

…pour revenir au paradis……

Celui d’Heaven….

Ambiance

Tu m’en veux n’est-ce pas ?

Park était resté en retrait…silencieux…la mine sombre….il s’était ensuite dirigé vers le balcon afin de réfléchir…..
Tandis que les convives avaient repris le cours de leurs discussions…Juliana, la mine triste s’était approchée de lui….
Non…

La jeune femme tend doucement la main vers le bras de Park….puis la laisse en suspend….de peur de le brusquer…de provoquer un mouvement de retrait sans doute…
Je t’ai toujours fait du mal…je vous en ai fait à tous….
Park le regard toujours planté vers le dehors, serre les dents….mal à l’aise….
Une envie de hurler lui étrangle la gorge….de la prendre dans ses bras pour la gifler….la serrer pour ne plus jamais la perdre…
Je te demande pardon mon bébé…..
Des perles de larmes font briller son regard noir en amande….il tente de déglutir…avaler sa salive mais la douleur lui écrase le cœur…l’empêche de respirer….

Park…parle-moi je t’en prie….dis moi ce que je dois faire pour….
Il se retourne vers elle brusquement…ses yeux lancent des éclairs…..il se retient….sa poitrine se soulève tant son souffle est court….
Tu veux vraiment savoir ?
La jeune femme recule légèrement….déstabilisée par l’attitude de celui qui depuis presque 5 ans partage sa vie….la protège, des autres et d’elle-même….
Cesse de courir après des chimères…cesse de fuir tes responsabilités Juliana !!!!
Sa voix est gonflée de larmes et de reproches….ses gestes sont maladroits….étayant des paroles blessantes mais tellement vraies….
Egoïste….fière et butée, comme l’était Kim !!!! Vois où ça l’a mené !!!!
Elle détourne le visage…baisse les yeux…crucifiée encore une fois….
Ton fils..c’est tout ce qui doit compter à présent !!!! Ton fils et personne d’autre ! Oublie cette vengeance stupide qui ne te mènera à rien, oublie Kim, IL EST MORT !!!!!!!
Les yeux écarquillés, le dos de la main sur la bouche….elle tente de réprimer un sanglot…..Park, aveuglé par la colère, hausse le ton….se soulageant du poids qui lui écrase le cœur depuis des mois….
Pense à ceux qui vivent Juliana et qui t’aiment, qui souffrent pour toi, à cause de toi….
Le Phénix détourne la tête….sa voix contrastant avec celle du Coréen, est basse et tremblante….
J’ai eu tort de revenir….
Tu ne comprends donc rien ???? Tu le fais exprès ???? Des milliers de fois nous t’avons fait la leçon !!! Réfléchis aux conséquences de tes actes !!!!
Cette fois et au moment ou elle tente de partir, il la saisit par le bras, lui fait faire volte face brutalement, enserrant ses deux épaules, la mine menaçante, pleine de fureur….

C’est trop facile de fuir, encore !!!!
Tu me fais mal Park…
Et toi ???? Toi ??? tu as songé au mal que tu nous fait lorsque tu disparais ????
Je…pensais être un poids…je fais tout de travers…..Park…pardonne-moi…
Putain Juliana….
Un torrent d’émotions le submerge soudain, sa voix se gorge de ce trop plein de larmes qui depuis des mois étouffait son âme….
C’est alors qu’il la prend dans ses bras, la serrant au point de l’étouffer, sanglotant comme un enfant….
Je t'ai déjà pardonné....
Ses propos inintelligibles lui brisent le cœur….ce n’est plus le chef de triade, qui parle…mais le garçon jeune et sensible qui lui avait servi d’ange gardien pendant 4 ans….
Bouleversée, Juliana caresse ses cheveux, tente de le calmer, le rassurer….le visage griffé de larmes….les yeux délavés par cette peine qui comme un parasite s’est accrochée à elle depuis des années…

Le couple enlacé pourrait ressembler à un couple d’amoureux qui se retrouve….se murmurant des mots qu’eux seuls peuvent entendre……seuls au monde…..
Seuls….sans aucune pudeur, ils pleurent, s’essuyant mutuellement les joues….les yeux gonflés et rouges…
Seuls…puisqu’ils n’ont pas remarqué une présence, tapie dans l’ombre…..

Lara qui vient d’observer toute la scène, baisse les yeux….puis les détourne…
Le bas de sa robe émet un léger bruissement, inaudible pour eux….bientôt elle devient l’ombre qui disparaît dans le couloir….

Pour les laisser seuls au monde….

Radiohead - No Surprises

Un peu plus tôt dans la journée ...

La chambre de madame !

Escortés par deux gardes dûment armés, Joon et Mei-Ri n'ont parcouru que quelques mètres avant de s'arrêter devant une porte de bois sombre qu'il a ouvert avec une nonchalance qui parait lui être coutumière. Son ton légèrement moqueur et ses traits l'ont accompagnée depuis qu'ils ont quitté le bureau de Park.

A l'indication, elle esquisse un pas en hochant la tête de façon presque imperceptible. Sur le pas de la porte, elle s'arrête alors qu'il s'apprête à lui emboiter le pas.

Mademoiselle ...

Décontenancé par son aplomb alors qu'elle met les termes au clair, le jeune homme éclate de rire pour la suivre.

Selon la volonté du grand patron, on ne sort pas, on ne communique pas avec l'extérieur, on ne fume pas... ah si ça on peut !
Merci...

Apparemment, l'humour n'a guère de prise sur elle. Chacune de ses saillies, jusqu'ici a échoué à dérider son expression neutre et ses yeux de glace. La voyant rester immobile au milieu de la pièce, il se retire jusqu'à la sortie de son pas souple, sourire aux lèvres. Elle ne bouge toujours pas lorsqu''il s'arrête net à la porte.

Au fait... je suppose que la sportive devant les grilles est à vous.
Effectivement...
Un coup de chance que je l'ai deviné ! Un peu plus et les gardes la faisaient sauter pour pallier à tout risque !

Seul un haussement d'épaule indifférent lui répond. Il sort sans un mot de plus, un petit sourire aux lèvres.

Elle reste plusieurs minutes ainsi qu'il l'a laissée, telle une statut trônant au milieu de la vaste chambre qui ne dénoterait pas au milieu d'un palace. Son regard d'ébène glisse sur l'eau turquoise de la piscine, derrière la baie vitrée, puis, plus loin, vers d'autres fenêtres, chacune donnant sur une pièce bien précise, dont elle a étudié la position durant son temps d'observation.

En son cerveau, le plan qu'elle a conçu de la villa avec toutes ses maisonnettes indépendantes tournant autour d'un coeur, dans lequel elle se trouve, se déroule. Si elle le voulait, elle pourrait s'échapper, partir ainsi, utilisant ses connaissances et ses instincts pour leur fausser compagnie, pendant le court laps de temps durant lequel sa surveillance va s'établir... Mais elle n'en fera rien...

Enfin, la jeune femme bouge, parcourt la pièce du regard comme des mains. Elle effleure du bout des doigts chaque surface, comme pour s'assurer de sa substance, examine les recoins, situant les objets destinés à sa surveillance. Comme elle s'en doutait, rien n'est laissé au hasard.

Quand Joon revient, une heure plus tard, il la trouve droite, le port de tête haut, à l'instar de celui d'une danseuse, face à l'étendue d'eau sous ses yeux. Elle ne frémit pas à son entrée, suivie par celle de trois gardes qui déposent de lourds effets au bas du lit.

Les bagages de mademoiselle !

Cette fois ci, la blonde coréenne réagit, surprise par cette marque de prévenance qu'elle n'a pas prévu. Son gardien soulève une à une les valises pour les déposer sur le lit, tandis qu'elle s'avance vers lui, le remerciant d'un sourire.

Tranquillement, il s'assoit à même le dessus de lit, observant ses mains fines défaire les bagages, savamment organisés, presque compartimentés.

Dis donc... ce n'est pas de l'ordre, c'est de la maniaquerie.

Aucune réponse ne fait écho à sa saillie. Sans se presser, elle organise dans la commode et la penderie mise à sa disposition ses effets, puis se dirige vers la salle de bain, toujours suivie par Joon qui semble curieux comme une pie.

C'est un vrai magasin de haute couture que tu balades avec toi !
Je n'ai pris que le strict minimum !
Je n'ose imaginer la taille de ton dressing principale.
Il n'y a plus rien à imaginer, il n'est plus !

Pas une once de regret ou de peine ne passe dans sa voix alors qu'elle évoque son « chez elle » auquel elle vient de tourner le dos.

Tu me rappelles quelqu'un...
Nous ne nous sommes jamais vus...
... mais qui ?

Indifférente, elle s'arrête, une fois la première valise vidée et sort un cigarette de son étui d'argent qu'elle dépose à côté de ses bagages. Son compagnon s'en saisit et attrape lui aussi une clope, l'allumant avant de tendre la flamme vers Mei Ri. Amusé par sa froideur, il fait tout pour chercher à la faire sortir de sa neutralité, de façon ostensible. Néanmoins, encore une fois, aucun effet n'est visible.

Je sais ! Un air de poupée de porcelaine pour un caractère de merde ! Tu ressembles beaucoup à ma petite amie !

En silence, elle se détourne pour rejoindre le bureau, appuyé contre l'un des murs, s'y appuyant pour fumer, bras croisés.

Sauf qu'elle aurait déjà explosé de colère à mes remarques !
Parler lorsque c'est inutile est une vaine dépense d'énergie, de temps, comme de salive !
Ça tombe bien ! Moi je dispose des trois en grande quantité ! Et toi aussi !

Enfin, elle rive son regard au sien, dénué de tout sentiment, aussi froid et dur que la glace. Ses lèvres rondes et brillantes s'arquent en un sourire à l'effet calculé, atténuant à peine la dureté de son masque.

Lim Joon...Le demi frère de Park, responsable du racket, entre autre, comme nounou... Je suis flattée !
Ouh laaa ! Pour un peu j'en tremblerais !
Ce n'est pas moi qui suis en position de force !
Ce n'est pas moi qui suis venu trouver mon frère en lui disant que je voulais l'assassiner.
Que je devais ! Là est la nuance !
Bien renseigné en tout cas le papillon doré !
Je suis loin d'être amateur, je ne m'en suis pas cachée...
C'est le moins qu'on puisse dire ! Un petit côté suicidaire ?
Pas de suicide lorsqu'il n'y a pas de vie en jeu...
Vrai !

Il se lève pour la rejoindre et vient écraser sa cigarette sur le bureau à ses côtés.

Et bien si tu as envie d'un peu de compagnie pour faire la discussion ou défaire tes bagages ... demande aux gardes à la porte, je ne serais pas loin jusqu'en début de soirée.

Elle opine du chef, sans un mot. Son attention s'est déjà détournée de lui. Il jette un dernier coup d'œil dans la pièce et lance dans un grand rire sa dernière remarque.

Au fait, jolie lingerie ! A l'occasion, donne moi l'adresse du fabricant, je suis sur que ça irait très bien à mon orchidée !

Ce n'est qu'une fois que la porte s'est refermée que, enfin, elle s'autorise pour la première fois depuis longtemps un franc sourire, amusée par cet étrange phénomène...

Ambiance

La première valise vidée se referme et gagne le côté du lit, attendant d'être emportée ainsi ou remplit de ses affaires, mais, le cas échéant, elle ne sera plus là pour le voir. Depuis le début de son éducation, elle a appris à faire abstraction de sa conscience comme de son instinct de survie, hors de ses missions, bridant la peur de mourir, vitale à tout humain conscient.

Méthodiquement, elle effectue le rangement dans les commodes et penderies de la vaste chambre des deux valises restantes. La lenteur de chacun de ses gestes est peu commune chez elle, plus habituée à agir rapidement. Néanmoins, pour la première fois depuis longtemps, elle sait qu'elle peut prendre son temps. Quelque soit l'issue de la réflexion de Park, à présent, rien ne la presse.

Les trois valises trouvent leur place sous la table basse au bas du lit, la pièce retrouvant un ordre scrupuleux, caractéristique de sa présence. En dehors de ces réceptacles vides, pas une trace d'elle n'est visible, comme si rien n'avait été bougé, jusqu'au plus petit pli sur les draps.

Le soleil est haut dans le ciel, l'après midi est bien entamé mais l'hiver sous cette latitude n'est pas celui qu'elle aurait vécu en Corée. Une pensée la traverse en même temps qu'une douleur lui vrille le flanc, là où la balle l'a effleurée alors qu'elle ôte sa veste pour révéler un caraco de soie blanche à la broderie fine, plaquant une seconde peau au froufroutement caractéristique sur sa poitrine.

Dans la salle de bain, ses vêtements tombent un par un, négligemment, au sol. L'eau froide heurte sa peau d'albâtre en jets puissants, dénouant ses muscles, fouettant son sang. Avec délice, elle renverse la tête en arrière, laisse cascader sa crinière blonde jusque sous ses fesses, la lissant du plat de ses paumes vers l'arrière. Ainsi détendue, elle enfile un pantalon de lin immaculé et un haut moulant sa poitrine, laissant nu son ventre musclé et son dos, marque y compris, mais cela, elle n'en a cure à présent.

Face à la baie vitrée, la jeune femme prend place, pieds nus sur le sol frais, genoux légèrement fléchis. Dans un premier temps, ses gestes s'enchainent avec lenteur, lui permettant de faire le point sur ses pensées, les derniers évènements. Ce sont des mouvement de Tai Chi Chuan que ses mains dessinent dans l'air.

Des heures durant, elle se livre à cette exercice, autant pour son corps, resté trop longtemps inactif à son gout à l'hôpital, que pour son esprit, sévèrement demandé ces dernières heures, prenant le temps nécessaires pour faire le tri dans les informations reçus auprès de Park et ses propres pensées.

En effet, si elle parvient depuis longtemps maintenant à maintenir ce masque de froideur sans effort apparent, il lui est toutefois nécessaire, afin de pouvoir continuer à faire abstraction de ce qu'elle considère comme inutile, de se retrouver parfois, ainsi, pour faire le bilan et le tri de cette base de données conséquente que sont sa mémoire et son esprit.

Le jour décline sur Heaven. Derrière ses paupières closes, elle ne perçoit guère les variations de couleurs, digne des palettes des plus grands peintres, qui se déroulent sur les façades des maisons et sur la surface d'huile de l'eau.

Lorsque, enfin, elle cesse, elle reste ainsi, immobile, semblant à une statue tant sa respiration reste peu perceptible, due à l'entrainement. Ses prunelles fixent une autre ouverture sur la piscine, de l'autre côté. Les lumières s'y allument, celles d'un sapin sont perceptibles.

D'un geste vers le bureau, elle se saisit d'une cigarette qu'elle allume, seul point lumineux dans la chambre à présent prise dans la pénombre. D'autre aurait allumé les lumières, pour se donner une présence, réchauffer l'atmosphère, mais elle n'en a cure. Son attention est focalisée sur cette pièce, là bas, si loin mais si proche, comme si elle était à des milliers de kilomètres de là, tout en restant visible de sa position.

Du mouvement s'est fait entendre un peu plus tôt dans la soirée, probablement l'arrivée du Triumvirat, les dirigeantes de la mafia locale après le retrait du Phénix. Des notes percent le silence nocturne, celle d'un piano, une voix de femme, quelques paroles en italien. Même en enfer, on fête Noël...

Les mégots s'entassent dans le cendrier, elle se maudit intérieurement lorsqu'elle aperçoit le fond de son paquet de cigarettes... Si ses plans sont toujours orchestrés au millimètres près, son habitude à faire abstraction d'elle même aboutit toujours au même point... elle a -encore- oublié de faire le plein de nicotine pour son séjour ici, quelle qu'en soit la durée.

Dans le même temps qu'elle allume une des dernières, elle se saisit d'un carnet noir au fond de son sac à main, s'étonnant de sa légèreté une fois débarrassé de son Glock et commence à tracer sur ses pages des signes qu'elle seule peu comprendre. Depuis son sauvetage, elle en a pris l'habitude, s'inventant et perfectionnant au fil des années un langage qu'elle seule peut comprendre, se créant un défouloir par ce journal qu'elle tient avec un soin méticuleux à jour.

Les lignes noircissent au fur et à mesure. Sa main s'agite, vive et légère autour de sa plume précieuse, cadeau du Grand Dragon pour son dernier anniversaire, pour son « Exécutrice la plus dévouée », ainsi qu'il est écrit sur la tranche du porte plume.

Un cri d'enfant se fait entendre de l'autre côté de la maison, sur le lieu des festivités. Mei-Ri jette un coup d'œil par la fenêtre, toujours dans l'obscurité, utilisant seulement la lueur de la Lune, son astre, pour guider sa calligraphie. L'atmosphère s'est modifiée là bas. Les silhouettes s'agitent dans une valse différente, plus rapide, moins contrôlée que quelques minutes auparavant.

MAMAN !

Cette petite voix pleine de joie et d'émerveillement fait naitre un sourire attendri sur les lèvres de la blonde assassine. Ainsi, les choses se sont déroulés ainsi qu'elle et lui l'ont souhaité, chacun de leur côté sans qu'ils ne sachent précisément l'identité de cet autre...

L'expression peu commune de tendresse sur ses traits en cet instant est saisie un infime moment par Joon qui vient de pénétrer à pas de loup dans la chambre. La coréenne se reprendre si rapidement qu'il pourrait penser avoir imaginer son sourire.

Le jeune homme referme la porte derrière lui sans un bruit et s'avance alors qu'elle allume la veilleuse à son côté. Il pose devant elle un paquet de ses cigarettes avec un sourire joyeux, qui ne semble que rarement le quitter.

Je t'en ai pris une ... et comme on dirait que tu n'es pas prête de faire des courses.
Ce n'était pas nécessaire...

Ne montrer aucune faiblesse, quelle qu'elle soit, encore moins une addiction, si peu importante soit elle. Il hausse les épaules devant sa froide indifférence.

Alors on dira que c'est mon cadeau de Noël !
Merci...

Son ton est plus trainant qu'un peu plus tôt. Ses traits paraissent plus doux sous la lueur tamisée de la lampe. Il se retire avec une petite courbette pleine d'humour.

Joyeux Noël petit papillon !
Joyeux Noël Lim Joon.

La porte se referme une nouvelle fois. Intérieurement, elle se morigène de ne pas l'avoir entendu entrer, tout à son observation et ses pensées. Il n'est pas dans ses habitudes d'être si négligente ! Le carnet se referme et reste sur le sous main.

Alors qu'elle se relève pour aller s'immobiliser devant la baie vitrée, bras croisés, la lueur du couloir se répand à nouveau dans la pièce replongée dans la pénombre, auréolant l'entrée du même homme.

Tout bien réfléchi, les mondanités ne sont pas ma tasse de thé !

Seul le silence lui répond ainsi que son regard qui passe sur lui, indifférent, à nouveau neutre et glacial.

On dirait que nous allons passer le réveillon seuls tous les deux !
Peu m'importe Noël.
Oui mais je m'ennuie ! Alors je m'invite !

Aussitôt dit... Il s'installe sur un accoudoir de fauteuil, non loin d'elle, secouant ses cheveux blonds décolorés.

Profitons en pour faire connaissance !

Ambiance obligatoire

Installé sur l’accoudoir, il croise les bras…se délecte de cette vision si délicate…sa peau de nacre…sa grâce innée..
La jeune femme l’observe à son tour….s’installe dans le fauteuil en face de lui….plante son regard dans l’océan de ses yeux…
Quelques secondes passent….Joon lui sourit….sans cacher la fascination qu’elle opére sur lui, il se frotte le menton du bout de l’index…..

Tu es japonaise…..
Mei-Ri lève un sourcil….penche la tête de côté, silencieuse…consciente que Joon est du genre à faire les questions et les réponses, sans même prendre ombrage du silence de son interlocuteur….
Oui…c’est obligé….moitié Japonaise, moitié Coréenne…comme moi !
Elle sourit…feignant un soupçon d’intérêt…..
Cela se voit….
Tant que ça ?
Oui !
Il se lève puis se dirige vers le bar….sa démarche est nonchalante et calme...sa chemise bleue azur fait ressortir son teint pâle...son pantalon blanc le moule à la perfection....
Il s’accroupit et ouvre les deux portes de la petite commode sur laquelle trônent quelques bouteilles d’alcool….
Un chaîne hifi dort doucement, puis s’illumine sous ses doigts fins et parfaitement manucurés….une musique s’élève lentement.. aussi lègère que le papillon qui la représente….
Hans Zimmer…le dernier Samouraï….as-tu vu ce film Mei-Ri ?
Toujours accroupi, il la regarde en souriant…..
Tu devrais….c'est superbe....
La jeune femme prend une cigarette…puis l’allume….bientôt, les volutes de fumée se mélangent aux notes de musique…..des paysages se dessinent autour d’elle….des cavaliers au galop chevauchent cette musique si douce et violente à la fois…..
Elle ferme lentement les paupières, pour goûter à cet instant de sérénité et de calme…..elle sait qu’il l’observe, et lorsqu’elle ouvre les yeux, ce sont des étoiles qui brillent dans le regard du jeune homme….
Tu les vois Mei-Ri ?
Il s’accroupit à ses côtés, puis tend la main vers un horizon qu’il construit au fil de ses mots….ses doigts se déplient vers ces cavaliers invisibles qui font tourner la poussière de la plaine, hurlant des cris de guerre….

Ce sont des samouraïs…..
La musique s’accélère….et le jeune homme emporté par les cymbales, s’anime d’une vie nouvelle …
Amusée, Mei-Ri se prête au jeu, intriguée par ce personnage hors du commun….aux traits si féminins..mais à la voix suave et charmeuse….

Ferme les yeux Mei-Ri, et regarde les galoper dans la plaine…..ils viennent de combattre et le sang de leurs ennemis, fait battre leur cœur plus fort….
Il laisse les secondes s’égrener, porté par la musique qui retentit plus fort…..
Ce sont nos ancêtres à toi et à moi…..des guerriers qui ne craignent ni la souffrance, ni même la mort…..
Pris dans une sorte de tourbillon il se lève d'une traite, prend le sabre posé sur le socle de la cheminée…..
Il tourne sur lui-même, et le katana animé d’une vie propre se met à tournoyer autour de lui…
Joon maîtrise l’art du Sabre à merveille, il devient guerrier et danseur à la fois, enchaînant des figures savamment étudiées, aussi légères que l’eau du ruisseau…aussi dangereuses que le feu d’un volcan….
Il devient le souffle du vent….la vie et la mort….le passé et le présent qui se déclinent par coups de lames et de cris de guerre…..

Il est magnifique et élancé…ses yeux rieurs pétillent de malice….il tourne sur lui-même, lui fait face à nouveau, essoufflé…la poitrine se soulevant au rythme de sa respiration….

Ils ne craignent ni la mort, ni la souffrance….comme toi….comme moi Mei-Ri, c’est ce qui fait de nous des gens à part….dignes représentants de nos ancêtres…..

Il baisse son arme…..la musique continue malgré tout…mais la représentation est terminée….

Quelque chose me dit que toi et moi sommes pareils…..c’est pourquoi, je meurs d’envie de te connaître…..
Il s’approche doucement…pose un genou en terre face à elle…..prend sa main délicate pour la porter à ses lèvres….Ses yeux brillent comme des diamants....son parfum musqué est entêtant et paradoxalement viril, pour un être aussi guindé et androgyne....

Jolie Geisha aux cheveux couleur de lune….

Ambiance

Les lèvres du jeune homme effleurent le dos de sa main,provoquant un tressaillement le long de son bras. Elle qui n'est pas habituée à être touchée... Depuis qu'elle est devenue la tueuse du Grand Dragon, nul n'était autorisé à la toucher sans son accord, en dehors de ses missions durant lesquelles elle s'oubliait pour devenir une autre...

Durant une seconde qui parait bien longue au jeune homme, une drôle de lueur, semblable à de la crainte, traverse les prunelles sombres de celle qui lui fait face. La crainte d'une récrimination, d'une punition peut être ... mais pour quelle raison... Elle perçoit à son expression qu'il l'a vue, cette étincelle trahissant son masque. Pour donner le change, ses traits se modifient, à l'instar de ces moments où elle se place dans la peau d'un nouveau personnage.

Sa bouche s'étire doucement en un fin sourire. Ses paupières se plissent, presque malicieusement. Avec délicatesse, elle retire sa main de l'emprise de son gardien.

Jolie geisha ? C'est ta petite amie qui devrait être ravie d'entendre ces mots pour une autre qu'elle.

Avec naturel, elle a adopté le tutoiement, prenant exemple sur lui, même si celui ci lui vient difficilement. Lui hausse les épaules nonchalamment, adoptant un air résigné, paumes levées vers le plafond.

Ma petite amie ? Bah ... je crois bien qu'elle m'a déjà larguée. Il ne doit y avoir que moi qui ne suis pas au courant depuis le temps qu'elle ne donne plus signe de vie et ne prend plus mes appels !
Désolée...
Oh ! Elle ne sait pas ce qu'elle perd !
Peut être que si, justement !

Devant son ton moqueur, il lui retourne un clin d'œil, tirant légèrement la langue, prenant l'expression d'un gamin espiègle. La musique change, prenant des accords plus traditionnels. D'un bond, il se relève et file ouvrir les portes des penderies, cherchant apparemment quelque chose de précis.

Il se retourne, un cintre à la main, victorieux, fixant un regard brillant sur Mei-Ri. Au bout de son bras, un kimono de soie bleue pâle, finement ouvragé de broderies florales, pend. Il s'avance vers la blonde assassine, décidé et lui tend la pièce d'étoffe précieuse.

Tsuki no Sei... l'esprit de la Lune... Cette musique te ressemble je trouve... Douce parfois, emportée en d'autres moments, elle représente la lune variable et son cycle, ses différents visages ... autant, je pense que tu en as ... je me trompe ?
Qui sait ?
Une femme caméléon aux multiples personnalités... laquelle ai je devant moi ? Laquelle est la vraie ?
Toutes ou aucune ?

Ainsi, elle se met à parler, laconique mais les quelques syllabes qu'elle prononce réjouissent Joon qui prend cela comme une petite victoire. Encouragé par cela, il l'invite à se lever et lui met le kimono sur le bras.

Va enfiler cela s'il te plait... J'ai dansé pour toi, à ton tour jolie Geisha !
Les geishas ... voilà qui se rapproche plus de mes ancêtres certains ...

Cependant, elle fait la moue, même si, habituée comme elle est, elle pourrait exécuter sa demande comme un ordre. Elle commence à cerner la personnalité de cet exubérant personnage et songe que si la victoire est trop facile, il en prendra moins de plaisir... Et pour elle, qu'est ce qu'une danse, si ce n'est mettre en pratique une infime partie de son enseignement ?

Allez ! Je t'ai fait un cadeau, à toi de me rendre la pareille ! C'est Noël !

Sans un mot, elle se détourne vers la salle de bain, l'habit traditionnel au bout de son bras. Quelques minutes plus tard, elle en ressort sous le regard ébahi de celui qui s'est imposé comme son compagnon pour la soirée.

D'un geste, il relance la musique. Elle commence à exécuter des gestes dont elle a assimilé la chorégraphie il y a longtemps maintenant. Néanmoins, il n'est pas satisfait, là n'est pas ce qu'il désire. Alors, à voix basse, juste assez élevée pour qu'elle l'entende malgré la musique, il l'emmène à nouveau dans sa bulle, ce monde qu'il dessine de ses mots.

Ferme les yeux et laisse toi guider par le rythme...

Elle s'exécute, perdant ainsi l'ancrage visuel avec la réalité. Sa nuque se raidit sous ce simple geste, son instinct méfiant se réveillant.

Détends toi... Il n'y a que nous deux... Penses tu que je te veuille du mal ?

Se question n'attend pas de réponse, petit à petit, elle se détend, sous l'accent trainant de sa voix qui devient guide dans l'obscurité de ses gestes.

Vois tu les pétales de cerisier qui dansent avec toi ? Sens tu le vent léger, chaud, qui chorégraphie leur évolution, t'entourant de flocons roses pâles qui accompagnent tes mouvements ?

Intérieurement, elle s'efforce de visualiser les images qu'il lui décrit si brillamment. Ses mouvements se fluidifient. Ses doigts semblent jouer avec les modélisations mentales qui naissent sous ses paupières closes.

Délicat papillon ... laisse toi porter par les notes, ainsi que l'ont fait toutes celles avant toi en dansant ainsi ... Laisse le rêve emporter ton esprit loin ... très loin... dans l'espace et le temps...

La musique accélère, ses gestes aussi. A chaque variation de rythme, c'est une nouvelle facette qu'elle donne à cette danse, tantôt lente et lascive, tantôt rapide et emportée, comme le vent tourbillonnant par un printemps, emmenant avec lui les pétales délicats dans sa course folle.

Ses longs cheveux retenus par un simple pique argenté chutent le long de ses reins, celui ci venant de tomber sur le sol dans un mouvement. La cascade blonde la poursuit dans sa chorégraphie, magnifiant ses gestes, leur donnant plus de profondeur.

Le nœud du kimono se relâche à son tour, permettant au haut de celui ci de s'abaisser, révélant sa nuque nue puis le haut de son dos, ceint d'un haut arachnéen. Bientôt, le vêtement ne tient plus que par la ceinture, laissant dénudé son ventre et son dos qui se cambre selon les rythmes.

Dans un tourbillon de soie, une vilaine marque fixe le regard de Joon qui s'interrompt au milieu d'une phrase. Là dans le creux des reins de la geisha le temps d'une danse, une cicatrice semblable à celle d'une brulure grave déforme la peau d'albâtre ainsi révélée...

ambiance
Lara regagne le salon ...Corinna et Bella léve la tête dans sa direction lorsqu'elle entre ... Un drole de sentiment ... non plusieurs .. assez contradictoire en faite s‘opposent en elle... Elle savait Juliana en vie et en sécurité à présent ... ce qui la soulage mais de la colere sommeille en elle .... sourd et muette mais pesente ... pourquoi est elle en colére? ... et contre qui ? Juliana ,Park ... elle meme peut etre... Elle avait suivit Juliana pour veillé a ce que Park ne l'accable pas sur les dernier choix qu'elle avait fait ... Leurs roles a chacun est de veiller sur le Phenix et non jugée ces choix... ils ont tous accepté de s'y plier.... Au moment ou Park avait empoigné Juliana , elle avait hésité a intervenir …. Non plutôt son corps ne lui avait pas obeit alors que son esprit lui ordonnait d’agir ….

Lara ça ne va pas ?

Corinna s'est levé du canapée pour se diriger vers elle .... Lara léve un regard las sur sa cousine de coeur ...

si si ça va ... je suis juste fatigué ... je n'ai pas du me remettre du decalage horaire ...
t'es sur ... t'es un peu pale ....

Lara se met a sourire pour rassurer Corinna et Bella qui se trouve aussi a ses cotées ....

Si ça va je vous dis....

le ton devient agacé.... Lara en a marre de toute cette surveillance ....

Melle De Lucas ..excusez moi

Lara se retourne vers Valeria qui vient d'entrer ....

Qui a t il Valeria ?
Il se fait tard mademoiselle .. Mr Young est fatigué ...

Lara tourne la tête vers jae Min et Ji-Woo sa nouvelle grande soeur sont tout les deux assis sagement sur le canapée devant un dessin animée.... L'enfant se met a bailler ....

Heu...oui ...les enfants devraient aller se couché.... je vais le preparer pour le couché.... sa mere viendra le border quant elle aura fini de "discuter " avec Park....

Valeria se contente d’acquiscer…. Et se tourne sur les enfants….

Les enfants , il est l’heure d’aller de se coucher ….

Sun s’apprete a protester mais un regard de Na-Yung qui venait d’apparaître suffit a l’endissuader… Kim-Soo range son jouet avant de prendre la main de sa petite sœur pour l’accompagner a sa chambre … Toute la petite troupe suivait Valeria dans les escaliers menant aux chambre des enfants …. Jae-Min se trouve dans les bras de Lara …

Elle est ou maman?
Elle est avec Park … elle viendra te border quant elle aura fini de parler avec lui … pendant ce temps on va te mettre en pyjama…
Elle s’en ira plus ..hein … zia …

Lara pose le regard sur le visage de l’enfant … déglutit avec difficulté…

Elle te l’a promis non …
Si …

L’italienne reserre son étreinte … Jae-min fatigué pose sa tête sur son épaule le regard vers la rez de chaussée… Un fois dans la chambre ,
Lara dut bataillé sur le choix du pyjama … Diego l’aventurier ou spiderman…. Mais se soir , Jae-Min eut gain de cause car Lara n’est pas en mesure de lui faire opposition … Son esprit est préoccupé … par cette emotion qui lui serre le cœur … emotion qu’elle ne comprend pas…

Ou est Sun , mon ange? …
Jae-min allonger dans son lit éclate de rire … et sort le dragon en peluche de sous la couette…

Il est la … dit il hilare …

Lara ne put s’empecher de sourire devant la fraîcheur de l’enfant … Elle replace une mèche de cheveux qui lui barre le front …

Tu veux que ta maman te lise quelles histoires ce soir ?
Lulu la tortue…

Elle se penche pour chercher le livre a couverture rouge d'histoire parmis ceux depassant d'une des poches du sac de voyages...

Le péres noel va venir ?
Oui... quant nous seront tous dans les bras de Morphée ...

L'enfant fronce les sourcils et plisse les yeux les reduisant en deux petite
fentes...

Morphée?

Lara pose le livre sur ses genoux et son regard devit sur l'enfant ...

Je t'ai deja raconté ... c'est le gardien des rêves... il repousse les cauchemars
Maman!!!

Lara tourne la tête vers la porte , la direction dans laquelle il tend les bras ... Juliana est adossée a l'encadrement de la porte ... les yeux rougit par le flots de larme qu'elle a versée depuis son arrivée ... Leur regard se croisent ...Lara detourne le sien gené ...

Bonne nuit mon... Jae-Min ...

Elle porte deux doigts a ses levres qu'elle embrasse et depose le baiser
invisible sur le front de l'enfant ....

Bonne nuit Zia Lara ...

Lara se leve et se dirige vers Juliana ... Elle lui tend le livre d'histoire de la tortue jardinier ...

C'est l'histoire qu'il veut ce soir ...
d'accord... j'ai demander qu'on se reunit tous au salon ... inutile de t'eclipser ...

Lara se contente hocher la tête pour repondre ... puis quitte la piece alors que Juliana s'installe pres de Jea Min ... Mais la phenix l'arrete de nouveau...

Lara!!
oui

Elle ne se retourne pas .. reste droite , le regard droit devant elle ....

Grazié..

Lara penche legerement la tête de cotée ... un faible sourire sur les levres se dessine ....

Je n'ai fait que mon travail ...

Puis quitte definivement la piece ... pour rejoindre les autres dans le salon ....

Ambiance

La porte de la chambre se referme….Joy laisse la place à Juliana dont le sourire illumine le visage….
Maman…..
Elle s’approche du lit….s’installe sur le bord, caresse la joue de son petit garçon qui ressemble traits pour traits à Kim….
Mon amour….
Tu me raconte l’histoire de Lulu la tortue ?
Elle sourit, avise le livre qu’elle tient dans ses mains, feuillette doucement, puis le referme….
J’ai une autre histoire à te raconter….une histoire que ton papa m'a racontée lorsque je l'ai rencontré....
Ah…
Elle s’installe plus confortablement contre son enfant, le serrant contre sa chaleur, le dos sur l’oreiller…
Celle du Dragon et du Phénix….
C’est quoi un Phénix ?
Je vais te montrer…
Elle soulève son chandail…dénudant son dos…l’enfant écarquille les yeux….visiblement ébloui par les couleurs qui courent sur la peau dorée de Juliana….
Un oiseau….
elle tourne la tête afin de lui parler, une mèche chatain tombe sur son œil…doucement elle rabaisse son pull Angora….
Oui…un oiseau merveilleux qui ne meurt jamais….
L’enfant, semble fasciné….
Pourquoi….
…je l’ai tatoué sur ma peau ? c’est une longue histoire…..ton papa, lui, avait….
Elle se reprend…
…a un Dragon sur le bras….tu sais ce qu’est un Dragon ?
Oui !!!! Comme Sun !!!!
Il montre la peluche, dégageant un sourire magnifique..celui de sa mère…..
*…un sourire auquel on ne peut rien refuser……comme le tien Mee-Ae*
La voix de Kim résonne dans son esprit….consciente qu’il avait raison…consciente qu’elle est incapable de refuser quoi que ce soit à la chair de sa chair….
Prise d’une bouffée d’amour pour ce petit être qui la regarde, elle le reprend dans ses bras….

Il était une fois, à l'Est de la voie lactée une grotte où habitait un Dragon de jade couleur d'argent, et à l'Ouest un bois touffu dans lequel se cachait un Phénix d'or multicolore.

Ces deux voisins se rencontraient tous les matins à la sortie de leur maison. Un jour, l'un d'eux nageant dans l'eau, l'autre volant dans le ciel, ils arrivèrent sans s'en apercevoir à une île féerique. Par hasard, ils y découvrirent une pierre éblouissante.

Une pierre de quelle couleur ?
Blanche...aux reflets de nacre....
Elle sourit, replace une mèche de cheveux de jais qui barre un de ses yeux d’amande…

Ils décidèrent tout deux de façonner cette pierre...Le Dragon se servit de,ses pattes et le Phoenix de son bec. Jour après jour, année après année, ils travaillèrent, et ce fut ainsi que peu à peu une perle brillante prit forme.

N'ayant plus envie de retourner chez eux, ils décidèrent de s'installer sur l'île pour bien garder leur trésor jour et nuit. Le dragon et le phénix devinrent inséparables, nourrissant une passion sans borne pour ce joyaux.

L’enfant, malgré les mots de vocabulaire qu’il ne comprend pas, semble emporté par la voix de sa maman qui décrit l'histoire au moyen de gestes...
Cette histoire que Kim lui avait raconté il y a si longtemps….cette légende qu’elle avait gardé au fond d’elle comme un trésor précieux
…leur histoire…
Se raclant la gorge, elle reprend mot pour mot et avec émotion ce récit qu’elle connait pas cœur pour se l’être répété des millions de fois….

C'était vraiment une perle précieuse. Dans tous les endroits touchés par les feux qu'elle jetait, tout devenait verdoyant, les fleurs s'épanouissaient, les paysages devenaient lumineux et pittoresques et la moisson était abondante.

Un jour, la Reine Mère d'Occident, en se promenant hors de son Palais aperçut par hasard cette perle, elle fut fascinée par sa beauté. A la faveur de la nuit, elle fit voler ce trésor pendant que le Dragon et le Phoenix dormaient....

L'Histoire est longue mais après bien des péripéties, le dragon et le phénix retrouvèrent le repère de la Reine voleuse....
Ils se jetèrent tout deux sur elle.....et la perle tomba sur la terre...

Le Dragon de jade s'élança en l'air et suivit la perle de peur qu'elle ne se casse. Les deux amis, l'un volant, l'autre dansant en l'air, protégèrent tantôt à gauche, tantôt à droite leur trésor jusqu'à ce qu'il soit tombé doucement sur la terre. Quand elle atteignit la terre, la perle se métamorphosa aussitôt en un lac limpide, qu'on appelle le lac de l'Ouest.
Trop amoureux de la perle pour la quitter, le Dragon de jade se changea en un mont majestueux et le Phénix d'or, en une colline verte, qui la dominent, pour la protéger.

Dès lors, le mont du Dragon est toujours resté avec son amie la colline Verte du Phoenix aux abords du lac de l'Ouest. C'est pourquoi les gens de la région chantent encore:

Le Lac de l'Ouest est une perle tombée du ciel, accompagnée par le Dragon et le Phoenix jusqu'à la rivière Qiantang.

Elle soupire…puis regarde l’enfant qui s’est endormi….la bouche entrouverte….émettant un petit bruit de moteur….
C’est ton histoire mon ange….n’oublie jamais qui tu es….

Ramenant les couvertures sur lui, elle se lève, dépose un baiser sur son front, laissant à présent la place à Joy…
Une lueur brille dans son regard si clair…métallique, dangereuse….
Un jour, tu seras l’héritier d’un empire….tu seras craint et respecté…..tu seras le digne fils de ton père…..

Elle se lève….puis se dirige vers la porte…et au moment de l’ouvrir, elle se retourne, magnifique….flamboyante comme jamais, animée d’une vie nouvelle….
Tu lui ressemble déjà tant…..

Ambiance

Loin derrière elle, Joy laisse ses souvenirs, avançant vers ce devoir qui tant de fois l’a crucifiée, ce code d’honneur qu’IL respectait au point de tout sacrifier….
Les couloirs sombres qui la mènent au grand salon, dont les murs sont tapissés de photos, lui crachent avec mépris les échecs de sa vie….
Elle s’arrête devant l’une d’elle….tend la main sur la vitre froide…n’ose la toucher de peur de la briser....inspire profondément tout en tremblant de tristesse et de colère….

Le couple qui la regarde semble si heureux….un couple comme les autres, amoureux, inconscient….
C’est son fils qu’elle retrouve dans les traits du jeune homme….cet homme qui l’a poussé jusqu’à la folie, et pour qui elle aurait donné sa vie….
Tu avais promis de ne plus me laisser….
Un fluide glacial lui traverse le corps….le vide qui l’habite à présent la plonge dans un état de solitude que personne ne pourra jamais combler…
Parce que sa folie et sa détermination en ont décidé ainsi….parce que la fragilité de son être s’est toujours accrochée à quelqu’un qu’elle idolâtrait plus que tout au monde…un homme qu’elle pensait immortel….
Elle serre le point tandis qu’une boule douloureuse se forme dans sa gorge….
Je n’ai même plus le droit de te rejoindre…..
Le Phénix a perdu son compagnon…ne reste que la perle qu’il se doit de protéger…ils l’avaient façonnée avec amour, combattant envers et contre tout ce qui pouvait la menacer…..
*Le Phénix se doit de la protéger….*

Cette phrase qu’elle se répète, qui se mélange à la douloureuse réalité, la fait malgré tout avancer….
Elle ferme les yeux, puis inspire cet air vicié de toutes les erreurs qu’elle a commises jusqu’alors….elle se maudit, désespère puis se reprend, consciente que les deux personnalités qui l’habitent sont les témoins d’une folie qui ne peut qu’augmenter jour après jour….

Des murmures s’échappent du salon…l’heure de la confrontation a sonné…. elle ouvre les paupières vers la mission qu’elle s’est donnée….
Garder l’héritage de son fils et le faire prospérer pour qu’un jour il soit à la tête d’un empire colossal….
Le Phénix devient reine-mère, une femme de fer que rien n’abattra plus….

Lorsqu’elle fait enfin son apparition, droite et fière, Park se lève….Corinna, Lara et Bella ont reconnu Joy à sa manière de bouger, à son regard métallique….
Na-Yung reste en retrait, puis détourne le regard….

Joy s’installe sur un des grands fauteuil, croise les jambes de manière distinguée….belle et sensuelle, elle redevient la plante dangereuse et vénéneuse qu’elle a toujours été…
Elle prend son temps, observe de son œil sévère ses gardes fou, Lara d’abord…puis Corinna et Bella….

Elle s’enfonce dans son siège, se frotte le menton du bout des doigts…
Elle a perdu beaucoup de poids, ses traits semblent coupés au couteau ce qui ne la rend que plus redoutable…

Na-Yung m’a remis un rapport…..que j’ai regardé avec attention….les affaires semblent stagner…et si elle ne sont pas au plus mal, elles pourraient être meilleures….
Lara s’étrangle, prête à intervenir, mais Park la regarde d’un air suppliant….
Ils ont affaire à Joy ici et maintenant, ce qui signifie que toute discussion ne peut être que vaine…
Le Phénix prend une cigarette dans son etui, puis l’allume, et lorsque la fumée sort de sa bouche pulpeuse, elle est accompagnée de mots coupants comme le diamant.

Vous garderez bien évidemment vos fonctions, car je sais que votre travail est et a toujours été remarquable.... toutefois….
Mais elle vient de remarquer une lueur étrange dans le regard de Lara…
Une objection Lara ? Tu as quelque chose à me dire ?
Niente….
Elle penche la tête de côté….
Je sais ce que tu penses….je suis partie longtemps, et sans donner de nouvelles….
Lara détourne la tête…sa nature volcanique lui tord les entrailles….mais le respect est une chose qu’elle connaît depuis sa plus tendre enfance….
Joy affiche un sourire mesquin…
Mais je suis le Phénix, et jusqu’à nouvel ordre je ne dois de comptes à personne….
Elle couve son assistance d’un regard de rapace…
Vous êtes là parce que je l’ai décidé, parce que vous êtes les meilleurs et parce que vous êtes ma famille….mais je ne tolérerai jamais le fait de recevoir de leçons de qui que ce soit….n’oubliez jamais QUI je suis….

Elle avale une nouvelle bouffée de fumée, puis ajoute….

Dès aujourd’hui je garderai de loin, un œil sur les affaires, mais par un tout autre biai....et comme notre cousine est malheureusement décédée, j’ai décidé de devenir gouverneur de l’île….

….sa dernière phrase résonne comme une promesse….

…et ce de quelque manière que ce soit…

» Enterrement de Lino et Michael Vanzetti.