Rue Principale

Vient de…

Ambiance

Dans la Merco, le temps semble s’être arrêté…une chape de plomb est tombée, étouffante. Le silence le plus complet règne dans l’habitacle. Matt pianote sur le volant de la voiture, T tire machinalement sur un nouveau cigare…éteint. Les minutes s’égrainent,… lentement. T va pour parler, se ravise…ouvre la bouche une nouvelle fois, se tait définitivement. Matt le matte de temps en temps, le regard chargé de reproche. T détourne la tête pour l’éviter. N’aime pas les reproches…même les muets…et puis c’est pas sa faute si Nash c’est éprit de cette nana. Bon c’est vrai que lui-même n’aurait pas dit non à la frangine. Mais dans les affaires de famille, ça toujours fait désordre les nanas. Bon, ok…il semblait en pincer grave pour elle, et elle aussi…Mais il pouvait pas prévoir ce départ précipité…et cette trop longue absence.

Lui aussi avait perdu dans l’histoire…la famille Curtis se résumait à lui maintenant. Pfff…tu parles d’un gang…son père devait se retourner dans sa tombe. Encore heureux que le jeune Matt avait sut tirer profil du peut qui leurs restaient et mettre au chaud en attendant. A son récent retour, une quinzaine de jour, T avait mis le nez dans tout ses papelards, réorganisant ce qui devait l’être. Au jour d’aujourd’hui, ils étaient à la tête d’une soixantaine de guss…les vétérans de la guerre contre la mafia…deux trois affaires en cours, un vieux tripots dans le Bronx et une armurerie, tout ce qui avait de plus légal, mais les entrepôts sur les docks avaient sautés en même temps que l’atelier clandestin de Carl B. Bon d’accord, Carl B, il l’avait un peu aidé. Restait aussi la vedette rapide de feu Spencer…sa caisse aussi, mais les trucs dégelasses qu’il avait fait à ces filles…pauvres nénettes…bref, la caisse, vendue. C’était toujours ça de prit.

Ah, et puis le nouveau QG, la fierté de Matt, un club de boxing délabré …mais qui remplacé allégrement le taudis qui leur servait de point de ralliement du début, devenu trop repérable…tu m’étonnes, vu le nombre d’impacts de bastos que les ritals avaient lâchés sur la façade…avait plus qu’à mettre une pancarte sur le toit en disant « Houhou, c’est ici que la Curtis Family crèche ». Tu parles d’une discrétion. Matt avait assuré le maintien d’un semblant d’équilibre, juste de quoi se maintenir la tête hors de l’eau…mais la situation devenait plus que précaire. Il faudrait vite faire quelques coups, histoire de se remettre à flots…surtout avec les Bloods dans les parages. Mais bon, Nash allait revenir avec tout plein d’info que lui aura lâché Mme Young…heureusement qu’il l’avait. Dommage que la belle plante soit ritale…m’enfin bon, on pouvait pas tout avoir.

Ben tiens, le voilà qui reviens…mais qu’est-ce qu’il là…Merde. Vu la mine de déterrer qu’il affiche, autant le mettre direct dans la tombe pour un moment.

Will tapote sur le repose tête avant, Matt démarre le moteur. La porte latérale avant s’ouvre, laissant le passage à Nash. Il s’avachit dans son siège, ne dit pas un mot. La voiture quitte lentement le parvis devant la villa et commence sa lente descente vers le centre-ville.

-Bon alors…t’as des news ?

-Lâche moi T…

Matt remarque la main tuméfiée…l’indique du menton.

-Ca c’est mal passé ?

Nash monte ses doigts blessés à la hauteur de ses yeux, puis les caches de sa main valide, tournant la tête vers la vitre fumée.

William revient à l’assaut en se penchant entre les deux sièges.

-Oh…elle t’a filée des infos la ritale ?

-j’t’ai dis lâche moi…et ne lui manque pas de respect…tu commence à ressembler à Maddox.

-Ouais…peut-être…mais je me fais pas enfiler par les ch’tongues, moi.

Nash se retourne vivement, choppant le col de la chemise de T…son visage à quelques centimètres de lui.

-Parle meilleur, mec…Crache-t-il entre ses dents serrées. Tu parlais pas comme ça d’elle y’a un an !

-P’être…mais je sais pas qui à plombé Maddox et Ronald…de ça aussi tu devais t’en occuper…rien me dit que ta copine n’est pas dans le coup…

La voiture fait une embardée, obligeant Nash a regagné sa position.

-Oh, arrêtez vous deux…on n’est pas…

-Toi, t’as gueule !! Lui hurle-t-il de concert.

Le silence retombe dans la berline…un sourire né sur les lèvres de Nash…il sait que derrière lui, T fait de même. Après un silence, il reprend.

-Elle ne l’est pas…

-De quoi…

-Juliana…elle est pas dans le coup pour Maddox et Ronald…j’en suis sur.

-Elle t’la dit ?

-Non,…mais je le sais.
Il n’a pas besoin de se retourné pour sentir la mine peu enjoué de son compère…tant que lui a une certitude…c’est l’essentiel.

-Bon alors quoi…qu’est-ce qu’elle t’a lâché…

Nash se passe la main dans les cheveux. C’est sa manière de réfléchir…

-J’t’en parlerai plus tard…suis pas dans mon assiette, là.

-J’vois ça…c’est à cause de Mary-Kate ?...

-Laisse tomber j’t’dis… Puis après un silence. Matt…arrête toi.

Incrédule, Matt s’exécute et stoppe la voiture sur le bas-côté. Il se tourne vers lui, attend.

-J’ai besoin de marcher un peu…m’en voulez pas. Il actionne la manette de commande d’ouverture de porte, pose un pied à l’extérieur.

-Attends. Matt fouille dans ses poches, sort un trousseau et le lui tend. Si tu retrouves ta route, pis y’a les clefs de ta wago…j’l’ai faite réparer…au garage, face à l’appart.

Nash regarde les clefs, celle d’un autre temps, à une autre époque…quant il était heureux mais qu’il ne le savait pas encore.

- Tardes pas trop, mec…

-T’inquiète… Lance-t-il comme toute réponse en claquant la porte.

La Mercedes reprend la route lentement, comme dans l’attente d’un signe, un renoncement…mais il ne vient pas. La poussière retombe lentement, le soleil décline sur l’océan…ça aurait put être beau…mais Nash s’en préoccupe pas. Il enfourne le trousseau qu’il a longtemps fixé, puis ce dirige lentement vers le centre-ville en contre bas…la veste, elle, finie sa vie accrochée à un buisson…

Nash Va à

Pour suivre T