Maison de Don O'Connel

Avant

Ambiance

La soirée improvisée chez Carrie avait été des plus agréables... y retrouver Betty y avait été pour quelque chose, à n'en pas douter. En y repensant, il se demandait comment il avait osé lui proposer de prendre un dernier verre chez lui... ça avait été plus fort que lui.

Pas envie de se coucher, sinon il tournerait un moment à réfléchir sans pour autant sombrer dans le sommeil... Autant s'occupé intelligiment, il restait des cartons à déballer, des choses à ranger... Quasiment tout ce qu'il possédait avait prit place dans la maison, ce qui restait était surtout des choses plus personnelle...

Un regard est jeté sur les cartons entassés... Il se dirige vers le bar, se sert un cogniac avant de s'assoir par terre et d'ouvrir le premier carton : des livres de divers auteurs, de genres différents... Sa bibliothèque n'allait pas être assez grande si ça continuait comme ça. Un rapide tri par ordre alphabétique, il boit une gorgée de l'alcool qui brûle la gorge sur son passage.

D'un mouvement souple, il se lève, ramasse une pile de livre déjà triée pour ranger les livres dans la bibliothèque du salon... les allers retours se répète jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien par terre ou dans le carton. Un de moins, au suivant.

Un coup de cuter sur le scotch permet de l'ouvrir... à l'intérieur, des DVD, VHS... pas trop long à ranger... il se regarderait peut-être un film après... Matrix pourquoi pas.

Plus qu'un carton... Rien n'est inscrit dessus, alors que sur les autres, leur contenu avait été indiqué au marqueur. Une hésitation lorsque la lame entame le chaterton dans un léger crissement... Il sait ce qu'il y a dans ce carton... Il avait soigneusement évité de l'ouvrir jusqu'à maintenant mais il ne pouvait pas le faire indéfiniment.

D'un geste sec, il finit de l'ouvrir... Apparait un maillot d'un rouge flamboyant avec le numéro 9 et son nom inscrit dessus... En dessous, albums photos contenant celles où il jouait au football américain, coupure de presses... Tout avait été emballé peu de temps après l'incident sur le terrain, peu après la blessure...

Les premières minutes du match lui revienne, tout se passait bien, son équipe menait au points, la première mi-temps approchait et tous avait un sourire satisfait aux lèvres. Les pompom girls s'agitaient en bordure du terrain, scandant le nom de leur équipe et des joueurs qui la composait.

Un membre de l'équipe adverse le cherchait depuis le début du match... rien de bien méchant pour commencer... mais, alors qu'il n'avait même pas la balle, il le plaqua au sol sans aucun ménagement, le piétinant avant de repartir, le laissant criant au sol... résultat : fracture et rupture des ligaments.

Il secoue la tête, chasse ses souvenirs douloureux... l'annonce du médecin... Avale une grande rasade du cognac avant de se lever, d'attraper un rouleau d'en mettre une large bande sous l'ouverture, d'attraper le carton et de le monter au grenier où il allait prendre la poussière.

Une bonne douche lui permettrait d'évacuer le reste des souvenirs qui semblaient vouloir s'accrocher à sa conscience. Betty revint hanté ses pensées... sujet plus intéressant qu'un passé qui devait être enterrer et oublier pour commencer une nouvelle vie.

Ambiance

Depuis le dîner chez Carrie, il avait surtout travailler en-dehors d'Hystéria Lane. Il avait aussi des clients dans son ancien quartier résidentiel et il tenait à les garder, c'est pourquoi il s'y rendait de temps à autres.

Ce boulot, il en a conscience, c'est du temporaire... Tant qu'il lui restait des fonds, que ses actions rapportaient, ça ne posait pas de problèmes mais il devait être près à toute éventualité. Ce qui impliquait de se mettre à chercher un emploi sérieux et ne pas se contenter de petit boulot comme le ferait un étudiant.

La journée s'annonce ensoleillée et chaude, comme c'est le cas la plupart du temps. Ca fait un moment qu'il ne s'est pas exercé, pas courut, pas utilisé son matériel de muscu... Il a arrêté depuis... Colère et rebelions? Certainement. A quoi bon s'acharner alors que l'avis des professionnels de la santé lui disait qu'il était finit?

Seulement voilà, ça lui manquait... besoin de se vider la tête. Un short enfilé, les pieds glissés dans les baskets, la porte qui claque, un tour de clé dans la serrure. Le jour se lève sur Hystéria et la plupart des habitants viennent à peine de se lever. La plupart mais pas tous, de toute évidence.

Bonjour Mr Sims.

Tiens, bonjour Mr O'Connel. Vous vivez dans le quartier maintenant.

Oui depuis peu je dois dire mais j'en suis content.

J'imagine en effet.

L'homme porte un attaché-case, un costume trois pièces et s'apprète à monter dans sa voiture. Apparement, le travail l'appel et d'assez bonne heure.

Je suis désolé de ne pas pouvoir discuter plus longtemps, mais je suis attendu.

Je comprend. Passez une bonne journée.

Alors qu'il monte dans le véhicule, referme la portière, la porte de la maison s'ouvre et se referme. Sur le perron, Betty. Samuel lui adresse à peine un regard avant d'engager la marche arrière et de quitter la rue.

Bonjour Betty, comment allez vous?

Très bien et vous.

Pas trop mal.

Il lui sourit, de ce sourire chaleureux dont il est le seul à avoir le secret.

On ne vous a pas beaucoup vu ses derniers temps.

En effet, je travaillais pour mes anciens voisins, leurs jardins avaient besoin qu'on s'en occupe.

Il s'approche du perron pour continuer de discuter.

Et vous? Vous dessinez?

Ses yeux s'aggrandissent à cause de la surprise, ne comprenant pas comment il pouvait savoir. D'un mouvement du menton, il lui indique le calepin à dessin et le crayon qu'elle a encore à la main.

Ah oui. Je me suis remise au dessin ces derniers temps.

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