Maison de la famille de Betty Sims

La maison

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La terrasse avec les transats et la piscine

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Le coin pour les enfants

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La salle de bain des parents

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La salle de bain des enfants

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La chambre des parents

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La chambre de David

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La chambre de Cathy

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Le dressing

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Le bureau de Samuel

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La cuisine

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Le salon

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La salle à manger

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-1-
Ambiance

Betty venait de récupérer les enfants à l'école. Aujourd'hui ils avaient fini plus tôt en raison d'une réunion entre professeur.
Le fait de ne pas travailler permettait à Betty de s'occuper, d'emmener et d'aller rechercher ses enfants à l'école.

Une fois sortie de la voiture, ils coururent en direction de la maison...

Maman on peut aller se baigner ???

Oui mais attention après le gouter, il faudra faire les devoirs...

Oui maman.

Elle les vit s'éloigner de la maison, et se retourna pour prendre son sac à main dans la voiture. Elle vit de loin une des ses voisines, Emilie, l'imminente critique littéraire, dont on disait qu'elle était dans une milieu une vraie carnassière. Elle l'a salua poliment et s'en retourna dans sa maison.

Elle vit alors les enfants qui jouaient dans la piscine, David essayant désespèrement de couler sa grande soeur...
En les regardant Betty se dit qu'elle avait beaucoup de chances de les avoir, et de voir qu'ils s'entendaient si bien...

Elle alla déposer son sac à main, puis elle prit la direction de la cuisine, pour préparer le gouter préféré de ses enfants les cookies aux pépites de chocolats. Elle prit son tablier et s'activa. Elle sortit tout les ingrédients, la farine, les oeufs, le beurre qu'elle avait au préalable sortit pour le ramollir, la levure de boulanger, et les pépites de chocolat. Elle prépara la mixture, en même temps qu'elle surveillait ses enfants jouant dans l'eau.

Pour faire une bonne pâte de cookies, le meilleur moyen était de la pétrir à la main... Elle le fit comme elle faisait depuis des années qu'elle avait arrêté de travailler. Au début elle avait été pitoyable, ses plats étaient soit trop salés, brûlés ou au contraire pas assez cuit.
Désormais elle pouvait se vanter d'être un cordon bleu... Elle avait eu le temps pour le devenir...

Pendant qu'elle repensait à tout cela, et avait préparé la plaque du four avec un film de papier sulfurisé pour éviter l'adhérence à la plaque du four.
Elle fit alors avec deux cuillers des petits tas qu'elle aplatit légèrement. Puis enfourna le tout.

Elle nettoya alors le plan de travail, les ustensiles et plats utilisés pour la réalisation des cookies...
Elle monta dans la salle de bains pour aller chercher les tongs et les peignoirs des enfants.

Elle les connaissait par coeur et savait qu'ils s'étaient changés et avait filé dans la piscine sans penser au reste.

Bon il est l'heure de sortir de la piscine...

Oh maman encore s'il te plait...

Non.

Les enfants sortirent en s'arrosant le maximum qu'ils pouvaient.

Maintenant séchez vous, allez prendre une douche. Votre gouter vous attendra...

Ils partirent en direction de leur salle de bain.
Betty prépara alors sur la table deux sets, avec dessus un verre de lait pour chacun.
Elle monta aussi leurs cartables restés dans l'entrée...

Quelques minutes plus tard il revenait dans le salon
Elle leur servit sur une assiette à dessert des cookies qui étaient encore tièdes.

Quand vous les aurez finis il faudra faire les devoir, et je viendrai vérifier.

Betty les laissa gouter et alla dans la buanderie, elle avait toujours quelque chose à faire. Sa vie de mère était bien rempli et cela compenser le néant de sa vie de femme.

-2-
Ambiance

Betty avait mis dans le séche linge sa lessive... Il faudrait après qu'elle fasse son repassage... James aurait besoin de ses chemises bientôt il devait partir quelques jours à Miami pour les affaires. Elle alla allumer la chaine et mis le cd de son musicien préféré santana... Elle pouvait passer des heures à l'écouter... Ca la faisait rêver...

Quand elle revint dans la cuisine, elle vit que les enfants avaient fini de goûter. Elle ramassa les assiettes et les verres vides et alla les mettre dans le lave vaisselle.
Elle monta vérifier qu'ils étaient en train de faire leur devoir quand David appela sa mère.

Maman tu peux m'aider pour mes tables de multiplications.

Bien sur mon chéri.

Betty pris vint s'assoir sur le lit à côté de son fils pendant qu'il récitait ses tables. Elle lui posa par moment des questions pour voir si dans le désordre il les connaissait aussi.
Quand se fut fait elle regarda son cahier de texte, et lui conseilla d'apprendre son autodictée, elle viendrait après pour lui faire réciter.
Elle passa voir sa fille, qui elle aussi était en train de faire ses devoirs.

Elle retourna alors en cuisine pour s'activer pour le repas du soir... Ce soir elle ferait un plat francais un « pot au feu »

Elle regarda dans le frigo et dans les placards si elle avait tout pour le faire : carottes, pommes de terre, poireaux oignons, choux, persil, ail, et la viande, mais il lui manquait les clous de girofles...

Elle devrait aller dans la boutique de Georges... Elle ne l'aimait pas beaucoup, il ne lui inspirait que peu confiance, mais elle devait admettre que sa boutique était bien utile pour la dépanner...

Betty préférait faire le gros de ses courses en ville pour avoir l'occasion de flaner dans les boutiques...

Elle commenca alors à préparer les légumes, en les épluchant, et en les lavant... Quand tout fu fait et avant de commencer la cuisson de la viande, elle devait préparer les oignons et pour cela elle devait y mettre les clous de girofles qui lui manquait...

Elle prit alors son sac à main et dit assez fort pour que ses enfants l'entendent...

Les enfants je dois aller chercher un ingrédient à l'épicerie... Je n'en ai pas pour longtemps donc pas de bêtises...

Oui maman
Oui m'man

Elle prit ses clés sortit de chez elle, et ferma... On avait beau être dans un quartier calme on ne savait jamais ce qui pouvait arriver...

Et elle partit en direction du magasin de Georges.

A l'épicerie de georges

-4-
Ambiance

Betty avait encore passé une journée comme tant d’autres, entre les taches ménagères et les occupations des enfants…
Elle devait être dans le quartier la personne qui astiquait le plus ses bibelots, et à qui pas un grain de poussières ne résistait…
Cependant la poussière ne lui résistait peut être pas mais son époux oui…

Elle ne comprenait pas pourquoi son époux ne la regardait plus, pourquoi il ne la touchait plus… Elle avait juste le droit au baiser de bonjour et de bonsoir, mais rien de plus… Ou était passé le désir, la passion qui les animait… Qu’était il devenu à l’homme fougueux qu’elle avait épousé…
Ils n’étaient pourtant pas vieux, et elle vint à penser que même des personnes du troisième devait à cette époque prendre plus de plaisir qu’elle…

Il ne fallait plus qu’elle y pense, il fallait qu’elle s’occupe l’esprit… Rien de tel qu’un peu de jardinage pour se changer les esprits…
Depuis qu’elle était femme au foyer, elle aimait passer du temps au milieu de ses parterres de fleurs…
Les couleurs gaies lui mettaient du baume au cœur, et lui faisait oublier toutes ses peines. Malheureusement aujourd’hui rien n’y faisait… Depuis quand ne l’avait il pas touché… Bientôt 1 an… La trouvait il trop laide ? Avait-elle pris du poids… Elle se regarda dans une des fenêtres…

Non elle n’avait pas pris de poids, elle avait toujours des traits fins… Alors pourquoi… Elle était en pleine réflexion quand elle aperçut Emilie sortir de chez elle… Cette jeune femme était toujours souriante, toujours gentille…
Elle avait toujours un mot à vous dire… Une voisine comme on en aimerait plus… Au moins Emilie compensait la présence de Martha…

Emilie vint à la rencontre de Betty…

Bonjour Betty

Bonjour Emilie…

Bah ca n’a pas l’air d’être la grande forme…

Betty baissa la tête d’avoir été démasquée par Emilie…

Ce sont les enfants ?

Oh non les enfants vont très bien…

Emilie réfléchit une seconde, mais à la tête de sa voisine si ce n’était pas les enfants il n’y avait qu’une autre possibilité… Emilie vint s’assoir sur le petit canapé en osier, et Betty la rejoignit tout en restant debout comme une enfant prise en faute…

Bon alors qu’est ce qu’a fait Samuel…

Betty garda les yeux sur ses chaussures…

Disons que le souci c’est plutôt ce qu’il ne fait pas…

Emilie chercha à comprendre, puis elle eu la révélation…

Betty vous êtes en train de me dire que votre mari et vous, vous n’avez plus de euhhh moments intimes…

Betty releva alors la tête et regarda un point au dessus d’Emilie…

Oui, je ne sais plus quoi faire pour attirer son attention, je suis douce, gentille, prévenante attentionnée, mais rien n’y fait…

Emilie se mit à réfléchir… Voir sa voisine dans cet état la mettait elle-même mal à l’aise… Mais elle avait voulu savoir, et maintenant elle devait essayer de lui donner un conseil…

J’ai une idée Betty… Avez-vous pensez à séduire votre époux avec de la lingerie sexy… Cela réveillerait peut être quelque chose en lui…

Oh oui c’est une bonne idée… J’enverrai les enfants chez ma sœur pour la soirée et j’essayerai une soirée romantique tout les deux, ponctué par un moment ensemble…

Betty souriait à la perspective de la soirée… Bon elle devrait s’organiser avec sa sœur, faire les boutiques…

Merci beaucoup Emilie…

Mais je vous en prie… Je dois vous laisser, j’ai du travail qui m’attend…

Au revoir

Au revoir…

Betty vit Emilie repartir vers chez elle, pendant qu’elle se mettait à tailler ses rosiers en pensant à leur future soirée…

-5-
ambiance

Suite à sa conversation avec Emilie, Betty avait décidé de prendre les choses en main, pour elle mais surtout pour son couple.
Elle avait appelé sa soeur pour savoir si cela ne la gênait pas d'avoir les enfants chez elle quelque temps.
Cette dernière au contraire était ravie, n'ayant elle même pas pu avoir d'enfant, ceux de sa soeur était un moyen de pouvoir les gater.
Elles parlèrent de la situation qui avait fait que Betty avait demandé se service...
Quand l'appel fut terminé elle prévint ses enfants qu'ils allaient voir leur tante pour quelques jours et ils préparèrent ensemble les affaires qu'ils devaient emmener.
Les préparatifs se firent dans la bonne humeur, et quand tout fut prêt ils montèrent tout trois en voiture direction la maison de sa soeur.

Les enfants déposaient elle alla directement au centre commercial, pour la boutique de lingerie fine. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas mis les pieds dans une telle boutique et surtout qu'elle n'avait pas renouvelé le contenu de son tiroir à sous vêtements...
Elle essaya diverses tenues, corsets, nuisette, porte jarretelles...

Elle déposa enfin son choix sur un ensemble noir, et une nuisette plutôt aguicheuse, avec la descente de lit l'accompagnant.

Elle rentra chez elle, pour préparer une soirée romantique. Elle mijota de bons petits plats, prépara une table avec bougies, ambiance tamisée...
Elle mit de la musique douce pour ajouter une note supplémentaire de sensualité.

Une fois tout prêt il ne lui restait qu'à se préparer. Elle alla dans la chambre, sortit un ensemble, et prit la lingerie qu'elle avait acheté. Les sous vêtements avaient été lavés dès qu'elle était rentrée, et ils avaient même eu le temps de sécher.

Elle fila sous la douche, s'occupa entièrement d'elle, se pomponnant pour Samuel... Son coeur battait vite, elle imaginait son époux soufflé par sa femme, et qu'ils pourraient retrouver la fougue de leurs débuts de couple. Elle souriait comme si elle était en train de visionner un film sur grand écran... Quand son regard croisa le réveil radio, elle revint vite à la réalité et se dêpecha de finir de s'habiller.

Une fois prête elle se regarda dans le miroir, et elle se surprit elle même... A se voir ainsi elle se rendait compte qu'elle pouvait encore être jolie, même si l'âge n'était pas toujours tendre, elle n'était pas sur le déclin, il ne fallait pas abuser...

Elle entendit alors la porte d'entrée s'ouvrir...

Samuel ?

Oui je viens de rentrer...

Quand il vit la table mise, il se demanda ce que sa femme lui réservait encore... Qu'avait elle encore derrière la tête...
Il la vit alors descendre... A quoi tout ceci rimait il ? Pourquoi s'était elle habillée ? Avait elle quelque chose à fêter ? Encore une de ses lubies pensa t il...

Je nous ai organisé un petit diner romantique, les enfants étant chez ma soeur...

C'est gentil, mais je sors d'une réunion importante et je n'ai qu'une envie, c'est d'aller me coucher.

Il n'avait vraiment pas la tête à passer un moment romantique avec Betty. Il posa son attaché caise prêt du guéridon de l'entrée, et monta l'escalier pour aller dans sa chambre...
Betty était stoïque... Rien, rien il ne lui avait rien dit... Tout ses efforts pour rien...
Qu'à cela ne tienne, elle n'avait pas dit son dernier mot...

-6-
Ambiance

Samuel était monté directement pour aller se coucher et passa s’abord par la salle de bain pour prendre une douche pour se détendre de sa journée harassante. Arrivée chez lui et voir cela et surtout se retrouver en tête à tête avec sa femme était bien la dernière de ses envies. Une fois douché, il alla directement se mettre au lit et prit un livre.

Betty avait été surprise, elle pensait que son effet aurait un peu plus d’impact sur son époux. Rien, même pas un haussement de sourcil du à la surprise… Elle souffla sur les bougies pour les éteindre, rangea la vaisselle et éteint le feu sous les plats mijotés, et se prépara mentalement à la phase 2 de son plan.

Le diner romantique l’avait laissé de marbre, peut être qu’une femme en tenue affriolante, activerait ses hormones et ferait de lui un homme désirant la femme qu’elle était…
Elle monta, alla dans la salle de bains et mis son déshabillé acheté ce jour là pour son époux…

Dans la chambre seule la lampe de chevet éclairé et elle entra dans la pièce telle une figure de mode tout droit sortie d’un magazine ventant les mérites de la nouvelle ligne de sous vêtements féminins.
Elle prit la pose se colla contre l’embrasure de la porte…

Samueeeeelllll…

Elle lui parla d’une manière langoureuse… Cependant Samuel ne releva pas les yeux de son livre…

Samueeeellllll…

Humm quoi ?

Elle ne bougea pas, et en attente d’une réponse de sa femme pour être tranquille il releva la tête… Il vit alors sa femme dans une tenue des plus étranges… A quoi jouait-elle encore ? Qu’est ce que tout cela signifiait il encore ???
Betty s’avança tel un mannequin dans la pièce monta sur le lit de manière féline pour venir ronronner contre son époux…
Quand elle fut près de lui, et qu’elle allait passait ses bras autour du coup de son époux celui-ci la repoussa et ce leva d’un bond du lit.

Je peux savoir à quoi tu joues ?

Je ne joue pas, enfin j’aimerai bien que l’on joue ensemble…

Et c’est quoi cette tenue ? Tu crois peut être que c’est carnaval ? Va te changer tu es ridicule…

Betty fut sous le choc des paroles de son mari… Elle qui avait fait tant d’efforts pour lui, qui ne savait que faire pour lui faire plaisir il ne la regardait pas ou comme un objet qui désormais trônait dans le salon et prenait la poussière depuis des années.

Samuel, pourquoi ? Pourquoi tu es ainsi avec moi ? Je fais des efforts pour toi et tu ne le vois même pas.

Est-ce que je t’ai demandé quelque chose ? Jamais tu ne peux donc pas dire que tu ais vraiment à me supporter. Maintenant laisse moi je suis fatigué.

Il se recoucha se mit sur le côté et éteignit la lampe ce qui signifiait que la discussion pour lui était finit.
Betty sentit les larmes lui piquer les yeux, elle attrapa sa sortie de lit, l’enfila et dévala les escaliers pour aller jusqu’à l’entrée, ouvrir la porte, sortir, claquer cette fichue porte et s’assoir sur le perron. La les sanglots bouleversèrent son corps, les larmes inondèrent ses joues…
Elle se sentait minable, nulle, moche… Elle était la dernière des épouses, oui elle ne valait plus rien aux yeux de son époux…
Elle se prit la tête dans les mains, pour essayer de calmer se corps qui souffrait intensément d’être ainsi repoussé.

-7-
Ambiance

Betty n’arrivait pas à comprendre comment son couple avait pu en arriver la. Pourquoi Samuel ne la regardait plus, ne la touchait plus ne la désirait finalement plus. Avait-elle grossi ? Oui peut être, mais elle avait vieilli, elle était désormais une mère au foyer et ne prenait plus de temps pour elle…
Malgré ses efforts elle n’arrivait pas à le satisfaire, et ce soir Samuel avait réussit à détruire ce qui restait de son amour propre…
Les larmes continuaient de perler sur ses joues pour finir leur course par terre aux pieds de Betty…

Alors que Betty pleurait tout son saoul, Don rentrait de la soirée organisée un peu plus loin par ses amis. Il allait pour récupérer sa voiture dans l’allée de Carrie, comme il l’avait prévenue quelques jours auparavant. Au son des pleurs, il s’arrêta et distingua une forme dans la pénombre du perron d’une maison… N’osant pas se mêler aux affaires des autres, voir une personne dans cet état la ne le laissait pas insensible…
Il s’approcha alors timidement des marches du perron.

Madame, Madame…

Betty perdu dans ses pensées n’entendait en dehors de son cœur qui se brisait un peu plus… Elle sortit de ses songes quand elle sentit une main sur ses épaules… Serait ce Samuel qui regrettait et venait la chercher… Elle releva la tête et vit un homme qu’elle ne connaissait pas et qui avait l’air inquiet…

Tout va bien Madame ?

Hein, euh… Mais qui êtes vous ?

Excusez-moi, je suis Don O’Donnel le jardinier de Madame Bennett votre voisine. Je ne voulais pas vous déranger.

Elle se souvint alors, oui elle avait entendu Carrie lui dire qu’elle avait embauché un jardinier car avec l’agence elle n’avait plus le temps de le faire et que Mark n’avait pas non plus envie de gâcher ses après midi à faire du jardinage…

Mais que faites vous à cette heure ci dans le quartier…

Don lui raconta alors, pendant que Betty renifler le plus discrètement possible. Il sortit de sa poche un mouchoir qu’il lui tendit dans un sourire. Elle le prit essayant autant qu’elle le pouvait de lui rendre ce sourire…

Merci.

Vous êtes sur que ca va ?

Betty avait besoin de parler mais c’était un inconnu, elle ne pouvait lui parler de ces peines comme cela…

De plus vous risquez d’attraper froid.

Honnêtement je ne suis plus à cela près…

Elle avait les yeux rougis par les larmes qui coulaient. Don vint s’assoir à côté d’elle sur les marches du perron.
Il voulait essayer de lui faire penser à autre chose. Il leva alors la tête vers le ciel.

Nous avons une nuit bien dégagée ce soir, et les étoiles sont magnifiques…

Betty leva la tête à son tour, et la miriade d’étoiles parsemant le ciel lui rappela le souvenir de la demande de Samuel… Elle se remit alors à sangloter…

J’ai dit quelque chose de mal ?

Non ce n’est pas vous… Ca me rappelle la demande de mon époux.

Alors pour avoir fait cela c’est quelqu’un de romantique…

Romantique… quand on délaisse sa femme, qu’on ne la regarde plus, que l’on est qu’un objet aux yeux de son époux malgré les efforts que l’on peut faire pour lui…

Elle lui avait balancé cela comme si c’était à Samuel qu’elle parlait, elle avait déversé toute sa colère dans ses propos…

Désolée ce n’est pas votre faute…

Don lui sourit.

Ne vous en faîtes pas je comprends vous êtes malheureuse et en colère.

Il contempla alors à nouveau les étoiles…

Vous allez peut être me trouver choquant, mais votre époux est un con.

Betty eut un sursaut et regarda alors Don qui fixait toujours les étoiles…

Si votre mari pense cela alors il ne vous a pas vu comme tout homme vous verrez en ce moment même. Si je puis me permettre vous êtes ce soir la plus jolie des étoiles que je puisse contempler.

Betty sentit ses joues s’empourprer et seul la pénombre lui permettait de le cacher… Elle était émue qu’on lui dise de telles paroles… Ce genre de paroles qu’elle aurait aimé que Samuel lui dise…

Merci, c’est très gentil.

Il se leva alors lui tendant une main. Elle la prit et se leva.

Ce n’est pas gentil c’est vrai. Regardez vous, votre reflet dans la fenêtre, vous êtes belle, vous vous êtes faite jolie pour votre époux… Vous n’avez pas à vous déprécier ainsi… Votre époux ne se rend pas compte de la chance qu’il a.

Betty contempla son reflet et constata que Don n’avait pas tord, malgré son âge elle était toujours belle et même si ce n’était pas aux yeux de son mari, les paroles de Don lui avait donné du baume au cœur… Elle se mit alors à se sourire, à se mettre de profil à se regarder sous toute les coutures.

Merci sincèrement pour vos paroles.

Votre sourire et le fait que vos yeux ne pleurent plus me suffisent.

Il se pencha vers Betty déposa un baiser doux comme une caresse sur ses lèvres, et commença à s’éloigner…

Ne doutez plus de vous, vous êtes belle…

Il disparut dans la nuit, pendant que Betty se passa les doigts sur ses lèvres comme pour retrouver un peu de la douceur qu’il venait d’y déposer…

Avant soirée de crystal
-9-
Ambiance

Betty, Samuel et Carrie avaient quitté la fête suite à un souci de Crystal. Ils ne savaient pas ce qui s’était passé mais cela devait être grave. Sur le retour qui menait à leur domicile, Betty proposa à Samuel de profiter que leur nièce garder les enfants de sortir en amoureux, car il y avait bien longtemps qu’ils n’avaient eu de temps pour tout les deux…
Samuel refusa prétextant tout d’un coup de la fatigue et une migraine monstre. Il laissa alors Betty et Carrie sur le devant du perron.

Tu vois ce que je te disais…

Carrie était étonnée de la réaction de Samuel vu son comportement lors de la soirée.

Oui surtout que ton époux n’était pas fatigué pour tourner autour de la Crystal…

Betty était fatiguée de se battre pour un mariage qui comptait apparemment que pour elle… Elle vint à se demander s’il ne restait pas avec elle que pour les apparences…
Carrie lui proposa quelque chose…

Si tu venais demain soir à la maison, on se ferait une petite soirée sympa, je verrai si des amis veulent se joindre à nous. On fera cela en petit comité.

Betty se mit à sourire…

Oh oui cela me changerait les idées, pour une fois Samuel pourrait s’occuper des enfants.

--------------

Elles convinrent d’une heure pour le lendemain, et Betty proposa de faire le dessert. Elles s’embrassèrent et rentrèrent chacune chez elle.

Le lendemain, Betty alla prévenir Samuel de l’invitation de Carrie, et Samuel fut ravi d’apprendre qu’il pouvait rester à la maison et ne pas s’acquitter d’une telle corvée. Betty toute guillerette s’affaira dans la maison, elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait faire comme dessert, quand elle opta pour un clafouti aux cerises… Quand elle regarda dans ses placards elle remarqua qu’elle n’aurait pas assez de lait pour le faire… Un petit tour à la superette de Georges s’imposait.

Samuel je vais acheter du lait…

Mouais…

Elle ne fit pas attention à la tonalité de la réponse, et pendant que les enfants s’amusaient dans la piscine, elle prit la direction du magasin.
Elle entra fit son achat et en sortant elle croisa Martha.

Bonjour Betty.

Bonjour Martha

Martha la plus grande cancaneuse de ces cinquante dernières années sévissait à Hystéria Lane.

Vous êtes au courant de se qui s’est passé hier ?

Elle devait surement faire allusion à la fin de la soirée chez leur voisine.

Oui j’y étais on nous a remercié en milieu de soirée pour des raisons personnelles.

J’ai entendu dire diverses choses sur son départ précipité… Certains disent que s’est du à des soucis financiers, et d’autres à des problèmes de famille… De toute façon une fille aux mœurs légères comme elle ne peut attirer que des soucis à sa famille, vous avez vu notre pauvre prêtre dans quel état elle l’a mis. C'est une honte.

Betty savait que des bruits couraient sur le fait que Crystal aurait corrompu le curé de leur paroisse, mais sans preuve elle ne voulait donner son avis sur cette affaire…

Je suis sûre qu’elle va vouloir s’accorder un peu plus la sympathie et surtout des époux du quartier pour par la suite se faire consoler…

Betty lui sourit… Même si elle se disait que dans le fond elle n’avait pas forcément tord, la veille Samuel n’avait pas arrêté de lui tourner autour, la complimenter sur sa maison, et surtout sur elle. Ca lui avait donné envie de vomir… Elle aimait séduire les hommes, sans penser aux dommages collatéraux, et au mal qu’elle pouvait infliger par son comportement aux familles concernées…

On saura peut être le fin mot de l’histoire plus tard. Je vous laisse Martha j’ai un dessert à faire.

A bientôt Betty.

Betty s’éloigna en faisant un geste de la main à sa voisine, et rentra chez elle pour préparer le dessert. Tout en confectionnant le gâteau elle ne cessait de repenser aux propos de Martha… Samuel serait il tombé dans ses filets ? Possible elle avait l’air d’être à son gout… Si cette fille s’amusait à cela et qu’en dehors de son plaisir le reste importait peu, elle était répugnante… Peut être avait elle eu une enfance difficile qui la poussait à vouloir plaire… Mais pour compenser les blessures passées Betty songea qu’il y avait surement des moyens plus nobles de le faire…

De toutes façons cela ne la regardait pas, elle était partie et même si son mari fautait avec elle, cela ne serait que la preuve finale de la fin de son mariage…

Elle enfourna le gâteau, alla s’occuper des enfants, avant de se préparer à sortir. Elle expliqua à Samuel qu’il n’aurait qu’à réchauffer le diner, avant qu’elle ne se dirige vers la chambre pour la soirée…

Avant chez carrie
-12-
Ambiance

Betty était génée. Cet homme face à elle la troublait comme si elle était encore une jeune fille. Elle ne savait comment réagir vis à vis de sa prévenance. Elle se sentait tout d'un coup comme une étudiante qu'un camarade proposait de la raccompagner chez ses parents après une sortie. Cependant elle n'était plus ce genre d'adolescente, elle était une femme avec mari et enfants et elle ne pouvait se permettre de faire abstraction de sa vie actuelle et de ses responsabilités. Si elle avait pu elle aurait accepté la proposition du dernier verre, mais sa raison lui dictait de décliner l'invitation et de rentrer chez elle.

Merci pour votre invitation Don mais je pense qu'il vaut mieux pour moi que je rentre chez moi.

Elle baissa la tête pour qu'il ne puisse lire la deception que son visage portait. Elle était tiraillée entre son devoir et son envie, et se sentait coupable de réagir ainsi.

Très bien alors je vous accompagne jusqu'à votre porte.

Ils prirent le temps de faire les quelques mètres qui séparaient la maison de Carrie à celle de Betty. En arrivant à son portail, Betty vit que la maison était plongée dans le noir. Samuel avait surement déjà couché les enfants et il ne l'avait pas attendu. Encore une preuve que leur couple n'était désormais que du vent, une simple mascarade pour les gens les cotoyant... Malgré cela elle continuait de jouer les épouses modèles pour un époux qui n'avait guère de considération pour sa femme...

Merci encore pour tout.

Elle lui montra alors son doigt... Elle avait vraiment passé une très agréable soirée et en parti grâce à sa présence au diner. Elle avait l'angoisse de rentrer chez elle, de passer la porte et que cette soirée s'évanouisse comme un jolie rêve... Comme un souvenir, une parenthèse de sa vie quotidienne et monotone...
Grâce à Carrie la soirée avait été une bouffée d'oxygène et elle devrait aller la remercier comme il se doit...

Je vous en prie ce fut un plaisir...

Une légère brise apparut et les effluves parfumées de Don chatouillèrent les narines de Betty... Elle se mit à frémir...

Vous rappelez vous la soirée ou nous nous sommes rencontrés pour la première fois ?

Betty leva la tête vers lui, il regardait les étoiles et le ciel dégagé au dessus d'eux.

Bien sur.

Comment pourrait elle oublier, l'attitude goujat de Samuel, et la présence rassurante de Don par la suite...

Vous êtes comme cette nuit la, merveilleuse...

Betty se mit à rougir, bien que son esprit, lui dictait de rester calme... Des images des ses enfants lui apparurent, des images de son mariage... Ne pas craquer, elle le devait...
Don s'approcha d'elle, lui prit une mèche de cheveux entre ses doigts...

Oui vous êtes toujours aussi belle...

Devant la sincèrité des paroles de Don, et devant le manque d'attention de Samuel, devant la différence de ces deux hommes, une larme coula sur le visage de Betty...

Ambiance

Une larme roule sur la joue de Betty, du bout des doigts il vient la cueillir avant de la caresser... Il l'attire entre ses bras, contre son torse large et dur.

Je suis désolé, je n'avais pas l'intention de vous faire pleurer...

Je ne pleure pas et si ça avait été la cas, ça n'aurait pas été de votre faute.

Une main vient jouer dans ses mèches brunes, l'autre caressant son dos dans un geste d'apaisement.

Il ne vous mérite pas... Vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour attirer son attention et il s'en fiche...

Elle se raidit dans ses bras, sachant très bien que ce qu'il dit est vrai.

Il n'est pas capable de voir ce qu'il a sous le nez, mais sachez que tout homme normalement constitué voit ce que vous êtes... Une femme superbe et désirable.

Elle se détend, ses bras se referment sur lui, se raccrochent à lui comme pour vérifier qu'il existe vraiment... que ce n'est pas une illusion là pour la rassurer mais qu'il s'agit bien de la réalité... Un homme plus jeune qu'elle, à la carrure impressionante et rassurante, qui devait avoir un grand succès auprès de la gent féminine venait de lui dire ça...

Le perron de Betty est à l'abris de toute lumière, de tout ce qui pourrait les interrompre... La maison est silencieuse, comme vide... inhabitée... Aucune chaleur ne semble en provenir... Le côté accueillant qu'elle peut avoir en plein jour a disparu à la nuit tombée... fin des mascarades et des faux-semblants d'un couple qui ne tient que sur des apparances.

Doucement, il glisse un doigt sous son menton, relève son visage vers le sien et plonge son regard dans le sien... Lentement, centimètre par centimètre il rapproche son visage du sien, lui laissant ainsi le temps de refuser le baiser qu'il va lui donner. Elle n'esquisse aucun geste, aucun mouvement de recul... alors il prend possession de ses lèvres... tendrement... furtivement avant de s'écarter.

Bonne nuit Betty.

Son étreinte se relâche progressivement pour que ses bras reviennent finalement le long de son corps. L'envie de prolonger cet instant ne manque pas mais, conscient du lieu où ils se trouvent, conscient de ce qu'il pourrait arriver et ne voulant pas la blesser, il sait que le plus sage est d'en rester là.

Ses doigts se mêlent aux siens l'espace de quelques secondes avant de se détacher de son regard, de sa contemplation pour se tourner vers la sortie, vers le portillon se trouvant au bout du chemin qui traverse le jardin.

-13-
Ambiance

Elle le voyait s'éloigner, quittant l'enceinte de sa maison pour retourner chez lui... Elle resta abasourdi par la fin de la soirée...
Sa douceur, sa tendresse, tout cela était si nouveau depuis si longtemps... Elle s'éloigna de l'entrée pour aller s'assoir sur le banc installé sur le peron...
Que lui arrivait-elle ? Elle avait pour la premiere fois depuis des années l'impression d'être autre chose qu'un meuble, de pouvoir plaire de pouvoir séduire...

Elle vint à se demander si elle n'avait pas eu tord de refuser son invitation... Elle secoua la tête pour effacer cette idée de sa tête, cela faisait quinze ans qu'elle était mariée, et bientôt 20 qu'elle était avec samuel. Elle devait oublier pour ne penser qu'à son couple, mais une partie d'elle même refuser d'oublier les sensations que Don venait de faire renaitre en elle... Elle se leva rentra chez elle.

Faisant un tour par la cuisine elle constata que Samuel avait tout laissé en plan, il n'avait même pas rangé la vaisselle sale dans le lave-vaisselle. Avant de monter se coucher elle décida de tout ranger pour ne pas entendre de réflexions le lendemain, même si elle savait qu'il ne lui dirait rien bien au contraire...

Une fois le rangement fait, elle monta et se dirigea vers les chambres des enfants pour les recouvrir et leur déposer un baiser sur le front. Elle partit vers sa chambre et prit la direction de la salle de bain pour prendre une douche et se détendre avant d'aller dormir...
Elle glissa après dans le lit ou samuel dormait déjà, puis se tourna de son côté avant de fermer les yeux et de rejoindre un monde ou la simplicité serait de mise.

-14-
Ambiance

Depuis la soirée Betty avait repris son train train quotidien... Elle s'occupait de la maison, des repas et des enfants avant qu'ils ne partent pour 4 semaines en camp de vacances... Elle redoutait énormément ce moment la, car elle serait seule le soir avec Samuel, comme deux étrangers n'ayant rien à partager...
Ce qui l'effrayait aussi c'était ce qu'elle allait bien pouvoir faire de ses journées... Elle devait se trouver une occupation, elle ne pouvait rester prostrer à ne rien faire.

Les jours passèrent et arriva celui ou elle devait emmener les enfants à l'aéroport, ils allaient à Miami pour un camp ou ils allaient tout les ans... Quand Betty leur eut dit au revoir, elle partit reprendre sa voiture et retourna chez elle... Elle savait ce qu'elle allait faire de ses journées, elle allait se remettre à la peinture au dessin... Elle était quand elle travaillait illustratrice pour livre d'enfants. Se remettre à dessiner lui ferait du bien, lui permettrait de rêver elle la petite ménagère sans intérêt. Elle vint même à se demander si reprendre le travail à mi-temps ne serait pas une bonne chose, pour éviter de trop cogiter sur son mariage ou plutôt sur ce qu'il restait d'une union qui battait de l'aile.

Elle arriva chez elle, rangea les dernières traces du petit déjeuner des enfants et décida de s'occuper de son jardin avant de se remettre au dessin.
Plusieurs fois elle avait regardé chez Carrie, pour voir si Don était la, mais elle ne l'avait pas revu depuis.
Certes elle avait croisé Carrie avec qui elle avait parlé de la soirée, avec qui elles avaient parlé de Don, mais Betty avait demandé expressément à son amie de ne rien dire ou faire qui puisse la mettre dans l'embarras...

Aujourd'hui, ne dérogea pas à la règle, elle ne vit pas Don. Quand elle eut fini de s'occuper de ses fleurs elle rentra prit son bloc, son crayon à dessin et sous la véranda à l'avant de la maison, confortablement installé dans un fauteuil à bascule, elle se mit à dessiner...

La crainte d'avoir perdu son coup de crayon fut rapidement chassée, elle n'avait pas oublié, elle jonglait avec les teintes, les épaisseurs de traits, les profondeurs les perspectives...
Elle se mit alors à dessiner tout ce qui lui passait par la tête et cela n'en était que plus agréable... Un sentiment de liberté venait de l'envahir.

Avant
-15-
Ambiance

Betty fut des plus surprise de voir Don... Son mari venait de partir comme tout les matins sans un mot... Don avait pu voir de ses yeux la distance qui pouvait exister dans leur couple. Mais il n'y fit aucune allusion préférant lui parler de son nouveau passe temps le dessin.

Euhh oui. Mais vous savez je m'y suis remise qu'il y a peu...

Il lui sourit tendrement ce qui la fit fondre, et elle lui laissa alors prendre le calepin. Leurs mains s'effleurèrent et un léger frisson la parcoura...

Désirez vous un café ?

C'est alors qu'elle le vit en tenue pour sûrement faire un jogging matinal...

Vous n'avez peut être pas le temps ?

Il leva la tête des croquis qu'il contemplait.

Un café avec plaisir...

Betty ouvrit la porte et le guida jusque dans le salon et lui indiqua le canapé pour s'assoir pendant qu'elle prenait la direction de la cuisine. Elle prépara deux tasses de café qu'elle mit sur un plateau, accompagné du sucrier, ainsi que de petits gateaux secs... En revenant au salon elle hésita, devait elle s'installer sur le canapé à ses côtés ou prendre le fauteuil ? Elle opta pour le canapé même si elle laissa une distance entre eux.

Tenez...

Merci.

Betty se pencha pour prendre un sucre et se mit à touiller son café.

Je suis désolée pour l'attitude un peu froide et distante de mon époux...

Il la regarda, elle semblait gênée mal à l'aise... Etait ce sa présence ou bien le fait qu'il ait pu voir comment son mari se comportait avec elle...

Ne vous en faites pas, il a surement du travail qui le préoccupe.

Elle hocha la tête. Oui un travail qui le prenait presque nuit et jour... Elle avait même imaginé qu'il avait une maitresse mais n'avait aucune preuve pour étayer ses soupsons...

C'est très beau !

Betty sortit de ses songes pour voir ce que Don admirait. C'était un dessin de ses enfants... C'était ce qu'elle avait préféré dessiner depuis qu'elle avait repris le crayon... A ce moment une angoisse s'empara d'elle... Non il ne devait pas voir plus loin les dessins... Non elle ne pouvait le laisser continuer à regarder les croquis qu'elle avait fait sinon il verrait qu'elle l'avait de mémoire représentait sur une des pages...

Comment faire pour récupérer le calepin... Etre gênée ? Mal à l'aise de se dévoiler ? Oui pourquoi pas.

Si cela ne vous dérange pas je vais récupérer mon calepin ca me trouble un peu, j'ai la sensation que l'on s'insinue dans ma vie privée.

Elle ne savait pas si elle avait été convaincante, mais elle tendit les mains dans l'espoir qu'il lui rendrait ce qui lui appartenait.

Avant

Ambiance

Les dessins étaient bons. Il en admirait le traits sûr, les couleurs assorties... Les créations artistiques, c'était peut-être comme le vélo, ça ne s'oubliait pas... Le corps se souvient de tout, c'est la conclusion qu'il en tire.

Sa réaction soudaine le surprend, jusqu'à présent elle n'a montré aucune gêne quant au fait qu'il regarde ce qu'elle avait croqué, c'était même elle qui l'avait autorisé à le prendre. Quelque chose lui échappait... Ses mains tendu vers lui l'incite à lui rendre le carnet.

Ca n'était nullement mon intention, je suis désolé.

C'est pas grave.

Les mains qu'elle tend vers lui tremblent, le carnet qu'il lui donne lui échappe des mains pour tomber au sol, plusieurs pages tournant par la même occasion dans sa chutte.

Tous deux s'accroupissent en même temps pour le ramasser, leurs doigts se rencontrent détournant momentanément leur attention du carnet. Leurs regards se trouvent, un léger trouble semble les environner. Sa main capture finalement la sienne, son pouce caresse sa paume tandis que ses yeux ne quittent pas les siens.

Il lache le calepin pour remettre une mèche rebelle derrière son oreille, sa main caresse sa joue, ses lèvres... Elle s'empourpre légèrement, entrouvre sa bouche comme si elle souhaitait dire quelque chose avant de finalement s'abstenir.

D'un mouvement, il se relève, la faisant remonter avec lui. D'un pas, il se retrouve près d'elle, l'attire à lui et l'embrasse. Cette fois, il ne s'agit pas d'un simple baiser, pas du simple effleurement de leurs lèvres... non, cette fois il l'embrasse avec passion, avec fièvre... Une main descendant le long de sa colonne vertébrale pour s'arrêter au creux de ses reins et la serrer un peu plus contre lui, l'autre se trouvant contre sa nuque.

D'un seul coup, il s'écarte, respiration haletante, regard embrumé par le désir.

Je crois que je suis voué à m'excuser aujourd'hui...

Cette phrase est un murmure, elle s'adresse plus à lui-même qu'à elle.

Je suis désolé Betty, c'était plus fort que moi. Depuis cette nuit où je vous ai vu seule dehors... je vous désir...

Un soupir s'échappe de ses lèvres alors qu'il se détourne pour quitter la maison, conscient d'avoir certainement été trop loin pour elle et pas assez pour lui.

Devant la table basse, son pied heurte quelque chose, il s'agit du calepin à dessin. Il se penche pour le ramasser alors qu'elle n'a pas esquissé le moindre geste. Son regard tombe sur le dessin de la page, il reconnaît le modèle tout de suite puisqu'il s'agit de lui-même le soir du barbecue.

Une lueur d'espoir se mêle à celle du désir dans ses prunelles. Lentement, il se tourne vers elle, le croquis en main, cherchant dans ses yeux une réponse que ses lèvres n'ont pas formé.

-16-
Ambiance

Betty était toute chancelante... Elle sentait encore la chaleur des lèvres de Don sur les siennes... Que lui arrivait il ? Incapable de prononcer le moindre mot, incapable d'exprimer tout ce qu'elle ressentait... Elle se vouait une lutte interne entre ses envies et son devoir...

Ce croquis la trahit... Oui inconciemment elle l'a dessiné. Dessiné la seule personne depuis longtemps qui l'avait regardé, qui avait été attentionné et délicat. Elle ne savait quoi faire, succomber ou se contenir. Les yeux sombres de cette homme étaient pétillants... Avide d'un désir qui le consummait mais qui n'osait aller au dela des limites qu'elle se fixerait.

Betty tendit la main pour récupérer l'objet qui l'avait accusé... Il lui tendit elle l'agrippa mais il ne le lacha pas pour autant. Il voulait savoir, si un espoir était permis... Alors que leur regard était plongé dans celui de l'autre, une foule d'émotions envahit Betty... Elle se laissa choir dans le canapé, se mettant à pleurer et se cachant le visage de ses deux mains...

Pourquoi... Pourquoi et surtout comment en était elle arrivée la ? Son mariage prenait l'eau et elle se sentait revivre simplement à l'aide de la tendresse d'un autre homme... Devait elle se laisser aller à la douceur du pêcher que cet homme représentait...
Elle sentit alors Don s'assoir à côté d'elle. Ses mains enlevèrent celles qui cachaient le visage de Betty, il lui fit tourner le visage pour pouvoir essuyer les larmes qui avaient pris possession de son si joli visage...

Elle seule avait la clé de la situation, seule Betty pouvait faire le choix d'aller vers cet homme qui n'était pas le sien... Elle releva alors la tête vers Don et ferma les yeux. Don accepta ce geste comme le signe, l'invitation qu'il attendait et vint capturer les lèvres qui s'offraient à lui... Ce baiser fut doux et fut surtout le premier partagé entre ces deux personnes... Quand ils se défirent de cette caresse, Betty se mit à rougir, elle n'avait pas ressenti un tel plaisir sous le baiser d'un homme... A ce moment la son mari était à des années lumières d'elle...

Elle se rapprocha alors de Don passa sa main dans les cheveux du jeune homme avant de gouter à nouveau au fruit du pêcher... Le diable avait pris possession de son corps de femme... Elle voulait se sentir vivre et cet homme la faisait se sentir femme tout ce qu'elle voulait depuis si longtemps il le lui offrait...
Les baisers devinrent fièvreux, Don attrapa alors Betty dans ses bras. Elle entoura le cou du jeune homme de ses bras...

Aucun mot n'était utile, leurs yeux parlaient pour eux, ils se laissaient guider par l'envie de l'autre... Il prit l'escalier, et trouva la chambre de Betty... La chambre du couple deviendrait celle de l'adultère... Ce lit qui n'avait plus connu d'échange entre deux personnes allait de nouveau vibrer au rythme des corps de ces deux personnes.

Ambiance

L'interrogation face au dessin était levée. Finalement, il savait. Ses lèvres était venues l'embrasser d'elles-mêmes, baiser auquel il avait répondu, la fièvre le reprenant de plus belle.

Toujours dans ses bras, les jambes autour de sa taille, il avance doucement vers le lit tout en continuant de l'embrasser... ses lèvres, son cou... Ses mains à la manucure parfaite sont passées sous son t-shirt, découvrant son dos musclé alors qu'il la dépose sur le lit.

Sa bouche continue de découvrir la peau douce de Betty, jouant un moment avec le lobe de son oreille alors que ses doigts se sont glissés sous son haut, effleurant, caressant la moindre parcelle de peau pour y faire naître un désir à chaque fois plus grand. Le t-shirt qu'il porte se retrouve par terre, bientôt rejoint par sa chemise.

Son regard découvre son corps, de longues secondes il se contente de le contempler... Les courbes qu'il peut détailler sont plus qu'attirantes... Ses yeux cherchent les siens, une sorte d'inquiétude y flotte.

Betty, tu es belle.

Ses lèvres reprennent possession des siennes alors que ses mains caressent sa poitrine au travers du sous-vêtement noir qui la met en valeur. Elles descendent pour dégrafer le pantalon qu'elle porte alors que les siennes parcourent le torse de Don, découvrant chacun de ses muscles avec un ravissement de plus en plus grand.

Le soutien gorge tombe, sa bouche chaude vient goûter ce qu'il renfermait. Des gémissements se font entendre l'incitant à poursuivre tandis que le pantalon rejoint le reste des vêtements... Ne reste plus qu'une pièce de dentelle que ses doigts viennent rencontrer après avoir remonter l'intérieur de ses cuisses dans un effleurement insoutenable.

Ses mains, sa bouche, sa langue... découvrent les formes de Betty alors qu'elle-même le redécouvre avec des soupirs et des gémissements qui ne font que pousser Don à poursuivre. Son short et son boxer disparaissent. Ses doigts glissent sous l'étoffe pour découvrir le coeur de son plaisir, elle se cambre alors qu'il fait lentement descendre le shorty.

Il retarde le dernier moment de plaisir, préférant lui en procurer d'autres qui augmentent sa température et ses signes de plaisir. Sa langue la goûte de nouveau comme si elle craignait que le goût de la peau n'ait changé. De sa bouche elle descend à sa poitrine, puis son ventre avant de remonter l'intérieur de ses cuisses alors que ses doigts constatent la contraction incontrolée qui les entourent.

Une supplique, lentement, il s'insinue entre ses cuisses. Un cri déchire l'atmosphère de la chambre. Ses lèvres cherchent les siennes avant d'accentuer le mouvement. Les coup de bassins se faisant de plus en plus rapide, lui arrachant des gémissements de plus en plus fort, bientôt rejoint par des râles. Un dernier coup de rein, vif, fait exploser des milliers d'étoiles dans les yeux de Betty qui pousse un cri de plaisir à peine couvert par le râle qui s'échappe de sa bouche.

-17-
Ambiance

Betty n’en revenait pas… A ce moment la elle ressentait tellement de choses, elle avait senti son corps vibrer, réagir, répondre aux gestes de Don…
Quand il se mit sur le dos, après avoir atteint le plaisir suprême, elle prit la couverture comme pour se cacher, fautive, honteuse… Elle n’osait plus le regarder, elle était rouge de part ce qui venait de se passer et par la honte…

Elle venait de tromper son mari… Malgré que son mariage était en ce moment un échec, elle venait de rompre leurs vœux… Elle ne savait plus ou se mettre… Elle s’enveloppa dans un drap, pour se diriger vers la salle de bain… Don se tourna pour s’allonger sur le flanc et suivre Betty du regard…

Ou vas-tu ?

Euh…

Betty n’osait se retourner pour voir le corps de cet homme, elle se sentait fautive…

Je vais prendre une douche…

Sentant à sa voix que quelque chose n’allait pas il se leva d’un bond pour venir dans son dos et l’enserrer de ses bras. Le contact de cet homme contre elle était un ravissement, et elle en ferma les yeux de plaisir… Elle revivait chaque minute qui s’était écoulée dans cette pièce… Elle se sentait à nouveau fébrile et vulnérable…

Il la fit pivoter et posa sa main sur les épaules de la femme devant lui… Il exposait sa nudité sans honte devant cette femme qui s’était abandonnée dans ces bras. Cette femme qu’il avait désiré…

Qu’y a-t-il Betty ???

Betty tourna la tête sur le côté, et d’une main, il fit en sorte que son visage revienne à sa place et que leur regard se trouve… Elle se mit à rougir violemment.

C’est que… Je réalise que j’ai trompé mon époux, que je viens de coucher avec un homme bien plus jeune que moi… Que…

Don l’embrassa, elle l’attirait. Il ne savait expliquer pourquoi mais cette femme l’obsédait depuis qu’il l’avait rencontrée…

Que tu es belle, que tu es désirable et qu’un homme peut avoir envie de te faire l’amour, comme si tu étais la seule qui compte…

Les mots frappèrent de plein fouet Betty… Depuis combien de temps on ne lui avait pas dit ces choses la, depuis quand, elle ne s’était pas senti sexy, charmante, jolie… Des années et des années, jusqu’à l’apparition de Don…

Excuse moi j’ai besoin de retrouver mes esprits…

Elle se défit de l’étreinte pour atteindre la salle de bain.
Don alla s’assoir sur le lit, le silence étant rompu simplement par le jet d’eau de la douche.

Ambiance

Le retour à la réalité? Elle avait disparu, s'enfermant dans la salle de bain, sous la douche, l'eau coulant sur son corps lui permettant certainement de se délasser et de réfléchir. Pour la réflexion, il n'est pas en reste... Assis sur le lit, il se demande ce qui peut lui passer par la tête, n'ayant qu'une vague idée des pensées qui peuvent à l'heure actuelle la torturer.

Un soupir. Sa main qui passe dans ses cheveux. Son corps luisant encore des instants de plaisir qui les occupaient encore un instant plus tôt. Souple, il se redresse, attrape son boxer qui traine négligement sur la moquette de la chambre. Le sous-vêtement enfilé, il s'approche de la porte qu'elle a fermée. La douche vient de s'arrêter.

Sa main se pose sur la poignet, doucement l'abaisse pour pénétrer dans la pièce pleine de buée et de vapeur. Il apperçoit son corps au travers de la paroi coulissante. Son regard descend le long de ses courbes, appréciant chaque forme qui s'offre à sa vue.

Lentement, il s'approche, attrape la serviette de bain blanche et vient ouvrir la douche. Ses yeux rencontrent les siens qui semblent perdu. De longue seconde s'écoule sans qu'elle ne bouge. Les gouttes d'eau roulent sur sa peau.

Viens Betty.

Ses bras s'écartent, la serviette éponge se tend, accueillante. Deux ou trois pas hésitant et elle se retrouve enroulée dedans, son dos contre son torse, ses bras musclés autour d'elle.

Ne te reproches pas ce qu'il vient de se passer.

Ses mots ne sont qu'un murmure caressant sa nuque et descendant le long de sa colonne vertébrale.

J'ai trompé mon mari...

Les mains du jardinier la font tourner vers lui. L'une d'elle vient soulever son menton pour qu'elle le regarde.

Regardes-moi.

Son regard plonge dans le sien, rassurant.

Ce n'est pas ta faute. Depuis combien de temps ne t'a-t-il pas toucher? Depuis combien de temps te dénigre-t-il?

Elle secoue la tête, ses yeux commençant à s'embuer. Sa main se saisit de son menton, ferme mais douce.

Ecoutes-moi. Ce n'est pas ta faute !

Une larme s'échappe dans un battement de cils pour rouler le long de sa joue. Sa bouche plonge sur la sienne. Ses yeux montrent sa surprise avant qu'ils ne se ferment pour se laisser aller au baiser fort et passionné qu'il lui offre.

-18-
Ambiance

Betty ne savait plus ce qu’elle devait faire, tout se mélangeait dans sa tête, dans son corps… Cet homme avait réussi à la transporter dans un endroit ou elle s’était sentie femme et désirable, mais le contre coup de l’action se faisait plus violent à présent. Comment pourrait-elle regarder son mari et ses enfants ? Surement avec un sentiment de trahison et de dégout d’elle-même… Malgré tout elle ne voulait résister à la tentation que Don représentait…

Il était la pour elle, il la soutenait, lui faisait comprendre que d’être délaissé ainsi de son époux n’était pas normal. Elle savait qu’il avait raison, cependant accepter ce qu’elle avait fait comme si de rien était serait accepter que tout était réellement fini dans son mariage…
Don relâcha doucement son emprise sur Betty.

Trouves tu normal qu’un homme normalement constitué puisse à son âge ne plus éprouver de désir.

La question frappa de plein fouet Betty, qu’essayait-il de lui faire comprendre ? Que quelque chose n’allait pas chez son mari…
Betty n’arrivait pas à parler, tout se bousculait dans sa tête, elle essayait de coordonner ses pensées sans vraiment y arriver…

Tu ne t’es jamais demandé pourquoi il part si tôt, rentre si tard et n’éprouve pas après une journée harassante de travail de se détendre et de profiter de sa femme…

Non… Non... Tu essaies de me dire que…

Elle refusait d’y penser, non ce n’était pas possible, pas Samuel. S’il venait à le tromper elle le saurait elle le verrait. Mais la, il se faisait des idées, il inventait des choses pour la déculpabiliser par rapport à ce qu’elle venait de faire…

Ce n’est pas possible. C’est moi qui vient de le tromper pas l’inverse…

En es tu sûre ?

Elle ne savait plus quoi croire, ou qui croire. Elle sortit de la salle de bain, pour aller s’assoir sur le rebord du lit et se posa une main sur le visage…
Elle secouait la tête de gauche à droite essayant de sortir des méandres de son esprit embué…
Don vint s’assoir près de Betty et passa un bras autour de ses épaules… Il sentant le trouble en elle, il la sentait se débattre avec des fantômes imaginaires…

Que dois-je faire…

Vivre Betty. Vis un peu pour toi et pas seulement pour ton mari…

Comment devait-elle s’y prendre ? Comment gérer la situation d’un amant… Et comment vérifier si son mari était fidèle ou non…
Elle allait devoir réfléchir à tout cela et elle aurait tout le temps du camp de vacances des enfants.

Ambiance

La femme assise à côté de lui semble perdue, confuse... Tout changement dans une vie entraîne se genre de réaction, pour lui ça avait été l'hébétude et personne n'avait été capable de l'en tirer... Encore aujourd'hui, quand il y repensait son esprit semblait se bloquer et ne vouloir rien en savoir. La solitude qu'avait entraîner son accident n'avait pas arranger les choses...

Sa main vient caresser ses cheveux, ses doigts se glissant entre les mèches brunes alors que de l'autre main, il la serre contre lui tout en lui murmurant des paroles appaisantes. Sa bouche formant des mots dans un murmure caressant ses oreilles et sa peau.

Une musique... D'abord il n'y prête pas attention, se demandant simplement de quoi il s'agit avant de reconnaître la sonnerie de son téléphone. Doucement, il lache sa compagne pour décrocher tout en continuant de la regarder.

Allo?
Don, ici Carrie, comment allez-vous?
Bien et vous?
Moi aussi.

Un silence embarassé plane quelques secondes. Son regard rencontre celui de Betty qui semble quelque peu affolé. Il reprend sa place à côté d'elle, rassurant, la serrant contre lui.

J'ai un service à vous demander...
Je vous écoute.
Eh bien... Le jardin aurait besoin d'une tonte...
Vous me payez pour ça Carrie, je passerais dans une demi heure.
D'accord et...
Oui?
Je serais absente ce soir et je voulais savoir si ça vous dérangeait de garder un oeil sur Mark...
Garder un oeil sur Mark?

L'incrédulité ne se lisait pas uniquement sur son visage mais s'entendait aussi dans sa voix.

Oui, je sais qu'il est en âge de se débrouiller seul mais...
Pas de soucis Carrie.
Ah, merci ça me rassure. Je demanderais à Betty si elle veut bien vous tenir compagnie, ça sera plus agréable...

Un sourcil s'arque en entendant ses derniers propos, se demandant si cet appel ne cachait pas quelque chose... Son sourire s'épanouit sur ses lèvres, un air interrogateur lui répond dans les yeux de Betty. Il l'a trouve belle, une envie irrésistible de l'embrasser le prend. Un raclement de gorge de l'autre côté de l'appareil signifie qu'elle attend une réponse.

Vous avez raison, ça serait très agréable en effet.
Très bien, on fait comme ça alors.
Oui.
A ce soir Don.
A ce soir Carrie.

Son doigt appuit sur la touche raccroché avant que le téléphone soit envoyé dans le tas de vêtements se trouvant au sol. Sa bouche gourmande vient cueillir celle de Betty qui s'apprétait à lui demander de quoi il s'agissait.

Nouvelle sonnerie, le téléphone sans fil de la maison émet un son désagréable aux oreilles de Don qui détache ses lèvres à regret pour qu'elle puisse décrocher. Légèrement essouflée, elle se lève pour attraper le combiné, la serviette tombe, au moment où elle décroche, réaction en chaîne qu'elle ne peut plus contrôler.

Allo?
Ah Betty, c'est Carrie.
Tiens bonjour Carrie, comment vas-tu?

Alors que la conversation commence à peine entre les deux voisines, Don qui se repessait de la vue depuis quelques instant se laisse tenter par ce corps aux proportions parfaite. Sa bouche vient déposer des baisers frais sur sa peau, baisers qu'elle ne peut repousser sous peine de se dévoiler à son amie.

Bien, bien merci. Ce soir, tu es prise, il faut que viennes à la maison, je t'ai arrangé quelque chose.
Hmm...

Elle est parcourut de frisson de la tête aux pieds alors que la langue du jardinier vient goûter ses seins tendus. Sa lèvre inférieur est passée entre ses dents, comme pour l'empécher de pousser le moindre soupir alors que des doigts agilent se mettent au travail.

Je suppose que tu veux savoir de quoi il s'agit?
Hmm Oui...
Don sera là aussi, alors pas de désistement hein?! Je suis sûre que tu l'intéresse en plus. Il est temps que tu penses un peu à toi.

Sa main qui jusqu'alors tirait sur les cheveux de son amant pour qu'il s'arrête a maintenant le mouvement inverse, l'attirant un peu plus à elle, au supplice de ses caresses.

Je vais essayer.
Je t'attend ce soir.
D'accord...

L'effort a été presque sur-humain... réussir à articuler ses quelques mots alors que sa langue la parcourt et que ses doigts jouent sur sa peau... Son pouce appuie sur le bouton de fin d'appel faiblement, la communication est terminée, sa main, molle, lache le combiné qui rebondit sur le matela.

Goulument, il capture ses lèvres, goûte sa bouche alors que pantalon et boxer glisse au sol. Les mains aux doigts fins l'attirent contre elle, son torse dur se plaquant contre ses seins. Les mains fortes du jeune homme descendent le long de sa colonne vertébrale, enserre ses fesses pour la faire quitter le sol. Instinctivement, elle passe ses jambes autour de sa taille.

Ses doigts se fraye un chemin entre ses cuisses pour atteindre sa chaleur, un gémissement lorsqu'il cesse de l'embrasser tirant doucement sur ses cheveux pour qu'elle lui offre son cou et sa poitrine dont il se repait dans un concert de soupir qui ne l'incite pas à s'arrêter. Lorsqu'il se glisse en elle c'est un long gémissement qui monte au plafond, mêlé à son propre râle.

N'y tenant plus, il s'assoit sur le bord du lit intime les mouvements de son bassin à l'aide de ses mains. De nouveau, elle se mord la lèvre, enfonçant un peu plus ses dents à mesure que le rythme accélère. De son pouce, il vient caresser sa bouche, elle ouvre les yeux, desserre sa mâchoire en arrêtant de se mouvoir, se perdant dans ses yeux.

La main redescent, caresse un sein au passage, se pose sur sa taille, en parfait symétrie avec la première. Sa lèvre inférieur se coince entre ses dents, attendant le mouvement qu'il allait provoqué... De sa langue, il vient caresser sa bouche, la forçant à s'ouvrir à lui dans un baiser langoureux et passionné, baiser qu'il suspend quand ses mains l'attirent brusquement à lui... un cri de plaisir de part et d'autre face au plaisir qui les submerge.

Les minutes s'égrainent sans qu'ils n'aient bougé, il pivote, se retrouvant allongé sur elle, dépose des baisers sur son visage, dans son coup avant de s'en détacher à regret.

J'ai une pelouse à aller tondre...

La perspective est loin de l'enchanter mais il est déjà en retard.

Je te vois ce soir?

Son regard se fait interrogateur.

Je vais voir ce que je peux faire...

L'hésitation est toujours là, mais comment lui en vouloir. Il passe une main dans ses cheveux avant de se rhabiller en vitesse.

Penses à toi Betty, et si ses pensées m'inclues, saches que j'en serais heureux.

Il se penche pour un dernier baiser avant de descendre et de quitter la maison par derrière en faisant mine de lui parler jardin alors qu'elle ne se trouve pas derrière la porte. Préserver les apparences lui semble nécessaire pour l'instant, il se plierait à cette volonté.

-21-

Ambiance

Depuis ce diner dans le jardin de son amie, Don et Betty n'avaient pu se voir. Elle avait été très prise par la reprise de l'école, et avec la crise financière son époux était encore plus susceptible qu'à l'habitude.
Elle avait du faire profil bas et n'avait malheureusement pu lui parler. Carrie avait bien essayé d'arranger de nouveaux diners mais en vain. Betty avait décliné les offres les unes après les autres. La fin de l'année n'était pas propice aux relations extra conjugales quand on était une mère de famille dévouée à ses enfants.

Elle avait comme tout les ans préparé les costumes pour halloween. David avait décidé vu l'engouement pour Twilight d'un costume de vampire. Le film n'était pas encore sur les écrans que la folie avait pris d'assaut les collèges de l'île et donc bien sur celui de sa fille qui avait des posters du film devant sortir peu de temps après la fête.

Cathy elle avait longtemps hésité, puis elle avait opté dans le genre cloque a être vêtue d'une chemise de nuit avec un maquillage blafard comme le premier rôle de l'exorciste. Quand elle avait demandé cela à sa mère, Betty avait été stupéfaite. Autant les livres de Stephenie étaient désormais rentrés dans les moeurs et tout le monde ou presque les avait lu, autant le film de William Friedkin, n'était pas pour être montré à des jeunes enfants.

Elle avait alors secoué la tête en se rendant compte que les enfants grandissaient plus vite que les parents ne le voyait. Elle s'appliqua alors consencieusement à leur confectionner leur habit de lumière ou plutôt leur habits de monstres.
Ces occupations lui faisaient oublier tout le reste. Elle avait même du mettre de côté sa passion pour le dessin qu'elle avait pour autant repris il y a peu.

Une fois Halloween passé, il fallait préparer Thanksgiving. Pour ca, ils avaient quitté l'île pour aller dans sa famille à elle sur le continent, puis ils étaient revenus après la fête. La, il ne restait à préparer les fêtes de fin d'années : le repas, le coucher de la famille, sans oublier le sapin, et bien sur la course aux cadeaux de noël.

Toutefois, elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui. Quelques jours avant noël, elle alla devant chez lui pour glisser un mot de bonnes fêtes dans sa boite aux lettres. En rentrant elle passa devant chez carrie qui l'interpella.
Elles se parlèrent de tout de rien, jusqu'à ce que Betty demande des nouvelles de Don. Carrie fut surprise qu'elle ne soit pas au courant que ce dernier avait du s'absenter pour raisons professionnelles.

Betty essaya tant bien que mal de cacher sa stupefaction, puis rentra chez elle, pour fignoler les préparatifs. Pourtant son départ lui occupait l'esprit. Pourquoi ne lui avait il rien dit ? Peut être n'avait elle été qu'une femme de passage dans sa vie et dans son lit... Les fêtes de fins d'années lui parurent alors encore plus sombres qu'à l'accoutumée, et une nouvelle année commença pareil à la précédente : elle femme au foyer ne vivant que pour s'occuper des enfants et servir son époux.

Alors que les vacances d'hiver s'achevaient son train train quotidien avait repris, elle avait alors pris l'habitude de se mettre sur le banc sous son perron avec son calepin, son fuseau, pour dessiner, et qui sait... dans l'espoir de le revoir, avec ce sourire aux lèvres qui le caractérisait si bien.

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