Le voyage surprise de Célina

Emmanuelle plongée dans son livre, ne vit pas arriver Célina. Aussi, elle fut surprise de la voir s'assoir à ses cotés. Elle était encore vexée de la réaction de sa compagne et la laissa s'allonger posant sa tête sur ses genoux. Elle souleva seulement le livre qu'elle tenait encore entres ses mains. Apparement, sa sieste lui avait fait du bien : voilà qu'elle s'excusait de son attitude. Elle répondit toutefois, séchement puis demanda :

"- Tu n'as pas pu quoi ? Pourquoi tu t'es laisser emporter par le courant ? "

Cependant, Célina ne répondit pas. Ses cheveux cachaient son visage aux yeux de la jeune femme. Cependant, elle sentit des soubressauts parcourir l'hôtesse de l'air. Manu se décida à passer sa main afin d'appercevoir le profil et se pencha. Célina était en pleure !

" -Non ! Pleure pas... " Dit-elle en la prenant dans ses bras. Mais si tu me disais ce qui t'a prit, ça ne serait pas mieux tu crois pas ?

Célina se dégagea d'un mouvement sec et se précipita en courant vers la porte de sortie. L'écrivain se leva à sa suite mais apperçut la rouquine, deja loin, traverser le jardin.

Speed, Bond

Célina se sentait mal. Cette boule au lilieu de la gorge n'aidait pas. Au contraire, elle empêchait la jeune femme de parler... de dire ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Emmanuelle qui apparement ne soupçonnait toujours pas la doueleur qu'endurait sa compagne en rajouta une couche en posant la question qui fallait pas.

**Tu es au courant ! Oh non... mais pourquoi ? Pourquoi ne veux tu pas comprendre ? ** Pensa t-elle en enfouissant un peu plus son visages sous sa tignasse. Mais Manu se pencha et la prit dans ses bras, avant d'ajouter :

- Non ! Pleure pas... ** Non, Arrête ! ** Mais si tu me disais ce qui t'a prit, ça ne serait pas mieux tu crois pas ?

** Nooooooon ! ** Célina se dégagea d'un mouvement sec et se précipita en courant vers la porte de sortie. Elle traversa le jardin passant devant le gardien de la maison sans même l'appercevoir. L'hôtesse de l'air se mit à courir jusqu'à perdre haleine, sans faire attention où elle allait exactement, si une voiture arrivait ou pas. Par chance, la seule qu'elle croisa, l'évita de justesse lui klaxonnant après mais en vain.

Une seule chose lui importait oublier... elle qui d'habitude aurait donné tout ce qu'elle possedait pour se souvenir de son passé, de sa famille, de son identité... là elle ne voulait qu'une chose : oublier toute cette souffrance, se sentiment d'incompréhension que lui renvoyait Emmanuelle. Célina courrait sans faire attention à sa direction pendant presque une heure. Quant elle s'arrêta, elle était parcourut de crampes, d'un point de côté mais tout juste assez lucide pour se diriger sur un trottoire bien éclairé et en direction de ce qu'elle pensait être un abris-bus.

Seulement au détour d'un angle de rue, elle tomba nez à nez avec deux hommes plus ou moins émêché. Ceux-ci lui firent directement des propositions indécentes. La jeune femme refusa tout net et essaye de passer pour continuer son chemin. L'un des deux la plaque alors contre le mur et commence à balader ses mains sur le corps de la jeune femme qui par un regain d'énergie surement dû au désespoir, parvient à se défaire de sa prise, ascène un coup bas au second et s'enfuit en courant. La rouquine s'arrête une centaine de mètres plus loin après avoir vérifié que les hommes ne l'avaient pas prise en chasse. Elle s'asseya alors sur un banc dans le petit parc en face d'elle et entreprit de reprendre son souffle et ses émotions.

Ambiance obligatoire

Emmanuelle était restée sans voix devant le départ précipité de Célina.

*Qu'est-ce qui lui prend ? Qu'est-ce que j'ai encore dit qu'il ne fallait pas ? *

L'inquiétude montait au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. Combien de secondes avaient passé avant qu'elle réalise que sa petite amie était partie en pleine nuit ? Il fallait à tout prix la retrouver !

La jeune femme se pressa de prendre la route du jardin, courir lui empêchait de penser à ce qu'il pourrait arriver de pire. Cette dernière criait comme une possédée :

«CÉLINA, REVIENS ICI TOUTE DE SUITE !!!

CÉLLLLLLLLIIIIIIIINNNNNNNNNNAAAAAAA !

C'EST PAS DRÔLE DU TOUT ! JE DÉTESTE JOUER À LA CACHETTE !!!

SORS DE TA CACHETTE ET REVIENS IMMÉDIATEMENT !»

«Mademoiselle, elle n'est pas ici...», affirma l'homme qui s'apprêtait à entrer.

«Comment ça ? Vous l'avez vu ? Où est ma Célina hein ? Elle est partie où... RÉPONDEZ ! », répondit l'écrivaine visiblement énervée.

Emmanuelle s'était approchée et tenait fortement le collet de ce dernier en signe d'avertissement....

«Hum... Calmez-vous...», répondit l'homme visiblement secoué.

En guise de réponse, la jeune femme serra le collet prête à l'étrangler s'il ne lui disait pas la direction que Célina avait prise... Puis, Emmanuelle perdit patience au bout de cinq secondes :

«VOUS N'AVEZ PAS L'AIR DE COMPRENDRE !!! JE VOUS AI DEMANDÉ GENTILLEMENT LA DIRECTION QUE MA COMPAGNE A PRISE, MAIS SI VOUS AVEZ BESOIN DE LA MANIÈRE FORTE POUR PARLER... SACHEZ QUE JE VAIS L'UTILISER...»

«Très bien... Vous.. m'étouffer...» répliqua le gardien cherchant son souffle.

L'écrivaine le lâcha en pestant. L'homme tousseta en fixant l'hystérique.

«Votre compagne est partie dans cette direction !», dit-il en pointant la direction.

«Ce n'était pas trop tôt ! Vous voyez, c'était pourtant facile à dire imbécile !»

La jeune femme avait perdu du temps à cause de ce minable, cette dernière courrait essayant de rependre le temps. Elle était prête à secouer tout ceux qu'elle croiserait pour savoir si on l'avait vu.

*Mais où te caches-tu ? Reviens ! *

«CÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉLLLLLLLLLLLLLLIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNAAAAAAAAAAAAAAA !!!»

*Je te jure que quand je vais trouver, tu vas passer un mauvais quart d'heure !*

The Ecstasy Gold

Célina reprenait son souffle tandis que ces pensées ne cessaient de tourner sur Emmanuelle, la touriste, l'eau. Elle se sentait coupable : de ne pas savoir lui parler, d'avoir mal réagit à l'accueil de sa compagne, de ne pas supporter tous ces petits gestes dont certains en voudraient pour tout l'or du monde. Elle ressentait à peine le point de coté tant sa souffrance intérieure était grande.

Tout à coup, elle crut entendre quelqu'un courir dans la rue. Célina se demanda alors combien de temps s'était écoulé mais surtout où se trouvait elle ? Son regard fit le tour de son champs de vision, cependant, elle n'en avait aucune idée ! Sa course effrenée l'avait amenée à ce qui ressemblait à un petit parc sans toutefois lui laisser un souvenir du trajet parcourut. Soudain, la voix tonna. Ainsi, l'hôtesse de l'air pu reconnaître Manu qui la cherchait, apparement, inquiète d'après le ton employé.

Bien que cela la toucha profondément, la fugueuse d'un soir ne se sentit pas de l'affronter pas plus que de lui répondre. Donc, elle reprit sa course à l'opposé de celle de sa poursuivante dans un long cache-cache : l'écrivain venait de rentrer dans l'espace vert, empêchant sa compagne d'en sortir, une seconde sortie n'étant visible. Cela aggrandit son sentiment de culpabilité et les larmes refirent surface instanément. Ne pouvant plus fuir, Emmanuelle se tenant à l'entrée, Célina s'asseya derrière un arbre d'un certain age, dont le tronc cachait aisément la jeune femme. Elle continua de pleurer en silence, l'oreille aux aguets pour connaître les faits et gestes de son amie.

** Pourvu qu'elle ne m'est pas vu ! Pourquoi ne me laisses tu jamais seule ? **

L'écrivaine courrait cherchant la moindre indice. Décidément, Célina semblait vouloir continuer de jouer à la cachette avec elle. Emmanuelle ne comprenait plus rien. Pourquoi sa petite amie réagissait ainsi chaque fois qu'elle lui posait des questions ? Cette dernière ne voulait que l'aider et pourquoi cette maudite touriste était venue ? Pleins de questions bouillaient dans sa tête, mais le plus important était de la retrouver.

Après plusieurs longues minutes, la jeune femme s'arrêta à l'entrée du parc pour reprendre son souffle. Quelques choses lui disait qu'elle était tout prêt du but. Toutefois, cette dernière ne vit rien. Découragée, à bout de nerf, Emmanuelle s'assoit sur un banc. Une petite pause avant la reprise des recherches.

De nature forte, l'écrivaine avait une facilité déconcernante à camoufler ses émotions, mais pas cette fois. Pour la première fois de sa vie, elle se remettait en question.

*Qu'est-ce que j'ai encore fait ? J'ai le don de me mettre les pieds dans les plats... Je ne veux pas te perdre... Célina ne fais pas ça, je t'en supplie reviens à la maison !!!*

S'il fallait toute la nuit, elle passerait la nuit dehors. Pas question de rentrer sans sa Célina.

Emmanuelle s'apprêtait à essuyer d'un revers de la main ses larmes avant de poursuivre les recherches, lorsque cette dernière entendit un bruit au fond du parc.

*Célina ? Non, je dois halluciner... Ah moins que ça soit elle ! Qui sait !*

La jeune femme devait savoir !

«Célina ? .... C'est toi ??? Je t'en prie ! ..... Reviens à la maison !», bredouilla l'écrivaine plus qu'inquiète.

Aucune réponse. Déterminée à savoir, Emmanuelle avançait appréhendant le pire. Son coeur battait à tout rompre. C'était insupportable de voir défiler mille et un scénarios dans sa tête en une fraction de seconde.

Cette dernière écoutait le moindre bruit et étrangement tout l'amènait vers les buissons et le gros chêne. Plus Célina entendait les pas d'Emmanuelle, plus elle paniquait et tremblait de peur. Contre tout attente, l'écrivaine trouva l'hôtesse de l'air en petite boule.

*Mon dieu, je lui fais peur à ce point ?* pensa Emmanuelle à la voyant.

«Mon amour, enfin te voilà ! Ça fait des heures que je te cherche ! Peu importe, l'important c'est que tu sois là !» dit une Emmanuelle troublée et au bord des larmes.

L'écrivaine prit Célina dans ses bras et oublia ce qu'elle avait ruminé depuis des heures. L'important, c'était que son amour soit saine et sauve. La tempête pouvait attendre.

L'hôtesse de l'air qui au début ne bougeait pas, assise le long du tronc, avait finit par se relevait un peu pour jeter un oeil devant le silence qui s'était installé.
**Ne vas-tu donc pas partir ? Qu'attends tu donc ? **

Voyant la tristesse et l'inquiétude qui émanait de sa compagne, Célina se rasseya en position foetale, faisant craquer une brindille sous elle.
** Et m**** ! Pourvu qu'elle ne m'est pas entendu. **

- Célina ? .... C'est toi ??? Je t'en prie ! ..... Reviens à la maison !, fit la jeune femme d'une voix exprimant clairement son angoisse.

** Peut être qu'en restant immobile, elle croira avoir rêvé. Alors plus un geste et surtout plus un bruit. **

Plus Célina entendait les pas d'Emmanuelle se rapprochait d'elle, plus elle paniquait, tremblant de peur et tentait de se dissimuler aux yeux de sa poursuivante donnant un peu plus d'information à celle-ci, contrairement à ce qu'elle souhaitait.
** Non ! Non ! Laisses moi ! Pourvu qu'elle ne me voit pas, qu'elle ne m'entende pas ! **

Contre tout attente, l'écrivain trouva l'hôtesse de l'air en petite boule, regardant en biais sa compagne s'attendant à prendre un savon monumental.
** Aie ! Ca va barder pour mon matricule ! **

- Mon amour, enfin te voilà ! Ça fait des heures que je te cherche ! Peu importe, l'important c'est que tu sois là ! dit une Emmanuelle troublée et au bord des larmes.

L'écrivaine prit Célina dans ses bras et oublia ce qu'elle avait ruminé depuis des heures. L'important, c'était que son amour soit saine et sauve. La tempête pouvait attendre apparement à la grande surprise de la fugueuse. Celle-ci stupéfaite se laissa enlacer avant de fondre en larme dans ses bras. Ce moment de tendresse pure parut une éternité aux deux jeunes femmes et aucun ne fit quoi que se soit pour le rompre jusqu'à ce que les tremblements, de froid cette fois, de la rouquine devinrent trop important.
- Allez, vient ! Je te ramène d'accord ? lui fit l'écrivain.

L'hôtesse de l'air répondit d'un geste de la tête et se releva avant d'enfouir sa tête au creux de l'épaule d'une Emmanuelle rassurée ne se doutant pas des pensées de son amante. ** Bon ! D'accord je rentre avec toi, cette fois. Je t'aime comme une folle, mais la prochaine fois, tu ne me retrouveras pas comme ça. Il est hors de question que ça dure plus longtemps. **Elles refirent le chemin inverse, Célina blottie contre son amie, hésitant de temps en temps aux carrefours rencontrés.

Sur le chemin du retour, Emmanuelle brûlait de gronder Célina, de lui dire qu'elle s'était fait un sang d'encre à cause d'elle. Lui dire qu'elle avait eu très peur, peur de la perdre. Mais elle se ressaisit, elle ne voulait pas prendre le risque que la rouquine refasse un coup de calgon et qu'elle reparte en courrant.

Alors Manu prit sur elle et elle ne dit rien, se contentant de serrer l'épaule de Célina un peu plus fort et elles regagnèrent l'appartement du 13° arrondissement. Les gens qui les croisaient devaient les prendre pour deux folles : une éplorée et une échevelée. Mais peu importait à Emmanuelle d'habitude si inquiète de son image, l'essentiel était la jeune femme qu'elle tenait dans ses bras. Le reste n'avait que peu d'importance.

Arrivées au salon, Célina alla s'asseoir sur le confortable canapé en cuir. Emmanuelle resta plantée au milieu de la pièce tout en observant sa compagne. Elle voulait être certaine qu'il ne lui était rien arrivé pendant sa fugue.

"- Ca va ma Beauté ?
- Oui …
- Tu en es bien certaine, tu peux tout me dire tu sais.
- Je viens de te dire que je me sens bien, merci de t'en inquièter.
- Je serai toujours en souci pour toi tu sais.

Célina baissa les yeux et Manu eu envie de lui demander si cela l'ennuyait à ce point mais encore une fois, elle tint sa langue.

- Veux tu grignoter quelque chose ? Ta course à pieds a dû t'ouvrir l'appétit, non ?
- Non je ne veux rien, je te remercie."

La jeune blonde se renfrogna un peu, visiblement Célina avait quelque chose sur le cœur mais elle semblait ne pas vouloir s'en ouvrir. Emmanuelle, sans un mot de plus, prit son ordinateur portable et s'installa à coté de Célina.

"- Que vas-tu faire ?
- Ecrire un peu. Paris semble m'inspirer.

Célina s'allongea sur le canapé, sa tête effleura la cuisse de sa compagne.

- Puis-je ?
- Evidemment …"

Célina s'installa confortablement contre la jambe d'Emmanuelle qui glissa sa main dans les cheveux roux. Elle commença à taper sur son clavier en écoutant la douce musique de la paisible respiration de la femme de sa vie qui semblait sombrer dans le sommeil.

Forrest Gump, Piano Forte op 3, Christopher Peacocke

Célina ne réalisa même pas que Manu ne lui avait fait aucun reproche pour une fois, qu'elle n'avait fait qu'être là pour elle durant tout le retour. Ce fut quand l'écrivain insista sur son état de santé, qu'elle réagit un temps soit peu, l'envoyant presque sur les roses. La jeune femme ajouta un remerciement pour adoucir sa réponse avant de baisser les yeux de honte et de culpabilité. Pourquoi était-elles si différentes toutes les deux, pourquoi ne parvenait-elle pas à mieux se comprendre malgré leur amour réciproque.

** Je dois reprendre mes vols... si tu écris un nouveau roman, mon absence te pèsera moins et moi je me sentirais enfin libre. Et puis, je devrais te parler de ce souvenir je sais bien, mais je n'y arrive pas ! C'est fou quand même... on s'adore et pourtant on n'arrête pas de se faire du mal. **

Son esprit était en ébullition et seul le fait de dormir allait l'empêcher de broger, ruminer, ressasser toutes ces idées les noircissant un peu plus à chaque fois. Bercée par le son des touches utilisées par Emmanuelle, Célina finit par sombrer dans un sommeil salvateur.

L’hôtesse de l’air émergea doucement des bras de Morphée. Elle resta, un moment, les yeux fermés, immobile, écoutant le silence mais surtout ne pensant à rien. Quand elle fut suffisamment réveillée, elle tourna sa tête en direction de sa compagne. Leur regard se croisa et la jeune femme fit un sourire plein de tendresse à l’écrivain. Celle-ci le lui rendit même s’il était un peu crispé.
- Bien dormie ?
- Oui ! Merci. J’en avais bien besoin. Qu'est-ce qu'il y a ?Tiquant légèrement de se sentir observer de la sorte mais hélas trop pour que sa compagne ne le voit pas.
- Rien je te regarde ! Pourquoi ?
- Pour rien... ca fait longtemps ? ponctué d'un clin d'oeil amusé.
- Un petit peu… je faisais une pause.
- D’accord. Lui répondit-elle en prenant l’ordinateur de dessus ses jambes.
- Que fais-tu ? Manu est totalement surprise par l'initiative de la rouquine.
- Tu m’as dit vouloir faire une pause… donc il ne faudrait pas qu’il tombe… fit-elle en se lovant contre elle, caressant une de ses joues d’une main. ** Parles lui ... maintenant... sinon tu ne vas jamais y arriver ! ** Manu faut que je te parle... mais promets moi de ne pas m'interrompre d'accord ?

- De quoi ...
- Promets moi s'il te plait ? lui demanda t-elle en se redressant, plongeant son regard triste dans celui de la jeune femme.
- Bon d'accord ! Répondit-elle d'un ton un peu sec.

Célina se remit contre elle, s'entourant des bras de sa compagne et après avoir laissé passer un ange puis une grande respiration, elle lui dit rapidement, de peur de ne pas arriver au bout :
- Je sais que ma réaction a du te paraître stupide. Je ne sais plus où j'en suis ! Je t'adore... tu sais que je ne pourrais pas vivre sans toi ! Mais j'ai de plus en plus de mal à accepter ta jalousie maladive ... elle m'étouffe Manu. Je sais que tu m'aimes et que c'est pour ça que tu réagis comme tu le fais... mais j'ai besoin de me sentir libre... je n'ai plus que ça !j'aime mon métier rien que pour ça !

Célina se tut un instant, sentant que l'écrivain avait du mal à encaisser ce qu'elle lui disait, même si ce n'était pas la première fois. Elle avala sa salive et se rapprocha un peu plus d'elle, le plus dur pour la jeune amnésique arrivait :
- Et puis, je sais pas si tu te souviens à Noël dernier, j'ai eu comme une absence.
- Oui ! D'ailleurs...
- Manu... elle ne put finir sa phrase, sentant sa gorge se nouer.

Le silence revint, accompagné de tendres caresses, dans le dos et la chevelure rousse de Célina, de la part de sa compagne pour l'encourager à poursuivre, ce qu'elle fit après une autre grande inspiration.
- J'ai eu un flash... je sais pas où c'était ... mais cela devait être un repas de famille. Quelqu'un qui semblait être ma mère grondait une autre jeune fille, lui ordonnant de me laisser manger tout ce qui avait dans mon assiette. Je...

Cela en était trop pour l'hôtesse de l'air qui ne put sortir un son de plus malgré toute sa volonté. Elle se frustra de ce manque de force et fondit en larme se blotissant encore plus contre le corps de sa bien-aimée.

Emmanuelle tentait de demeurer calme et de tenir sa langue. L'écrivaine avait prit une pause et pour la première fois Célina s'ouvrait un peu à elle. Cette raison la poussa à tourner sept fois sa langue avant oser ouvrir sa bouche.

Voilà que le reproche sortit, Emmanuelle n'étant pas idiote s'était bien doutée que ce motif sortirait.

*J'ai beau faire des efforts pour me contrôler, mais c'est difficile. Maudite touriste ! Rhooo pourtant je te fais confiance... C'est les autres filles qui te tournent autour que je n'ai pas confiance !*

La jeune femme bouillait et cherchait à tout prix un moyen pour camoufler la soupape qui voulait tant sauter. Un ange passa et cette dernière faisait mine de rien caressant la rouquine. Célina sanglottait dans ses bras après avoir invoqué un souvenir alors qu'Emmanuelle pesait ses mots dans sa tête et s'autocensurait.

*Je suis supposée faire quoi ? La consoler et rien ajouter ? M'expliquer au risque qu'elle me fuit une deuxième fois ? Elle a besoin d'air et de liberté maintenant, c'est rassurant ça.... Parler de la touriste, c'est risquer... Mieux vaut encaisser et me défouler en écrivant....*

«Je comprends mieux maintenant. Je veux juste que tu saches que tu peux toujours te confier à moi», confia Emmanuelle

*Il y a de l'espoir, je vais tout faire pour t'aider si tu le veux bien...*

Après cette révélation, un gros malaise c'était crée entre les amantes. Emmanuelle ne savait plus comment interagir avec Célina sans la blesser.

*Elle veut peut-être dormir seule après un bon bain chaud ?*

«Euh chérie, est-ce que tu préfères que je dorme sur le canapé cette nuit ? Je te laisserai le lit..», demanda l'écrivaine.

Avant même que Célina répondit, la jeune femme se corrigea en soupirant...

«Je veux dire... hum que souhaites-tu ? Sens toi à l'aise, je ne me vexerai pas promis !», répliqua la jeune femme.

Love Theme Blade Runner, Vangelis

« - Euh chérie, est-ce que tu préfères que je dorme sur le canapé cette nuit ? Je te laisserai le lit.. », demanda l'écrivain.

Célina ouvrit de grand yeux, surprise par la demande de son amie. ** Quoi ? Mais non... c'est pas ce que je... ** Avant même que Célina répondit, la jeune femme se corrigea en soupirant...
«- Je veux dire... hum que souhaites-tu ? Sens toi à l'aise, je ne me vexerai pas promis ! », répliqua la jeune femme.

** Tu ne te vexerais pas hein alors que tu passe d'un extrême à l'autre ! Je pensais pas à ça moi... va t-on arriver à se comprendre un jour, sans se blesser ? **

Sa boule nouant toujours sa gorge l'empêchant de parler, Célina décida de lui faire comprendre autrement qu'elle se trompait sur ses intentions et envie. L'hôtesse de l'air prit les bras de la brune et s'en entourant le plus possible, voulant prolonger ce moment de tendresse indéfiniment.

Cela devait faire un bon quart d'heure que les deux jeunes femmes ne bougeaient plus. Manu devait se poser tout un tas de question et comme la rouquine venait de retrouver " l'usage" de la parole, elle en profita pour essayer de s'expliquer :
- Je te demande pas de dormir seule... juste d'un peu de temps à moi, de ta confiance... sans que tu t'inquiètes sans arrêt. Je sais que tu n'aimes pas quand je voles seule, mais puisque Paris t'inspire, autant en profiter.

Célina sentit son amie se raidir et elle comprit aussitôt avoir commit un impair. Elle ajouta, de suite, avant que cela n'envenimme encore plus les choses :
- Enfin, façon de parler... je voulais dire que pendant que tu écris, je pourrais faire des vols intérieurs et ainsi rentrer tous les soirs. Mais ne me réponds pas de suite... réflechis-y, d'accord ?

Elle s'était retournée et faisait place à une Emmanuelle au visage fermé avant de ponctuer sa demande d'un doux baiser.
- D'accord ! Lui répondit-elle du bout des lèvres.
- Merci. J'ai une envie d'omelette, tu en veux ?
- Reste allongée et repose toi, je m'en occupe... si tu veux ?
- On a qu'à faire ça ensemble.

La rouquine se leva, prit la main de sa compagne avant de se diriger vers la cuisine, soulagée d'avoir pu lui dire ce qu'elle avait sur le coeur. Certes Manu n'avait pas répliqué. Et même, si elle était persuadée que ce n'était que le calme avant la tempête, elle avait au moins pu faire sortir ce qui la travailler autant. Il serait bien temps de faire face au "retour du boomerang", alors la jeune femme était bien partie pour profiter autant que possible de la soirée qui s'annoncer plus calme que la précédente.

» Voyage d'affaire de Mr Blake