L'appartement d'Alessandro Liora

Alessandro rentra en nage de cette course effrénée mais cela, pour une fois, n'avais réussit qu'un temps à lui vider la tête : à peine s'était-il arrêté que tout lui revint en mémoire y compris de sentiment d'avoir été utilisé.

Il déposa son portable sur le petit meuble à coté de la porte et continua son chemin en direction de ses deux tortues auxquelles il donna à manger. Enfin après avoir ramassé le contenu du tube qu'il avait laissé tomber par inadvertance tant son cerveau bouillonnait de questions, mal être. Une fois la chose faite, il se rendit auprès de son portable, le prit et l'emmena jusqu'à sa salle d'eau. **Faudrait pas qu'elle pendant que je me douche et que j'entende pas !** pensa t-il.

Il se mit en tenu d'Adam et fit couler sur lui l'eau à température ambiante qui lui parue glaçée. L'interne resta sous l'eau pendant plus d'une heure, ses pensées toujours tournées vers cette jeune femme qu'il venait de rencontrer. Il mit une serviette autour de sa taille et regarda aussitôt si elle avait appellé mais non. Il ne put s'empêcher de lâcher un soupir à fendre le coeur. Alessandro s'essuya, s'habilla juste de quoi être dessent et regarda à nouveau son portable.

Là, lui revint ce qu'il avait lu sur les journaux avant cette rencontre de choc. Il repensa à Salsa... cela faisait longtemps qu'il n'avait pas prit de ses nouvelles. Ces trois jours sans tournage était passé et ne put se sentir coupable de l'avoir ainsi négligée. Il se hâta de l'appeller mais tomba sur sa messagerie où il laissa un message.

Dès, qu'il eut finit, il vérifia si lui n'en avait pas reçut même s'il n'avait pas entendu le *bip* du double appel : toujours rien. Il se mit devant la télé mais il fut incapable d'y maintenit son esprit plus de dix minutes, observant la plus part du temps l'écran de son téléphone.

Arrivée en bas de l’escalier, Max avait eu une autre idée bien meilleure que celle de la cabine téléphonique. Elle avait donc enfourché son vélo et pris la direction du centre ville. Comme elle ne connaissait pas le quartier aussi bien que le Bronx, elle avait mis du temps à trouver l’adresse indiquée sur la carte de visite qu’Alessandro lui avait laissée. Elle avait même dû s’arrêter pour demander son chemin à un passant.

Quand elle était finalement arrivée à destination, il était déjà plus de 20h. Elle attacha son vélo à un lampadaire et pénétra dans l’immeuble. Après recherche sur les boîtes aux lettres, elle trouva l’étage qui l’intéressait et se dirigea vers l’ascenseur. La cabine grimpa les étages et la porte coulissante s’ouvrit sur un long couloir. Max se référa aux numéros sur les portes pour trouver celle qui l’intéressait. Elle s’arrêta devant et pressa le bouton de la sonnette.

Elle reconnut la voix d’Alessandro à l’intérieur qui indiquait qu’il arrivait. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrait et Max eut beaucoup de difficultés à ne pas rire devant m’expression éberluée d’Alessandro. Elle leva sa main qui tenait son téléphone et expliqua.

-J’avais plus de batterie et je ne sais pas ce que j’ai fait du chargeur.

Puis sans attendre qu’il l’y invite, elle entra dans l’appartement.

Alessandro, qui s'impatientait de plus en plus, regarda une énième fois son téléphone quand il entendit retentir la sonnette.
- J'arrive, un instant ! lança t-il à travers le couloir.

Il éteignit la télévision et alla ouvrir. Il crut sa machoir tomber à terre quand il dévouvrit le visage de Maxine. L'infirmier en resta muet, ce qui n'empêcha pas la jeune femme d'entrée comme si de rien n'était. Il referma la porte lentement en la déshabillant du regard de surprise et de désir. Quand elle se retourna vers lui, il lui fit un sourire timide.
- Pas mal non plus ton appart !
- Merci ... mais que me vaut votre visite ?
- J'avais faim et je n'avais pas envie de surgelés !
- Ah d'accord. Je n'ai pas fait les courses mais il devrait me rester assez pour deux. Est-ce que vous aimez le risotto ? demanda t-il en se dirigeant vers sa cuisine un sourire amusé sur les lèvres.
- Heu... je ne sais pas ! Je ne connais pas. Qu'est ce que c'est ?
- Pour simplifier du riz cuit dans un bouillon avec du beurre et du parmesan.
- Ca n'a pas l'air mauvais du tout... je veux bien essayer.
- D'accord et la moelle des os ? J'ai pas d'antipasti... mais il me reste des cacahuètes en attendant.
- Heu ... tu n'aurais pas autres choses s'il te plait ? Je suis curieuse mais pas à ce point ! Par contre, les cacahuètes, y a pas de soucis.
- Aucun problème... je vais voir ca !

Il ouvrit une porte d'un de ses éléments de cuisine et en sortit un bol rempli des hors d'oeuvre de fortune. Max se servit sans retenue et se positionna afin de ne pas rater une miette de ce qu'aller faire le jeune homme. Alessandro se mit aussitôt à préparer les pizza et de la mettre au four. Sa mère lui avait donné plusieurs boules de pâte prête à être étalées et garnies à volonté. Pour cela, il fit plusieurs allés retour entre le plan de travail et son frigo : il y mit du jambon de parme, des olives, et un peu de mozzarella. Une fois la deuxième entrée au four, le risotto sur le feu pour être légèrement réchauffé, il se mit à l'oeuvre pour le plat de résistance (ou Secondo).

De fines escalopes de veau faisant le tour d'une assiette, nappée d'une sorte de mayonnaise à base d'oeuf, d'huile d'olive, thon et de jus de citron, faisait de l'oeil à la jeune femme qui se régalait déjà à l'avance. Tout en rangeant son pot au régrigérateur, il en sortit un autre plein de câpres dont il parsema l'assiette. Puis, ce fut le tour de deux, trois olives dénoyautées d'êtres ajoutées ainsi que d'une rondelle de citron. L'infirmier ne put retenir une remarque sur le fait que de l'orange aurait été mieux. Mais voilà... il n'avait pas le temps d'aller en acheter. Le risotto était pratiquement prêt, il baissa alors le feu et s'empressa d'aller chercher la barquette dans laquelle il conservait le spaguetti préparées à l'avance. Il les mit à cuire sur le troisième feu de sa cuisinière et s'attella à préparer la sauce tomate comme il se devait. il vérifia qu'il avait du fromage et une part suffisante de Tiramisu, puis installa en deux temps, trois mouvements la table et invita Max à s'assoir.

Il commença par amener la pizza qui faisait un peu plus qu'une assiette. Il se servit l'autre et mangea entre deux aller-retour à la cuisinière. Dès que la jeune femme eut finit, il lui apporta un plat plein de spaguetti et un grand bol de sauce. Il eut tout juste le temps de finir de manger sa part que son invité avait finit. Elle était loin de manger comme un moineau et n'hésitait pas à se resservir en attendant le jeune homme. Alessandro la prévint d'en garder pour la suite mais elle lui répondit de ne pas s'inquiéter.

Dubitatif, il alla chercher le risotto et ce qui s'avera s'appeller "Vitello tonato".
- C'est un plat typique du Piemont dont est originaire ma famille. C'est très bon vous allez voir.
- Je n'en doute pas mais pourquoi tu me vouvoie ?
- Oh pardon ! Je ne m'en rends pas compte... j'ai un mal fou à tutoyer les gens... Ca vient avec le temps et les efforts.
- Je comprends ! Mais c'est vrai que c'est bon, dit-elle un grand sourire sur les lèvres malgré le fait de macher.

Après le plat de résitance vint le fromage, puis le dessert en un tiramisu fait maison. Alessandro était effaré devant la quantité de nourriture ingurgitée par la jeune femme. Il en vint même à se demander si elle n'était pas boulimique, mais il se garda de lui en faire part.
- Mais ou vous ...
- Pardon ?
- Oui ? Ah ... Tu mets tout ca ? lui demanda t-il finalement en lui servant un verre della grappa. C'est une liqueur assez forte, je vou... t'avertie.

Max s’amusa des difficultés d’Alessandro à la tutoyer. Pourtant après l’après-midi qu’ils avaient passée, on aurait pu penser que ce soit naturel. Elle avait mangé de bon appétit, et il s’étonna qu’elle puisse avaler de telles quantités. Elle baissa les yeux faisant mine de se détailler et haussa les épaules. Ses yeux pétillaient de malice, elle avait envie de s’amuser.

-Je ne sais pas où je le mets.

Il lui servit un peu de liqueur dont elle oublia aussitôt le nom. Elle leva son verre, le huma avant de l’avaler cul-sec et de le reposer sur la table.

-C’est pas mauvais.

Voyant son expression elle fronça les sourcils.

-J’ai dit un truc qui fallait pas ?

-Euh ... non non ... juste que… ce n’est pas du petit lait ! Ça va ? Ça ne tourne pas trop ?

Max éclata de rire. Quand elle eut repris son sérieux elle expliqua.

-J’ai l’habitude des alcools forts. Je suis une fêtarde, un oiseau de nuit. Et en général en boîte, on ne sert pas que du jus d’orange.

Le repas touchait à sa fin et Alessandro débarrassa la table. Comme il se mettait à faire la vaisselle, Max proposa son aide et ils se retrouvèrent donc tous deux devant l’évier. Ils avaient presque terminé quand un sourire malicieux étira les lèvres de Max. Sans qu’il ait le temps de voir venir elle avait mis sa main sous le robinet et dévié le jet dans sa direction. Elle éclata de rire devant sa surprise, mais ne tarda pas à payer le prix de sa farce. Rapidement, la cuisine se trouva légèrement inondée…

MAxine se sut résister à la tentation de l'asperger d'eau. Très vite Alessandro, bien que prenant le dessus, calma le jeiu et lui demanda de s'assoir sur le canapé, ce qu'elle fit non sans une dernière tentative de l'arroser.

Il s'essaya à coté d'elle et très vite elle s'allongea posant sa tête sur les genoux du jeune homme. Toujours aussi curieuse (il n'y avait rien à dire, il avait trouvé son "maître" en la matière), elle lui demanda de lui parlait de ses origines. MAx venait de trouver un autre sujet où l'infirmier allait se montrer intarissable.

- Mes ancètres du coté de mon père sont partie du Comté de Savoie quand celui-ci est devenu français sous Napoléon. Je sais plus quand exactement... enfin bon, eux, on choisit de partir d'Europe et sont venus d'abord au Etats-Unis. Je suis la quatrième génération à naître sur l'île car quand ils sont arrivés aux Etats-Unis, ils ont été refoulé par une tempête et au lieu d'arrivé sur le continent, ils ont accosté sur l'île, mon aeuïl donnant naissance en route. Ils y sont restés se sentant très bien en fait... La famille de ma mère par contre vient du Piemont. Ils sont partis dans les années soixante et sont venus ici pour trouver du travail. Il faut dire que...

Allessandro sentit, d'un seul coup, le poids de la tête de la jeune femme plus lourd qu'avant et il s'interrompit pour la regarder. Il s'apperçut alors, avec stupéfaction, qu'elle s'était tout simplement endormie. Tout d'abord vexé, il eut envie de la laisser là. Mais sa conscience et sa gentillesse finirent par reprendre le dessus et délicatement, il la prit dans ses bras et l'emmena dans sa chambre. Il lui posa une couverture très chaude sur elle, et s'installa sur le canapé où il passa la nuit.

Quand Max se réveilla le lendemain matin, il lui fallut quelques instants pour se souvenir de l’endroit où elle se trouvait. Elle étouffa un bâillement et se redressa, regardant autour d’elle. Le lit n’était même pas défait. De toute évidence, elle avait dormi seule. Elle sourit. Alors là, il battait tous les records. Bah ça ne durerait pas longtemps, elle n’avait pas dit son dernier mot.

Son regard se posa sur le réveil posé sur la table de nuit. Nouveau sourire. On ne pouvait plus tellement dire que c’était le matin… Les chiffres verts sur le petit écran indiquaient 14h02. Il était plus que temps qu’elle se lève. Elle rejeta la couverture sur le côté et quitta le confort du lit. Elle ouvrit la porte de la chambre et se glissa dans le couloir.

Elle trouva Alessandro dans le salon parvint à articuler un bonjour entre deux bâillements. Lui visiblement était levé depuis bien plus longtemps. Il se tourna vers elle à son entrée.

-Tiens voilà notre belle au bois dormant. Bien dormi ?

Max s’étira et bâilla de nouveau avant de répondre.

-Comme un bébé. Il est confortable ton lit. Je vais peut-être prendre un abonnement.

Un éclair malicieux passa dans ses yeux tandis qu’elle ajoutait.

-Il manquait juste un peu de compagnie.

Alessandro ne releva pas l’allusion, sans doute trop embarrassé pour y répondre et elle enchaina.

-Tu aurais du café ?
-Oui bien sûr.

Il disparut dans la cuisine et revint l’instant d’après avec une tasse fumante.

-Vous… au regard que lui lança Max il se reprit, Tu veux manger quelque chose ?
-Non merci. Jamais au réveil.

Elle s’installa sur le canapé et dégusta son café. Alessandro l’observait en silence et elle essaya d’imaginer ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Quand elle eut terminé, elle lui rendit la tasse vide et se leva.

-Bon c’est pas tout ça, mais je vais devoir te laisser. Je travaille cette nuit.
-Cette nuit ?

Elle sourit.

-Oui en général, quand on bosse dans un night club, on travaille la nuit. Tu te souviens, mon entretien d’hier. Bah je commence aujourd’hui.

-Oh !... Je suis content pour toi.

Là Max était moyen convaincue. Il n’y avait aucun enthousiasme dans sa voix. A moins que la cause soit ailleurs ? Elle haussa les épaules.

-Allez je file.

Elle lui déposa un baiser au coin de lèvres et se sauva.

Alessandro avait peu dormi cette nuit là. Il se posait bien des questions au sujet de Max. Elle ne donnait pas l'impression de tenir à lui et pourtant voilà qu'elle était devant sa porte. **On a passé un bon moment ?** retentit encore à ses oreilles puis le fait qu'elle s'endorme alors qu'elle lui avait demandé de parler de ses origines. Il était vexé au plus haut point. Il prit, alors, la résolution de donner sans rien attendre.... l'aimer à sens unique, voir comme une amie si elle le désirerai bien entendu. Savoir attendre, savoir rêver, savoir souffrir en silence... voila son défi à venir.

Il se leva presque aux aurores. Et après, avoir petit-déjeuner en compagnie de ses tortues, il se réinstalla sur le canapé pour réviser ses cours. Aller courir le démangea mais cela n'aurait pas été correct de laisser la jeune femme seule. L'infirmier resta donc et se remit au travail en allant jeter un oeil, de temps en temps, à Max pour voir si tout allait bien pour elle. L'homme se prépara à manger et prit son repas seul en regardant par la fenêtre, il commencer à se demander quand est-ce que Max comptait se réveiller. Quelques heures plus tard, son hôte se leva et apparut dans la pièce principale. Alessandro ne put s'empêcher de la taquiner un peu au passage, et elle répondit en laissant sous entendre de vouloir revenir.

Alessandro lui souria quand elle regretta le manque de compagnie mais il ne dit mot. Elle lui demanda du café et la servit aussitôt avec un visage impassible. Max lui tendit une perche en lui annonça qu'elle travaillait la nuit même, dans le but qu'il lui demande pourquoi et ainsi pouvoir lui annoncer son nouveau travail.
- Oh ... je suis content pour toi ! lui dit-il d'on ton plus ampoulé qu'il l'aurait voulu.

La jeune femme ne chercha pas à comprendre et se retira aussitôt sans rien dire de ces intentions à venir concernant leur relation. Alessandro sentit une pointe de déception poindre... et se rappella sa nouvelle résolution d'autant qu'elle ne lui avait pas donné de moyen de la joindre si ce n'est qu'il savait où elle habitait.

Il repartit à ses études mais beaucoup moins concentré au début avant de s'y jeter à corps perdu pendant les deux jours de repos qu'il lui restait avant son examen. Une fois passé, il voulut lui rendre visite et prendre de ses nouvelles et accessoirement fêter la fin de son année. Arrivée chez elle, Alessandro vit son vélo et monta jusqu'au studio tout content à l'idée de la voir.... mais personne ne répondit malgré son insistance. Doutant de lui-même, il redescendit et observa de près la "chose" et en conclut qu'il ne s'était pas trompé.

Il repartit à la fois déçut, vexé que Max ne lui ait pas ouvert et interrogatif sur ses raisons. Encore une fois, sa résolution revint vite à sa mémoire et il tenta d'oublier cela. Il alla fêter cette nouvelle avec ses parents si fier de lui en cet instant. Sa mère lui demanda une énième fois quand est-ce qu'il allait lui présenter une jeune femme. Un éclair ressemblant au visage de Maxine passa devant ses yeux mais rien ne perçut sur son visage. Il serait patient, sans attente, ni espoir.

Il reprit le lendemain son travail comme si rien ne s'était passé, toujours aussi attentif, à l'écoute de ses patients. Il pensa à Salsa qui ne l'avait toujours pas rappellé mais elle devait être occupé par la reprise des tournages. Il souhaita que tout aille au mieux pour elle.

Quant il rentra, il était hors de lui. Il avait envie de frapper quelque chose ou quelqu'un. Max l'avait touché à un point qu'il n'avait jamais connu. Il se savait susceptible et prenait souvent les remarques à la rigolade pour éviter les blessures mais là... il avait rien vu venir !

Il avait tout fait pour lui être agréable, compréhensif, pour l'aider dans ses tâches ménagères. Il l'avait même masser plusieurs fois mais non ca ne lui convenait pas. Voilà qu'elle le lui reprochait !

Il entendait encore sa voix lui dire :
- j'en ai marre de te voir t'activer autour de moi, de devoir dépendre de toi ! J'en ai marre de te voir aux petits soins avec moi, toujours gentil, trop gentil, même quand je râle tu bronches pas ! Le mec parfait. Bah tu vois j'en ai marre aussi du mec parfait !

Il entendait ca en boucle et ca le rendait fou de douleur. En arrivant chez lui, il rencontra Sarah, sa voisine. Elle vit de suite que quelque chose n'allait pas et elle essaya de le faire parler, se confier enfin à quelqu'un mais non rien. Il esquiva en parlant de son travail et des examens qu'il attendait avec impatience. Elle le laissa monter chez lui doutant du bien fondé de ses raisons, pour mieux rattaquer le lendemain soir quant il rentra de sa garde. Elle le "coinca" dans les escaliers et se mit à lui parler tout d'abord d'elle et de son ex. Puis, imperceptiblement, elle l'amena à parler de Max en lui demanda ce qu'il ferait en face de telle ou telle réaction ou parole.

Pour lui, sa voisine avait besoin de parler, et il l'invita donc chez lui. Elle continua à lui demander conseil jusqu'à ce qu'elle sente avoir compris son problème et lui demanda ouvertement s'il avait rencontré quelqu'un récemment.
- Ah euh ... oui ... enfin non. Elle ne souhaite plus me voir.
- Ah bon mais pourquoi ? Vous vous êtes disputé à cause de vos horaires ?
- Non ! Elle me trouve trop gentil et elle en a assez.
- Certaines personnes ont besoin de limites, de pouvoir se confronter à l'autre sans que pour autant ça devienne une dispute à chaque fois. Mais d'avoir un échange. Mais c'est pas dit que se soit définitif.
- En tout cas, ca ne sera pas moi qui ferait le premier pas, puisque je dérange qu'elle se débrouille !
- Allons ! Tu dis ca parce que ca t'a vexé.
- Oui je suis vexé... mais même calmé je n'irais pas la voir pour autant.

Sentant l'humeur du jeune infirmier virer au rouge, Sarah prit congès en lui conseillant une bonne nuit de sommeil et de relativiser les choses. La journée suivante fut la bienvenue car il la passa aux Urgences à courir un peu dans tous les sens. L'activité non stop l'empêcha de penser à Max et à leur dispute.

La blessure toujours présente mais plus douloureuse faisait qu'il put à nouveau sourire à ses patients qui lui firent remarquer ce changement. Voilà que ces problèmes de coeur retentissaient sur son travail. Il s'en voulut et se promit que ca ne se reproduirait plus. Quant il rentra chez lui, il partit courir un peu et se coucha de bonne heure épuisé. Le lendemain étant de relâche il décida de faire la grasse matinée pour une fois.

Adam se gara en double file devant chez Alessandro. Max ouvrit la portière et s’apprêta à descendre.

-Tu es sûre que tu ne veux pas que je t’aide à monter ?
-Tu rigoles, je peux enfin remarcher ! Tu ne vas pas me priver de ce plaisir !
-Comme tu veux. Tu m’appelles si tu as besoin que je revienne te chercher.

Il attendit qu’elle soit entrée dans l’immeuble pour redémarrer. A l’aide de ses béquilles, Max se dirigea vers l’ascenseur et appuya sur le bouton d’appel. La cabine arriva et la porte s’ouvrit. Elle entra à l’intérieur et hésita un instant devant les boutons. Elle pressa celui de l’étage en dessous de celui d’Alessandro. Elle finirait à pied, ça lui laisserait le temps de réfléchir à ce qu’elle allait dire.

Cette pensée la fit sourire. Elle ne se souvenait pas avoir déjà dû réfléchir à ce qu’elle allait dire. D’un autre côté, c’était ses voisins qui l’avaient eue à l’usure et elle n’avait pas vraiment prévu sa visite. Seulement si elle avait voulu être honnête avec elle-même, elle aurait admis qu’elle n’était pas facile à avoir à l’usure et que malgré ça il ne leur avait fallu que deux jours pour y parvenir. Mais pour admettre ça, il aurait fallu qu’elle admette aussi ce que ça impliquait, à savoir qu’elle avait déjà décidé d’aller voir Alessandro avant même que ses voisins le lui suggèrent. Ils avaient juste un peu précipité les choses.

Plongée dans ses réflexions, elle était arrivée devant la porte et n’avait toujours pas décidé de ce qu’elle allait pouvoir dire pour se faire pardonner. Tant pis, elle improviserait. Elle sonna. Alessandro vint rapidement lui ouvrir et son visage se durcit quand il la découvrit. D’un ton froid et distant, il prit le premier la parole.

-Salut.

La voix de Max elle était beaucoup plus douce, sa colère à elle était retombée depuis longtemps.

-Je peux entrer ?
-Oui, vas-y.

Il s’effaça pour la laisser passer, toujours aussi froid. Max ne se formalisa pas. Elle se dirigea directement vers le salon et s’installa sur le canapé après avoir appuyé ses béquilles sur l’accoudoir.

-Tu ne m’as pas laissé le temps de te remercier l’autre jour.
-Me remercier ? Me dire que tu en avais marre de ma présence c’était un remerciement... voilà qui est étrange !
-Bah non justement, c'est pour ça que je suis là.
-Ah ... c'est tout ce que tu voulais me dire ?

Max ne répondit pas tout de suite, étudiant le visage d’Alessandro qui était resté debout, comme s’il voulait maintenir une distance de sécurité entre elle et lui.

-Tu m’en veux hein ?
-Moi t'en vouloir pourquoi donc ?

Il avait employé l’ironie et reprit son ton froid pour enchainer.
-Je t'aide de mon mieux, je reste auprès de toi le plus longtemps possible pour que tu trouves le temps pas trop long et tu me jettes que tu en as marre de me voir ! Alors oui j'ai un peu de mal à encaisser là tu vois.
Max ne put s’empêcher de sourire.

-Tu vois, je te préfère comme ça. Quand tu réagis…
-Ah parce que tu crois que la gentillesse et la serviabilité sont l'apanage des gens insensibles ? Ce n’est pas parce que je ne dis rien que je ne ressens rien ! Mais contrairement à toi je ne suis peut être pas capable d'y mettre une action ou des mots.

Le regard d’Alessandro trahissait sa colère, mais les tremblements dans sa voix disaient à Max tout autre chose. Elle savait qu’elle était allée trop loin mais était incapable de reconnaître son erreur. Au lieu de ça elle en rajouta une couche.

-Vas-y, lâche-toi. C’est le moment. Tu peux même me mettre ton poing dans la figure si ça peut te faire plaisir.
-Humm maintenant tu me traites de lâche ? Parce qu'il n'y a que les lâches pour frapper une femme. Et je n’en ai pas l'intention ... de te frapper.

Il se dirigea vers la cuisine comme pour fuir la conversation. Elle récupéra ses béquilles et le rejoignit. Il était occupé à récurer son évier. Elle s’approcha et prenant ses deux béquilles dans la même main, elle posa l’autre sur l’épaule d’Alessandro.

-C’était une image…

** Qu'est ce qu'elle me veut ? Elle vient vérifier si j'ai mal ou quoi ? **

Il l'a vit aller s'assoir sur le canapé faisant comme si elle était chez elle. ** Ne te gène pas surtout ! ** Le jeune sentait la colère montait en lui comme la lave d'un volcan, il finit même par la laisser paraitre quand elle lui demande s'il lui en voulait.
-Tu vois, je te préfère comme ça. Quand tu réagis…
-Ah parce que tu crois que la gentillesse et la serviabilité sont l'apanage des gens insensibles ? Ce n’est pas parce que je ne dis rien que je ne ressens rien ! Mais contrairement à toi je ne suis peut être pas capable d'y mettre une action ou des mots.

Le regard d’Alessandro trahissait sa colère, mais les tremblements dans sa voix disaient à Max tout autre chose. Il était sur le point de laisser passer des larmes de douleurs, ce qui chez toute personne un tant soit peu sensible aurait fait réagir pour amoindrir le sentiment. Au lieu de ça elle en rajouta une couche.
-Vas-y, lâche-toi. C’est le moment. Tu peux même me mettre ton poing dans la figure si ça peut te faire plaisir.
-Humm maintenant tu me traites de lâche ? Parce qu'il n'y a que les lâches pour frapper une femme. Et je n’en ai pas l'intention ... de te frapper.

Cette fois-ci s'en était trop, il préféra rompre la conversation en partant dans sa cuisine reprendre son récurage d'évier. Soudain, une main se posa sur son épaule l'arrêtant dans son geste.
- C’était une image…

Alessandro jeta à Max un regard fusilleur mais ne répondit pas de suite. ** Elle me cherche vraiment ma parole ! ** Il prit avant une grande respiration :
- Je vois que tu as troqué ton platre contre des béquilles. Tu les gardes combien de temps ?
- Une semaine, ensuite je pourrai reprendre le boulot.
- Ah... tu dois être ravie alors ?
- Tu changes de sujet là...
- Ok je dis plus rien !

Il lui avait répondu d'un ton sec et froid et s'était aussitôt remit à l'ouvrage, frottant sans ménagement son évier.
-Et si tu me disais ce que tu as sur le coeur plutôt ? Lui demanda t-elle d'une voix toujours calme et douce.
- Ca t'intéresse tant que ca ou c'est pour vérifier que j'en ai un ? lui répondit il sans un regard
- Tu veux pas me répondre au lieu de tourner autour du pot ?
- Que veux tu que je te dise de plus sinon que je n'ai pas apprécié du tout ce que tu m'as dit.
- J'admets que j'ai manqué de tact...
- Rien laisse tomber ! Il répondit en soupirant car il pensait avoir des excuses. ** C'est trop demandé Alessandro. Laisse tomber, elle va te faire souffrir jusqu'au bout. **
-Non !
- Quoi non ? surpris s'arrête et la regarde les eux humides mais sans larme
-Non je ne laisserai pas tomber.
- Ah ! Que veux tu alors ?
- Que tu me dises ce qui se passe là-dedans. Lui dit-elle en lui tapotant la tempe avec son index.
- Tu le sais pourtant. tu as oublié ! ... je te l'ai déjà dit que j'étais amoureux de toi. Mais à ta réaction, c'est pas réciproque n'est ce pas ?
- Tu ne l'avais pas dit aussi clairement jusqu'à présent.
- Si ca l'était si tu t'étais donné la peine de m'écouter réellement. Mais je remarque que c'est, toi, là qui ne me répond pas !

Depuis le début de la conversation, Max s’efforçait de se montrer douce, estimant qu’elle en avait assez fait comme ça. Elle espérait réussir à arranger les choses et lui faire oublier ce qu’elle avait dit. Mais là la situation se compliquait. Elle s’arrangeait toujours pour ne pas se retrouver au pied du mur, mais là Alessandro s’était montré plus fort qu’elle. Elle ne pouvait plus reculer.

Elle songea d’abord à lui mentir. Ça n’était pas difficile de lui dire ce qu’il voulait entendre et de faire semblant. Ce ne serait pas la première fois qu’elle aurait recours à ce stratagème pour obtenir ce qu’elle voulait d’un homme, et ça ne lui avait jamais posé de problème de conscience. Elle était même plutôt douée pour ça. La séduction était un jeu et elle avait toujours su abattre les bonnes cartes. Pourtant cette fois-ci, quelque chose la retenait.

Max se trouvait face à un dilemme. Si elle répondait avec sincérité à sa question, elle ne ferait qu’envenimer la situation qu’elle était venue arranger. Elle le blesserait encore davantage et il ne le méritait pas. Si elle mentait, elle le préserverait, oui mais pour combien de temps ? La chute n’en serait que plus douloureuse pour lui quand il découvrirait la vérité… D’ailleurs en y réfléchissant bien, qu’elle était-elle cette vérité ? Elle devait bien ressentir quelque chose pour se poser autant de questions.

Alessandro avait cessé de s’occuper de l’évier et attendait sa réponse, ne la quittant pas des yeux. Elle tenta de gagner du temps.

-Pourquoi poses-tu la question puisque tu sembles si sûr de la réponse ?
-Je ne suis sûr de rien... je n'ai pas la science infuse ! C'est juste ce que tu laisses paraitre. Après ce qu'il y a au fond de ton cœur, il n'y a que toi qui le sache !
-Je suis loin d'être une fille bien tu sais. Tu mérites mieux.
-Comment le sais-tu ce dont j'ai besoin ? Et au lieu de te demander si tu es faite ou non pour moi, demande toi si tu tiens à moi ! Le reste viendra tout seul s'il doit venir.

Max soupira. Comment allait-elle se sortir de cette impasse sans faire trop de dégâts ?

-Dis-moi, toi ce dont tu as besoin.
-Je ne te répondrai que quand tu auras répondu à ma question ! M'aimes-tu ou pas ?

C’était la question qu’elle redoutait. Elle ne pouvait plus s’en sortir par une pirouette. Il lui restait encore la possibilité de mentir même si l’idée lui déplaisait. Serait-il dupe ? Elle en doutait. Elle-même d’ailleurs n’était pas sure de savoir donner assez de crédibilité à son mensonge pour une fois. Peut-être qu’une demie vérité alors … ce serait faire preuve de lâcheté. Pour la première fois depuis qu’ils s’étaient rencontrés, elle perdit son assurance et détourna les yeux.

-Non, je ne t’aime pas, souffla-t-elle. Pas au sens où tu l’entends en tous cas.

Alessandro était parvenu à la mettre au pied du mur. Il faut dire qu'elle avait le don de retomber sur ses pattes grâce à des pirouettes. Mais là, il l'avait piégé. Il était à la fois content et anxieux de connaître enfin le fond de ses pensées. Un brin d'espoir le faisait tenir mais une petite voix lui disait de ne rien attendre, que c'était à sens unique, qu'il n'allait que souffrir. Il resta rivé à ses lèvres attendant qu'elle se décide enfin à lui répondre, ce qu'elle fit après un temps de réflexion qui parut des heures à ses yeux :

- Non, je ne t’aime pas, souffla-t-elle. Pas au sens où tu l’entends en tous cas.

L'infirmier sentit le sol s'effondrer sous ses pieds. Il fut atteint en plein coeur par le début de la phrase, ce qui lui fit lacher son éponge et reculer d'un pas le faisant s'appuyer contre le meuble. ** Elle ne m'aime pas ! Tu vois qu'est ce que je te disais ? Elle s'est joué de toi mon "pauvre" alessandro. ... Mais ... mais elle a dit ensuite pas comme je l'entend ! Peut-être que... Tu n'as pas assez souffert ? Tu en veux une autre couche c'est ca ? Allez laisse tomber ! Elle en vaut pas la peine, elle te l'a dit elle-même en plus. Non ! Je dois savoir. **

- Co... comment ça ? ... Que veux tu dire par "au sens où je l'entend" ?
- Je veux dire que je ne suis pas amoureuse. Lui dit-elle en releva la tête pour affronter son regard
- En es-tu si sure ? parce que dans ce cas pourquoi venir me voir ?
- Disons que j'apprécie ta compagnie.
- Au moins ça a le mérite d'être clair.

L'infirmier avait dit cela d'une voix calme mais parsemé de trémolot qui laissait entrevoir la douleur qui l'assaillait au même moment. Une partie de lui se réjouissait d'avoir vu ce qui allait se passer quant à l'autre, elle tentait tant bien que mal de réaliser et de s'en remettre. Mais au moins il savait à quoi s'en tenir.

-Tu le savais déjà non ?
- Comment ça je le savais déjà ?
- Laisse tomber... lui fit-elle en haussant les épaules.
- Prend ça comme tu veux, mais au point où j'en suis je veux comprendre. Alors explique moi ... s'il te plait.

Max avait décidé d’être sincère et elle se devait de l’être jusqu’au bout. Même si elle savait que chacune de ses réponses le blessait un peu plus. Après tout c’est lui qui l’avait voulu. Et pourtant, elle redoutait à chaque fois la question suivante. Elle se détestait dans le rôle du bourreau. Bien qu’il soit immobile depuis un petit moment maintenant, elle avait l’impression de le voir se recroqueviller un peu plus à chaque fois. Il était temps d’y mettre un terme.

-A quoi bon en rajouter ? J’ai déjà fait assez de dégâts non ? Je n’aurais pas dû venir, excuse-moi…

Lentement elle lui tourna le dos et clopina vers la porte. Elle ne s’était jamais sentie aussi mal. Comment en était-elle arrivée là ? Elle aurait dû mettre les choses au clair dès le début. Mais elle n’avait pas vu le coup venir. Elle n’était pas quelqu’un de sentimental et aucun de ses précédents amants ne l’avait été. Pour elle, c’était quelque chose d’inconnu. Elle avait presque atteint la porte quand il parla.

-Justement tu me dois au moins ça tu ne crois pas ?

Elle ferma les yeux et serra les mâchoires. Etait-il maso pour vouloir à ce point remuer le couteau dans la plaie ? Elle se retourna lentement. Il n’avait pas bougé.

-Puisque tu y tiens… Je crois qu’au fond de toi, tu savais déjà ce que je viens de te dire, mais que tu ne voulais pas l’admettre. Et si je ne t’ai pas détrompé, comme j’aurais dû le faire dès le départ, c’est que j’appréciais les moments que nous passions ensemble. Je me suis montrée égoïste et je m’en excuse.
-Parfait... Merci de cette franchise ... je crois que tout est dit alors même si j'ai un doute sur le manque de profondeur de tes sentiments. Mais ce n'est là qu'une impression tu me diras ...

Alessandro lui tourna le dos pour reprendre son nettoyage… sans entrain. Max, elle, resta un instant dans l’encadrement de la porte à l’observer. Elle était venue pour arranger les choses… ça n’était pas très réussi. Elle se tourna à son tour, s’apprêtant à quitter la pièce, quand elle changea soudainement d’avis. Elle ne pouvait pas partir comme ça. En trois coups de béquilles, elle était derrière lui. Elle laissa tomber ses deux soutiens au sol pour libérer ses bras et les glisser autour de la taille d’Alessandro. Elle se blottit contre lui et appuya son front contre son dos. Les yeux fermés, elle ne disait rien.

Alessandro resta figé en sentant les deux mains de Max se poser autour de sa taille. Puis, la petite voix qui avait lu en la jeune femme et ses sentiments apparement comme dans un livre ouvert jubila, faisant apparaître un sourire sur le visage du jeune homme jusque là fermé. Il posa sa main libre sur la sienne, fermant à son tour les yeux.

L'espoir était de retour comme au premier jour. Il avait encore toutes ses chances, si elle voulait bien les lui accorder comme elle semblait vouloir le faire à cet instant. Puis, devant l'absence de réaction de la serveuse, il se retourna lentement, lui tenant la main pour pas qu'elle tombe et la serra dans ses bras tendrement. Il restèrent de longues minutes ainsi.

- Est-ce que tu veux manger quelques choses ?
- Non, je n'ai pas très faim, répondit-elle sans lever la tête.

Doucement, L'infirmier posa un doigt sous son menton pour l'obliger à le regarder. Un léger sourire barrait son visage, ses yeux n'était plus triste mais au contraire trahissait la joie qu'il ressemtait devant son refus de partir.

- Pourtant tu devrais et tu le sais, je le sais. Mais je ne vais pas te forcer ! Si tu changes d'avis, dis le moi je te préparerais quelque chose. En attendant... il se baissa en s'éloignant légèrement d'elle, saisit les deux béquilles et les lui tendit... vient t'asseoir sur le canapé avec moi, s'il te plait !

Elle ne dit-mot mais hocha la tête dans un signe affirmatif et le suivit au salon. Tous deux s'asseyèrent et tout aussi tendrement, il invita Max à poser sa tête à l'intérieur de son épaule. Ils restèrent là un autre long moment. Combien de temps exactement ? Il ne sut pas vraiment. L'infirmier avait fermé les yeux appréciant de pouvoir la tenir dans ses bras. Puis l'envie d'elle devint la plus forte, et il commença à caresser, avec une douceur infinie, ses cheveux, sa nuque, son dos. L'absence de réaction de la jeune femme donna envie à Alessandro d'aller plus loin. Comme jusque là, il posa un doigt sous le menton de Max, le releva tendrement vers lui et l'embrassa délicatement sur les lèvres. Ses mains se firent alors plus entreprenante, effleurant lentement ses cuisses.

La jeune serveuse se laissait totalement faire, ce qui incita l'homme à lui demander avant d'aller plus loin :
-oui...

Il la prit délicatement dans ses bras afin de l'emmener dans sa chambre, où il la déposa sur le lit tout en l'embrassant du bout des lèvres. Il l'installa et commença à la déshabiller sans lâcher ses lèvres. Arriva le moment, où l'atelle devait être otée et il le fit délicatement pour ne pas lui faire mal avant de la dénuder complètement et de s'installer à coté d'elle après en avoir fait autant aidé par les mains habiles de Max.

Alessandro fit parcourir lentement les siennes sur le corps superbe de sa bien-aimée accompagnées de baisers plus fougueux et totalement partagés. Les mains de la jeune femme firent de même sur celui de son partenaire. Ce fut bientôt un combat entres elles pour avoir le plus accès à la peau de l'autre. Léphèbe se mit alors à dévorer chaque parcelle de son corps s'attardant sur sa poitrine avant d'atteindre le jardin secret de la belle. Il se mit à l'honorer tout en laissant glisser ses mains sur les monts devenus dur de Max qui lachaît des soupirs de contentement jusqu'à ce que son miel se mélange à sa salive.

Max se laissait faire, laissant pour une fois le soin à Alessandro de prendre toutes les initiatives. Dans sa tête, tout se bousculait. Pourquoi n’était-elle pas partie ? L’instant d’avant, elle se maudissait de s’être montrée égoïste et voilà qu’elle récidivait. Elle abusait des sentiments qu’il avait pour elle, privilégiant son bon plaisir.

Et puis zut pourquoi se torturait-elle de la sorte ? Elle avait été claire cette fois, il savait ce qu’il en était. Si ça lui plaisait de souffrir, c’était son problème à lui, pas le sien. Il savait qu’elle ne l’aimait pas et malgré cela voulait quand même coucher avec elle. Autant en profiter. C’est ce qu’elle voulait après tout : prendre du bon temps. Ça ne lui avait jamais posé de problème jusqu’à présent, pourquoi serait-ce différent aujourd’hui.

Elle chassa cette culpabilité stupide qui avait cru bon de la ronger et retrouva son assurance habituelle. Elle prit alors une part plus active à leur étreinte. Bien que limitée dans ses mouvements par son genou douloureux, elle se montra comme toujours une amante experte. Elle s’abandonna sans retenue aux caresses intimes qu’Alessandro lui prodiguait. Puis ce fut son tour de lui rendre la pareille, lui arrachant des râles de satisfaction.

Leurs deux corps en réclamaient davantage et ils s’unirent dans un tourbillon de sensations. Longtemps, ils firent l’amour sans prononcer le moindre mot. Quand la jouissance vint les délivrer, ils ne parlèrent pas davantage. Comme s’ils craignaient de rompre en même temps que le silence, la magie de l’instant.

Ils restèrent de longues minutes l’un contre l’autre, immobiles. Un sentiment de victoire s’insinua dans l’esprit de Max. Elle avait eu l’impression de progresser sur un fil tendu au dessus du vide, mais encore une fois, elle était retombée sur ses pieds. Bien sûr si elle avait voulu être honnête avec elle-même, elle aurait cherché à comprendre ce qui l’avait poussée à se poser toutes ces questions. Elle serait peut-être arrivée à la conclusion que ce qu’elle éprouvait dépassait la simple attirance physique. Mais ça aurait voulu dire admettre qu’elle n’était plus maitresse de la situation, qu’elle lui avait permis de lui ravir sa liberté, de l’enchainer à lui. Et c’était hors de question !

Maxine avait passé la fin de son arrêt chez Al. Une semaine a être chouchoutée, câlinée, bordée, par un Alessandro aux anges de se rendre utile pour la femme qu'il aimait. Lui aussi était de congés mais pas maladie, un seul suffisait. Il venait de passer son examen d'entrée à l'externat et avait pris quelques jours pour se reposer et prendre soin de son invité. Plus les jours passait, plus l'angoisse des résultats l'oppressait mais la jeune femme, n'en savait rien. Elle avait compris qu'il se passait quelque chose car l'infirmier changé un peu plus chaque jour mais n'était pas parvenu à savoir de quoi il s'agissait.

Au petit matin de ce jour, l'homme alla chercher son courrier ainsi que des croissants pour son hôte. Tandis qu'elle petit déjeunait, il ouvrit chacune des lettres qui se révélèrent, sauf une, des factures. La dernière était les fameux résultats tant attendus, et il resta figé regardant l'enveloppe comme s'il s'agissait d'un trésor. Le stress le fit blanchir et Max vit tout de suite que ce n'était pas normal.
- Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi ne l'ouvres-tu pas ?
- Oh... si... si... je l'ouvre tout de suite, répondit-il d'une voix hésitante.

C'est en tremblant qu'il décacheta le contenant, puis déplia lentement le bout de papier déterminant. Un long silence s'installa, avant qu'Alessandro ne regarde à nouveau Max un grand sourire aux lèvres
- Je l'ai ... j'ai réussit, tu te rends compte ?
- Heu c'est bien mais tu as réussit quoi ?
- Mon examen d'entrée à l'externat... et en travaillant en parallèle !! Je suis trop content, exulta t-il.
- Bah va falloir fêter ça alors...
- D'accord !! Je m'occuperais de ça quand tu seras chez ton médecin car c'est bien aujourd'hui qu'on t'enlève ton atèle non ?
- Normalement oui.
- Parfait alors


L'infirmier déposa la jeune femme et pendant qu'elle était en consultation, il passa quelques coups de fil afin de pouvoir réserver dans un restaurant qui lui convenait. Quand il retrouva Max, il fut heureux de constater qu’elle était effectivement débarrassée de son attelle et de ses béquilles. Une deuxième raison de célébrer cette soirée.

Alessandro emmena tout d’abord sa bien-aimée dans un bar classique pour y partager un verre avant de se rendre dans un restaurant très prisé de l'île. Alessandro affichait grand sourire : Max donnait l'impression d'apprécier. Tout au long du repas, ils bavardèrent de tout et de rien, échangeant des regards complices. La jeune femme buvait beaucoup, comme à son habitude quand elle fêtait quelque chose. Son compagnon lui se montrait plus raisonnable.

Le dîner achevé, ils se rendirent sur la plage, déserte à cette heure, pour terminer la soirée sur une promenade au clair de lune.
- Un bain de minuit ça te dit ?

Max haussa les sourcils, surprise par la demande. Cela ne ressemblait pas à l’Alessandro qu’elle avait côtoyé jusque là. Cette hésitation le piqua et il était sur le point de lui lâcher un « Laisse tomber » des plus cinglants quand elle accepta finalement. Sa susceptibilité, bien que toujours présente, fut vite renvoyée et il se déshabilla, tout sourire, parsemant la plage de ses vêtements.

Alessandro était déjà dans l’eau alors que son hôte de la soirée, avait à peine réalisé ce qui se passait. Le jeune homme attendit l’arrivée de Max et l’accueillit en l’éclaboussant. La baignade dégénéra rapidement en une bataille d’eau en règle. Puis tous deux nagèrent un court instant, se poursuivant, se cherchant sous l’eau, se faisant boire la tasse… Max gagnant le plus souvent.

L’infirmier parvint à s’approcher de la belle et la prit par la taille, à bras le corps, se collant dans son dos. Au lieu de lui faire boire la tasse comme jusque là, il embrassa son cou tendrement. La jeune femme se laissa faire, basculant sa tête lui laissant ainsi le « champ libre ». Et pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, se fut lui qui était demandeur : il fit parcourir ses mains sur ce corps sculpté à la perfection, tout en l’embrassant sur la bouche. Son envie d’elle devenait de plus en plus forte, et tout à coup, il la retourna doucement, lui déposa un léger baiser sur les lèvres avant de lui attraper les jambes et de la ramener sur le sable. Il la déposa délicatement avant de s’allonger à ses cotés tout en l’embrassant doucement, tendrement. Puis ils reprirent leur découverte de l’anatomie de l’autre, Max ne faisant que répondre à un Alessandro se montrant étonnamment entreprenant. Leur corps à corps fut très vite des plus sulfureux, passionné, voir animal.

Epuisés mais comblés et heureux, ils retournèrent se rhabiller avant que l’infirmier ne raccompagne Max chez elle. Elle reprenait le travail le lendemain et préférait rentrer. Alessandro en fit autant, encore euphorique après les moments qu’ils venaient de passer. ** Quelle magnifique journée ! Je m’en souviendrais toute ma vie ! **