une chambre d'hôpital

84.

Elle n’avait pas fait long pour trouver un médecin, et c’est d’un pas décidé qu’elle le suivit à l’intérieur de la chambre, surveillant de prêt les mouvements de ce dernier. Qu’il n’essayât pas de l’empêcher d’emmener Johnny dans l’heure qui suivait, sinon ils auraient tous le droit à un sacré numéro. Ceux-là ne connaissaient pas encore Salsa quand elle avait décidé de quelque chose, personne ne devait se mettre sur son chemin.

Elle assista, bras croisés et sourcils froncés à l’échange entre les deux hommes.

- Et bien.. Vous semblez en parfaite santé Mr Cash.. Aucun trouble cardiaque.. votre respiration est calme et la température a baissé.
- Je peux partir alors ?
- Mmh.. J'aimerai quand même vous garder jusqu'à cet après-midi pour.

Un éclair traversa le regard de Salsa qui intervint dans la conversation.

- S'il vous plait docteur.. la journée d'hier a été éprouvante.. et je prendrai bien soin de lui.

Elle avait sorti son jeu de femme implorante pour faire fléchir le docteur. Et ce n’était que la première carte qu’elle lui faisait voir, s’il fallait, elle lui en sortirait d’autres.

- Mmh.. Bon, c'est d'accord. Mais évitez le surmenage ces prochains jours c'est compris ?

Et elle n’avait même pas du insister. Une lueur de triomphe éclaira un bref instant son regard, mais Salsa repris très vite son rôle. Elle saisit les ordonnances que le médecin lui tendait et d’un ton mielleux, le remercia..
Immobile, les ordonnances en main, elle regarda le médecin quitter la pièce et à peine la porte se refermait-elle que Salsa se dirigea vers les placards à la recherche des vêtements de Johnny

- Mais tu fais quoi?

Sans se retourner, toujours le nez plongé dans l’armoire, elle répondit d’un ton joyeux..

- hum je cherche tes habits, à moins que tu ne préfères te montrer dans cette tenue?..Remarque moi, ça ne me dérange pas plus que ça..

Ayant trouvé ce qu’elle cherchait, Salsa s’était écartée de l’armoire, et regardait Johnny, un sourire malicieux sur les lèvres. Puis sans attendre sa réponse, elle lui tendit ses affaires et l’expédia d’un rapide..

- Zou!!On rentre à la maison!

Salsa le dévisagea, un large sourire sur les lèvres, mains sur les hanches puis réalisa vite qu’il aurait quelques soucis pour s’habiller et aussitôt s’avança vers lui..

- Laisse, je vais t’aider..

Elle lui remonta son pantalon sur ses jambes de gestes doux, frôlant sa peau au passage, croisant son regard et lui sourit. Pour le débardeur, ce fut bien plus délicat, il aurait fallut faire venir des affaires de rechange, mais Salsa ne voulait plus attendre, ils pourraient toujours envoyer les gardes du corps de Johnny en chercher ensuite, Mais bon le problème de la sortie se posait toujours.

Salsa réfléchit à une solution puis tout à coup, trouva l’inspiration, elle glissa une main dans ses cheveux, puis lui murmura avant de s’éclipser.

- je file te trouver un haut correct pour sortir d’ici..
- hum en attendant, je te laisse avec Lana…
- Lana?.. Je vous le confie un instant…juste un instant..

Elle lui fit un clin d’œil et après s’être absentée cinq minutes, revint avec une chemise. Johnny saisit le vêtement et dévisagea Salsa, intrigué, mais elle posa un doigt sur sa bouche, et avec un sourire mystérieux lui dit:

- ça sera peut-être un peu grand mais bon, avec le bandage, ça sera parfait.

Elle l’aida à finir de se rhabiller, puis se tourna vers Lana.

- Mademoiselle Fox, j’espère que vous ne m’en voudrez pas trop de vous l’enlever? Ne vous inquiétez pas pour lui, je vais en prendre grand soin!
- J’espère que vous aussi pourrez bientôt rentrer chez vous..

Salsa se releva puis après avoir saluer la jeune femme, fit quelques pas en direction de la sortie et attendit Johnny, une main déjà sur la poignée de la porte.

Johnny avait été surprit par la précipitation de Salsa dès que le médecin avait quitté la pièce, les laissant seuls tous les trois avec Lana.. elle s'était littéralement jetée sur son placard contenant ses affaires de la veille, seul son pantalon était encore réutilisable, épargné par le sang qui couvrait son haut et sa veste foutue.. Elle était ensuite revenue vers lui, après avoir mit son cellulaire dans son sac à main et lui avait proposé son pantalon pour qu'il l'enfile et fissa bien qu'elle manifesta son amusement à l'idée qu'il sorte en sous-vêtement.. Ca ne la gênerait pas ? vraiment ? il en doutait, elle était exclusive et il le savait alors que des photos de lui en sous-vêtement fasse la couverture du Heaven Times ? Jamais..

Il s'était alors dégagé du drap pour se tourner à l'aide d'un bras en bord de lit, ayant un peu de mal à enfiler une jambe de pantalon sans appuis.. il poussa un petit grognement plaintif mais Salsa s'en rendit aussitot compte et elle vint à son aide avant qu'il ne s'énerve vraiment, l'aidant à glisser l'une après l'autre ses jambes dans son pantalon, prenant soin de le frôler au passage, lui hérissant les poils.. pour finir par le boutonner à sa taille, refermant la braguette en lui jetant un regard complice qui en disait long sur ses pensées..

Les lèvres de Johnny s'étirérent alors de malice tandis qu'elle lui demanda d'attendre sagement le temps qu'elle lui trouve quelque chose à mettre en haut, histoire de ne pas avoir les épaules nus pour masquer à moitié son bandage aux journalistes friands de nouvelles prises.. Lana attira alors son attention quand ils furent seuls dans la pièce, le chariant sur ses manières de petit prince.. laissant Salsa gérer la situation.

"- Sois pas jalouse, ton tour viendra.."
"- J'en doûtes!"

Lana avait dit ces mots avec un détachement profond, elle n'y croyait vraiment pas et Johnny le savait.. mais tout comme lui.. elle finirait tot ou tard par mettre le doigt sur une évidence et là elle comprendrait que sa vie n'avait pas eu lieu d'être avant ça.. Mais elle était jeune et elle avait le temps de venir voir les choses.. si elle devait attendre autant de temps que lui alors ce n'était pas demain la veille qu'elle ouvrirait les yeux.

Salsa revint alors dans la pièce avec une chemise propre et blanche qu'elle avait piqué on ne sait où.. Johnny avait eu le temps d'enfiler ses chaussures pendant son absence, il était fin prêt et empressé de partir, même s'il était attristé quelque part de devoir laisser Lana seule.. Il savait qu'elle tiendrait le coup et puis il l'appelerait.. Salsa l'aida alors à enfiler sa chemise puis fit chemin vers la sortie, souhaitant un bon rétablissement à Lana.. mais Johnny ne pouvait pas partir si vite, sans un contact avec elle et il s'approcha du lit de la malade et posa un baiser sur son front..

"- Sois sage chipie. Je t'appelerai.."

Lana esquissa un petit sourire amusé avant de le serrer prudemment dans ses bras, laissant la main de Johnny glisser dans ses cheveux bruns..

"- Remets-toi vite canaille!"
"- Grrr.."

Johnny se recula et lui montra les dents avant de rire puis il quitta sa proximité et rejoignit Salsa qui l'attendait patiemment sur le pas de la porte.. faisant un dernier signe de main à Lana avant de quitter la pièce..

( suite )

Voilà, jonny et Salsa avaient quittés la chambre depuis quelques heures à peine et Lana sentait en elle une certaine solitude. Être immobilisée dans ce lit d'hôpital sans pouvoir bouger ni manger la randait malade...ironique n'est-ce pas?
Elle avait tout de même une nouvelle amie, la télévision. Elle constata d'ailleurs que le niveau des séries étaient de plus en plus lamentables, ça devenait une télévision pacifiste qui n'inspirait aucune réaction de la part du spectateur, au bout de 30 minutes elle l'éteignit n'y trouvant aucun intérêt concret.
Bon sang mais il fallait qu'elle fasse quelque chose, en ce moment
tout ce qu'elle se disait c'est que si elle ne s'était pas rendue à ce mariage, jamais elle ne se serait retrouvée là, à siroter par intraveneuse ce qu'ils appelaient ici de la nourriture.
Une infirmière vint faire irruption dans la pièce pour tout contrôler. Lana la regarda sans parler, de mauvaise humeur? Si peu.

-C'est long....

Dit-elle en regardant la femme, celle-ci s'arrêtant dans son geste pour se tourner vers elle. Elle était toute jeune et semblait toute timide.

- Ne vous en faites pas, dans 3 jours vous pourrez commencer à bouger un peu d'après votre dossier, c'est juste un moment à passer.

-Oui en effet, dites-moi pourriez-vous me passer mon sac s'il vous plaît, je crois qu'une de vos collègues l'a rangé dans ce placard là-bas...j'y irais bien moi-même mais le docteur Cassidy a été formelle sur ce point: pas de mouvement

-Biensûre mademoiselle Fox.

Et la demoiselle ouvrit la placard pour en sortir son sac à main, Lana put appercevoir sa robe, tachée de sang sèché...avec un gros trou, elle était définitivement foutue, dommage, c'était sa préfèrée.
Elle lui apporta son petit sac à main, duquel elle sortit son téléphone portable et se servit ensuite du téléphone de la chambre pour appeller à l'extérieur, son portable n'ayant techniquement pas le droit d'être allumé dans les chambres...questions d'ondes.

-Merci...

Dit-elle avant que la jeune fille se congédie, disparaissant dans le couloir, se frayant un chemin parmis les photographes qui essayaient veinement de prendre des photos exclusives. La sonnerie retentit dans l'appareil

-Hey ma belle, comment tu vas?

-Sors-moi d'ici tout de suite!

-Lana tu sais bien que je ferais tout pour toi, mais les médecins sont vraiment formelles...mais je te promet de tout faire pour que tes conditions soient des plus favorables.

-Dans une chambre blanche, avec des rideaux blancs, des gens en blancs et un liquide blanc qui soit disant me nourris, tu t'es surmené non?

-Ne commences pas!

-Excuses moi mais je déteste cet endroit, comme je déteste être seule...Quand est-ce que tu viens?

-je ne pourrai pas me libèrer avant 3 à 4 jours, j'ai beaucoup de travail ici et

-......Je vois, bon je te laisse je vais essayer de voler une chaise roulante et je vais faire la course dans les couloirs...

- Lana att...

[i]Lana avait raccroché, furieuse et à la fois impuissante. Elle ne pouvait pas en vouloir à son manager, ça n'était pas sa faute et elle le savait. D'ailleurs ça n'était de la faute de personne mais elle n'était pas du genre paciente....
Elle appuya sa tête dans l'oreiller, regardant le plafond...tout ce blanc, ça faisait mal aux yeux.

Auparavant, soins intensifs...

Ambiance !!

134.

Le soleil étincelait sur une mer qui s’étendait à perte de vue…. Une brise douce, si agréable soufflait sur son visage, comme une caresse… Salsa souriait, elle ferma les yeux pour apprécier encore mieux la sensation… Le soleil couchant était magnifique… Elle était si bien…ses cheveux ondulaient lentement dans le vent, de même que les pans de sa robe blanche, qui flottaient aérien autour d’elle.

Un rire, elle entendait un rire, mais ne réalisa pas que c’était le sien….elle flottait dans cet autre monde, fait de douceur, d’oubli, de fragments de souvenirs, des moments paisibles de sa vie. Sa conscience la protégeait alors que son corps était plongé si profondément dans le coma….

Salsa commença à tourner sur elle-même dansant sur une musique qui venait des tréfonds de son âme, ses longues jambes fines, exécutèrent quelques pas de danse si légers qu’elle ne touchait qu’à peine la surface…..Ses bras en croix, la tête rejetée en arrière, elle goûtait à cet instant de douceur, de calme. Son cœur battait au ralenti, comme le temps dans ce monde bien au-delà de la conscience…

La jeune femme continuait de tourner encore et encore, s’enivrant de cette sensation, comme un bercement apaisant….elle dansait seule….au milieu de nulle part….Ses paupières se soulevèrent et Salsa baissa ses yeux noirs sur cette mer turquoise….elle s’était arrêtée de danser, son regard attiré par ces flots qui se mirent à tourbillonner en des vagues de plus en plus agitées…

Le sentiment de paix, céda la place à une angoisse, de plus en plus violente en même temps que le tourbillon dans l’eau créait peu à peu un gouffre qui semblait l’aspirer.. Salsa ne souriait plus, elle tomba soudain …la chute lui donna un horrible sentiment de vertige… elle voulait s’accrocher mais plus rien ne la retenait………. L’eau, les flots, les immenses vagues l’engouffrèrent dans leurs ténébreuses profondeurs…. Salsa se noyait, suffoquait, elle essayait de se débattre, mais ses bras s’agitaient au ralenti… Ses cheveux s’ouvraient autour d’elle comme les tentacules d’une pieuvre…le soleil au dessus de sa tête, disparaissait peu à peu.. Elle sombrait…elle voulut hurler..mais aucun son ne sortit…

- La fréquence cardiaque a augmenté d’un seul coup..
- tu crois qu’il faut appeler le médecin?
- surveille la de près. Si ça se reproduit, on le sonne..

….

- regarde, il est épuisé…
- je lui ai dit qu’il était inutile de rester là, vu son état… Je lui ai dit qu’il ferait mieux de rentrer se reposer chez lui. Elle ne va pas se réveiller tout de suite enfin sait-on jamais..
- Il semble tenir à elle.. Il est si séduisant…
- c’est pas ça qui la fera revenir..

….

- Salsa mon ange.. .
..
- Je t’ai apporté quelques fleurs…des lys…cette chambre est si triste, et je sais combien tu détestes ces hôpitaux.. J’aimerai te ramener avec moi, mais…. Ce n’est pas possible… je suis navré…

Quelqu’un lui touchait le visage, arrangeait ses cheveux…ce parfum, elle l’aimait tant..

- Je reviendrai demain… au revoir Salsa….

Elle était de nouveau seule…des ombres noires surgirent autour d’elle, Salsa paniquait, se débattait dans cet entre-deux mondes… elle ne pouvait rien contre eux… Son esprit se ferma à nouveau, l’emmenant loin de cette chambre d’hôpital…

Alessandro parcourait les couloirs saluant patients et collègues. Il demandait à certaines d’entres elles où trouver l’infirmière en chef du service des soins intensifs. L’une d’elle lui parla d’une chambre un peu plus loin. Il la remercia et la gratifia d’un sourire avant de prendre la direction qu’elle venait de lui indiquer, un couloir perpendiculaire à droite .

Il fit quelques pas et vit deux femmes discuter ensemble. Une fois à leur abord, il les salua :
- Bonjour Mesdames.
- Bonjour ! répondirent-elles en cœur. L’infirmière en chef se retourna et le parcoura de la tête au pied.
- Que puis-je pour vous ? demanda-t-elle d’un air suspect.
- Je m’appelle Alessandro Liora et je suis tranféré dans votre service auprès d’un patient particulier. Lui répondit-il en lui tendant la feuille qu'elle prit et lut.
- Je suis au courant effectivement. Il vient juste d’arriver d’ailleurs ! Lavez la plaie et commençait les sutures, je reviens de suite. Dit-elle à l’adresse de sa collègue qui n’attendit pas son reste. Alessandro c’est ça ? revenant sur lui elle ajouta sans attendre de réponse de sa part : Accompagnez moi !
- JE vous suis !

Il tournèrent à gauche au bout du couloir, puis à droite, jusqu’à une chambre qui paraissait anodine. Elle le fit entrer et lui présenta sa nouvelle patiente et ses deux collègues. Un homme fatigué sortit sans se présenter.

- JE vous présente Alessandro Liora, c’est lui qui s’occupera dorénavant de cette patiente.
- Bonjour, enchantée de faire votre connaissance ! répondirent elles en coeur.
- S’il y a un problème n’hésitez pas à venir me voir ou appellez un médecin. Lui précisa-t-elle avant de sortir de la chambre.
- Bien sûr ! Comptez sur moi !

- Je m’appelle Susan et elle c’est Prue.
- Enchantée de faire votre connaissance mesdames !
- Mesdames … allez appelles nous par notre prénom va ! répondit Prue en riant.
- Tu viens d’ou comme ça ?
- JE viens juste d’arriver dans le service… mais comment va t elle ? Demanda-t-il, coupant court à la conversation, en montrant d’un geste de la tête Salsa allongée sur le lit.
- Son rythme a augmenté subitement, on était entrain de se demander si on devait appeler le médecin quand vous êtes arrivés.
- Ca à l'air d'aller mieux on dirait. Et sinon il reste la tension à prendre.
- Très bien je vous remercie… je m’en occupe. Dit-il d'un ton doux mais déterminé.

Les deux infirmières sortirent lui jetant un dernier coup d’œil. Il ne se mit au travail qu’une fois, qu’il fut sûr qu’elles étaient loin et tout en s’affairant, sans se presser, il se mit à lui parler de son arrivée dans le service, de la sécurité qui avait été renforcée rien que pour elle, qu’elle n’avait rien à craindre. Il lui parlait sur un ton calme et serein l’encourageant à s’accrocher à la vie.

135.

Ambiance...

Face à face, elle et lui… ils se regardaient, se dévoraient des yeux. Pour tous les deux la vie ne pouvait être conjuguée l’un sans l’autre, ils vivaient, respiraient l’un à travers l’autre. Ce n’était plus simplement une envie, mais un besoin et il était devenu essentiel.

- Johnny…je ne pourrai plus jamais vivre sans toi….

Il lui souriait, de ce sourire qui l’avait fait fondre au premier regard. Il était devenu sa raison de vivre, il était devenu son oxygène, sa moitié, son âme sœur, il était tout pour elle..

Ses yeux bruns pétillèrent de malice, une mèche de cheveux lui barrait le visage. Elle leva une main pour l’écarter, laissant ensuite ses doigts caresser la joue, retraçant les traits de ce visage, le menton caché par la barbe soignée, la moustache qui lui donnait tant de charme. Il rit et enferma sa main dans la sienne pour l’embrasser avec amour.

A son tour, il effleura sa joue, si délicatement, mais d’un contact si sensuel qui la fit frissonner. Il était devenu le magicien qui d’un simple toucher donnait vie à sa princesse des milles et une nuit ..pour l’éternité.

Salsa fit un pas en avant et se réfugia dans la douce chaleur de son étreinte, son nez dans le tissu de sa chemise, se noyant de son odeur, de sa douceur, de sa tendresse…soupirant d’aise en sentant ses bras se refermer sur elle, comme la plus belle des promesses. Elle ferma les yeux, s’abandonnant totalement à cet instant de bonheur pur….elle était heureuse….

- Je t’aime…
- moi aussi Salsa… ma femme, mon ange….
- ne m’abandonne jamais…

Mais Salsa aurait du se douter qu’aucun bonheur est éternel, que quand on le touche du bout des doigts, il faut à apprendre à en apprécier chaque moment et se résigner à le voir partir.. Johnny s’écarta d’elle, relâchant son étreinte, il lui sourit et s’éloigna dans cette lumière éblouissante.

- Ne pars pas…

Mais il resta sourd à ses appels, il s’éloignait de plus en plus, ignorant les larmes qui débordaient des yeux sombres de Salsa..

- ne pars pas!

Elle voulut courir, tendre le bras vers lui…elle voulait le rejoindre, rester avec lui, elle l’appela encore et encore, de plus en plus désespérément .. Mais une étrange force l’aspirait loin de lui, quelque chose l’empêchait de rester avec lui.. Salsa pleurait, criait. Suppliait..

- Non.. Laissez-moi.. Je veux rester avec lui… NONN:.. Ne m’abandonne pas…. Je veux rester ici…Nooonnnnnnn!!

Un sanglot s’échappa de la gorge de Salsa..une larme déborda de ses paupières fermées.. Le jeune homme qui s’était assoupi la tête appuyée sur sa main, sursauta et constant que tous les moniteurs s’emballaient.. La fréquence cardiaque s’affolait..

- Bon sang!! Mais qu’est-ce qui se passe?…

Il vérifia rapidement les écrans, examina la patiente, et sonna les docteurs sans plus attendre…Sa patiente se réveillait, elle n’avait pas ouvert les yeux, mais il fut décontenancé en voyant les larmes couler sur le beau visage.
Il resta là à la regarder, sans réagir…Cela faisait à présent trois semaines qu’elle était immobile sur ce lit. Mais inlassablement, il venait lui rendre visite, et lui parlait jour après jour, lui parlant de sa vie, de tout et de rien, du temps…

Sa patience avait été récompensée… Salsa Inferno revenait à la conscience…

Ambiance



Le jeune homme qui s’était assoupi la tête appuyée sur sa main, sursauta et constata que tous les moniteurs s’emballaient.. La fréquence cardiaque s’affolait..

- Bon sang!! Mais qu’est-ce qui se passe?…

Il vérifia rapidement les écrans, examina la patiente, et sonna les docteurs sans plus attendre…Sa patiente se réveillait, elle n’avait pas ouvert les yeux, mais il fut décontenancé en voyant les larmes couler sur le beau visage.
** Mais ... mais elle pleure... pourquoi ... elle a du lui faire vivre un vrai cauchemard pour qu'elle réagisse comme ca ! **|i]

Il resta là à la regarder, sans réagir…Cela faisait à présent trois semaines qu’elle était immobile sur ce lit. Mais inlassablement, il venait lui rendre visite, et lui parlait jour après jour, lui parlant de sa vie, de tout et de rien, du temps…

Sa patience avait été récompensée… Salsa Inferno revenait à la conscience…[/i]

Un médecin arriva rapidement confirmant ce qu'Alessandro avait pressenti.
- Elle se réveille ... restez avec elle ... elle ne doit pas être seule quand elle ouvrira les yeux. En attendant posez lui une perf de G10 au lieu de G30 !
- Bien docteur !

Tandis que le médecin ressortait annoncer la bonne nouvelle, alessandro suivit les consignes et alla chercher le produit demandé. Et tout en l'installant il lui expliqua ce qu'il faisait :
- Bien... là je défais ce qui relit le sachet de glucose à votre bras ... Salsa entendit alors des bruits métallique du tuyau heurtant le montant du lit... là je change votre perf et vous en installe une autre... des bruits de plastique puis de nouveau des bruits métallique et enfin un silence... une pression sur le coté du lit où il venait de s'assoir.

- Allez encore un effort, vous y êtes presque !
Il lui prit sa main dans la sienne et ne put s'empêcher de sourire devant sa beauté. Il essuya ses larmes délicatement sur ces joues.
- Vous avez fait le plus dur... vous verrez... tout se passera bien !
Il jetait un coup d'oeil régulièrement aux machines qui signalaient la retour de la jeune femme parmi les vivants.

- Allez vous allez pas me laisser parler comme ca tout seul éternellement quand même ? lui dit-il en riant. Surtout qu'il fait un temps magnifique aujourd'hui...
il se mit à regarder dehors, le soleil était haut dans le ciel et des oiseaux passaient devant la fenêtre...
- Je me promènerai bien en charmante compagnie, pas vous ?

Il regarda sa montre et vu l'heure. Il avait un rendez vous important et ne pouvait le manquait. Il lui dit un brin de tristesse dans la voix puis ne put s'empêcher de blaguer :
- Ah déja onze heure... je reviens... ne partez pas avant mon retour surtout !

Il sortit sans pouvoir se retenir de jeter un dernier regard sur cette belle femme allongée sur ce lit, puis fit demi tour il ne pouvait se résoudre à la laisser seule.

- Oh et puis non ... je vais pas laisser seule une belle femme comme vous ! Ca ne se fait pas vous ne croyez pas ? lui dit en revenant s'assoir sur le fauteuil lui prenant une de ses mains dans les siennes.

Il se remit à lui parler... de tout de rien... de ses projets pour la soirée... du temps qui passait... espérant la voir ouvrir les yeux à chaque variation dans le tintement des machines auxquelles elle était reliée.

Ambiance..

136.

« ..Alors revient dans sa conscience, la douleur.. » (Daniel Balavoine)

Un doux soleil filtrait à travers les grandes baies vitrées de l’hôpital.. Salsa sentit la lumière avant même d’ouvrir les yeux. Elle sentit le contact, entendit la voix douce et chaleureuse lui parler, et comme un papillon attiré vers la lumière, Salsa ouvrit enfin les yeux pour voir qui lui parlait.. Le jeune homme s’interrompit aussitôt pour la dévisager bouche ouverte, puis il se mit à sourire, une grande joie se reflétant sur son visage.

- Aah enfin!! Vous vous décidez à sortir de votre sommeil!

Salsa le dévisaga sans comprendre… Quelque chose lui soufflait de ne pas essayer, de refermer les yeux.

- Ah non, vous n’allez pas de nouveau jouer les belles au bois dormant!

Surprise par le ton péremptoire, elle obéit instinctivement.

- Bien! .. Je me présente, Alessandro Liora, je suis là tout spécialement pour m’occuper de vous..

- je vais m’occuper de toi Salsa !

Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais au lieu de quoi elle se rétracta encore plus dans son lit, commençant à bouger ses jambes pour les remonter vers elle.

- N’ayez pas peur, je prendrai soin de vous…

Salsa commença à tourner la tête de gauche à droite, une expression affolée dans le regard. Ces mots, pourquoi disait-il ces mots? Tout allait-il recommencer?…Pourquoi était-elle là?..Elle voulait repartir, ne plus rien ressentir et surtout pas cette angoisse qui lui étreignait les tripes, comme un étaux glacial.

Le jeune infirmier sentant sa détresse tenta une dernière parole rassurante:

- Un médecin va venir, et vérifier que tout va bien…Vous êtes restée quelque temps dans le coma. Parfois, on peut en garder quelques séquelles.

Salsa dévisagea l’infirmier, et prononça les premiers mots depuis ces longues semaines. La voix était éraillée, faible, un murmure presque.

- le coma?

Le jeune infirmier sentant sa détresse tenta une dernière parole rassurante:

- Un médecin va venir, et vérifier que tout va bien…Vous êtes restée quelque temps dans le coma. Parfois, on peut en garder quelques séquelles.

Salsa dévisagea l’infirmier, et prononça les premiers mots depuis ces longues semaines. La voix était éraillée, faible, un murmure presque.

- le coma?

Alessandro s'approcha un peu plus d'elle afin de la calmer, un sourire tendre sur les lèvres lui parlant avec une voix chaleureuse et douce.

- Allons calmez-vous ! Il attendit un instant puis ajouta la voyant angoissée : Vous ne vous souvenez pas ? Ce n'est pas si grave ca reviendra. Vous être à l'hôpital de Heaven Island depuis maintenant quinze jours. Cela arrive les trous de mémoire après une telle épreuve, il ne faut pas vous en inquiéter.

Il se redressa et prit un verre qu'il remplit d'eau et lui l'approcha.
- Tenez ! Buvez ca ! Cela va aider vos cordes vocales.

Salsa releva péniblement la tête avec plusieurs hésitations mais elle finit par boire le verre que ce jeune homme plein de douceur et prévenance lui avancait.
- Voilà ! Ca va mieux n'est ce pas ?
- Oui ! Dit-elle d'une voix moins rauque. Que me voulez vous ?

Alessandro se relava, posa le verre en aveugle tant la question le surprenait. Puis il se resaisit et reprit son sourir angélique :
- Moi ? Mais que vous vous remettiez ... je suis votre infirmer et donc je ne souhaite que vous guérir.

Salsa complétement déroutée resta silencieuse son regard dans le vague.

137.

Ambiance..

- Moi ? Mais que vous vous remettiez ... je suis votre infirmer et donc je ne souhaite que vous guérir.

Ces paroles n’avaient plus de sens pour Salsa… Tout était si flou… la guérir, mais de quoi? Et que faisait-elle là? Depuis quinze jours?.. Depuis si longtemps?…un milliers d’informations se bousculaient dans sa tête, et pourtant son esprit refusait d’y trouver la solution. La main légèrement tremblante, elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille..

A ce moment, plusieurs personnes, visiblement des médecins d’après leur blouse, entrèrent dans la chambre, affichant un sourire confiant pour certain, alors que d’autres avaient le visage grave, s’apprêtant à se pencher sur le cas de cette femme qui venait de sortir d’un coma profond.

Salsa leur jeta à tous un regard effrayé…Elle se crispa dans son lit, et tira le drap contre elle comme pour se protéger d’eux. Elle n’aimait pas ça.. Ces chambres d’hôpitaux.. Ce blanc… ce blanc.. *mon dieu*
Un flash de souvenirs, son esprit tentade faire barrière, mais c’est trop tard… cette pièce immense et si blanche. Le sang dans les veines de Salsa se retira…

- Alors? Mademoiselle .. Nous allons vous poser quelques questions pour voir un peu où vous en êtes après tout ce temps..

Salsa fixait le vide devant elle, sa lèvre frémissait …Elle n’écoutait qu’à moitié, tout se mélangeait…

- Je crois qu’elle a un peu de peine à se souvenir…
- Ah bon? Bien nous allons voir cela . Mademoiselle?

Le docteur s’installa face à Salsa sur un tabouret.

- Pourriez vous nous dire votre nom, s’il vous plaît?.. Mademoiselle?..

Salsa tourna son visage vers le médecin et répondit d’une voix lointaine..

- Salsa…
- hm.. Et quel jour sommes nous?
- Docteur voyons, elle sort d’un coma, comment voulez-vous qu’elle..
- oui c’est bon, je voulais détendre un peu l’atmosphère..
- Quel jour?.. Quel jour sommes nous??

Une angoisse énorme se ressentait dans ces quelques mots…comme si tout dépendait de cette information. Le jeune infirmier de l’autre côté du lit, se pencha et avec un sourire lui répondit.

- Nous sommes merdredi 21..
- mercredi…
- oui c’est ça.. Le 21 novembre.
- le 21 novembre….

Comme un automate, Salsa répétait les informations qu’on lui donnait, le regard à nouveau vide de toute expression.

- Salsa, quel est le dernier souvenir que vous gardiez?

Immédiatement, Salsa se mit à agiter la tête, elle réagissait inconsciemment contre cette question trop lourde de sens pour la jeune femme.

- Non.. Non. Laissez -moi.. Je.
- vous ne voulez pas de quoi?
- Pas de questions!!!

Elle venait de crier.

- Ca va, mademoiselle… on ne va pas insister.. Mais c’est pour votre bien! Il nous faut un bilan…
- Arrêtez!! Ne me parlez pas de ce qui est bien pour moi!! Vous n’en savez rien!!

Cette fois elle avait des larmes dans les yeux, et sa voix montait toujours plus dans les aigus. Le médecin fit un signe de tête à l’une de ses accompagnantes qui nota quelque chose sur son calepin.

- Calmez-vous mademoiselle…Vous êtes encore faible, je peux le comprendre. Et après ce qui s’est passé, que vous soyez perturbée est tout à fait normal..
- Non….taisez vous.!!

Des larmes perlèrent à nouveau sur ses yeux, et elle cacha son visage dans ses mains.

- Salsa !! Mon Ange!!

Salsa redressa subitement la tête et fixa complètement stupéfaite le visage de Johnny dans l’encadrement de la porte. En deux pas, il fut devant elle et la serra dans ses bras, l’étouffant presque. Johnny…….il était là… les images défilèrent à nouveau, le club, le salon de massage…. Oh nooonn… De nouvelles larmes coulèrent sur son visage, alors que Johnny s’écartait pour comprendre pourquoi elle restait sans réaction si ce n’était ce visage défait.

- mais.. qu'est-ce qu'il se passe? Mon amour. Je suis venu dès qu’on m’a annoncé.. Je suis là à présent, ce cauchemar est fini..
- NOON !!!

Tout le monde fut surpris par l’intensité du cri… Salsa venait de repousser Johnny qui la fixait à présent complètement abasourdi.

- Laisse moi.. Vas-t’en…. Laissez moi tous!!! Partez , laissez moi.. Laissez-moiaa..

Des infirmiers entrèrent rapidement dans la pièce, elle ne comprit pas ce qu’il s’était passé, pourquoi ils étaient là eux…. Mais quand elle vit la seringue, quand elle les vit injecter un liquide dans la perfusion, elle s’effondra en larme, continuant de supplier qu’on la laissa .. Et plus encore.

- Ne fais pas ça.. Non… arrête… pas ça….. Laisse-moi…

Personne ne sut réellement à qui elle s’adressait, mais à un fantôme sans aucun doute. Le tranquillisant fit son effet, et Salsa reposait à présent tranquillement sur le lit blanc, dans ce décor si blanc…….Johnny avait reculé, bouleversé par la réaction de Salsa.. Il ne comprenait pas, ou alors il pouvait toujours interpréter son rejet… Pourquoi l’avait-elle repoussé?… Les médecins lui conseillèrent de repasser, qu’elle avait besoin de repos, qu’ils devaient respecter les désirs de la patiente.

Johnny complètement défait, rejoint les vastes couloirs de l’hôpital…il repasserait, oui sans doute..

Alessandro assista, impuissant, à la scène. Il ne put empêcher Salsa de paniquer, de se faire envahir par les questions que le médecin lui posait, de montrer à quel point elle souffrait. Ils durent lui faire une piqure que calmants pour qu'elle dorme durant quelques heures.
L'homme qui était entré comme une furie et s'était précipité vers la jeune femme errait dans le couloir, déboussolé par les évènements. Alessandro le rattrapa et se présenta :

- Bonjour Monsieur. Je m'appelle Alessandro Liora et je suis l'infirmier personnel de Salsa Inferno. Pourrais je connaitre vos liens ?

Il resta tout d'abord interdit ne sachant s'il devait le croire ou pas, puis il finit par dire :
- Bonsoir... je suis Johnny... l'ami de Salsa. Je comprends pas ce qu'il lui a prit !
- Ce qui lui a prit... elle vient juste de sortir du coma après avoir vécu l'enfer même si on ne sait pas vraiment les détails... vous ne pouvez pas lui demander de faire comme si de rien n'était !
- Vous avez peut être raison ...
- Comme les médecins vous l'ont déjà dit... revenez demain. Laissez lui le temps de se remettre. Elle a besoin de vous n'en doutez pas !
- D'accord ! Merci ... dit-il encore secoué par ce rejet.
- Mais de rien ! lui répondit-il un sourire tendre sur les lèvres mais l'homme ne le remarqua pas.

Il le regarda partir avant de profiter des quelques heures qu'il avait devant lui pour se changer les idées. Lui aussi était touché par cette réaction. Il alla voir ses anciens patients, manger avec certains et surtout dormir dans un lit.

Quant il revint dans la chambre de Salsa, celle-ci commençait juste à se réveiller. Il alla s'assoir sur le fauteuil à coté du lit... celui-là même où il avait passé tout ce temps à lui parler. Cette fois encore il se mit à lui parler :

- Et oui me revoilà, Alessandro, votre infirmier. Il fait beau aujourd'hui aussi... Moi aussi j'ai bien dormi, c'est fou comme ca fait du bien une nuit entière au chaud dans un lit, vous ne croyez pas ? ... Ah je vois que votre perfusion et finit, je vais vous la changer... vous ne sentirez rien.
- Hum... la jeune femme réagit bougeant la tête dans un demi sommeil.
- Allons ! Calmez vous... et ouvrez les yeux ! dit-il doucement.
- Pourquoi faire ? dit-elle dans un souffle les yeux fermés.
- Pourquoi ? Mais pour vivre... la jeune femme ouvrit les yeux, surprise par la réponse... je ne sais pas ce que vous avez subi... et je ne vous poserez aucune question sur ce sujet ajouta t il avant qu'elle ne parle. Je serais ravie de vous écouter si un jour le désir vous prenez de le faire.

Il avait finit de s'occuper de la perfusion et il s'asseya doucement sur le bord du lit, Salsa se recroquevilla à l'opposé tirant la couverture à elle. Cette peur qu'il perçut l'attrista mais il ne fit aucune remarque et s'éloigna d'elle se rasseyant sur la seconde moitié du lit un léger sourire aux lèvres, lui aussi devait être patient.
- Que souhaitez vous faire ?
- Co... comment ? demanda t-elle surprise par la question.
- Oui ! Vous m'avez bien compris : Que voulez vous faire ?
- Je... je...
- Oui ? Allez y n'hésitez pas je suis tout ouïe !! le sourire s'agrandit le regard tendre fixé sur la jeune femme.
- Je n'en sais rien ... rester seule !
- Ca je ne peux pas. Je suis payé pour vous aider à vous remettre de cette épreuve et je compte bien accomplir ma mission quelque soit le temps qu'il vous faudra pour cela.
- Je ne le mérite pas ! dit elle baissant la tête emplie de honte.
- Détrompez vous ! Vous êtes jeune, belle et intelligente, et surtout vous êtes en vie avec un homme qui vous attend.
- Je ... Je veux plus le voir ! dit-elle l'émotion étranglant sa voix.
- Non ... c'est trop tôt ... quoi que vous décidiez ! Laissez vous du temps... mais nous sommes loin de ma première question. Peut être souhaiteriez vous sortir de cette chambre jusqu'au parc ?

Il la regarda tendrement son sourire étant revenu sur ses lèvres. Il attendit la réponse de Salsa. Il savait qu'il y avait peu de chance pour qu'elle accepte du premier coup mais il devait tenter. Elle devait lui faire confiance pour revivre.

138.

Ambiance

Salsa regardait sans vraiment le voir le paysage à l’extérieur. L’infirmier lui parlait d’une ballade, mais elle ne pouvait pas concevoir une telle chose. Elle ne pouvait rien envisager d’autre que de fermer les yeux et de faire abstraction de ce monde qui l’entourait et dont à présent elle se sentait détachée….

Elle ne voulait même plus se souvenir de sa visite qu’il était venu, qu’il l’avait prise dans les bras, qu’elle avait respiré son parfum, c’était trop trop douloureux..
Depuis qu’elle avait ouvert les yeux, tout était devenu souffrance, les souvenirs, les pensées, la mémoire, les gens, les questions, le décors… tout…c’était trop difficile…d’accepter de vivre encore après avoir désirer mourir avec tant de force…

Et elle était à présent là dans cette chambre d’hôpital, vide, froide….Plus rien n’importait à ses yeux, elle avait tout perdu dans cet endroit… Non…elle ferma les yeux, et son esprit, se concentrant avec un intense désespoir, pour ne plus y penser….

- Mademoiselle?

Salsa rouvrit ses yeux pour croiser le visage si souriant de ce jeune infirmier. Les larmes brillaient dans ce regard désespéré qu’elle lui adressa, et sa voix se fit suppliante.

- Vous ne pouvez plus rien pour moi… S’il vous plaît, laissez moi…s’il vous plaît….

La voix se brisa sur les larmes qui coulaient à présent sur ses joues… Salsa détourna son visage et s’enfonça à nouveau dans le lit, visage caché dans l’oreiller. On lui avait même refusé le droit de mourir… elle ne valait plus rien……elle n’était plus rien…Il lui avait tout volé…….et Salsa avait perdu ses armes…..

139.

Ambiance…

Un tremblement s’empara de tout son corps en entendant les paroles de l‘infirmier..

- Allez y pleurez ! Il faut que ça sorte vous vous sentirez mieux après. Et puis vous n’êtes pas seule… c’est ça le plus important…
- Bien maintenant racontez moi ce qui c’est passé ?

Salsa eut un soupir las…raconter…quoi… ce qu’elle comprenait avoir perdu? Ce qui lui faisait si mal? Elle leva son visage vers ce sourire qu’il lui adressait, l’encourageant de son doux regard à parler.

- pourquoi ?
- ça vous fera du bien de parler..

Salsa inspira profondément, le regard triste, elle tenta de se remettre assise dans son lit. Après trois semaines passées dans le coma, son corps répondait encore difficilement.

- vous vous trompez..
- à quel sujet?
- pour tout…je n’ai pas demandé à ce qu’on me garde en vie, car il n’y a plus d’espoir pour moi.. J’aurai.. Préféré qu’on me …laisse mourir…

Les mots sortaient de sa bouche avec peine, elle fournissait à chacun d’eux un effort énorme, elle était si fatiguée…

- Vous n’avez pas le droit de dire ça! La vie est précieuse! On ne peut pas y renoncer, vous devez vous battre!

Il la grondait presque à présent, tentant peut-être une autre manière pour qu’elle lutte, pour qu’elle s’accroche. Mais Salsa avait lâché prise au moment où le prêtre avait prononcé les mots sacrés.. Quand était-ce?…hier, ou il y avait plus longtemps.. Elle ne savait plus.. Se battre….elle s’était tant battue, et cela n’avait strictement servi à rien.. Cet homme pouvait-il comprendre qu’elle ne pouvait plus vivre après l’avoir perdu?..

Dans un murmure, elle répondit, les yeux perdus dans le vague, la lèvre frémissant encore. Il la poussait au bord de la rupture, elle avait perdu la sécurité de son inconscience, et il voulait lui enlever la sécurité de l’oubli..

Ce sentiment si important, se sentir à l’abri, ne plus souffrir..ne plus rien ressentir, oublier cette douleur.

- Je ne peux pas…
- mais pourquoi?
- c’est…c’est trop dur…
- vous êtes en sécurité ici, plus personne ne vous fera du mal à présent.
- oh non…

Le regard de Salsa était ampli de panique, elle avait plaqué sa main contre sa bouche. Sa conscience venait de lui rappeler un détail qu’elle avait refoulé jusque là.

- Qu’y a-t-il?

Le jeune homme la regarda s’enfouir le visage dans ses mains. Salsa se mit à gémir sous la vague de panique. Il se pencha un peu plus pour tenter de la calmer, retenant ses mains.

- Quoi? Qu’est-ce-qu’il y a? dites-moi?
- lui..il.. ..il.. Ou est-il ?

Salsa le dévisageait, suppliante, elle avait besoin de savoir.. Tout n’allait pas recommencer, elle était loin d’être en sécurité, jamais!!

- Mais qui ?
- …
- Qui Salsa?
- lui… Julian..

L’infirmier resta un instant stupéfait par la question, puis il se souvint de ce qu’il avait entendu aux nouvelles, ils avait découvert l’identité de ce tueur en série, celui que la police appelait le chirurgien. Il avait vu un long reportage sur la folie de cet homme, les assassinats horribles qu’il avait commis.. Un acteur célèbre qui plus est, et ancien petit ami de Salsa. Il compris alors sa question.

- Il ne vous créera plus jamais d’ennuis..

Dans une nouvelle plainte étouffée, Salsa lui répondit, refusant cette réponse:

- Je connais ces promesses, combien de fois on m’a dit ça?? Combien?? C’est faux! Je ne vous crois plus !

Le jeune homme hésita un moment sur les mots à utiliser, il la devinait très fragile, mais il ne voulait pas qu’elle renonce, lui donner à nouveau de l’espoir. Alors il se lança.

- Il est mort, Salsa… La police l’a abattu, juste avant de vous trouver dans cet entrepôt.

L’actrice leva un visage bouleversé vers lui, et demanda la voix brisée par l’émotion.

- mort?
- oui..
- vous êtes.. Sûr?
- Oui, vous pouvez me croire, ils l’ont annoncé sur toutes les chaînes de télévision.

La respiration de la jeune femme s‘accéléra soudain, elle étouffait, plus d‘air..elle ouvrait la bouche pour respirer, mais avait l‘impression d‘étouffer tant l‘émotion était forte. Il était mort.. Elle aurait voulu le supprimer de ses propres mains….mais Julian était mort.. Un flot de haine pure envahit la jeune femme qui ne savait plus gérer ce sentiment de perte qu’elle éprouvait vis-à-vis de Johnny, et ce soulagement d’apprendre qu’IL était mort…Tout était trop confus…elle se sentait perdue..

Salsa venait de voir un de ses vœux les plus chers se réaliser, Plus jamais elle ne serait harcelée par ce monstre, il avait payé de sa vie toutes les horreurs qu’il lui avait fait subir, mais jamais cela n’effacerait ce qu’il avait fait…jamais.. Il l’avait détruite, détruit son couple, ce lien, cet amour…

Il lui sembla tout à coup entendre ce rire horrible, ce rire démoniaque raisonner dans la chambre, et Salsa se mit à crier, perdant pied…

- Non.. Non….. Non non…. Non…..Laisse moi!!…

Elle tenta de descendre du lit, mais ses jambes étaient beaucoup trop faible et elle s’effondra sur le sol, à genoux. L’infirmier intervint aussitôt, voulant l’aider à se relever, mais Salsa perdue dans sa folie, commença à le frapper de coups de poings sur le torse..

- Laisse moi.. Nonnnnnnnn……

( ensuite.. Entretemps à la villa de Salsa..)