Heaven King ...Suite de Mr Blake & Mlle Swan

[ HRP: En raison d'un conflit temporel...je crée ce nouveau post pour les RP de Sherryl Swan et Tony Blake...Merci de votre compréhension ]

Vient de...

3.

Bad Reputation - Half Cocked

Et pour vous , ce sera?

Dans un premier temps, elle ne prend pas la peine de répondre, parcourant la pièce comme si elle était chez elle. D'un coup d'œil, elle apprécie le luxe du salon de la suite, effleurant du bout des doigts les étoffes précieuses couvrant les fauteuils et canapés meublant la pièce. A chacun de ses pas élancés, sa robe produit un froufroutement soyeux meublant le silence de la pièce.

Une bonne douche pour commencer ! J'imagine que celle de cette suite doit être digne de n'importe quel centre de balneo !
Faites comme chez vous ...

L'ironie qui perce dans la voix de l'agent ne lui échappe pas. Bien au contraire, elle s'immobilise et se retourne vers lui, un large sourire aux lèvres mais le regard hautain.

Je signale que je ne me suis pas imposée ! On m'a gracieusement invitée !
Vrai...
Et puis ... j'aimerais t'y voir moi.. imagine avoir vu tes sous vêtements poisseux des gros doigts graisseux de Bret !

Tony mime un haut le cœur qui arrache un rire à Sherryl. Celle ci l'a une nouvelle fois tutoyer sans s'en rendre compte, se permettant de parler plus librement en sa compagnie qu'elle ne le ferait à l'extérieur. John s'approche d'elle, ses bagages en main pour l'inviter à le suivre.

Attention Cow Boy ! Si je retrouve un endormi en revenant... je le réveille à ma façon !

Son pouce et son index en perpendiculaire, elle le désigne ainsi avec un clin d'oeil ostensible avant de disparaitre, précédé par John qui la guide. Quelques instants plus tard, le boy réapparait, ses traits toujours aussi neutres, professionnel jusqu'au bout des ongles.

Quel drôle de brin de fille ...
Mademoiselle est là pour la soirée Monsieur ? Dois je faire prévenir le service d'étage de rajouter un couvert au petit déjeuner ?
Elle logera ici pour quelques temps ! Veillez à prendre les dispositions nécessaires John ...
Bien Monsieur !

Le jeune homme incline la tête dignement et se retire, aussi silencieux et discret qu'une ombre, pour sortir de la suite. Plusieurs minutes durant, Tony s'installe dans un profond fauteuil, verre à la main, faisant tournoyer le liquide ambré contre les parois du contenant, pensif.

Ses doigts viennent pincer l'arrête de son nez pour chasser un début de mal de crâne qui semble vouloir poindre alors qu'il songe au phénomène qui vient de le percuter de plein fouet ce soir... apparemment mis sur son chemin par le gouvernement.... Reste à voir si c'est un cadeau empoisonné ou non. Pour l'instant, une chose est certaine, c'est une personnalité... et pas des moindres !

Un étrange sourire flotte sur ses traits tandis qu'il l'entend pénétrer à nouveau dans le salon. Avant qu'il ne rouvre les yeux, des effluves fleuries viennent titiller ses narines... jasmin, santal... avec une touche d'épices en fond... cannelle probablement.

J'en étais sure ! La vie de patachon sur une île paradisiaque ça ramollit son homme on dirait !
Pardon ?
Hum ... on dirait qu'on a l'humour capricieux passé une certaine heure !

Alors qu'il hésite à rouvrir les yeux, deux mains se plantent de chaque côté de lui, chacune sur un accoudoir et une crinière de cheveux bouclés, encore humide, viennent caresser son bras, les senteurs de cannelle, chaudes et savoureuses l'envahissent à chaque inspiration. Lorsque ses paupières se soulèvent, il trouve deux prunelles noisettes guettant les siennes, illuminées par une lueur d'amusement sans nom.

On regrette déjà sa proposition de ménage Cow Boy ?

Dans un volte face gracieux, malgré ses manières plus que cavalières, elle se détourne, attrapant son verre au passage. La robe de soirée qu'elle arborait auparavant est loin.

Elle brille désormais d'une autre façon, moins habillée mais tout aussi sexy, ainsi que l'aura qu'elle semble dégager à volonté, appuyée par son pantalon beige brillant et son dos nu noir cousu de strass, laissant largement dégager son décolleté et une large bande de son ventre plat ainsi que son dos musculeux, uniquement parcouru sur le haut des reins et le cou de deux ficelles sombres.

Si vous voulez un verre, servez vous !
Oh mais je suis pas chez moi ! Je voudrais pas m'imposer !

Petit sourire hypocrite à l'appui de la part de la brunette... Il lève les yeux au ciel avant de se relever souplement et se diriger vers le bar...

La rançon pour récupérer mon bourbon ?
Cognac... sec !

Elle porte le nez à l'objet de son délit et arbore aussitôt une moue dégoutée...

Pouahh ! Que j'ai horreur de ça !

Amusé, il lui tend son cognac pour récupérer sa boisson...

Alors pourquoi l'avoir pris ?
Le meilleur moyen d'obtenir quoi que ce soit de qui que ce soit, c'est de prendre ce qu'il désire... pour obtenir ce que JE désire ! C'est un simple deal ... les enfants en font dans les cour de récréation !

Ravie de son action, elle se laisse tomber sur un fauteuil, non loin de celui qu'il occupait quelques instants auparavant, portant la boisson à ses lèvres. Elle semble tout aussi à l'aise ici qu'au casino et étrangement dans le motel miteux duquel il vient de la sortir.

Bien ... puisque, apparemment, nous allons monter une petite affaire tous les deux, il va falloir que nous posions des bases...
C'est à dire ?
Ta présence sur l'île en tant que Tony Blake doit déjà être connue ... hors je viens de débarquer ... Tu ne trouverais pas cela étrange qu'un trafiquant reconnu s'associe à une parfaite inconnue dans une affaire pouvant lui couter autant sur bien des plans ? Il va falloir que l'on se trouve une histoire ... un back ground convenable !
Effectivement ... un idée ?
Déjà ... ma présence dans ta suite ... à moins que tu ne veuilles faire croire que je suis ta charmante petite sœur ...

Sourire aguicheur... Sherryl se déchausse de ses mules à talons d'un geste pour s'installer plus confortablement, se tournant dans le fauteuil de façon à faire reposer le creux de ses genoux sur un accoudoir.

Mais avant tout... dis moi qui tu es ... enfin ... Qui est mon charmant nouveau partenaire de jeu, j'ai nommé Tony Blake !

Ambiance…pour faire plaisir a Sherryl (regarde le titre ^^)

Ayant récupéré son bourdon, il le dépose sur la desserte en verre qui sépare leurs deux fauteuils. Son geste est tellement délicat que rien ne tinte. Il porte son index à sa tempe, puis désigne sa chambre…fait signifier qu’il n’en a que pour une seconde et disparaît son coté de sa suite. Derrière le tableau qui habille tout un pan de mur, se trouve un coffre fort…à l’intérieur, son portable et différents dossiers. Il se charge du tout et revient dans le salon principal où la suite entière s’articule.

-Vous voulez tout savoir, Miss Swan ?...Très bien.

Il tire une table basse, y installe l’ordi, le démarre…attends quelques secondes que le moniteur se mette en route avec son défilé de petites loupiottes. Il entre son mot de passe…remarque qu’elle tente de le deviner pardessus l’écran. Lui jette un regard noir, mais la jeune femme ne semble pas du tout déstabilisée, au contraire, elle lève son verre en son honneur avec son plus ravisant sourire…provocateur. L’alcool inonde sa bouche par sa force, puis les notes fruités apparaissent, raisins secs et pruneaux, un goût de vieux chêne fumé en arrière fond…Ses yeux trahissent son appréciation , regarde le verre d’un œil nouveau, connaisseur. Un léger soupir de plaisir, puis sa langue passe sur ses lèvres gourmandes…elle déguste un Frapin de 1888. Il a enfin accès et ouvre un dossier sur le bureau, lui présente l’écran.

Sherryl tend le bras et attrape le portable, le pose sur ses jambes repliées sur les accoudoirs. Elle commence à parcourir rapidement le fichier informatisé, ponctuant sa lecture d’une gorgée de son cognac.

Tony s’est emparé de son bourdon et s’en va regarder la vue nocturne par la baie entrouverte. Après quelques minutes de silence, il prend la parole de sa voix chaude et posée.

- Pour le quidam, Mr Blake est un amoureux de vieilles antiquités, à la tête d’une fortune personnelle conséquente. Il est devenu entrepreneur au milieu des années 90…faisant de sa passion sa principale activité. On le voit sur les marchés d’antiquités les plus prestigieux du monde. Sa société, « Art & Society », n’est évidement qu’une couverture…

Il laisse passer un silence, le temps pour lui de boire une gorgée de son Old Virginia. Il ferme les yeux quant le liquide ambré coule le long de sa trachée.

-Les caisses sous l’estampille de sa société font généralement plus passer d’armes, de drogue et quelques artefacts qui auraient plus leurs places dans un musée que dans une collection privée, que de réelles antiquités. Quoiqu’il en soit, il a toujours deviné quant les douanes devaient lui tomber dessus. Pas d’effraction à son actif. Il a un vaste réseau de connaissances à travers l’Europe, l’Afrique et l’Amérique Latine…par chance…peu de gens connaissent son véritable visage. Il a pour habitude de traiter ses affaires à distance… et toutes ses opérations ont été un succès…il a une très bonne réputation dans le milieu. Voilà en résumé…

Il se retourne vers la brunette. Relevant la tête, elle pointe d’un doigt l’écran, les autres sont occupés à tenir son verre.

-Je vois là qu’il a été abattu par l’agent Wilder ?...

-C’est moi. Ponctue sa phrase en buvant à nouveau.

Elle semble attendre la suite, repoussant l’ordi sur le bord de l’accoudoir. Il se résigne, mais fuit son regard et reprend en déambulant à travers la pièce, laissant ses doigts courir le long des surfaces des meubles…sa voix est hésitante, est descendue d’une octave…

-Ca c’est passé il y a environ deux ans… j’étais sur son dos depuis plus de 18 mois… il se savait traqué… l’arrestation s’est mal passée…il y a une grosse fusillade…mais je n’ai pas réussit à le choper vivant… Quant la mission « grand nettoyage sur Heaven Island » m’a été confiée, son identité m’a parue un bon moyen de m’infiltrer parmi la population de l’île. J’endossais ce rôle trois mois auparavant, avant d’atterrir ici, histoire de donner le change…faire croire que Mr Blake ,n’était pas décédé…que ses affaires reprenaient. Mais pour le moment, j’ai fait chou blanc…je ne dois pas intéresser les grands pontes du banditisme international. Sa dernière phrase se ponctue d’un ricanement cynique…plus pour lui-même. Termine son verre d’un trait. Voilà…vous savez tout, Miss Swan.

Il se dirige vers le bar, se verse à nouveau un verre. Il se tourne de trois quarts…regard interrogateur.

-Je vous ressers ?

-Volontiers. Et contre toute attente, la brunette se lève et vient à ses cotés. Tandis qu’il remplit le cristal, elle ne cesse de le dévisager. Son attitude semble changée, mais Tony n’arrive pas savoir en quoi. Leurs regards se croisent lorsqu’elle récupère son bien d’entre ses mains. A-t-il rêvé, ou a-t-elle laissée traîner volontairement ses doigts.

-A la votre ? Il lève son verre

-A notre collaboration. Vient entrechoquer le sien contre celui de Tony, son regard de braise s’enflamme le temps d’un souffle.

-A notre collaboration ! Répète-t-il en le portant à ses lèvres. Il détourne les yeux, n’arrive pas à soutenir son regard, fait mine de voir ou il pose ses fesses avant de relever les yeux.

-Bon, pour votre présence ici, … Je ne sais pas. Son ton a changé, essaye d’être plus léger, lève les yeux comme pour réfléchir. Euh, vous pourriez pas être ma sœur…question de couleur. Son humour est maladroit, croise les bras pour se donner une contenance, une barrière physique entre elle et lui. Elle se tient droite, devant lui, à deux pas… une aura se dégage de cette ravissante petite brunette, une aura presque animale…n’arrive pas à la cerner, et si spontanée, impulsive même.

-Mais peut-être une assistante, ou une experte comptable…plus dans vos cordes, n’est-ce pas ? Il porte un index à ses lèvres. A moins que le poste vacant de Mme Blake vous convienne…

Ambiance

Le sourire qu'elle laisse flotter à loisir sur ses lèvres est tout sauf innocent, à l'instar de ses intentions et cela, selon toute apparence, n'a pas échappé à l'agent Wilder. Intérieurement, elle jubile. Tester ainsi son sex appeal sur pareil cobaye est jouissif pour la brunette qui se délecte de le voir détourner les yeux devant son regard de braise... hésiter à la fixer... ou même à l'approcher d'un peu trop près. Comme si d'un simple effleurement, il risquait d'être en quelque sorte contaminé.

Par souci de ne pas blesser son égo, elle consent à émettre un petit rire à sa tentative maladroite d'humour, témoin de son malaise latent devant le rôle de séductrice qu'elle adopte. Si elle le pouvait, elle rirait à gorge déployée de la situation, leurs attitudes respectives, lui rappelant les vieux clichés de dragueur face à d'innocentes et pures demoiselles... mais en inversé pour eux !

Tony attends visiblement une réponse de sa part, cependant, elle se fait ce petit plaisir qu'est celui de le faire mariner un peu. Elle sait qu'il préférerait qu'elle repousse la dernière solution, présentée presque du bout des lèvres. Cependant, s'il est une chose qu'elle sait être incapable de faire, c'est jouer la petite employée sérieuse. Elle sait ce qu'elle vaut et même pour une couverture dans le cadre de sa soit disant mission, elle ne laissera personne lui faire endosser les fonctions de simple employée.

A pas lents, elle gagne le dossier du fauteuil le plus proche de celui de Tony, le verre aux lèvres, apparemment songeuse. Ses traits sont sérieux, comme si elle envisageait sérieusement les propositions. En réalité, la seule chose qu'elle envisage, c'est le meilleur moyen de lui imposer sa façon de penser sans toutefois qu'il doute de sa réflexion et du fait qu'elle agisse « pour le mieux ».

Son bras libre se croise sous sa poitrine, ses paupières s'abaissent alors qu'elle s'adosse contre l'arrière du siège, comme si elle regardait le fond de son verre. En réalité, c'est sur lui que ses prunelles sombres s'arrêtent. Sa façon de bouger, de se chercher un point pour centrer son attention lui indique qu'il en est parfaitement conscient.

Nonchalamment, elle prend appui sur un seul pied pour croiser son autre jambe, effleurant au passage celle de son compagnon. Soudain, elle sort de son mutisme, le ton pensif, chaque mot s'extirpant avec lenteur, comme issu directement de ses réflexions.

Voyons... Nous allons donc monter ensemble un casino clandestin ... Et je vais faire office de rabatteuse avec toi ... C'est bien cela ?
C'est ainsi que je l'envisageais oui !
Réfléchissons un instant... Qui ferait confiance à une simple assistante ou comptable pour pareil projet ?
Certains leur font plus confiance qu'à leur femme...
Ouh ... quelle vision désenchantée du couple Cowboy ! Je suis déçue !

Au dessus du rebord de son verre, elle esquisse une moue de contrariété parfaitement effectuée avant de rire doucement.

Franchement Tony... Penses tu que je pourrais passer plus facilement pour votre discrète et loyale assistante ou pour ta resplendissante et passionnée femme ?
Et bien ...
Tu vois ! La question ne se pose même pas ! C'est réglée ! Problème suivant !

Surpris par la rapidité de son raisonnement et surtout la facilité avec laquelle elle l'a mené là où elle le désirait, il relève les yeux vers elle pour percevoir la lueur victorieuse au fond de son regard et le sourire mutin qui l'accompagne.

Problème qui est ?
Que savons nous de Mme Blake ?
Rien ... le rôle est à construire ! Blake était célibataire...
Vu le peu de monde qu'il fréquentait apparemment... pas étonnant !

Elle se redresse et dépose son verre sans un bruit sur la tablette aux côtés du nouveau M Blake. La discrétion de son geste contraste avec son attitude tapageuse... encore un élément à prendre en compte pour le pauvre homme qui tente de dénouer l'énigme que la CIA lui a envoyé dans les pattes !

Sourire en coin, elle se baisse doucement, révélant un décolleté renversant sur lequel l'attention de Tony ne peut pas passer... pour se détourner et croiser à nouveau ses yeux. La lueur qu'il y lit le gêne, feu follet dansant sur ses prunelles noisettes tirant presque sur le doré à l'instant. Cependant, c'est soutenir cette étincelle prédatrice ou ... baisser le regard.

Le conflit qu'elle lit en lui augmente encore le sourire de la belle, elle sait jouer ses cartes, pas seulement sur une table de casino et le lui prouve à l'instant ! Sa voix a baissé d'un ton, presque sur celui de la confidence, rauque et suave, l'associant en l'esprit de l'agent infiltré, inconsciemment, au parfum de cannelle de sa peau et à celui d'un caramel fondant, sucré à souhait... appétissant.

Heureusement pour lui, elle ne lui laisse pas le temps de se perdre dans cette image en l'en détournant d'un phrase.

Et comment M Blake, qui, rappelons le n'est pas un grand sociable, serait parvenu à capter l'attention d'une femme telle que moi ?
Par sa fortune ?
Allons ... j'ai l'air d'une femme vénale ? Ce n'est pas gentil ça !
Ce n'est pas ce que je voulais dire !

La précipitation avec laquelle il a rajouté ces quelques mots l'amuse profondément même si elle se retient de le lui faire sentir. Tous deux se taisent quelques secondes. Lui se passe une main sur le front, bonne excuse pour détourner les yeux ne serait ce qu'un petit instant et échapper à ce regard de braise. Elle ne bouge pas d'un millimètre... du moins, jusqu'à ce qu'elle lui plante un index acéré sur le torse.

Hey ! Ça ne te viendrais même pas à l'idée que mon physique sculptural et mon esprit aient pu capter l'attention de monsieur au détour d'un casino, sur le globe et le faire tomber dans mes filets ? Une grande histoire de passion ... et de confiance ... ce qui nous arrangerait ...
C'est une possibilité...

Visiblement, il est sceptique. Cependant, elle n'en prend pas ombrage et préfère garder sa résolution à l'esprit.

Par contre.. un petit détail... si mon mari me vouvoie, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que certain auront des doutes rapidement !
Il faut juste que je prenne l'habitude. Ce n'est pas un souci !
Tant mieux ...

Sa main s'aplatit sur son torse, comme une caresse. La réaction du beau black ne se fait pas attendre. Il agit comme si elle lui avait envoyé un 200Volt direct en plein cœur.

Autre petit souci.... chéri... si à chaque fois que je t'approche ou te touche tu bondit comme une vierge effarouchée ou que tu continues à te tenir à distance... bonjour la crédibilité ! A ça aussi... il va falloir créer une habitude ...

Cette fois, elle ne peut retenir le petit rire qui lui fait tressauter les épaules. Cependant, elle se retient d'éclater en se mordant la lèvre, visiblement au bord du fou rire en guettant la réaction de son condisciple.

Ambiance…

Ainsi, elle prend le parti de se moquer, gentiment, de lui. Alors qu’il pensait déstabiliser Sherryl en lui proposant d’incarner Mme Blake, voilà que ça se retourne contre lui. Non pas que la jeune femme ne soit pas agréable à regarder…et il l’imagine très bien penchée à son bras. Mais sa façon d’être à tendance à le rendre maladroit. Il ne se l’explique pas…peut-être un peu trop rentre dedans à son goût. Mais bon, pour les apparences, il veut bien jouer le jeu. Autant s’y mettre de suite…et de prendre le taureau par les cornes.

-Ok, Sherryl…comment tu vois les choses ? Il se rapproche d’elle…passe sa main derrière ses reins…l’attire brusquement à lui. Elle échappe un petit cri de surprise, mais la malice n’a pas quittée son regard. Elle veut sûrement voir jusqu’où il est capable d’aller. De sa main libre, elle repose sa main à plat sur son torse…au même endroit qui le faisait sursauter il y a une seconde. Elle sera à même de le repousser si il va au-delà du convenable.

-Tu crois que Mr Blake est un violent, machiste et arrogant avec sa tendre épouse… Il la regarde de toute sa hauteur, la pressant un peu plus contre lui.

Il pose son verre, prend lentement celui de Sherryl sans la quitter du regard…le dépose au coté du sien…récupère sa main libre dans la sienne, caresse ses doigts…fait deux trois pas de danse dans la pièce avant de la basculer…Sa longue chevelure vient presque caressée le sol tellement il la cambre…Du coup, il profite de la vue sur son décolletée provoquant.

-A moins que tu le vois plus gentleman, t’offrant bouquet, grand restaurant, dîner aux chandelles avec grands crus…et ravissantes fourrures ?

Elle ne réponds pas, mais relève la tête, croise son regard qui c’est fait velours…La redresse, la fait tourner sur elle-même…s’arrange pour se placer derrière elle lorsqu’il l’enveloppe de ses deux bras. Elle incline la tête pour le laisser se pencher sur elle, ses propres bras enserrant les siens juste sous sa poitrine.

-A moins que tu ne le préfères amoureux et pleins d’attention… Son souffle chaud vient courir sur sa nuque, procure de petits frissions, ose déposer un baiser dans son cou tout en la berçant tendrement. Ils gardent la pose quelques instants…elle sent qu’il s’imprègne de son odeur à chaque inspiration…une douce morsure dans le creux de son épaule…

Il la retourne à nouveau lentement, ses doigts entre sa main, son regard rivé au sien…il est brûlant et sensuel… la dévisage avec passion…les lèvres légèrement entrouvertes…esquissant toujours quelques pas de danse, langoureusement.

-Alors…lequel vous séduit le plus Mme Blake ?... Il s’éloigne de quelques pas…relâchant sa main au dernier moment…ses yeux encore dans les siens… S’adosse au dossier d’un fauteuil…récupère les verres, lui tend le sien…avec le sourire, la tête légèrement inclinée, comme une invitation.

-Et toi, comment la vois-tu cette chère Madame ?...Et pour répondre à ta question…nous devons de nous connaître physiquement pour éviter toutes mauvaises surprises…je te propose donc un sauna et une séance de massage après, ça te dit ? En tout bien tout... Il ne finit pas sa phrase, se souviens de ce qu'elle lui a dit à propos de l'honneur, lui sourit encore alors qu’elle s’avance vers lui… Il a mis de coté sa gêne et semble maître de lui-même…en totale opposition avec tout ce qu’elle a put voir de lui jusqu’à présent.

Gotan Project – Mi Confesion

Verre en main, elle effectue un pas vers lui, se rapprochant de la seconde facette qu'il vient de lui révéler avec un sourire calculateur. Son esprit met déjà bout à bout les éléments, sa logique tourbillonne sous son crâne ainsi que son instinct de femme se met en branle pour trouver la complémentarité qui fera que leur simili couple sera des plus convaincants pour chacun.

Petit sourire aux lèvres, à l'image de celui qu'il arbore à présent, elle lève son verre pour le faire tinter légèrement contre celui de son partenaire. Le jeu est sur le point de commencer... C'est maintenant qu'elle sait pouvoir tirer un maximum de plaisir... La lueur au fond de son regard la trahie mais pour l'instant, elle n'en a que faire, peu importe des apparences devant lui, s'il n'a pas compris quelle genre de femme elle est, alors il n'y a plus rien à faire pour ce pauvre homme !

En tout bien tout honneur ... oui ... à l'honneur !

Une gorgée de cognac lui inonde les papilles de saveur, les faisant danser sous les couleurs du liquide à l'instar de ses pupilles qui étincellent dans celles de Tony, imitant son geste après le toast qu'elle vient de porter. Les saveurs l'emportent quelques secondes sur les idées qui fleurissent dans son esprit fertile mais sont bien vite balayées par cette envie, cette inspiration que vient de lui donner son vis à vis.

A nouveau, son verre vient trouver le bois comme support. Sa main se pose sur le torse de son époux pour l'occasion. Comme enfilant une seconde peau, elle se fond dans le rôle sans grand effort. Elle sait qu'elle restera en grande partie elle même, mais toujours avec ce petit quelque chose qu'elle aime à ajouter à sa personnalité lorsque l'escroc qu'elle est ressort.

Sa voix baisse d'un ton, ainsi que ses paupières se closent à moitié, pour l'observer sous ses longs cils. Plus qu'un timbre, c'est un ronronnement qui reprend l'improvisation qu'il vient de lui céder pour qu'elle compose à son tour.

Je vois deux amants, deux complices, deux amis... deux êtres complémentaires aussi passionnées l'un et l'autre et l'un par l'autre... Un mari oscillant entre les extrêmes, tour à tout macho et arrogant, amoureux et gentleman...

Les trois attitudes qu'il vient de mimer pour elle se confondent alors qu'il l'imite et abandonne son bourbon pour revenir saisir sa taille et la plaquer contre lui. Ses attitudes et expressions reflètent à merveille le savant mélange détonnant qu'elle vient d'exposer.

Comme pour le début d'une danse que seuls monsieur et madame Blake connaissent et chorégraphient, il attrape sa main libre et elle réadopte la position, main sur son torse, caressante plus que repoussante. Si elle est aussi séductrice que quelques minutes auparavant, il est clair qu'elle n'est plus la même.

Ses yeux plongés dans ceux qui la dévorent du regard, elle puise l'inspiration de continuer, hésite, oscille... Ses traits se modifient à toute vitesse, illustrant toutes les idées qui défilent derrière son regard de braise. Pour l'inciter à continuer, Tony presse légèrement ses doigts sur ses reins et élargit son sourire.

Et pour toi ? Où commencera Madame Blake et où s'arrêtera Miss Swan ?

La passion qu'il lit en elle l'amuse. La provocatrice qu'elle lui a présenté jusqu'ici, aux accents de gamine de la rue est loin. Elle est femme à présent, jusqu'au bout des ongles. La façon dont elle rejette sa longue crinière bouclée dans son dos est plus sensuelle, plus animale. Son sourire a perdu ses reflets joueur ainsi que son regard qui pétille à présent d'une toute autre lueur. Elle l'a trouvée, cette attitude qu'elle semblait chercher... Durant quelques secondes elle a été un tel livre ouvert qu'il le sait au même instant qu'elle.

Intelligente... passionnée... féline... séductrice... elle aime jouer de ses charmes, jamais sans intérêt lorsqu'elle charme un autre que son époux... jamais avec le même panache qu'elle s'applique à le séduire à chaque regard...

Elle s'interrompt, rassemble le fil de ses idées à toute vitesse, si bien que la pause qu'elle vient de prendre semble juste une respiration dans son discours à quiconque ne l'observe pas aussi attentivement que son compagnon.

Elle et lui partage une complicité et une confiance aveugle. Chacun connait les affaires de l'autre... c'est ce qui leur permet de faire pot commun pour ce casino... peut être même un caprice de madame de monter une affaire avec lui...
Peut être ... peu importe...
Si ... chaque détail est important !

Elle semble en transe. Plus les minutes passent, plus Tony s'amuse de la voir ainsi, aussi bien l'agent que le rôle qu'il incarne. Elle qui se plaçait en conquérante est désormais avec lui sur un pied d'égalité, sans chercher à prendre le dessus contrairement au premier échange qu'ils ont eu. Elle illustre à merveille, en cet instant, le mot complice...

Quel genre de femme aurait pu séduire notre cher M Blake ... Ce n'est pas un petit poisson innocent ... La petite perle timide ... certainement pas ... ou du moins peut être mais, la femme effacée, ce n'est pas ce qui nous arrangerait.

Les mots se bousculent derrière ses lèvres. La parole n'est pas assez rapide pour le défilement de ses pensées. Son corps est aussi explicite que les syllabes qu'elle prononce mais il lui manque quelque chose... Elle veut se faire comprendre, à la perfection... tracer les contours de ce tableau qu'elle voit devant elle, en transparence sur le décor de la suite luxueuse...

Ce Tony que tu me montres est un homme sur de lui, autodidacte, intelligent, habitué à ne dépendre de personne... Tu l'as dit toi même, presque personne ne le connait puisqu'il réglait tout à distance... Celle qui est parvenue à le faire sortir de sa retraite solitaire doit être de la même acabit que lui !
Un rôle de composition pour toi...
Pas vraiment...

Toute à son imagination, elle n'a pas entendu la nuance d'ironie dans le ton du beau black, le regardant pourtant avec insistance, sans paraitre vraiment le voir, ou plutôt si, mais à travers lui.

Elle est folle de lui ! C'est pourquoi elle s'amuse plus qu'elle ne s'offusque de son machisme qui ressort parfois, en prenant son parti pour contrebalancer tous les autres moments ... Leur relation est fusionnelle ... comme deux fauves... ils s'affrontent d'une certaine manière autant qu'ils se dévorent... Ce sont deux caractères... Où qu'ils aillent, s'ils y sont à deux, ils irradient de présence et ne passent pas inaperçus...

Elle s'arrête, presque à bout de souffle, comme si elle venait de courir un marathon... Le fixe cette fois clairement, attendant sa réaction, positive ou négative, peu importe...

Et justement ... nous ne voulons pas passer inaperçus ... n'est ce pas ?

Ambiance…

Tony en a le souffle coupé. Non pas qu’elle le surprend une fois de plus…non, mais plongé dans son regard transperçant, il en a ressenti toute sa haletante réflexion. Ils sont si proches en cet instant, au contact l’un de l’autre…presque déjà investit de leur rôle. Il déglutit avant de lui répondre…

-C’est vrai…et je te propose d’en tester l’efficacité dès ce soir.

Il se détache d’elle…tend la main vers le combiné du téléphone interne. Aussitôt la voix impersonnelle de John se fait entendre de l’autre coté.

-Pourrions nous avoir accès au sauna…bien, d’ici un petit quart d’heure…oui, la salle de soin aussi…non, sans personnel…nous nous occuperons de nous-même… Bien. Et une réservation…ainsi qu’une voiture…pour le meilleur restaurant de la ville…je vous fait confiance…au nom de Mr et Mme Blake…Oui…Merci. Il raccroche. Il a envie de rire…se contente de lui sourire.

Elle se rapproche, le verre de cognac à nouveau en main. Elle a suivit toute la conversation, bien évidement. Il peut lire une trace d’inquiétude…ou de surprise. Il lève un sourcil.

-Eh bien…que t’arrive-t-il ? Tu trouves que c’est trop tôt ? Je croyais que tu aimais les défis…et la prise de risque t’excitais ?

Son regard malicieux revient en un éclair…comme si son amour propre ou son orgueil avait été touché.

-Mais si, …au contraire ! Elle pose son verre vide sur un coin de meuble et se retourne vers lui. On se retrouve ici, alors… Se dirige vers sa chambre…

Tony fait de même, mais arrivé sur le seuil de la sienne, il dit bien fort, prenant un ton enlevé.

-Dites, Chérie…ne serait-ce pas souhaitable que nous partagions le même lit ?

Sa réponse est immédiate, sur le même ton :

-J’étais justement en train de me l’évoquer, Amour…

Il se change, un étrange sourire sur les lèvres.

****

Le quart d’heure vient de passé lorsqu’il débouche chacun de leur chambre respective, emmitouflé dans un peignoir blanc à l’effigie de l’hôtel, une serviette enroulée autour du bras. Avançant d’un pas égal, ils s’avancent vers la porte de la suite.

-Dîtes, Amour, j’espère ne pas trop attendre Fait-elle, alors qu’il lui tient la porte.

-Hum, je suis d’avis que l’on nous fasse installé cet équipement sur la terrasse… Ferme derrière eux et glisse la clé magnétique dans la poche de son peignoir.

-Je trouve déplorable que ce genre d’établissement n’en propose pas dans chaque suite…

-J’en informerais le directeur, tu peux me croire… Lui indique par la main la direction à suivre et suit sa pseudo épouse …

Au bout du couloir, ils débouchent dans une vaste salle. Dans un angle, un coin détente avec de la lecture et de confortable sofa. Un plateau a été déposé, un ensemble de cocktail aux fruits ainsi qu’une bouteille de champagne leur sont proposés. Dans un angle, un bassin est rempli d’eau, près à les accueillir avec un pommeau de douche. A l’opposé, une porte en bois donne sur le sauna proprement dit. Une autre porte entrouverte donne sur le salon de massage.

Tony dépose sa serviette sur un accoudoir se sofa, le temps pour lui de se débarrasser de son peignoir. Il est naturellement nu dessous. Sans mot, il se dirige sous le pommeau et actionne le bouton de commande. Le jet vient percuter sa peau caramel, courant le long de ses muscles fins. Mais il n’y reste que quelques instants. Il attrape sa serviette et se sèche grossièrement. Sherryl quant à elle n’a pas quitter son peignoir, elle sirote un cocktail, tout en le regardant du coin de l’œil…moitié ravie, moitié gênée…

-C’est la première fois pour toi ?...

-Quoi ? Se retournant franchement vers lui…que je vois un black nu ?...ou le sauna.

-Le sauna, Sherryl…le sauna…

-Oui.

-Je te conseille donc de prendre une douche a température ambiante…puis tu me rejoins…

Il attrape la poignée de la porte en bois…et avant de rentrer.

-La nudité est de rigueur…et referme derrière lui.

Toute la pièce est constituée de bois, du sol au plafond en passant par les banquettes sur deux niveaux. Seul un poêle en fonte trône dans un angle. Au dessus un thermomètre…il indique déjà plus de 60°C. Un sceau est posé à ses côtés, avec une louche. Des vapeurs d’huiles essentiels émanent de l’eau auxquelles elles ont été rajoutées. Il verse une louchée au dessus de la pierre de lave qui constitue le couvercle du poêlon. Aussitôt, l’eau se met à crépiter, émettant une lourde vapeur…déjà les effluves de sauge et de thym envahissent l’air. Il en rajoute une seconde…puis met sa serviette entre lui et les lattes de bois…il sait pas expérience que le bois lui brûlerait la peau.

Rapidement, l’air se sature d’un brouillard de vapeur… la chaleur monte progressivement, l’air est sec. Tony ferme les yeux, se laisse aller à l’une de ses activités préférées. Il les rouvre lorsqu’il entend la porte s’ouvrir, laissant la jeune femme entrer à son tour, sa serviette cachant sa nudité. Elle referme derrière elle, créant un tourbillon d’air. Il la devine en train de gravir le second niveau…

-Tu devrais rester près de moi…

-Pourquoi…

-La chaleur monte…et ce n’est que le début.

Mais c’est un cri qui lui répond. Elle a dut se brûler. Il rit doucement, refermant les yeux.

-La serviette sert à se protéger de la chaleur des lattes…

-Merci de m’avertir, mais c’est trop tard. Lui répond-t-elle un peu sèchement.

-Désolé.

Le silence s’installe entre eux. Tony profite pleinement…sent ses pores s’ouvrirent…son sang couler plus rapidement dans ses veines. La chaleur commence à être étouffante, une impression d’avoir de la difficulté à respirer. Plusieurs minutes passent. Il la sent redescendre d’un étage…lentement...comme si elle voulait être discrète.

-Il fait chaud là haut, hein ?

-C’est inhumain…

-Non, finlandais…

-Ils sont fous…

-Attends, tu ne sais pas ce qui t’attend après… tu vois le bassin, il est à environ 4°C…on devra s’y immerger dedans…

-Quoi ?... Tu te fous de moi

-Non…et ce, trois fois de suite…

-Mais enfin, dans quel but…

-Purifier notre corps et le revitaliser…tu verras comme tu te sentiras légère après, promis.

-M’ouais…des vrais barbares ces Finlandais.

Il imagine très bien la moue qu’elle doit faire à ses cotés.

-Tu sais, ça n’est pas très différent que les tentes de sudation de nos chers Indiens.

-M’enfin, eux ils vont pas se plonger dans un bain d’eau froide après…

-Les Finlandais creusent un trou dans la glace ou vont se rouler dans la neige…

-Pfff…

Tony rit ouvertement…Sherryl finit par se laisser contaminer à son tour. Il ouvre les yeux, aperçoit sa silhouette à quelques pas de lui. La sueur dégouline le long de son corps, par tous les pores, collant ses cheveux à son visage. Ca lui fait un casque…Il rit encore plus. Jette un coup d’œil à l’horloge fixée au dessus du thermomètre. Passe la main pour enlever la buée. Une douzaine de minutes se sont écoulées et il fait plus de 85°C.

-Allez, il est temps de sortir, suis moi. Il se lève et la prend spontanément par la main en passant devant elle.

La différence de température est flagrante…mais Tony ne sent préoccupa pas, et entre directement dans le bain. Il ne peut réprime un frisson mais se laisse aller jusqu’au fond du bassin, s’immergeant totalement. Il ressort la tête en haletant fortement, une impression que sa cage thoracique se comprime à l’extrême. Il grelotte vivement, mais reste encore quelques minutes, histoire de se frictionner et d’évacuer la sueur. Il commence à ressortir, attrapant son peignoir.

-Allez, hop, à ton tour…Fit-il en souriant.

-Ca va pas non ? Et lui tourne superbement le dos en se dirigeant sous le jet de la douche.

Tony contemple sa chute de reins, la courbe de ses hanches, le galbe de ses mollets…puis va se poser dans un sofa, un verre à la main. Evidement, il lui tourne le dos, histoire de préserver son intimité.

Elle vient le rejoindre au bout de quelques minutes, enveloppée dans son peignoir. Il lui tend un verre…le remercie avant de boire à grandes goulées.

-Tu as raison, il faut bien s’hydrater. Dans cinq minutes, on y retourne.

-T’es sur ?

-Oh que oui.

Elle se laisse tomber sur le sofa, la tête en arrière. Il lui accorde se temps de repos. Pour quelqu’un pour qui c’est la première, cela semble épuisant…mais en réalité, le corps se nettoie en profondeur. Dans une heure, elle sera en pleine forme. Pour le moment, il admire sa silhouette. Elle a les yeux fermés, il en profite largement.

Se secoue la tête, sort de son mutisme, lui tapote sur la main…elle ouvre lentement les yeux…

-Hum !

-Allez, on y retourne.

A nouveau l’étape de la douche avant de replonger dans la fournaise…une nouvelle louche pour augmenter le niveau de vapeur…les pores qui s’ouvrent encore plus, libèrent les toxines accumulées,…la température qui monte encore, avoisine les 92°C. Ils sont tout deux allongés sur leur serviette, tête bêche…seuls leurs regards parlent. Au bout d’un moment, elle lance

-Pourquoi tu me regardes…

-Parce que tu me regardes…Immense sourire qui barre son visage, plisse ses yeux… et se redresse brusquement, se les frottant.

-Merde…

Elle comprend soudain que de la sueur c’est immiscé entre ses paupières et lui pique les orbites. Elle pouffe derrière sa main.

-Je te vois peut-être pas, mais je t’entend, Sherryl.

-Et alors, tu te moquais bien de moi tout à l’heure, quant je me suis brûlée.

Il se rallonge…

-Certes…

-Certes… L’imite-t-elle avec le sourire, gloussant encore un petit peu.

Une perle goutte au bout de son nez, il vient l’essuyer de sa main…et le sourire de Sherryl devint moins sur de lui, l’interrogeant du regard. Le sien est sérieux, profond, avec quelque chose qu’elle n’arrive pas à définir…il va finir par la rendre mal à l’aise. S’en rend compte et se redresse…
-Faut qu’on sorte…fait-il d’une voix étrangement douce. Il lui tend la main. S’en saisit. Ils restent un instant debout l’un en face de l’autre.

-Je crois qu’il vaut mieux ne pas prolonger…

Une étincelle de malice vient briller dans l’œil de la jeune femme…comprends son émoi.

-Ah bon…comme tu veux Et lui passe devant pour sortir du sauna.

Quant il sort à son tour, elle est déjà sous la douche, rinçant sa chevelure, une cascade d’eau s’en échappant avant de venir éclabousser le sol carrelé.

Ambiance…

Ils se sont tout les deux rincés et séchés, ont revêtus leur peignoir respectif et on but un grand verre de jus de fruit frais. L’eau froide a calmée son ardeur, lui a remis les idées en place. Mais Sherryl semble avoir retrouvée toute sa séduction féline. Frottant sa chevelure à l’aide d’une serviette afin de la faire sécher un maximum, elle lui sourit.

-Tu parlais d’un massage ? C’est toujours d’actualité ou tu préfères aussi le remettre à plus tard.

Il entend l’ironie dans son ton, mais ne relève pas…indique simplement la porte de la pièce suivante. Elle s’y dirige, souveraine, presque hautaine. Elle a bien deviné le trouble de Tony…mais à l’air de s’en moquer…tout du moins, d’en jouer. Lui, il ne se reconnaît pas. Cette femme a débarquée dans sa vie sans crier gare il y a à peines quelques heures...alors qu’il attendait un gros plein de soupe…et elle le chamboule littéralement. Qui plus est, il doit se faire passer pour mari et femme sur une de ses enquêtes les plus difficile de sa carrière. Il n’ose s’interroger plus en profondeur, redoutant ce qu’il craint le plus chez une femme…qu’il en tombe amoureux. Généralement, il s’en tapait…couchait avec elles et dès que cela devenait trop compromettant, il passait à autre chose. Là, il ne va pas avoir le choix. Non seulement, elle était très différentes des autres femmes qui avaient l’habitude de côtoyer, mais en plus il était dans l’obligation de travailler avec elle au quotidien, et ce, durant une période indéterminée, et sûrement longue, vue la complexité de l’affaire.

Il est encore tout à ses pensées lorsqu’il pénètre dans le salon de massage à son tour. Elle est petite, harmonieusement éclairé par des bougies pour donner une atmosphère chaude à la pièce. Chaude est la température aussi, pour éviter au client de ne prendre froid durant le soin. Chaude aussi est la vue qu’est offerte à Tony, sur le matelas à même me sol, Sherryl s’est allongée sur le ventre, entièrement nue, comme offerte. Son sang se met à bouillir dans ses veines, mais il est sourd à l’appel charnel, sa volonté se concentrant sur la petite tablette où les huiles essentielles sont rassemblées.

Se frottant les mains, Tony examine les différentes petites fioles, puis en débouchent deux. D’abord de l’huile jojoba dont il se sert comme base au creux de sa main, puis il verse quelques gouttes de bois de santal pour ses vertus de tonicité et apaisante à la fois. Aussitôt, des arômes de boisé et épicé emplissent l’air. Tout en s’en frictionnant les mains, il se rapproche du matelas, s’agenouille au niveau de la tête.

Elle fait un mouvement, ramène sa chevelure d’un seul coté, puis cale sa tête entre ses bras. Elle est prête, il pose délicatement ses mains bien à plats sur ses omoplates. Il attend quelques secondes que le corps de la jeune femme prenne la température de ses mains, puis elles se mettent en mouvement.

D’abord, des mouvements rotatifs, léger, pour étaler le produit et prendre possession de son dos… puis la pression devient plus appuyé, fait rouler la peau, accentue à la liaison des nœuds en mouvements rotatifs et rapide des doigts, écarte par effleurement vers l’extérieur…sent la colonne, la remonte, isole chaque vertèbre, dénoue les muscles des épaules, les fait rouler sous ses doigts, sans sa partenaire se relâcher de plus en plus. Travail un temps sur sa nuque, la prenant à deux mains, c’est les pouces qui font tout le boulot. De part et d’autre de son tatouage, ils massent la chair par petits mouvements.

Descend sur les muscles des bras, biceps, triceps, avant bras, articulation du poignet…travail les paumes de ses doigts puissants, serrent les phalanges unes à unes avant de les enserrer complètement. Se déplace sur un coté sans briser le contact d’avec sa peau. Viens travailler au niveau des reins, poing fermé, en large mouvement énergétique. Sourire d’aise de la part de sa patiente, mais qui se fige lorsqu’il aborde son petit postérieur. Faisant abstraction de son ressentir, les mains de Tony englobent ses deux sphères, courent sur les hanches et viennent mourir au haut des cuisses en un seul et unique mouvement. Il se met ensuite à masser énergique les muscles fermes de ses jambes, travaillant de la même manière qu’avec ses bras un peu plus tôt. Fait tourner ses chevilles l’une après l’autre, puis masse la voûte plantaire sans se soucier des éventuelles chatouilles qui pourrait provoquer. Il termine le soin par les doigts de pieds, et tapote l’ensemble du corps avec tout ses doigts, comme un piano géant, le caresse dans son intégralité, puis déroule une couverture sur sa nudité.

Il se penche sur son oreille, lui souffle quelques mots…

-Quant Madame Blake sera prête, elle pourra venir se préparer dans sa chambre…je vais me préparer. Dépose un baiser sur sa nuque aux senteurs oriental. Juste un gémissement de plaisir comme réponse. Il tire lentement la porte sur la jeune femme…qu’elle profite de se moment de détente… Lui, il file se rincer les mains.

Dans sa salle de bain, il regarde son reflet…se passe une main sur le menton…il pique un peu. Sort son nécessaire à raser et commence à répandre le gel. Sur le lit, ses vêtements sont soigneusement étendus, ils n’attendent que lui. Il l’entend refermer la porte de la suite…il l’avait laissé entrebâillée…à déposée un double de la clé magnétique sur sa table de nuit…dans sa chambre. La lame crisse sur sa joue…veut surtout pas penser…mais un sourire se dessine néanmoins sur le visage qui lui fait face, dans la glace…

Ambiance

Le retour à la suite se déroule dans une brume de bien être sans commune mesure. La moquette semble s'être transformée en nuages cotonneux tant elle parait légère sous ses pas qui la foulent. Comme dans un rêve, elle ne pense à rien, sauf aux bienfaits qui vont suivre de la douche chaude qu'elle s'apprête à prendre avant de se mettre sur son trente et un.

Chacun de ses gestes est ralenti tandis que son peignoir tombe silencieusement sur le sol de la luxueuse salle de bain. Voilà des années qu'elle ne s'est pas sentie aussi bien. Tous ses muscles sont délicieusement détendus. Ses mouvements sont tellement faciles et lui paraissent en même temps irréels qu'elle a l'impression d'être entourée de ouate.

Sans hésitation, elle pénètre sous le jet brulant. Plusieurs minutes durant, elle se tient là, la tête rejetée en arrière. L'eau à température idéal pétrie sa peau souplement, faisant ressortir les effluves de santal dont elle est enduite des pieds à la tête, la ramenant quelques minutes plutôt, sous des mains expertes qui l'ont amenée à être dans cet état de langueur.

Brusquement ramenée à la réalité par les égarements de sa pensée, elle secoue la tête, envoyer voler contre les parois vitrées une myriade de gouttelettes du bout de ses cheveux. Elle ne doit pas se laisser ainsi aller ! Dans un geste rageur, plus contre elle même que contre n'importe qui d'autre, elle se saisit du flacon de gel douche pour s'en oindre et ôter les résidus de la séance de massage.

Ses mains glissent vivement sur sa chair, décidée à se réveiller, à se sortir de cette torpeur qui devient maintenant inconfortable, plus psychologiquement que physiquement, elle doit le reconnaitre. Ses propres doigts effacent les traces de ceux qui l'ont massés un peu plus tôt, enserrant ses jambes galbées, ses cuisses musclées... Des pieds, elle remonte jusqu'à sa nuque, plus rapidement que d'ordinaire.

C'est à présent l'effervescence de la création qui lui revient en tête. Cet élan haletant qui la saisit chaque fois qu'elle se recouvre d'une seconde peau, celle d'un nouveau personnage, pour les biens d'une quelconque arnaque. Sauf que cette fois, dans l'arnaque, elle est sensée être du côté des gentils ... et paramètre peu habituel pour elle, elle ne fait pas cavalier seul sur ce coup là.

Sa main passe sur sa nuque, à l'emplacement du symbole qu'elle s'est fait tatoué il y a maintenant plusieurs années, lorsqu'elle s'est lancée dans les « affaires ». Une réminiscence la fige sur place, élément totalement oublié qui revient la frapper sans prévenir. Ses doigts se crispent sur sa nuque alors qu'elle fronce les sourcils, le jet lui battant le dos avec vigueur. Sherryl tente de remonter le cours du temps, s'assurer qu'elle n'a pas rêvé...

Une phrase ... venir se préparer ... ça, elle s'en souvient assurément ... Mais est ce vraiment un baiser qu'elle a senti se déposer juste sur ce symbole de l'infini qu'elle arbore avec fierté ? Impossible... et pourtant ...

Entre ses dents, elle jure, frappe la paroi de la cabine de douche du plat de la main, rageuse, aussi bien contre elle même que contre lui cette fois. Si quelqu'un doit se laisser troubler, ce ne sera pas elle.

La détente d'il y a quelques instants est loin lorsqu'elle referme l'eau et se saisit de sa serviette pour se frictionner le corps. Perdre pied et contenance ainsi n'est pas dans ses habitudes... travailler en duo non plus... encore moi se faire passer pour un couple marié... et aussi lié.

Quelle idée elle a eu en s'emportant sur monsieur et madame Blake. Certes, c'est le mieux pour le bien de la mission... mais elle en est moins sure pour le sien.

Néanmoins, à l'instant où elle franchit le seuil de la chambre, elle est prête à endosser son rôle. Etape par étape, elle entre dans la peau du personnage. Avec un soin jaloux, elle sélectionne ses sous vêtements parmi ceux laissés par Bret, petits plaisirs qu'elle s'est toujours accordé sans regarder au prix...

Ses cheveux sont séchés librement, les laissant cascader le long de son dos jusque sur sa chute de reins en des boucles larges et souples... une touche de maquillage, discret mais soulignant ses yeux de biches et sa bouche pulpeuse...

Enfin, la robe... d'un rapide coup d'œil, elle constate que le personnel n'a pas manqué une seconde, durant l'intermède saune, ses affaires ont été rangées avec soin dans les penderies savamment masquées de la chambre. Ses doigts sont experts lorsqu'ils effleurent les étoffes avant d'arrêter leur choix...

Tony l'attend déjà depuis un moment apparemment, confortablement installé dans un fauteuil, dans le salon commun, bourbon à la main. Au bruit de la porte, il relève le regard des notes qu'il relit, ouvrant la bouche pour lui faire remarquer l'heure... Les mots ne franchissent pas ses lèvres, restées entrouvertes sous la surprise...

Celle qui lui fait face n'est pas sans rappeler la beauté qui s'est animé à l'évocation de sa future position officielle... Femme, sans l'ombre d'un doute, oubliée l'ex taularde qui jouait de son charme provocateur. Un fin sourire exprime la certitude de son charme, l'absence de besoin d'en faire trop... et là, effectivement...

Une robe de soie d'or pâle l'habille ou plutôt la sublime. Sa poitrine est relevée par le corset qui l'enserre et pourrait rendre jaloux les mains d'un amant à sa façon de la mettre en valeur, sans vulgarité, affiné par deux pointes le finissant au lieu de quelconque bretelle. La couleur chatoyante mais discrète soutient la teinte bronzée de sa peau, la nimbant d'une aura d'or jusque sa jambe droite, révélée par la large fente sur le jupon ample du vêtement, qui entraine le regard à dégringoler jusque ses chevilles fines enserrées de lacets de la même teinte, bouclant de fines chaussures à talons.

Devant le silence de son partenaire, Sherryl hésite un instant, fait un pas en avant, délicate et gracieuse. Son sourire vacille...

Tony ... ça ne va pas ?

Enfin, il prend conscience de son mutisme et se secoue intérieurement. Comme mué d'un ressort, il se relève et vient à sa rencontre, lui offrant son bras.

Admirablement bien... tu es .. renversante...
Merci...

Jusque dans le sourire en réponse à son compliment, elle n'est plus la même, l'acceptant humblement, avec juste ce qu'il faut de pudeur... Elle est à présent de celles que chaque homme rêve d'avoir à son bras en pareil occasion et le sait.

Suite ici...

Viennent de…

Ambiance…

Arrivés au comptoir de l’accueil, une serveuse tend discrètement une coupole d’argent, la note y est pliée soigneusement. Tony tire sa MasterCard, pianote le code de Mr Blake…pendant ce temps, Stanley aide Sherryl a enfilé un imper assorti à sa tenue. Quant arrive son tour, Tony glisse un généreux pourboire dans le veston de leur serveur attitré.

Légère impulsion du buste vers l’avant en guise de remerciement, le sourire au lèvre, Stanley n’est pas près d’oublier ses clients d’un soir…se précipite vers la porte, un mot au voiturier, leur tient la porte…

-Au plaisir de vous revoir au Angel’s Madame, Monsieur Blake…bonne fin de soirée…

-Ce sera un plaisir, en effet…Fait Tony en le dépassant, lui souriant une dernière fois.

Sherryl lui en offre également un des plus renversant. Mr Blake présente son bras à son épouse, descendent du même pas égal les marches du perron, en bas, la voiture les attend déjà.

***

D’un commun accord, ils ont décidés de poursuivre leur jeu de rôles jusque devant la porte de leur suite…tout n’est que regards complices et messes basses de jeunes amoureux. Tony n’ose rompre le charme, même si il sent qu’il pourrait en être tout autre de la part de sa compagne pendue à son bras. Il la trouve absente par moment, comme pensive… Comme la fois où dans la voiture qui les ramenée à leur hôtel, il a voulu lui parler de sa rencontre avec Connor…ou dans l’ascenseur, elle contemplait les cristaux liquide défilant et n’avait entendue sa question.

Déclic électronique…Tony retire sa carte magnétique et pousse la porte, s’efface pour la laisser entrer. A peine ses premiers pas ont atteint la moquette qu’il peut noter un changement de comportement. Elle se baisse sur le coté, retire ses talons et sans un regard se dirige vers sa chambre…

-Vais me changer… Fait un petit signe de la main sans se tourner vers lui…disparaît à l’angle du couloir.

Tony fait une petite moue accompagnée d’un clignement d’œil…voilà, c’est fini. Il faut qu’il s’attende à retrouver la Miss Swan d’il y a quelques heures…il ferme la porte derrière lui, s’avance dans la pièce, se débarrasse de son manteau, le pose sur le dossier d’un fauteuil…mets ses mains par-dessus, son regard se perd vers le coin où se situe la chambre de la jeune femme. Il a bien de la chance ce Mr Blake…d’avoir une femme si ravissante, pétillante et pleine de caractère,…si amoureuse aussi. Secoue la tête…émet un soupir…avant de regagner sa propre chambre. Se déchausse, enlève veston et chemise, directement dans la panière qui partira au petit matin à la blanchisserie.

Déambule en bas de pantalon dans le salon, remplie la fiche pour le petit déjeuner…sait pertinemment que John connaît ses goûts depuis deux mois, mais la fait plus pour inciter Sherryl à faire de même…la pose sur l’une des tables du salon, a coté d’un verre de Cognac à son intention, elle semblait l’apprécier. Prend son portable, va s’isoler sur la terrasse…avec son meilleur compagnon…Mr Bourbon.

A tapé un mail à l’intention de Ralf…du matos pour leur future salle de jeux clandestine…il sait pertinemment que les services de police ont toujours des réserves pleines à craquées d’objets saisis, ça serait un comble si ils ne trouvaient pas leur bonheur…une série d’indication pour la création de papiers officiels pour Sherryl….évidement, il lui manque des éléments…veut laisser à Sherryl le soin de mettre sa patte à son personnage…mais Ralf s’en contentera déjà…le laisse donc ouvert, posé sur une table d’extérieur…

Accoudé à la rambarde de métal, il contemple les lueurs de la nuit, sent un vent léger courir sur sa peau, mais il n’a pas froid. Monte son verre à la hauteur de sa bouche, boit une gorgée…s’abandonne à la chaude sensation du liquide dans sa gorge…ferme les yeux quelques minutes. N’a pas envie de réfléchir…ne serait pas trop quoi penser de cette soirée…où commençaient les rôles…ou s’arrêter la réalité…déglutit quant il entend ses pieds nues sur le dallage de la terrasse…elle arrive…soupir doucement...comme pour s’attendre au pire…avec elle, il ne saura jamais.

5.

Ambiance

Le vent chaud de la nuit s'engouffre sous le voile de son sombre déshabillé arachnéen, l'ouvrant pour révéler une nuisette de satin noir, brillant des lumières de la ville, beaucoup plus bas sous leurs pieds. D'ici, la nuit semble calme et clair, sous l'astre lunaire qui observe le monde, son croissant accroché bien haut dans ce ciel éclairé par l'aura d'Heaven.

Ses pieds glissent sur le sol de la terrasse, silhouette silencieuse en dehors de ce frottement doux. Qui résonne dans le silence qui pèse entre eux. Pas un mot n'est prononcé, ni par l'un, ni par l'autre. Lui reste immobile, fixant résolument le paysage devant lui, accoudé, son bourbon à la main. Elle vient le rejoindre, s'installant dans une position similaire, à quelques centimètres.

Un verre de cognac trouvé dans le salon rencontre ses lèvres. Elle ne veut pas rompre le silence la première... même si celui ci pèse de plus en plus. Le temps seule dans sa chambre lui a permis de faire le point sur cette drôle de soirée.

Plusieurs fois au cours de la soirée et surtout du trajet de retour, Sherryl s'est surprise à être comme absente de la conversation, se plongeant dans ses pensées troublées, elle toujours si attentive à ce qui se passe autour d'elle... Il avait du se rappeler à sa présences à deux reprises, n'aidant pas son esprit se remettre au clair.

Comme à chaque fois, c'est la colère qui l'a emportée la première quand elle s'est retrouvée face à elle même, ôtant sa robe d'un geste rageur, ainsi que ses bas, en filant un au passage... pas de quoi la calmer... Lorsque la rage s'est évanouie, c'est le doute, la stupeur... et une forme d'envie qui ont pris place en elle, s'insinuant comme des serpents tortueux dans son crâne... au même rythme que la migraine y battant, heureusement apaisée par la brise sur son front.

Celle ci, justement fait battre ses longs cheveux, les envoie effleurer le buste dénudé Tony. Elle sent son regard hésiter... la frôler... pour se perdre au fond de son verre. La jeune femme se surprend à se sentir soudain mal à l'aise, elle toujours considérée comme culottée et loin de toute gêne... cette façade si aisément affichée aux yeux de tous.

Finalement, elle n'y tient plus. Une grande lampée de cognac lui brule le fond de la gorge tandis qu'elle tente de se donner ainsi du courage. Finalement, elle recule encore l'instant et rentre dans la suite quelques secondes pour se réinstaller dans la même position, une cigarette allumée à la main.

L'homme à ses côtés ne semble toujours pas décidé à prendre la parole le premier, comme s'il redoutait ses réactions... ce que d'un côté elle peut comprendre... Un sourire amusé étire le coin de sa bouche.

On s'en est bien tiré ce soir Cow Boy...
Je crois oui...
Étrangement bien...

Ces deux derniers mots, elle les a prononcé comme pour elle même, son ton perdant la nuance de fierté qu'elle a ajouté à sa première phrase. Si elle ne l'avait fait, elle en est certaine, elle n'aurait pu émettre qu'un chuchotis... Cependant, elle n'a pu les retenir, ces mots, miroir de son trouble, ressenti dans sa voix.

Même si elle l'espère, il n'a pu les rater, aussi proches qu'ils sont. Une dernière gorgée... déjà son verre est vide. Elle se penche pour le poser à terre... et rencontre son regard en se relevant. Il semble intriguée devant son expression. Elle si hautaine et provocatrice parait presque gênée, troublée et détourne le regard... pas dans ses habitudes.

Une nouvelle fois, il laisse s'installer le silence entre eux, au plus grand regret de la belle. Il pourrait pourtant lui parler boulot, de la suite des évènements, ou même de cet e-mail entamé qu'elle a vu sur son ordinateur, afin de parfaire sa couverture, mais rien, comme s'il attendait...

Sans savoir pourquoi, l'impatience prend corps en elle, elle passe d'un pied sur l'autre, son doigt se met à jouer avec une des mèches que lui ramène le vent sur le visage. Soudain, elle n'en peut plus, ne supporte plus ce silence qui, pourtant, dans son état d'esprit actuel, devrait lui paraitre préférable à cette logorrhée qui lui échappe.

Tu sais... je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire mais ... ça m'est déjà arrivé... une fois... d'envier l'un des rôles que j'endosse... mais à ce point... c'est étrange.

Son coude vient s'appuyer sur le métal froid alors que son menton se pose dans sa main en coupe. Elle s'attend à voir le profil de son compagnon mais ce sont ses yeux qu'elle rencontre. Il semble attendre la suite, elle en a dit trop, ou pas assez, et le sait.

Tu sais... je suis ptêtre un petit génie, mais dans le fond, je suis qu'une gamine née sous l'ombre du soleil de Californie. J'ai beau ramassé des paquets de blé à chaque fois que je rentre dans une salle de jeux, je ne m'y fais jamais. Cette femme.... madame Blake...

Son petit sourire revient, alors qu'elle s'amuse à parler de cet autre « elle » à la troisième personne, mince, presque imperceptible mais n'atténue tout de même pas son regard, perdu, comme passant au travers de lui.

Je crois que je suis un peu jalouse d'elle... Elle est si proche de moi et tellement éloignée à la fois. Au retour du cabaret, j'y songeais... On dirait que certaines personnes, pourtant avec des débuts similaires, ont des avenirs si diamétralement opposé... Elle est comme moi... elle a commencé de rien, comme joueuse professionnelle... a amassé son petit pactole... comme je l'ai fait...

Sherryl baisse la tête, fixant la fraise rougeoyante au bout de sa clope qui dégringole des multiples étages de l'hôtel jusqu'à la perdre de vue, voyant son personnage, une partie d'elle, évoluer sous ses yeux remplaçant le mégot.

Moi, quand j'ai fait confiance à quelqu'un, il m'a roulé, je me suis retrouvée en taule, une mère malade sortie de la clinique où ils s'occupaient bien d'elle, mes comptes ayant été saisis par l'état...

Sa voix devient atone dès qu'elle aborde sa vie réelle, avant Heaven, avant la proposition de la CIA, craignant qu'il ne croit qu'elle veut se faire plaindre, se trompe dans ses intentions, même si elle n'en est pas très sur non plus...

Elle, elle a rencontré l'Amour, avec un grand A, certainement celui de sa vie... Certes, c'est pas un modèle d'honnêteté mais elle s'en fout... elle sait qu'elle a quelqu'un .. quoi qu'il arrive...

Ambiance…

Tony vide son verre de sa dernière gorgée. Il prend le temps, apprécie la saveur de l’alcool fort, mais aussi les révélations faites par la jeune femme à ses cotés. Les yeux noirs de Tony se pose sur la douce silhouette légèrement couverte de Sherryl. Celle-ci regarde droit devant elle, son regard perdu dans la profondeur des ténèbres. La brise joue avec sa longue chevelure…il aime son contact avec sa peau, quant une mèche poussée par le vent, vient lécher son épiderme couleur caramel, en une éphémère caresse. Une autre vient justement de se prendre entre les lèvres pulpeuses de la jeune femme. De deux doigts, Tony les retire doucement, effleurant la joue, le lobe d’oreille termine sa course le long de la nuque. Elle ne peut que remarquer son jeu…se retourne vers lui…un semblant de sourire. Mais avant qu’elle ne dise mots, Tony se lance :

-Ca pourrait t’arriver, tu sais ?

Elle fronce les sourcils, guettant la suite de ses mots.

-D’être amoureuse... Tout comme Mme Blake…

Elle a un haussement d’épaule, presque un gloussement qui sort de sa gorge.

-Quoi ?...De toi peut-être ?

-Qui sait. Fait-il en relevant son ton sous celui de la plaisanterie échangée…se baisse près d’elle, récupère le verre de Sherryl puis recule de quelques pas en direction du salon… Tu pourrais faire un effort, quant même…j’suis pas si mal que ça, non ?

- Arrêtes ton char, Cow Boy… Fait le geste de laisser tomber, mais son visage s’est éclaircit sous son sourire…ses yeux ont retrouvés l’éclats qu’ils avaient perdus quelques minutes avant, quant elle se perdait dans les pseudos ressentis d’une autre qu’elle habille. Peut-être les siens propres, mais tellement enfouis sous sa carapace qu’elle en a oublié en être l’origine.

Reculant toujours, Tony lui désigne le portable sur la table à coté…fait un geste en sa direction.

-Si tu veux bien compléter…j’en ai pour quelques minutes… Et disparaît à l’intérieur du salon.

Sherryl n’a plus qu’à s’exécuter. Assise devant l’écran, ses doigts pianotent avec agilité sur le clavier, s’inventant un passé pour le personnage de Mme Blake. Elle s’absorbe tellement sur son histoire qu’elle en oublie la notion de temps. Tant qu’à faire une histoire, autant qu’elle colle le plus possible à son tempérament, ça n’en sera que plus crédible, même si son extravagance coutumière reprend vite le dessus et lui permets donc d’ajouter deux trois trucs un peu plus hors du commun.

Elle n’en remarque même pas que Tony est revenu, avec un plateau. Deux tasses fumantes posées plus tard, il reste penché derrière son épaule, lit en souriant. Des effluves de parfum sont restés accrochées à ses cheveux, à la peau de sa nuque…viennent chatouiller les papilles olfactives de Tony. S’en gonfle les poumons en fermant les yeux. Ca fait bien longtemps qu’il n’a partagé une telle promiscuité avec une femme. Rouvrant les yeux, il contemple son profile avec soin…commence à aimer de plus en plus son air mutin.

Un doigt habillé de vermeille clique sur envoie…le mail s’envole à travers les ondes pour communiquer les ordres du faux couple Blake. Elle tourne son regard vers lui, cette expression indéchiffrable au fond des yeux, replace une mèche rebelle que le vent ne cesse de rabattre sur ses lèvres… Leurs visages sont proches l’un de l’autre…mais Tony détourne les yeux vers l’écran…ne veut pas qu’elle voit son trouble, et tandis qu’elle détaille la crispation de sa mâchoire à son tour, il prend le temps de mettre fin à la session et rabat l’écran du portable. Se détachant du dossier de la chaise de la jeune femme, il la contourne pour prendre place en face d’elle. Elle ne le quitte pas du regard, toujours cette expression de facétie sur ses traits.

Croisant une jambe, il se donne une contenance détendu, attrapant un des mugs…le porte à ses lèvres, souffle une seconde avant d’en boire une gorgée.

-Je ne vais pas tarder à aller me coucher…demain, une grosse journée nous attend.

-Quel est le programme, mon cher époux ? Toujours cette flamme espiègle dans le regard…

Nouvelle gorgée avant de répondre.

-Visite de l’entrepôt pour avoir ton avis sur l’installation de notre petite salle de jeu, puis je m’occuperais du matos…on rencontrera sûrement Ralph…

-Humm…qui est-ce ? Fait-elle en reposant la tasse qu’elle a saisit à son tour.

-Notre contact sur l’île…il se doit de nous faciliter les choses pour qu’on puisse progresser dans notre enquête.

La simple évocation de la raison de leur présence en ce lieu les replonge tout les deux dans leurs pensées. Les mains sur leur mug respectif, ils boivent par petites gorgées. Laissant son esprit suivre la fumée qui s’échappe de la boisson, son regard se promène sur le corps de la jeune femme qui lui fait face. Sherryl a repliée une jambe sous elle, son déshabillée s’entrouvre par instant, joue avec la brise nocturne… dévoilant une bretelle de la nuisette qui glisse sur son bras. Sherryl offre son visage à la caresse à la douceur de l’air, ses cheveux flottant derrière elle, inspire comme pour s’imprégner du calme de l’instant.

Tony, sa tasse vide, se lève…s’approche de la jeune femme qui ouvre les yeux en l’entendant bouger. Se penche sur son front, y dépose un baiser.

-Bonne nuit, Sherryl…

Attrape le portable avant de rentrer dans la chambre, rangeant ordinateur et dossiers au fond du coffre fort. Se débarrasse de son pantalon, et s’allonge enfin sous la couette. Les bras croisés sous la nuque, il garde les yeux ouverts sur le plafond. Des reflets de lumière provenant de la piscine jouent avec les ombres de la nuit… déjà son esprit divague…ses yeux ne tarderont pas à se fermer.

The Polyphonic Spree – Reach for the sun

Un bruit dans le petit salon annexe éveille les endormis. Le son de la desserte, poussée par John annonce l'heure du petit déjeuner. Quelques secondes plus tard, trois coups légers sont toqués à la porte de Tony, attendant une réponse qui ne vient pas. Le boy entre donc et se dirige vers les fenêtres pour laisser le soleil darder ses rayons sur la couches en écartant les lourdes tentures.

L'agent s'étire doucement, soulevant les paupières légèrement afin de ne pas être aveuglé. Les draps bruissent à chacun de ses mouvements, quoi de plus normal ? Ce qui l'est moins c'est le murmure qui s'élève dans son dos, ainsi que la forme chaude qu'il sent lovée contre lui.

Entrainé, il parvient cependant à doser sa réaction, se tournant avec lenteur pour faire face à une Sherryl, l'air ensommeillé. A contre jour, ses cheveux sont nimbés de lumière, lui donnant des airs d'ange malgré la lueur taquine au fond de ses prunelles. Elle guette sa réaction avec une délectation non dissimulée.

Bonjour Chéri...

Sa voix semble être un ronronnement alors qu'elle fait glisser une main sur le torse nu de son prétendu mari. Sur son autre bras, elle se hisse voluptueusement, laissant des mèches effleurer la peau de Tony tandis que ses lèvres viennent déposer un délicat baiser sur sa bouche.

Selon toute apparence, il semble à peine déstabilisé, ou avoir rapidement repris contenance. A son tour, il picore brièvement sa bouche pulpeuse pour lui répondre.

Bonjour Amour...
Bonjour John ! Belle journée n'est ce pas ?
Monsieur, Madame... Votre petit déjeuner est servi. Il est huit heures ainsi que vous l'avez demandé !
Merci John, bonne journée !
Merci monsieur, à vous aussi.

Son bras toujours enroulé autour de son buste, Sherryl mord sa lèvre inférieur en dévorant avec gourmandise son compagnon des yeux. Du coin du regard, elle guette la sortie du boy pour sauter du lit, vive et alerte. Une fois la porte de la suite fermée, celle ci se retourne, s'étirant gracieusement, ses longues jambes révélées sous sa nuisette par son mouvement.

Tony, interloqué par sa présence à ses côtés se laisse enfin aller au scepticisme, levant un sourcil.

On peut savoir ce que tu fais là ?
Nous sommes sous couverture n'est ce pas ?
Effectivement...
Mari et femme... fous l'un de l'autre ?
Oui... où veux tu en venir ?
A ton avis, aurait ce été logique que deux êtres aussi passionnés que Monsieur et Madame Blake fassent chambre à part, même pour leur boy ?

Un rire amusé échappe au black qui à son tour rassemble ses vêtements pour aller se préparer.

Et tu es arrivée quand dans mon lit ?
Comment ça ? Tu ne te souviens pas ? Je plaisante !
Une heure avant que John ne vienne nous réveiller... au cas où... Tu dormais comme un bébé !

Avec un petit clin d'oeil, elle se saisit de son déshabillé pour le passer avant d'ouvrir la baie vitrée donnant sur la terrasse.

Et ne t'en fais pas, quelques soient mes pulsions bestiales après six mois de prison, je ne t'ai pas touché mon cher ! Ta chasteté est intacte !

Cigarette à la main, elle se retourne en lui tirant la langue, l'âme joueuse tout à coup. La première bouffée de la journée qu'elle tire emplit ses poumons, une mine réjouie s'affichant sur ses traits.

Alors Chef ? Programme de la journée ?
Comme je te l'ai dit hier..
Ah ? On en a parlé hier ? Excuse moi, je ne devais pas t'écouter, obnubilée par ton charisme presque animal !

Un nouvel accès d'hilarité le saisit, un peu forcé cette fois au souvenir de la discussion innocente et pourtant pleine de tensions sous-jacente qu'ils ont eu au retour de l'Angel's.

Tu es en forme aujourd'hui dis moi !
Forcément, après la nuit que nous avons passé !

Nouveau tirage de langue... la jeune femme pétille de malice et de bonne humeur même si ses réparties sont toujours aussi mordantes que la veille et son attitude à peine moins provocante.

Nous irons donc sur les docks pour voir les lieux de la future affaire de monsieur et madame Blake... Cela convient à Madame ?
Parfait mon cher, parfait !
Il serait donc bien que tu te dépêches à entretenir ton cancer... pour être rapidement prête, nous n'avons pas de temps à perdre !

L'objet de sa remarque se retrouve écrasé aussi vite dans le cendrier sur pieds à ses côtés. La brune entre à nouveau dans la chambre pour se placer face à Tony et lui mettre une pichenette sur le torse.

Et si tu arrêtais de parler ? Je déteste attendre et je sens que tu vas être bien long à te préparer mon cher Tony !

Comme un courant d'air, elle passe la porte pour gagner sa propre chambre et prendre une douche rapide. Quelques minutes s'égrainent avant qu'elle ne reparaisse, parée de ses atours du jour, confortables, jean taille basse, petit dos nu rouge éclatant dévoilant son ventre plat, laissant deviner autant qu'il ne montre ses formes avantageuses.

Ses ongles carmins frappent la console aux côtés de la porte de son complice, marquant sa soit disant impatience.

Alors Chéri... J'ai failli attendre ... Tu ne trouves plus le mode d'emploi des boutons ?

Ambiance…

Tony se retourne brusquement, la surprise au visage, attachant le dernier bouton de son Levis. Il ne relève pas pour autant, file le cuir de sa ceinture dans les passants du jeans, serre la boucle argentée. Quelles gouttes perlent encore sur ses épaules, témoins de sa récente douche matinale.

-Tu as l’intention de rester plantée là, ou quoi ? Fait-il finalement, tout en examinant le reflet que lui renvoie le miroir de la salle de bain.

-Pourquoi, tu as besoin d’aide ? Le ton de la jeune femme est taquin…pour ne pas changer.

Il passe un coup d’eau sur le savon et s’active à créer de la mousse à l’aide du blaireau.

-Pour me raser, sûrement pas…je tiens à mon visage.

-Dommage…Répond-elle, s’avançant pour passer dans son dos, faisant courir un doigt pour réunir les gouttelettes ensemble. J’aurais aimé…

-J’en doute pas… La moitié du visage déjà couvert d’une barbe de père Noël. Il continue son geste, esquivant par moment les frissons que la jeune femme lui procure en jouant avec sa peau sombre.

Au bout d’un moment, on n’entend plus que le crissement du rasoir sur la peau. Sherryl a finit de rassembler les traces de la douche, et suis ses gestes par derrière son épaule. Il prend soin de lui, s’occupe de son physique, passant un after-shave après s’être aspergé d’eau. Elle lui tend une serviette propre. Il l’en remercie tout en s’essuyant le visage et le haut du torse.

-Dis moi, pendant que je termine…peux-tu demander à John de sortir la noire.

Froncement de sourcils.

-Quoi…

-Juste qu’il sort la noire…il comprendra, t’inquiète.

-Il faut en plus que je fasse tes commissions…tu exagères Cow-boy. Fait-elle en sortant de la pièce, faussement en colère.

Il passe rapidement un tee-shirt à manches longues, d’un blanc immaculé, avant de prendre son bol de café dans sa chambre. De l’autre coté de la pièce, il l’entend raccrocher le combiné. Il passe la porte, juste au moment où elle se retourne vers lui. Elle semble le regarder sous toutes les coutures, fait la moue, puis s’approche à grands pas. D’autorité, elle attrape le tee-shirt et tire dessus pour le faire ressortir du jean…recule d’un pas, semble satisfaite.

-Bien mieux comme ça.

-C’est sûr, tu sais quoi? La prochaine fois, c’est toi qui m’habille.

-C’est souhaitable, en effet.

La dernière gorgée de café passe de travers, elle ne manque vraiment pas d’air. Tony pose le bol sur l’une des tables et prend la direction de la porte de la suite.

-Bon, on y va ? Dit-il, comme impatient, en se retournant vers Sherryl.

-T’exagères vraiment. Fait-elle en lui passant lui devant.

Il tire la porte derrière lui, et suis la jeune femme...en chemin, il ne peut que profiter de la vue sur sa chute de reins.

Plusieurs dizaines d’étages plus bas, ils débouchent dans le hall luxueux de l’hôtel. John les repère de suite, glissant une clé de voiture dans la main de Tony. Petit coup de tête, comme complice. Ils passent les portes de l’entrée majestueuse, au bas d’une volée de marches, un coupé sport noir mat les attend.

Heaven King ...Suite de Mr Blake & Mlle Swan Ferrar10

Heaven King ...Suite de Mr Blake & Mlle Swan Ferrar10

Une fois montée dans l’habitacle de la Ferrari F 430, la jeune femme ne peut empêcher un sifflement approbateur.

-Eh oui, Mr Blake aime les belles mécaniques, tout comme moi.

Et pour couper court à une éventuelle réponse, il tourne la clé de contact. Un vrombissement aigu remplit l’espace, mais pas le temps pour Sherryl de s’y acclimater, déjà il laisse de la gomme sur la chaussée, partant en trombe dans un nuage de fumée…

Pour suivre Sherryl et Tony…

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