Chambre de Gabriella

Avant
-40-
ambiance

Blake tournait dans la salle d’attente comme un lion en cage. Il trouvait que le temps qui s’écoulait était semblable à une éternité.
Les hôpitaux pour lui n’étaient pas un souvenir gai, mais seulement le dernier lieu, ou son frère avait expiré une toute dernière fois.

Son portable avait vibré et il était sorti quelques minutes. Dready lui annonça qu’ils avaient réussi à récupérer quelques renseignements grâce aux habitants du quartier, mais pas assez pour savoir précisément qui était le conducteur… Avec la plaque d’immatriculation il avait découvert que c’était une voiture de location, et le gérant ne connaissait que le nom et le prénom de l’homme mais pas son lieu de résidence actuel.

Blake raccrocha après avoir demandé à ses hommes de retourner toute l’île tant que cet homme ne serait pas retrouvé.
Quand il revint dans la salle d’attente, il vit deux membres du personnel se diriger vers lui.

Monsieur Morgan ?

Oui ?

Je suis le docteur Denzel et voici le docteur Jones.
Votre compagne se repose en ce moment dans une chambre. Elle a de multiples contusions et une fracture de l’avant bras.

Et pour Noah ?

L’angoisse se lisait sur son visage… Et si… Non ce n’était pas possible, pas son neveu, pas lui, pas alors qu’ils s’étaient découvert il y a si peu de temps…

Votre neveu a été plus sérieusement touché.

Le docteur Denzel expliqua ce qu’il venait de se passer dans la salle d’opération. Le docteur Chloé s’avanca alors vers Blake.

Les prochaines heures seront capitales pour votre neveu.

Est-ce… Est-ce que je peux les voir ?

Pour votre neveu vous devrez attendre un peu, le temps de voir si son réveil se passe bien.

Le docteur Denzel pivota vers Chloé.

Pouvez-vous le conduire à la chambre de sa compagne ?

Chloé acquiesça de la tête et fit signe à Blake de la suivre. Une fois arrivée à la chambre, elle le fit rentrer et aller refermer la porte…

Merci. Merci pour tout.

Chloé esquissa un petit sourire et partit.
Blake approcha une chaise pour la mettre à côté du lit et vint s’assoir dedans. Il passa sa main comme une caresse sur le visage tuméfié de Gaby, puis lui prit la main non plâtré pour la serrer dans la sienne.

Ambiance

Un brouillard épais, des lumières éblouissantes, des voix qui se perdent dans une vapeur cotonneuse mais dont l'intonation et l'empressement font naître une boule d'angoisse. Les sirènes... son à peine reconnaissable. Un esprit qui tente de s'accrocher au moindre détail, qui finalement finit par céder, tombant dans les ténèbres du néant...

De nouveau des voix, plus perceptibles cette fois-ci, des termes incompréhensibles, ses paupières qui refusent de s'ouvrir... Elle tente de se concentrer, de regrouper toutes ses forces pour cette simple action, sans y parvenir. D'un seul coup, la douleur la rattrape, cruelle, plantant ses crocs dans son crâne et la griffant de toute part.

Une seringue transperce sa peau, pénètre sa chair, nouvelle douleur s'ajoutant à la précédente... Doucement, elle glisse dans l'inconscience sous le coup de l'injection. Les secondes, les minutes, les heures ne sont qu'une succession de moment veille et de sommeil. Avec la fuite du temps, les crocs se sont desserrés...

Ses paupières papillonnent, s'ouvrent sur un univers blanc aseptisé, l'incompréhension se lit dans ses prunelles. Elle tente de se redresser, son geste est rapidement suspendu, une grimace fige ses traits, ses yeux se posent sur le plâtre, ils s'écarquillent... Tout lui revient, Flash Back douloureux. Un sanglot franchit la barrière de ses lèvres, ses jambes s'extraient des draps rèches, nues, marquées ici et là de bleus.

La plante de ses pieds rencontre le revêtement de la chambre, son visage est fermé, tentant autant que possible de se montrer inexpressif. Une infirmière la voyant, la remet avec vigueur dans son lit avant de lui administrer des décontractant. Les larmes coulent sur ses joues, les draps blancs s'assombrissent. La culpabilité la submerge, l'empêchant de penser objectivement, des bribes de conversation médicale lui reviennent : "plus sérieusement touché", "prochaines heures capitales"...

Une main sur sa joue la réveille, elle reconnaît son parfum, se fige alors que les battements de son coeur se précipitent. Ne pas bouger, faire semblant de dormir, ne pas respirer plus fort, ne pas pleurer... Le poids sur sa conscience se fait plus lourd. Sa présence auprès d'elle ne fait que raviver le douleur psychique qui la tenaille. Aussi doux soient les doigts qui la frôlent, la réaction de son corps face à la source de ces pics est de se reculer. Mouvement qui la trahit...

Gabriella?

Elle se recroqueville sous les couvertures en entendant sa voix prononcer son prénom, s'attendant presque à la colère, à la demande de réparation qui allait forcément venir. Les perles salées se remettent à couler alors qu'elle imagine Noah, son petit corps allongé sur un lit, des tubes et des électrodes partout, sa chambre amplit de différents 'bip' devenant vite insupportable.

Des bruits de pas, un mouvement d'air, il vient de faire le tour du lit pour lui faire face.

Comment te sens-tu?

Comment pouvait-elle se sentir?! Elle qui n'avait quasiment rien en comparaison du petit garçon. Il efface ses larmes, s'accroupit à côté du lit pour que son regard plonge dans le sien.

Réponds-moi, s'il te plaît.

La peine se lit dans ses yeux. Elle se mord l'intérieure de la joue, seul moyen de ne pas fondre totalement en larmes. Sa langue a du mal à remuer, sa bouche est pâteuse...

De l'eau...

Trois mots... Nécessité pour sa gorge autant que pour se préparer à affronter la conversation, à expliquer, à subir son mépris qu'elle ne tarderait pas à lire dans ses yeux. Alors qu'il a le dos tourné, utilisant un verre et une carafe présents sur la table de nuit, elle déglutit difficilement, inspire profondément et tente de se ressaisir.

-41-
Ambiance

Il lui servit un verre d’eau et s’approcha d’elle avant de le poser sur la table à côté d’elle pour l’aider à se relever doucement pour qu’elle puisse s’hydrater. Au moment où il allait pour la soutenir, elle se recula comme pour le repousser et s’assoir d’elle-même. Il prit alors le verre qu’il lui tendit, et sans un regard elle s’en empara avant de boire.
Il tourna la tête aperçu un siège, l’approcha et s’assit dessus. Il ne savait pas quoi faire ni même que dire. La situation le dépassait. Elle était la dans cette chambre d’hôpital, ce même hôpital ou elle fut près de lui quand il fut amené après avoir été tabassé face à son club.

Les souvenirs lui revenaient en tête. Souvenirs agréables, délicieux même quand il y repensa. Mais la rien n’était pareil. C’était une douleur qui l’envahissait alors qu’il la voyait défaite, désemparée. Il savait qu’elle se sentait responsable, même si ce n’était aucunement sa faute. Lui aussi s’en voulait. S’il ne lui avait pas demandé d’aller chercher Noah, si ca avait été lui, elle ne culpabiliserait pas de ce qui venait d’arriver.

Gabriella, tu…

Elle lui coupa la parole. La douleur mentale l’empêchait de vouloir une conversation qui risquait de la mettre encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’était.

Tu… Tu as des nouvelles de Noah ?

Blake baissa la tête, cherchant les mots les plus à même de la rassurer. Il releva la tête pour plonger son regard dans les yeux marron et inquiets de celle qui le faisait chavirer.

Oui… Il a été grièvement blessé, son état est pour le moment stationnaire, les prochaines heures seront capitales.

Il la vit avoir un soubresaut. Une inspiration bloquée et le fait d’avoir la bouche bée lui indiqua que son stress et son inquiétude venait de monter d’un cran. Elle reposa le verre sur la table, se rallongea, et se tourna pour lui faire dos.
Blake était désarmé, il ne savait pas quoi faire pour lui enlever ce poids qu’elle voulait garder pour elle-même.

Gaby, tu n’es pas responsable… Tu n’as pas à te sentir coupable… J’aurai du aller le chercher plutôt que de te demander cela…

Pour toute réponse il n’entendait que les reniflements de la jeune femme, qui essayait de pleurer le plus silencieusement possible sachant toutefois qu’elle se trahissait elle-même.

L’autre conducteur est en tord… Et je te promets qu’il ne restera pas impuni pour son acte…

Il se leva pour faire le tour du lit. Il s’approcha pour essuyer ses joues…

Je… Je suis désolée…

Il allait répondre quand il sentit son téléphone vibrer dans sa poche. En toute logique les téléphones devaient être éteints, mais la devant la gravité de la situation, il attendait des nouvelles de ses amis pour savoir ou en était la recherche de l’homme qui était responsable de cet accident.

Excuse-moi.

Il quitta la chambre, et s’éloigna le temps d’avoir une conversation avec Spiny et Dready. Ils avaient pour le moment réussi à remonter la piste de l’homme par l’agence de location jusqu’à un petit hôtel du Bronx qu’il avait quitté quelques heures auparavant surement au moment de l’accident. Ils avaient retourné la chambre de fond en comble sans rien trouver de plus qui pourrait les aider. Ils allaient retrouver ce fumier, ils le promettaient à Blake et ce dernier savait très bien que cette promesse n’était pas en l’air.
Il éteignit son téléphone, pour se diriger vers la chambre de Gabriella. Elle continuait de sangloter dans son lit. Et Blake préféra s’installer devant la porte de sa chambre, se doutant qu’elle avait besoin d’un peu de solitude.

Ambiance

Son regard qu'elle ne préfère pas croiser... Les quelques notes égrenées... Des excuses et le bruit d'une porte qui se referme... Un frémissement, ses mâchoires et ses poings qui se serrent. Un cri monte dans sa gorge. La douleur physique n'est rien... Rien comparé à ce qu'elle ressent... Colère, Culpabilité et Tristesse se mêlent.

Son visage plonge vers l'oreiller à l'odeur d'hôpital pour étouffer la rage qui s'est emparée d'elle... Ses ongles s'enfoncent dans ses paumes, les marques remplacent les simples traces, elles-même laissant bientôt place aux chairs entamées...

Que fait-elle là, dans ce lit, allongée alors qu'elle n'a presque rien?! Que sont ses blessures comparées à celles de Noah? Pourquoi n'est-elle pas à sa place... dans le coma? Pourquoi cet accident stupide? Pourquoi était-ce arrivé au moment où elle le ramenait?

La faible lueur du jour filtre au travers des stores... lumière d'un jour qui décline... Depuis combien d'heures se trouve-t-elle ici? Sa main se saisit des draps, les rejette avec force... Attrape l'oreiller qu'elle lance aussi loin que possible, entraînant au passage le vase se trouvant sur la table de nuit.

Un grognement de douleur est couvert par le bruit de verre brisé. Dents serrées, elle fait basculer ses jambes dans le vide, n'entend pas la porte qui s'ouvre alors que ses pieds rencontrent le sol. Les yeux fermés, elle se concentre et se redresse... Respiration douloureuse, visage figé. Une goutte tombe au sol... rouge...

Un pas, puis un autre... incertain... Elle vacille, des mains fermes la soutiennent. Ses yeux embués remontent le long de ce torse et de cette chemise qu'elle connaît. Ses doigts se posent doucement sur lui, du peu de force qu'elle a encore, elle le repousse et recul de deux pas... titubant.

Sourcils froncés, elle se mord l'intérieur de la joue...

Arrêtes !!!

Ses jambes rencontrent le lit, ses doigts s'agrippent aux draps...

Je suis responsable, tu m'entends?! Comment peux-tu rester stoïque alors que c'est de ma faute si Noah est... est...

Les larmes franchissent la barrière de ses paupières, les sanglots remplacent les mots qui se bousculent pourtant dans sa tête. Ses muscles lâchent... lentement elle glisse à terre, épaules secouées par des tremblements.

Deux bras fort la soulèvent pour la déposer dans son lit... Toute résistance l'a quitté.

Ce n'est pas de ta faute, des témoins ont dit que l'autre conducteur était en faute. Tu n'es en rien responsable de l'accident.

Si elle ne l'avait pas emmené manger une glace... S'ils n'étaient pas partie plus tard de l'école... Peut-être que rien de tout ça ne serait arrivé... Peut-être...

Laisse moi... S'il te plait...

Sa voix n'est qu'un murmure alors qu'elle lui tourne le dos, se recroqueville doucement sur elle-même, en position foetal. Joues humides alors qu'après quelques secondes des pas discrets s'éloignent et une porte se referme.

Ambiance

Les heures passent, se ressemblent... La morphine a fait son effet pendant un temps. La nuit est tombée et avec l'agitation dans les couloirs. Ses yeux refusent de se fermer, son esprit de s'apaiser... La scène repasse en boucle sans discontinuer, des milliers de choses auraient put être faites autrement... ça ne les auraient certainement pas mené ici...

Ses doigts repoussent doucement les draps, l'une après l'autre ses jambes s'en extrait pour pendre dans le vide un instant. Son regard se pose sur la fenêtre, les étoiles brillent, pourquoi... Ses mains s'agrippent au bord du matelas, les articulations blanchissent. Quelques secondes sans bouger, à ressasser...

Lentement, elle se laisse glisser de façon à ce que ses pieds rencontre le sol. Il fait froid. Ses bras se serrent contre sa poitrine, réveillant la douleur qui sommeillait. Elle fronce les sourcils, se mord l'intérieur de la joue et déserrent. Un pied après l'autre, la porte s'efface pour la laisser passer. Son pas feutré est à peine audible et pourtant si bruyant à ses propres oreilles.

Un frisson la parcourt alors qu'elle traverse le couloir. Ses jambes la conduisent en un lieu qu'elle ne connaît pas. Le bureau des infirmières se trouvent derrière elle, de derrière la porte s'écoule les flots de conversations et de rires qui semblent déplacés à ses oreilles. Le clair de lune illumine son chemin, la chemise de nuit de l'hôpital lui donnant un air fantomatique.

Sa main rencontre le mur dur et froid, glisse sur lui jusqu'à s'arrêter prêt d'une porte. Le numéro de chambre? Elle l'a entendu durant la journée. Son regard cours le long du panneau de bois bleu pour arriver au petit hublot et plonger dans la pièce. Des tubes partout, des machines à ne plus savoir laquelle s'occupe de quelle constante.

L'air se bloque dans sa gorge, ses doigts hésitant se posent sur la poignée. Elle expire douloureusement, d'une poussée écarte la porte et entre. Son corps est secoué de tremblement, ses jambes nues se font plus gourdes. Elle s'est figée dans l'entrée, son regard posé sur Noah, sur le petit mouvement qui soulève sa poitrine à un rythme régulier.

Sa vision est floue d'un seul coup. Elle s'approche du lit, si doucement qu'il n'y a pas le moindre mouvement d'air. Ses yeux se pose sur le visage du petit garçon, il semble avoir perdu des couleurs. Sa main se soulève, suspend son geste avant de finalement caresser ses cheveux.

Noah...

Sa voix n'est qu'un murmure, un simple filet presque inaudible...

Tout est de ma faute...

Son visage est mouillé. Pourquoi? Quelque chose vient de tomber sur les drap blanc, formant une tâche à peine plus sombre. Ses mains se portent à ses joues pour reconnaître ce qui les inonde...

Si tu savais comme je suis désolée...

Ses jambes s'affaissent, ne la tiennent plus. Les tremblements se sont intensifiés. Les larmes continuent de ruisseler, elle n'entend pas la porte s'ouvrir derrière elle... d'ailleurs elle n'entend plus rien, son corps vient de la lâcher. C'est dans une inconscience confortable qu'on la reconduit à son propre lit. La fin de sa nuit est agitée, son esprit loin d'être apaisé. Demain elle signerait la décharge et partirait. La décision prise, son sommeil se fait moins difficile...

Demain...

Ambiance

Le jour s'est levé, à peine plus lumineux que la nuit... Le ciel est gris, un amoncellement de nuages empêche aux rayons de l'astre solaire la moindre percée. C'est le pépiement d'un oiseau près de sa fenêtre qui l'a tiré de sa torpeur.

Dans le couloir, des pas feutrés, les infirmières sont déjà ou encore au pied de guerre, contrôlant les constantes de leurs patients alors que dans la chambre elle se change serrant les dents au moment d'enfiler son haut. Elle ne peut retenir un gémissement face à la douleur qui la submerge.

Le sac sur le lit est déjà fait, un zip, la fermeture éclair vient d'être fermée d'un geste vif. Une main fine s'empare de son anse pour y faire passer son bras, elle se mort l'intérieur de la joue quand tout le poids repose sur son épaule.

La pièce est propre, aucune trace de son passage n'y reste et c'est sans un regard en arrière qu'elle la quitte avant de se rendre à la porte de Noah, observant le soulèvement de sa poitrine à un rythme régulier. Ses pupilles rétrécissent, ses yeux s'obscurcissent tandis que sa mâchoire se contracte.

Depuis toute petite elle a connu les gang comme celui de Blake, ses frères en faisaient partie, elle avait fait son possible pour ne jamais y tremper mais ils avaient fait le nécessaire pour qu'elle puisse se défendre. Elle n'avait pas oublié... ses tympans douloureux après la détonation, être tombée sur les fesses à cause de la force qu'elle avait sous-estimé malgré les conseils de ses aînés...

Il va payer...

Un simple murmure alors que des pas raisonnent dans le couloir.

Melle Davis, que faites-vous debout à cette heure-ci? Vous devriez vous reposer dans votre chambre, venez, je vous raccompagne.

Doucement, Gabriella se retourne pour lui faire face.

ça ne sera pas nécessaire, merci.

Sans attendre de réponses de sa part, elle marche d'un pas décidé vers le bureau des admissions.

Melle Davis, ça n'est pas raisonnable, vous ne devriez pas quitter le lit pendant quelques jours.

Je n'ai pas le temps pour ça. Faites-moi une décharge s'il vous plaît.

Vous ne pensez pas partir dans votre état !

Au contraire, c'est bien ce que j'ai l'intention de faire.

Elle s'arrête face au bureau, s'empare du stylo sur le comptoir, faisant claquer ses ongles sur le meuble en attendant avec impatience le fameux document que l'infirmière finit par imprimer.

Laissez-moi au moins appeler votre ami pour qu'il vous ramène chez vous.

Ce n'est pas la peine de le déranger pour ça, je vais prendre un taxi.

Une signature sur le papier déchargeant l'hôpital en cas de problème avant qu'elle ne s'échappe de cet endroit oppressant. Ses pas la conduisent sans hésitation jusqu'au véhicule jaune le plus proche.

Je vous emmène où ma p'tite dame?

J'ai besoin de louer une voiture.

Très bien, je vous y conduit en moins de deux.

Elle ne l'écoute plus, son esprit se concentrant sur la tâche qu'il s'est assigné. Elle se souvient du numéro de la plaque d'immatriculation, quelques amis dans la police, d'autres du mauvais côté de la barrière... elle va faire jouer ses relations...

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