Corée du Sud : Busan

2.

Ambiance

Busan, deuxième plus grosse ville de Corée du Sud après Séoul.

La famille Djaeong au grand complet est réunie dans une maison délabrée d'un quartier pauvre de Busan.

Une semaine auparavant, une escouade d'hommes en noir était venue les trouver, dirigée par une femme d'environ vingt-cinq ans aux cheveux noirs brillant de reflets rouges. Sa beauté juvénile et ses manières simples malgré ses habits apparemment hors de prix avaient rassurés le chef de famille.
Sa prestance les avait fort impressionnés ainsi que ses mots, même s’ils n’avaient, à la base, rien de rassurant…

J'emploie votre fils depuis plusieurs années maintenant, aussi est il l'homme en qui j'ai le plus confiance parmi mon personnel.

Je dois quitter la Corée, définitivement.
Certains de mes employeurs, je l'ai découvert il y a peu, travaillent pour le Grand Dragon et je refuse d'avoir du sang sur les mains, même indirectement. Tout comme je ne souhaite pas que mes gardes en aient !

Aussi, une fois qu'il m'aura accompagné jusque sur ma terre d'exil, Yun reviendra vous chercher, j'ai tout arrangé ! Jusque là, ces hommes sont là pour vous protéger.

Sa verve et son assurance séduisirent le patriarche qui oublia bien vite ses velléités contre l'idée de quitter la terre natale de ses ancêtres. De plus, une vie dorée leur était offerte, à eux, d'origine si simple...

Assurément, l'ainé des cinq enfants avait eu de la chance de tomber sur une employeuse aussi généreuse qui élargissait ses bontés à toute sa famille.

Comme la femme qui s'était nommée elle même Mademoiselle Butterfly, leur avait promis, des hommes de main les conduisirent à l’abri, dans cette ruine. Les employés leur fournissaient le boire et le manger, sans que jamais ils ne soient visibles d’aucun…

Ils ne reculeront devant rien, surtout notre mort, commençant par les vieillards et les enfants par leurs poisons ... La Triade est ainsi...

A présent, le fils prodigue doit rentrer d'un moment à l'autre.
Sa femme et sa petite fille de huit mois sont les plus fatiguées par tous ces changements, toutes les deux semblent malades depuis plusieurs jours et le reste de la famille n’est pas en grande forme. Ce sont les risques du stresse… Cependant, aucun d’aux ne doute que leur avenir sera aussi lumineux que le sourire de la belle patronne de Yun !

Jamais celui ci n'avait pu se résoudre à avouer ses véritables activités aux siens, autant pour leur sécurité que pour la sienne. L'opportunité de profiter de la générosité de Mademoiselle Yue était à saisir ! Grâce à elle il pourrait se sortir de la machine infernale dans laquelle il s'est embrigadé il y a une quinzaine d'années, pour permettre à sa famille de manger à sa faim.

Cependant, aujourd'hui, ce mensonge, sensé assurer leur protection, va leur couter cher ...

Voilà une semaine qu'ils vivent ou plutôt végètent dans la bâtisse presque en ruine, imitant la vie du quotidien de leur mieux... selon les ordres...

Le garçon doit rentrer ce soir, enfin ! Ils vont pouvoir quitter cette vie infernale...

Les hommes en costume sortent accueillir Yun, ils doivent attendre ici ... encore quelques minutes...

La pièce est sombre, chauffée par le feu du poêle. La fatigue se fait ressentir, les paupières papillonnent... un peu de repos, juste un peu, les rythmes cardiaques diminuent jusqu’à s’unifier dans le néant...

Le lendemain, les corps sans vie d'une famille pauvre seront retrouvés par les autorités compétentes ... La présence du papillon sur la poitrine du plus jeune des enfants ne sera mentionnée dans aucun rapport.

Seul témoignage de cet évènement, une ligne en dernière page des faits divers....

Citation :: Tragique fin d'une famille pauvre de Busan, empoisonnée par le monoxyde de carbone de leur chauffage vétuste.

Toute trace de la vie des Djaeong avant ces huit derniers jours aura disparu, ils seront devenus des malheureux parmi tant d’autres. Aucune autopsie ne sera pratiquée, comme prévu par l’Ecarlate.

Même à des milliers de kilomètres de distance, Yun avait été uni aux siens dans la mort… tués par la même battement d’Ailes, à quelques minutes d’intervalle seulement …

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