Bijouterie Cartier

Viennent

Ambiance

Installé au volant de son bolide noir, la jeune et silencieuse Ashley à ses cotés, William T Curtis fend la nuit qui tombe sur la ville. Par le rétro, les feux de la seconde Audi l’éclaire par instant. Faut qu’ils se grouillent, dans moins de vingt minutes, c’est la fermeture…faudrait pas qu’ils se retrouvent devant une grille baissée. Pas envie de jouer au bélier ce soir, on besoin des caisses, plusieurs coups a faire…de futurs investissements en perspective.

Coup d’œil à l’horloge digital sur le tableau de bord, le pied droit écrase la pédale…petit coup d’œil à sa passagère lorsque l’aiguille franchit les 200…elle sourit, tant mieux… petit coup d’œil au rétro…ça suit, tant mieux. Encore deux bretelles avant de prendre la sortie avant de déboucher sur Paradise Avenue. Ash semble détendue, a posée ses pieds sur le tableau de bord, elle monte même la sono, basse qui vibre dans l’habitacle. File de gauche, appels de phares pour ceux qui sont à la ramasse devant lui, 220, déboîte d’un coup de volant pour dépasser les trop lents par la droite, 240, la tête qui suit le rythme du son, l’aiguille rouge qui continue de grimper inexorablement. Va atteindre les 260, quant, d’un nouveau coup de volant, il traverse toutes les voies du boulevard périphérique, s’engouffre dans la courbe de la sortie, en pleine décélération. Ecran de fumée bleue derrière lui, Bigbad a dut louper la sortie, a dut se mettre debout sur les freins. Ca va, la silhouette noire de la seconde caisse apparaît enfin.

C’est presque au ralenti qu’ils remontent l’Avenue, pas le moment de rameuter les condés…de toutes façons, ils seront avertis suffisamment tôt. Ils y sont bientôt, T voit l’enseigne de la bijouterie sur le trottoir d’en face. Lentement, les deux voitures traversent les voies et viennent se ranger juste devant. C’est cool, la fermeture n’a pas encore eut lieu. Ils sortent des caisses, les deux Crips ont des sacs de sport, ferment la marche, T en tête, il ouvre la fermeture éclair de sa veste.

Au moment de franchir le seuil, la porte s’ouvre, laissant le passage à un jeune couple. La poule se penche au bras de son jules…a du claquer une forte somme pour qu’elle lui promette la lune à l’oreille. Font même pas gaffe à eux…tant mieux. Retiens la porte, rabat la cagoule sur son visage, imité par les autres et pénètre chez Cartier.

Le vigile n’a que le temps de relever les yeux de son magasin à sensations qu’il se prend deux pruneaux dans les genoux. Affalé au sol, il hurle tout ce qu’il sait. Bigbad le fait taire d’un coup de crosse de son pompe en pleine gueule, avant de filer vers l’arrière du magasin. Une vendeuse serrée dans son tailleur fait un geste vers le bas d’un meuble…

-Tss tss tss…n’y pense même pas, ma belle… Fait-il en la menaçant de l’un de ses Desert Eagle.

Instinctivement, elle se colle au mur. Sous la menace des flingues, T rassemble l’ensemble des employés au centre de la pièce…face contre terre. On y trouve la p’ite vendeuse, un stagiaire boutonneux qu’a déjà fait dans son froque au vu de l’auréole qui tâche son futal, c’est pas lui qui jouera au héro, et la patronne, vieille et aigrie, sûrement exécrable avec ses sous-fifres mais avec une langue à lécher le cul des bourgeois pour qu’ils crachent leur blé, ça tombe bien, ils viennent l’en soulager de son blé, en autres. Ah, et puis, il a l’vigile, mais lui, on en parle déjà plus.

Rapide coup d’œil, tout est en place. Le Crips resté en arrière surveille la rue de son M4. Ash fait le tour des vitrines, comme ci elle faisait son marché, le flingue tenue négligemment. Bigbad revient de l’arrière salle, a coupé l’alarme, bousillé la vidéo au passage. Puis il commence à briser les vitrines à l’aide de la crosse de son arme, vide le contenu dans un des sacs…s’en fout des bouts de verres.

T s’approche de Ash, se glisse dans son dos alors qu’elle contemple une série de bagues serties de solitaires…

-Fais-toi plaiz…mais n’oublie pas d’en choisir une pour le mariage de ta frangine. Lui souffle-t-il.

Il a eut l’info un peu plus tôt dans la journée…juste quelques mots dans un texto de Nash. Elle ne doit pas être au courant, vu qu’elle a dormi une grosse partie. Il la sent tressaillir. Elle se retourne, il peut la deviner en rage sous la cagoule qui recouvre son visage. Juste ses yeux qui jettent des éclairs, ses lèvres serrées. Suivant son instinct, il se saisit de ce visage qu’il devine…embrasse fougueusement ses lèvres qui désirent. Volant pour la première fois, un baiser, un juste échange. Elle lui en doit tant avec tous ceux qu’elle lui a déjà dérobés. T’inquiète, la soirée ne fait que commencer. Au vu du changement d’intensité du feu de ses yeux, ça semble pas lui déplaire…se détourne lentement, ne quittant son regard qu’à la dernière seconde.

Il relève la jeune vendeuse par les cheveux, la fait passer devant en la poussant sans ménagement. Elle manque de se prendre l’angle du mur quant ils passent la porte du bureau de Direction. T referme derrière lui, ôte sa cagoule, fait chaud dessous. La vendeuse le dévisage du coin du regard.

-T’inquiètes…j’te ferais rien… si tu coopères.

Il range ses guns, et l’attrape par le bras pour la retourner. L’oblige à le regarder franchement, puis la pose assise sur le bureau de sa patronne. Pose ses deux poignes de part et d’autre de la jeune femme, s’approche au plus près, regard dur, si bien qu’elle recule instinctivement. A le souffle court.

-Suis sûr que l’autre peau de vache vous traite comme de la merde…tu veux pas lui faire payer un peu, hein ?

Petite moue alors que la femme n’ose réagir. Elle sent la peur par tous les ports de sa peau…

-Tu m’ouvres le coffre et t’aura ta part… t’en pense quoi ?

-J’…j’aurai… ma part …comment ça ? Bégaye-t-elle…

Il se recule un peu mais continue de la dominer de toute sa hauteur…

-Comme j’t’ai dit…tu m’ouvres… Fait-il en indiquant le coffre mural de l’index mais tout en la fixant… et tu te dores la pilule dès ce soir, si tu veux…

Petit hochement de tête…

-Par contre si tu m’baises…j’t’désoude…Tapote l’un de ses flingues du plat de la main, petit clin d’œil au passage…

Le message est passé…nouveau hochement de tête de la part de la vendeuse.

-J’ai pas le code…mais je sais que la vieille note toujours tout sur son carnet…elle le quitte jamais.

Elle se relève et va en direction de la salle…mais T la rattrape par le bras à temps. Il rabaisse sa cagoule, comme par enchantement, son gun a rejoint sa main.

Petit mouvement de la tête, comme pour s’excuser…

-Faut donner le change…

Si la petite n’a pas compris sur l’instant, elle comprend la minute d’après lorsqu’il la propulse au sol, a coté de la vieille. Tandis qu’elle fouille les poches de sa directrice qui la fusille du regard à la recherche du calepin… T se penche à nouveau à l’oreille d’Ash.

-Va t’occuper du coffre avec la p’ite… elle a droit à sa part du gâteau, c’est convenu…

Ash le regarde un instant, puis prend un sac, attrape la vendeuse par le bras et se dirige vers le bureau.

Tout semble se dérouler pour le mieux…plus de la moitié des vitrines se trouvent dans deux sacs…T jette un coup d’œil à la rue…normalement, ça devrait pas tarder à sentir le roussi…

La p’tite la p’tite, a vu le visage de T et ça elle ne laissera pas passer. Un sifflement aigu retentit c’est le signal, il faut décoller. Les deux filles sortent par la porte de secours à l’arrière pendant que T et ses compagnons récupèrent les voitures.

Ash tire derrière elle la jeune fille, et c’est dans une ruelle sombre qu’elle entend les flics arriver. S’arrêtant un instant le temps que la complice du casse reprenne son souffle.

-je suis désolée, mais je n’ai pas le choix.

-de quoi tu parle ?

Ash s’est approchée silencieusement derrière la fille, elle lui passe le bras autour du cou et d’un geste précis et maitrisé elle lui brise les cervicales. Une mort rapide.

-de ça, c’était nécessaire tu en avais trop vu.

Elle reprend son chemin récupérant au passage la part de vendeuse.

-je ne partage pas…

Les flics arrivent dans la ruelles et aperçoivent le cadavre encore chaud sur la chaussée. Ils sortent leurs armes et sommes de s’arrêter? Ash qui n’obéit a personne et encore moins a des représentant de l’ordre accélère sa foulée. Quelques balles fusent mais aucunes ne l’atteignent car elle se fond dans le noir c’est comme essayer de tirer sur une ombre une nuit noire.

De l’autre coté de la ruelle la route, presque arrivée reste plus qu’a espérer que les mecs ne l’ai pas oublié. Une première voiture file à toute allure… Les agents se rapproche et plus aucunes voiture en vue. Mais ou sont-ils ? Elle ne veut pas retourner en prison juste après une sortie shoping. Ses sacs bien en main elle continue de courir mais les sirènes des voitures se rapprochent…Alors qu’elle déboule sur la grande avenue, une grosse berline la percute presque, ne s’arrêtant qu’a quelque centimètres.

-tu compte faire un brin causette à la flicaille?

-tu te fais désirer maintenant T ?

Elle s’engouffre dans la voiture, et il lui demande :

-et la vendeuse ?

-restée sur place.

Un crissement de pneu, et un freinage brusque la projette vers l’avant.

-quoi tu l’as laissé la bas ? Elle va nous balancé.

-zen, elle ne dira rien, elle ne dira plus jamais rien.

-tu l’as tué ?

-Je n’aime pas partager…

Un silence passe puis Ash attaque.

-tu m’as dit quoi tout a l’heure ? Et je suppose que c’est ce crétin fini qui sera l’heureux élu ? Je le hais…

Et c'est froidement qu'elle ajoute :

-tu me dépose chez ma soeur stp, j'ai un enterrement à programmer...

Ambiance

Le silence s’est installé dans l’habitacle de la voiture. Ils filent dans le noir de la nuit, quittant le lieu de leur forfait, à grande vitesse sur le périph. T slalome entre les rares voitures qui l’ont empruntées à cette heure, le visage fermé, concentré sur sa conduite. La petite à ses côtés a le regard perdu par la vitre, tirant négligemment sur une de ses mèches. Elle encaisse mal la nouvelle du mariage semble-t-il. Dommage que la petite vendeuse en est fait les frais.

Pas de giros dans le rétro, T quitte la voie rapide, gravit l’une des collines qui entoure la ville sur une route secondaire. Ils ont le temps de se poser avant le prochain coup. Bigbad est partit de son côté, comme prévu. Se retrouveront plus tard…quant la prochaine cible aura bougée. Avisant une avancée sur le bas-côté de la chaussée, T arrête l’Audi dans un nuage de fumée. Coup le contact, la lumière rouge du tableau de bord s’éteint…seul le son continue de se diffuser.

Le silence commence à se faire pesant, T sort du véhicule, quitte son blouson, le jette rejoindre les sacs bourrés de quincaillerie à l’arrière de la wago. Laisse la porte ouverte et va poser son cul sur le capot chaud. Admire la ville dont les lumières brillent à travers la fumée de son cigare allumé.

Au bout d’un moment, Ash vient le rejoindre…quémande du feu pour sa clope, se pose à ses cotés, une fois qu’elle est allumée. Retour au silence. Raclement de gorge pour s’éclaircir la voix, puis la petite parle enfin.

-C’est pas chez ma sœur, là…que je sache.

T recrache sa fumée avant de répondre un peu sèchement.

-Bon, écoute Ash, t’es gentille...mais tu commences à m’les briser sévère avec cette histoire de jalousie malsaine. Ce qui se passe entre Nash et ta frangine, ça ne regarde qu’eux. L’est temps pour toi de penser à ta gueule.

Coup d’œil en coin…elle a la mine renfrognée, le bras croisée sur son ventre, l’autre amenant sa clope à ses lèvres, tire dessus rageusement.

Changement de ton, se radoucit.

-De toute façon, ils ont déménagés…elle leur a offert une villa sur Milany. Matt m’en a parlé…vite fait. Un petit nid d’amour qu’il parait. Idéal pour pouponner en paix…tu savais qu’on était convié à Vegas…on sera leur témoin. Clin d’œil en sa direction. Et puis, j’vois pas ce que tu lui reproches à Nash.

-C’est sûr, c’est ton pote… Lâche-t-elle, venimeuse.

-…et t’empêcherait de lui faire du tord, soit en certaine.

Se place face à elle, pose une main tout contre la hanche de la jeune femme, son visage se portant à quelques centimètres du sien. Fouille dans son regard…mais elle tient bon, le fixant durement.

-Pense plutôt au bonheur de ta sister…j’crois pas qu’elle le vive bien le fait que tu veuilles dessouder son futur mari, hein ?

Il passe un doigt sur sa joue, caresse lentement la peau douce. Sent la tension dans la mâchoire de la jeune femme…aimerait la détendre un peu plus…mais ai sur de se faire envoyer sur les roses… Fichue carafon.

Les paroles de son comparse faisaient lentement mais surement leurs bonhomme de chemin. Effectivement MK méritait d’être heureuse, et elle allait être maman. Le jeune fille ne doutait pas que sa sœur serait une bonne mère, de toute façon on ne pouvait pas faire pire que la leur. Le problème était autre part. Le Père…

-j’espère que le bébé aura plus de gènes du coté de MK parce que sinon le gamin est mal barré. Quoi me regarde pas comme ça!

Elle continua sur sa lancée malgré le regard réprobateur de T :

-la génétique est cruelle, je ne voudrait pas que mon neveu ou ma nièce se retrouve affublé de tares. Quoi j’ai pas raison ?

-Ash...

Mais voir son double heureuse, valait tous les efforts du monde. Ce guignol allait pouvoir vivre tranquillement pour les prochains temps.

-hum, je crois que je vais devoir lui laisser une chance à ton pote, c’est pas drôle de grandir sans père véritable…mais qu’il leurs fassent du mal et moi je me ferais des jarretelles avec ses tripes.

Hé oui, Ash avait une fois de plus revu Pirates des Caraïbes. Faut s’occuper entre les 4 murs d’une prison…

Quand à la main sur sa hanche, elle devait bien se l’avouer que c’était agréable. Mais le bonheur domestique n’était pas fait pour elle. Le trouble cependant était bien là, il valait mieux assouvir un certain « besoin » avant de déraper complètement, et le spécimen d’homme devant elle était plutôt alléchant…

Finalement un compromis pouvait être possible et voir même plaisant. Ash proposa donc de façon prosaïque un contrat :

-hum…voilà chacun de nous a des besoins physiques, et on ressent comme qui dirait une certaine attirance l'un pour l'autre purement physique évidemment.

Voyant qu’elle avait capté son attention elle continua sur sa lancée:

-Donc pour éviter que ces tensions ne viennent envenimer notre relation de travail, il serait bon qu'on couche ensemble durant une bref période, cette tension sexuelle assouvie entre nous, nous pourrions passer à autre chose.

Au moins la situation serait plus facile, et la limite de temps lui permettrait de controler la relation. Elle tient cependant à préciser:

-je te préviens si tu accepte, interdiction de me tromper, je ne voudrais pas choper une maladie…parce que sinon je te coupe les couilles…

Ambiance

Voilà que contre toute attente, Ash lui faisait une proposition des plus alléchantes. Ne quittant pas son regard des traits de la jeune femme, il essaya de deviner le fond de sa pensée. Peine perdue, elle restait totalement hermétique à son inquisition, attendant une réponse de sa part. Dans sa tête, par contre, c’était un raz de marée. Les pensées affluées, des pensées pour son poto, avec le gorge tranchée, un geyser de sang inondant son costume de marié, des pensées charnelles, le corps de la jeune femme pressée contre lui, s’offrant dans une chorégraphie érotique, ce corps qu’il connaissait déjà partiellement mais qu’il n’avait jamais gouté, des pensées pour son organisation qui n’allait pas tarder à être chamboulée, y aurait-elle sa place ou son esprit d’indépendance l’enverrait une fois de plus se faire voir ailleurs. Et puis, si il le faisait, il aurait tôt fait de se retrouver avec une plaie sanglante à l’entre-jambe, un beau matin, au réveil. Humm, pas dans son programme, ça.

-Alors ?... Susurra-t-elle à son oreille, sûr de le ramener à la réalité.

T se dégagea légèrement, mais ne rompant pas le précieux contact.

-Ok…Dit-il, calmement…puis il reprit, accordant un soin particulier aux mots qui allaient suivre. Mais à la condition que tu oublies ta vendetta sur la personne de ton futur beau-frère…plus de menace, ni de sarcasmes à son égard. Tu le respecteras tout autant que je te respecte moi.

Ash fit semblant de prendre un temps pour réfléchir à sa contre proposition. En réalité, pour le bonheur de sa sœur, elle avait déjà prit en considération ce fait…mais comme T semblait y tenir, autant lui faire croire qu’il gagnait une partie. Une moue mutine apparut sur ses lèvres lorsqu’elle rétorqua :

-Même pas une petite taquinerie ?...

-Même pas…

-Alors c’est d’accord, qu’attends-tu pour celer notre accord…

Une nouvelle fois prit de court par la réaction d’Ash, il ne put que recevoir le baiser fougueux que la belle lui volait une fois de plus. De ses jambes, elle l’attira contre elle, ses bras enroulant les larges épaules de T. Elle le laissa l’allonger sur le capot encore tiède de l’Audi, ne quittant sa bouche que pour mieux mordre sa lèvre inférieure…

-Ash…

-Quoi, …je croyais que c’était ce que tu voulais. Son regard chaud en disait long sur ses intentions.

Il n’eut pas le temps de répondre, une fois de plus, elle reprenait les devant en l’embrassant a nouveau. A la différence que T laissa libre court à sa retenue. Il répondait aussi avidement qu’elle, surprit de sa propre fougue, du désir qu’elle avait fait naitre en lui. Sans effort, il la souleva pour la plaquer contre lui, se redressant de toute sa hauteur. Elle ne pesait pas plus qu’un fétu de paille entre ses bras et il maintenait son dos d’une main. Il pouvait sentir ses ongles pénétrer sa peau, douce brulure, alors que de sa main libre, il tentait de monter à la rencontre d’un sein. Ses seins, ils l’avaient tellement nargué de leur galbe provoquant, d’une si parfaite plastique, lorsqu’il la soignait. Il voulait y gouter…

Il assura sa prise, remontant le haut noir de la jeune femme, prolongeant les lignes de son ventre de ses baisers, remontant entre chaque cotes, redessinant les courbes si parfaite de la jeune femme. Ash se laissa aller en arrière, en confiance entre les bras de son colosse de partenaire d’affaire. Doucement, elle se laissa bercer par la douceur que les procuraient les caresses buccales de son amant. Cela faisait si longtemps déjà…elle ne pouvait se remémorer la dernière fois où elle avait vécu pareils sensation…l’ivresse commençait à la saisir quant il la redéposa au sol précipitamment.

Surprise, elle le regarda s’extrimer à chercher quelque chose au fond de sa poche…

-Quoi…qu’est-ce que… Mais elle se tut rapidement, pensant qu’il recherchait un préservatif. Elle fut doublement déçue lorsqu’il sortit enfin son portable pour y répondre en lui tournant le dos. Elle qui venait de lâcher un peu de cette retenue, elle qui avait lâchée un peu son mental, pour une fois qu’elle lâchait le contrôle…

Le temps pour elle de retrouver ses esprits que déjà il revenait à elle. Un semblant de sourire apparut sur ses lèvres alors qu’il l’enlaçait de nouveau. Après avoir déposé un rapide baisé, il murmura à son oreille.

-Désolé d’écourter notre bizness, partenaire, mais les affaires reprennent. Allez, hop, en voiture, poupée…

Alors qu’il s’écartait d’elle pour rejoindre le véhicule, il laissa trainer sa main sur sa croupe prometteuse…laissant une Ash un peu déstabilisée, persuadait d’avoir signée sa propre perte. Mais déjà le moteur ronfla…il était temps de rejoindre T dans l’habitacle.

Frustration, c’était le mot. Quel…quel goujat ! Oser l’interrompre en plein dans les préliminaires…Ash fulminait, si cela avait été possible on aurait pu voir de la fumée s’élevée de sa tête. Alors que T avait regagné la voiture elle prit une grande inspiration pour se calmer avant de faire un geste qu’elle pourrait regretter par la suite. Il serrait dommage de la châtrer avant qu’elle ne s’en soit servit…son service trois pièces survivrait donc…pour le moment.

Elle s’installa à son tour dans l’habitacle et son partenaire en affaire démarra direction le lieu du prochain casse. Ce dernier était situé sur une petite route de campagne, à l’abri des regards.

-parlons peu parlons bien ! Comment comptes-tu braquer le fourgon blindé ?

-j’ai tout le matos qu’il faut derrière.

Ash réfléchit un instant puis énonça le plan a voix haute.

-donc tu sors l’artillerie lourde, tu fais pété le camion qui si on a de la chance ne tombera pas dans le fossé. Pour finir entre un échange de coup de feu ou risque de voir rappliquer les flics en moins de temps qu’il ne faut le dire.

-au lieu de critiquer tu as mieux a proposer ?

Elle descendit le pare soleil s’observant dans le miroir et déclara d’un ton satisfaite :

-oui j’ai mieux…

Effectivement qui ne porterait pas secours a une jeune fille qui a perdu le contrôle de son véhicule (maintenant stationné en plein milieu de la route), en voulant éviter d’écraser un pauvre petit lapin qui traversait. Elle afficha un sourire d’une innocente jouvencelle.

Elle fit part de son plan à T et continua ses explications.

- une fois que j’aurais l’attention des deux chauffeurs aucun souci pour un tuer un et faire ouvrir la porte avec le second. Nettement moins risqué que de se retrouver le cul plombé. Je tiens à mon postérieur !

Cependant ce qu’elle ne dit pas, c’était sa transformation. Elle attrapa son sac et en sortit une petite robe légère courte avec un dos nu et une superbe paire de talons aiguilles.

Ash recula le siège au maximum pour avoir d’espace et de confort et commença à se déshabiller.

-hum tu fais quoi là ?

-je rentre dans mon personnage…

Elle retira son haut avec des gestes étudiés…Une de ses nombreuses camarades de cellule avait été effeuilleuse Et n’ayant que peu de chose à faire en prison, elle avait étudié cet art et en faisait maintenant application. Elle jubilait intérieurement de voir t lui jeter de fréquents coups d’œil. Sa vengeance allait être délicieuse…Ash dégrafa son pantalon avant de le descendre sensuellement. Une fois en sous vêtement elle retira rapidement son soutif avant de passer sa robe. Elle ajouta sa paire de talons aiguilles recoiffa rapidement ses cheveux avant de demander a T ce qu’il pensait de sa transformation. Un regard aux yeux biche et un sourire candide aux lèvres qu’elle lui demanda :

-tu t’arrêterais si tu me voyais en panne sur la route ?

-aucun doute poupée.

-j’allais oublié…

Elle sortie de son sac une jarretière qu’elle remonta le long de sa jambe galbé en prenant tout son temps.

-regarde la route de temps en temps partenaire, je ne voudrais pas avoir un accident…

Elle fixa à son nouvel accessoire un des ses couteaux. Voilà elle se sentait elle-même maintenant.

Alors que T attendait dans les fourrés armes au poing, Ash guettait le bruit du camion qui ne devrait pas tarder à arriver…Pour le moment elle était très contente d’elle-même, la tête qu’il avait fait dans la voiture et encore maintenant alors que sa petite robe oscillait au moindre souffle de vent elle sentait son regard sur elle…Le pouvoir était une chose grisante…

Le fourgon blindé arriva, et Ash afficha sur son visage un air terrifié et paniquée. Sa voiture en travers du chemin les força à s’arrêter.

-Qu’es ce qu’il vous arrive jeune fille ?

-j’ai…j’ai…j’ai failli écraser un petit lapin qui traversait la route.

C’est à ce moment qu’elle sortit une arme de destruction : les larmes !

-j’ai eu si peur, fit-elle en sanglotant sur l’épaule d’un des chauffeurs. C’est quoi votre nom ?

-Michel, et ne pleure plus ma belle.

Ses sanglots se calmèrent et c’est d’une voix étonnamment calme qu’elle répondit :

-merci Michel…

C’est d’un coup sec qu’elle le poignarda au cœur, lui compressant les cordes vocables au passage. T c’était débarrasser de son comparse qu’elle alla frapper sur la vitre qui reliait la deuxième partie du véhicule.

-m’sieur, m’sieur Michel vous demande il dit que c’est vous le meilleurs en mécanique…

-j’arrive j’arrive c’est qu’ils sont infoutus de faire quelques choses sans moi ces deux abrutis.

Alors Qu’il ouvrit la porte une balle vient se loger en ses deux yeux. T assurait ses arrières.

-et voilà une mission menée à bien…je sens que je vais pouvoir faire les boutiques…et tu m'en vois désolée que tu n'ai pu jouer avec tes joujoux...

-pourquoi n'as tu pas trancher la gorge de l'autre comme tu aime le faire ?

-Et risquer de tacher ma jolie robe ? tsss

Ash commença à mettre l'argent dans des sacs sans oublier de glisser quelques billets dans sa jarretelle...quand a T sa vengeance ne faisait que débuter, elle l'allait l'éduquer. Les hommes sont comme les chiens suffit deleur montrer qui est le maitre...

Ambiance

William était en train de remarquer le petit manège de sa partenaire, mais ne dit rien, d’autant que deux paires de phares arrivaient sur les lieux du forfait. T se retourna tranquillement vers Ash, tout ça faisait partit du plan. Seul l’art et la manière d’arrêter le fourgon de Choi a été quelque peut différente que la stratégie initiale. Mais faut reconnaitre que la tactique toute féminine de sa nouvelle assoce été économique en bastos. Puis il avait eut droit à son petit strip gratos, et pas des moindres, effeuillage totale, digne des meilleurs peep show ; et il s’y connait en peepshow.

Bigbad vint le rejoindre à l’avant, laissant la seconde Audi et son passager sur la route surveillant l’arrière du fourgon. Le second véhicule amené par les Crips, un van, se colla contre la porte latérale. Deux nouveaux blacks en descendirent, direction la porte, que Ash vient de déverrouiller. Elle est ravissante dans sa courte tenue, tu m’étonnes que les gonzes se sont arrêtés, petite demoiselle en détresse…mortelle la détresse. Et ce regard de biche qui savait se faire langoureux, terriblement langoureux…il en éprouverait presque du désir si seulement il le sentait sincère quant posé sur lui. Il retourna l’attention sur Bigbad, se transmettant des infos. Mais sent toujours le regard planté sur sa nuque. Une pointe chaude, non brulante, incandescente qui pénètre ses chairs. Cette chaleur qui se répand…qui deviendrait presque gêne. Tape sur l’épaule de son complice, les gars ont bientôt fini de transvaser les lourds sacs en toile de jute. Jette un coup d’œil à sa montre…sont dans les temps, mais faut pas trainer non plus.

T se détourne, frotte ses paumes l’une contre l’autre, avance droit vers Ash de sa démarche chaloupée, sa lèvre inférieur légèrement mordue. Il a l’air de rouler un peu des mécaniques. Elle, elle l’attend, simplement, légèrement appuyé sur le fourgon, une jambe repliée contre, et son regard. Mais quel regard. Toute l’intensité, la force de cette nana passaient par ses yeux.

-Bon, c’est pas tout ça, mais on a encore quelques courses à faire. Direction les docks. Joint le geste à la parole en désignant leur caisse des pouces.

Ash fait mine d’éclater un chewing gum avec sa langue, puis prend la direction de la caisse…couvé par le regard du grand black. Elle le surprend son regard, lorsque celui-ci est descendu sur la courbe parfaite de ses fesses. Son sourire se relève encore plus, d’un soupçon, mais elle le sait, elle l’a plus qu’appâter.

-Ca va, te gènes pas…y’a pas tromperie sur la marchandise, au moins.

Petit coup de tête, malgré un air qui se veut embarrasser.

-Ouaich, ça peut l’faire…mais j’crois qu’il va falloir te changer à nouveau…ça va être un poil plus musclé

En deux bonds, il l’a déjà rattrapé.

-Quoi, ça peut le faire…tu t’fous de moi ?

-Ca va, j’déconnes…monte tu vas prendre froid…

Lui maintient la portière ouverte…puis n’attend pas et fait le tour prendre place.

-Alors tu montes ?... La main sur le contact.

A l’instant où elle va formulée sa réponse, il démarre, accélérant bruyamment, enclenche la première…elle n’a pas d’autre choix que de s’exécuter. Elle ne va pas rester plantée là, la bouche ouverte. Par contre, il verra pas une once de son cul. Là, il peut s’asseoir dessus.

Elle passe direct sur la banquette arrière, et il attend même pas qu’elle soit entièrement rentrée. Le goujat.

-Ca va

…se permet même de dire…

-Toi…Voit son regard dans le retro…décroche un talon aiguille, vise et tire. N’essaie même pas ou j’te l’plante dans l’crâne…brandit le second talon dans sa main alors qu’il s’apprête juste à remettre le miroir en place. Le reflet se fige sur son sourire.
-Et ça te fait marrer en plus…baisse le bras armé, dépitée.

Elle se détortille comme elle peut entre sa tenue et le futal, la bretelle du soutif et la manche à l’envers du haut noir. Au bout de quelques minutes, elle réapparait enfin sur le siège passager. Ne lui jette même pas un regard, même quant il remet le rétro en place. Elle peut juste s’apercevoir qu’ils ne sont plus seuls. Elle peut voir quatre, non cinq…six séries de phares qui les suivent. Combien exactement suivent aveuglément ce grand gaillard, sur une opération qui semblait plus que discrète alors que le conseil des frères n’a pas été informé. Certes, T est le boss incontesté des Crips, et comme toute, elle avait entendu les dissensions qu’ils y avaient entre certains membres…T disait donc vrai, il s’apprêtait à faire le ménage dans son propre gang. Juste une information qui pouvait s’avérer utile en temps voulu. L’instinct de survie lui avait enseigné, à elle et à son double, l’art de la Rue, cette grande école, celle qui vous élève avec le poing dressé ou une bastos dans la gueule. Ne pas laisser s’échapper une info de quelque importance qu’elle soit… Bille amère quant elle déglutit au seul souvenir… Elle ose le regarder…voit juste son profil dans la pénombre rougit par le néon du compte tour. Lui aussi vient de la Rue. Ils ont au moins un point commun.

-C’est quoi la suite du programme ?

-Les Docks…un des entrepôts de Choi…Ils ont eut un arrivage d’armes qui m’intéresse.

-Pourquoi ?

-Te faut une raison particulière…Tiens, ça pourrait être le fait d’avoir cassé la gueule à ton frangin l’année dernière. Tu vois, ça aussi j’l’sais. C’est pas Nash qui l’a sorti de là ?...

-…En l’exilant de Heaven.

-En même temps, si Nash a put finir son taff pour l’Phénix…c‘est aussi grâce à lui…c’était pas l’indic de ta frangine…donc c’est qu’il était revenu dans l’coin, me trompe pas ?...

-Dit ta une logique toujours aussi implacable ?

Y avait comme qui dirait, une pointe de sarcasme dans son ton. Elle enchaina, radoucit.

-C’est la même logique pour les casse de ce soir…en fait t’as toujours voulut les flingues, pas vrai.

-Ouais…m’en fou de Choi…J’vais simplement là ou ils sont.

-Donc le casse chez Cartier…

-Pour embrouiller ces fils de p*** de condés.

-Le fourgon…pour que Choi soit embrouillé, à son tour.

-Deuxième diversion. Et on fonce sur le cœur de la cible pendant que tous nous cherchent ailleurs. Y’aura plus personnes…et on pourra s’servir.

Ash ne répliqua pas, juste ses mâchoires qui se crispent, sort son arme…vérifie le chargeur, la sécurité, fait sauter la première balle, vérifie le canon, la mire. Elle doit se préparer, même si T dit vrai, elle sait que Choi ne laisserait jamais un de ses biens sans un minimum de sécurité. Et chez Choi, un minimum de sécurité veut dire armé…il y aura de la casse ce soir.