Contrat de Ryan O'Shea

Ambiance...

Hotel Ukraina, Moscou, Russie...



Un épais manteau de neige couvre l'ex-capitale soviétique. La folie post-chute du Mur de Berlin commence seulement à se calmer. Mais, en Russie, la folie couve toujours: Les chefs mafieux réinstallent leur buisness, les communistes veulent un retour à L'URSS, les nouveaux dirigeants veulent suprimer ces foyers communistes, les forces étrangèrent veulent tirer un meilleur parti de la situation nouvelle. Un marché plus que juteux pour n'importe quel tueur.

Un homme emmitouflé dans de chauds manteaux parcoure les derniers métres qui l sépare du hall chaud et douillet de l'Hotel Ukraina en courant. Un petit nuage sort de sa bouche à chaque respiration. L'Hotel Ukraina est un grand complexe hotelier 4 étoiles, le nec plus ultra de l'hotellerie chicos. L'homme enléve son manteau. Ryan O'Shea sort sort de sa peau à 3000$. Il sautille un peu sur place un peu, pour se réchauffer, aprés quoi, il se dirige vers la réception. Une superbe créature du terroir le salue en anglais. Ryan tend une piéce d'identité au nom de Dieudonné-Désiré Al-Kazahiri, citoyen Italien, vendeur de chaussettes. La belle réceptionniste lui lance un splendide sourire, tellement spontané qu'il est forcément faux. La blonde tend à Ryan la clé de la chambre 25, mais Ryan lui laisse, il va d'abords faire un tour au bar.

Une douce musique jouée par l'orchestre du fond de la salle lui vient à l'oreille. Tout est or, rouge et cher. Tout: des lustres en diamants aux chaussures de marques. Ryan ne se sent pas trop étranger. Lui aussi est rouge (la cravate), or (la bague à l'auriculaire et crucifix autour du cou) et riche. Pas autant qu'il n'y parait, mais assez pour se fondre dans la masse. Il va droit au bar: une vodka-Martini au shaker, pas à la cuillère. Il s'efforce de commander avec un fort accent anglais. Ca lui fait chaque fois le même effet quand il se met en chasse: il est James Bond. Aprés quoi il s'adosse au bar et cherche sa cible. Il ne sait plus trop si c'est un communiste qu'un nouveau politique veut suprimer, ou l'inverse. Ca n'a pas d'importance. Il ne fait pas de politique.

Ryan reste un moment là, à siroter son Martini. cherchant sa cible des yeux. Il a le temps... Aprés un moment, il fini par la repérer... un gros barbu grisonant avec une cicatrice qui lui frôle l'oeil droit... pas de doute: c'est bien la grosse épave qui bave en ronflant (ou qui ronfle en bavant, difficile de déterminer ce qu'il fait le plus)...
Ca va être un jeu d'enfant: il va lui proposer gentillement de le raccompagner dans sa chambre, discrétement, en essayant de ne pas se faire remarquer... Puis, une fois arrivé au-dessus, on l'istalle dans la baignoire et pan-pan, coeur-tête. Les coups de feu ne poseront pas problémes: à l'époque, l'Irlandais utilisait encore un Walther P-22 équipé d'un silencieux.



Parfait, aprés cela.... peut-être qu'il se tapera la réceptionniste... on verra...

La machine à tuer se met en branle. Ryan avale le reste de sa vodka-Martini et se dirige posément vers la baleine échouée sur une plage de couverts en argent brillants, d'assiettes encore pleine de restes de repas trop copieux.
Mais, à mi-chemin du futur cadavre, une splendide blonde bouscule le tueur, s'excuse et s'en va... non sans avoir glissé un morceau de papier dans la poche de Ryan et lui avoir adresser un de ses clins d'oeil qui veut dire beaucoup.
Ryan s'empresse de lire le message. Le contenu est éloquent et ne fait aucun doute sur les intentions de la belle blonde: elle l'invite dans les toilettes pour "se échauffer mutuellement"... Hum... que faire?
L'envie de foncer aux toilettes est tentante... mais si la cible à la bonne idée de partir?... Non, tant pis, c'est trop risqué... et puis, il se rattrapera avec la réceptionniste...

...mais pourquoi se contenter d'une quand on peut avoir deux? Et puis sa permettra de soulager sa conscience envers la nature: deux parties de jambes en l'air pour une mort... c'est équitable. Et puis, à voir l'état de sa cible, se serait étonnant qu'elle parvienne à se trainer jusqu'au buffet... Ryan fourre le mot dans a poche et se dirige calmement vers les toilettes. Il fait un petit tour d'horizon... personne. Tout est blanc ou noir... seule fait exception la tache de doré que forme la douce inconnue plaquée sur le mur en face de la porte.

- Je ne pensais pas que tu viendrais... lache la belle dans un souffle.

Ryan avance, sûr de lui. Mais en fait, il a une drôle d'impression... cette fille... il l'a déjà vue... mais où...?

- Et pourtant, je suis là dit-il, avant de l'embrasser fougueusement

Mais où...?

Les choses se dévellopent comme elles le doivent,frottement, soupirs... le tout lentement, doucement,... mais Ryan n'y prend pas un plaisir complet...

Mais où...

Soudain, ça lui revient. Ce visage. Cette chevelure si claire... Cette fille était à l'arriére-plan de la photo de la cible! Pour chaque contrat, Ryan exige une photo représentant clairement la cible. Pour ce contrat-ci, une fille était à larriére-plan. Il n'avait pas fait attention, mais maintenant, c'était clair. Cette fille était un genre de garde du corps, quelque chose comme ça.

Il se raidit un moment, la fille doit avoir perçut ce changement. Elle glisse la main vers son porte-jarretelles. Elle doit préparer un mauvais coup. Une lame quelque chose comme ça. Il faut l'arrêter. Comment? Et si il se trompait? Et si c'était réellement une fille de joie? Et si...? Et si...? Il n'y a plus de temps pour les question, il faut agir vite... Tant pis pour le côté "Gentleman-James Bond"


BAM


Un coup de boule bien placé fait valser la belle sur le sol. Un filet de sang dégouline de sa narine droite.

- Désolé lâche Ryan, se sentant vraiment mal à l'aise.

Il cache le corps inconscient de la blonde dans une des cabines. Vérifie le porte-jarretelles, il y avait effectivement une lame. Soupir de soulagement. Il n'a pas frappé une femme innocente. Femme oui, mais pas innocente.

Il se précipite vers le bar, assez perdu de temps. A demi-étonné, il n'y voit pas le gros cétacé. Il crache un juron. Et se précipite dehors, essayant toujours de se controler. Il passe devant la réceptionniste qui lui lache un sourire à se péter les zygomatiques.

Ryan se retrouve dehors. Sans manteau, il grelotte, mais il n'a pas le temps de s'en soucier. Il commence à paniquer. Où est passé sa cible? Où sont passés ses 40000$?

Et c'est alors que le calme revint. Ryan aperçut une grosse forme qui courait (ou du moins qui essayait) vers le parking souterrain. Il s'est probablement réveillé et n'a plus vu sa garde du corps (et quel corps!), il a paniqué et s'est enfui sans terminé ses restes. Il a tellement perdu le pédale, ce crétin, qu'il a oublié qu'il y avait un passage intérieur pour accéder au parking.

Tant pis...

Ryan se précipite à sa suite, longeant les murs, jettant de temps en temps des regards au-dessus de lui, pour s'assurer de l'absence de caméras. Il arme son P-22, mais ne le sort pas, pas avant d'être entré dans le parking. Là, il sort l'arme et la cache derriére lui. Le gros éléphant de mer est là, en train d'essayer de rentrer dans sa voiture. Mais le froid et le stress le rende nerveux, si bien qu'il n'y parvient pas.

Tant pis...

Ryan évite les caméras, débranche celles qui pourrait le compromettre et 'approche du Gros (gros à un point tel qu'il mérite une majuscule), silencieux, un chat, un papillon, une ombre, tout ça, mais en plus meurtrier. Arrivée à portée, il tapotte l'épaule de l'Enorme, Il sursaute et fait tomber ses clés.

- Qu... Qu... Qu... tremble-t-il

Dommage, Ryan espérait qu'il meure d'une crise cardiaque.

Tant pis...

Ryan range son arme dans sa ceinture. Il n'en aura pas besoin.

Tant pis...

Il place on pied gauche derriére les jambes de la victime et le frappe au niveau de la gorge. L'Imposant chute, yeux écarquillés, bouche grande ouverte. Sa tête heurte le sol en béton. Le choc résonne longtemps dans le parking... Mais personne ne l'entend..

Tant pis...

Ryan se penche et prend le pouls du cadavre... qui ne l'est pas encore! Ce gros porc est solide! Ryan sort ses beaux gants de cuir. Chevauche la larve et frappe à plusieurs reprise le crâne de .......... (Jeu: trouves toi-même un nouveau nom pour la cible!) contre le sol du parking qui se tache rapideent de sang et de matiére grise. Cette fois-ci, "il" est mort...

Ryan se retire, déplace son arme de la ceinture à l'holster. Range ses gants. Et se dirige vers le bar, par l'accés intérieur cette fois. Au bar, il commande une autre vodka-martini e se demande si il va sauter la réceptionniste ou pas...

____


Le lendemain midi, à l'aéroport de Moscou, Ryan apprend que sa cible était bien un communiste...

Ambiance

Glink Street, Londres, Grande-Bretagne



Instant de mélancolie...

Ryan est debout, main dans les poches, face à la Tamise et au soleil qui se couche...
Il laisse son visage se faire fouetter par le léger crachin qui tombe du ciel gris et nuageux...
Les gouttes de pluie, conjuguées avec un vent glacial donne de la couleur aux joues de Ryan.

Il en oublierai presque pourquoi il est là...

Mais la réalité le rattrape: du coin de l'oeil, il aperçoit un homme... un roux, très bien habillé et portant une malette.
Il se dirige vers un autre homme: un grand blond aux yeux bleus étincellants, aussi bien habillé.

Le roux semble inquiet, il regarde sans arrêt autour de lui. Le blond lui, à l'air calme... non, plus... il arbore un petit sourire et à une lueur sarcastique dans le regard.
Les deux hommes se tiennent debouts, face à face. Le grand blond domine le peti roux... une vraie caricature du conflit Irlando-Anglais.
Les deux costards s'échange quelques politesses, Ryan n'entend pas... pas grave, ça n'a pas d'importance. Après quelques instant, la valise change de main et les deux hommes s'éloignent.
Ryan suit ses cibles: le grand blond et la valise. Ryan commença à suivre le blond... il habitait décidément très loin... Ryan perdit tous ses repères. Il était complètement désorienté...
Il n'avait même pas vu le temps passé: la nuit était noire mainenant...
Le grand blond l'entraina jusque dans un petite ruelle sombre et humide, le paradis de Jack l'Eventreur...



Bizarre...

La situation devint encore plus bizarre losque Blondin s'arrêta subitement.

Très bizarre...

La situation dépassa les limites de la bizarrerie lorsqu'il fourra sa main à l'intérieur de son long manteau.

Vachement bizarre...

Blondy-guy entama un demi-tour...

Trop bizarre...

En effet...

L'homme tenait dans sa main un flingue, un gros calibre... un Desert Eagle .50

- Maintenant t'as un prolème mec.... murmura le blond.

Ryan eut juste le temps de se jetter sur le sol, pour éviter la balle qui alla s'écraser à 2 cm de son crâne. Ryan se précipita derrière un tas d'ordure, après quoi il dégaina son P-22 qu'il trouvait d'un coup vachement petit et vachement ridicule. Le blond tira encore une fois. La balle traversa le tas d'immondices, frôlant l'oreille droite de l'Irlandais.

- Héhéhéhé... Alors? T'es là pour quoi? Hein? Me buter? La malette? Ou alors t'es juste une lopette qui en veux à mon portefeuille? demanda l'homme.

Ses talons claquèrent dans l'allée pavée... il cherchait son agresseur...

- Mais enfin monsieur, je vous jure que vous vous méprenez, je suis ici par hasard... répondit Ryan en prenant son élan et en tentant de paraitre le plus calme possible

Il surgit d'un coup de derrière le tas, surprenant le blond... pas longtemps, très vite, un autre coup de feu se fit entendre...

'tain... ça en fait un d'boucan son engin... y m'en faut un! pensa Ryan, se surprenant lui-même

D'un coup d'épaule, il ouvrit la porte en bois qu'il avait repéré. Il savait que si elle était fermée, si elle mettait du temps à s'ouvrir, il était mort.
Chance! Elle s'ouvra grand sur une pièce plongée dans une obscurité effrayante. Il ferma la pote derrière lui et se plaqua contre le mur à côté de la porte. Il allait s'enfoncer plus loin dans la grande bâtisse qui s'ouvrait devant lui, mais il réfléchit: et si il attendait? Blondin allait surement le suivre... et, lorsqu'il ouvrirait la porte... pan...

BANG

La porte explosa aprés un coup de feu, mettant à plat le plan de Ryan. Il s'enfonça dans le batiment, cherchant un refuge, une planque...
Il en trouva une, une table mettalique. Il la renversa, faisant chuter et se planqua derrière...
Il n'avait aucune idée d'où il se trouvait. Il entendit la porte grincer...Blondin lachait pas l'affaire...

- Wouhouuuu... cria le blond, sa voix monta dans les aigus...

Ca conjugué à sa silouhette qui se découpait dans le rectangle lumineux de la porte ouverte... c'était effrayant...
Il tira deux coups de feu au hasard...
L'un deux toucha la table de Ryan, lui arrachant une cri de stupeur.
Silence...
Le blond essaie de localiser le cri...

Ryan pousse un jurant et réfléchit comme un dingo.... palpe le sol... à la recherche de n'importe quoi qui pourrait lui être utile. Il touche un truc... qui à l'air assez lourd. Ryan s'en saisit et le balance de l'autre côté de la pièce.

BANG

Le Blond, visiblement tendu comme une corde de piano tire immédiatement sans réfléchir...
Ryan se dresse sur ses jambes.

- Youhou... Blondin... lança Ryan en se dressant sur ses jambes.

L'autre pointa son flingue vers Ryan...

- T'es vraiment trop con... cracha le Blond, un sourire de fou lui barrant le visage

Le Blond apuya sur la gachette

"click"

Son arme est vide...il la lache...son sourire se transforme en expression effrayée..Ryan sourit...

- Maintenant t'as un prolème mec.... murmura Ryan

Il pointa son arme vers l'homme...

"FUMP" "FUMP"

Les coups de feu sont assourdis par le silencieux. Les deux balles se logèrent dans la poitrine du blond. Il s'affaissa, vacilla et s'effondra dans un grand fracas.

Ryan plaqua ses mains sur les murs, cherchant un interrupteur. Il trouva. Les néons s'allumèret les uns après les autres... La pièce dans laquelle Ryan avait tué un homme était en réalité une cuisine...
Ryan prit du temps pour tout remettre en place: la table, les couverts qui étaient sur celle-ci...
Il en profita pour s'approprier le Desert Eagle de son client.
Il netoya toutes les traces de sang, ramassa les douilles...
Il ne laissa aucune traces...
Après quoi il traina l'homme dehors, dans les ordures.
Il empila des dêchets sur le corps, on devrait pas le trouver avant le ramassage des ordures, demain matin. Ou alors, avec un peu de chance, on ne le retrouverai même pas...

Il récupéra la malette qui reposait à côté du corps.

Il emprunta un taxi et retourna à son point de départ, sur les quais de la Tamise. Là, il retrouva l'homme roux. Il était très calme. Souriait. Encore plus lorsqu'il vit arrivé Ryan.

- Vous êtes en retard mon ami... commença l'homme en tendant la main vers Ryan
- Excusez moi, votre homme était plus balèze que vous ne me l'aviez dit... j'ai été surpris.

- Bah, l'important, c'est que vous ayez la malette...

- Ouaip' et que vous ayez mon argent aussi répondit Ryan en tendant la malette vers le rouquin

- Oui, bien sûr... dit l'homme en tendant une enveloppe et en prenant sa malette

Ryan salua son employeur et s'éloigna tranquillement, sourire aux lèvres...

Finalement, ce fut une bonne journée...
Ryan avait 40000$ dans sa poche et un nouveau flingue dans sa ceinture qu'il se jura de toujours utiliser... en souvenir de cette journée... cette journée où pour la première fois, ila eut peur...