Et combien de fois depuis cette nuit là ?
6.
6 fois ou 6 victimes ?
Les deux. À chaque fois, je vois une femme, je vois en elle cette fille et je l’étrangle.
Je vois.
Écoutez, je vous ai parlé de ma famille… Vous savez que… enfin… les cas de folie et …
Non ce n’est pas ça dans votre cas. Mais ces pulsions sont pour le moins… dangereuses.
C’est… C’est plus fort que moi.
Je me doute. Mais nous en parlons. Ne vous inquiétez pas. Et cessez donc de tuer ainsi.
À ce sujet, enfin que nous parlions…
Rassurez vous. Je traite de grands mafieux et de dangereux criminels en toute discrétion. Mon salaire est en conséquent d’ailleurs. Jamais je ne romprais mon serment, soyez en certain.
Parfait. Alors… euh…
On se revoit dans 3 jours.
Paolo tendit la main à l’homme en face de lui et se leva pour partir quand son téléphone retentit. Lucrezia. Un sourire illumina son visage. Sa sœur était sa bouée de sauvetage. Elle le soutenait, ne le jugeait pas, et l’aidait du mieux qu’elle pouvait. Il savait à quel point elle était inquiète pour lui, mais il ne parvenait pas à lui parler, ni à lui dire qu’il continuait ses agressions contre des femmes. Il n’osait même pas approcher Dora de peur de l’étrangler elle aussi.
Seul ce psy pour mafieux savait tout. Il le payait une vraie fortune. Si jamais le FBI arrêtait ce médecin aux clients douteux, ils feraient un carnage dans le Milieu.
Mais le coup de téléphone n’était pas des plus rassurants. La très brève discussion qui s’en suivit le convainquit de partir à l’hôpital. Rien n’allait comme il voulait.
Il fila sur le parking et enfourcha sa moto. Il ne portait pas de casque. C’était un italien, un vrai.
Arrivé devant l’hôpital il cru avoir une hallucination. Une telle marée humaine…
Un sourire ironique se figea alors sur son visage.
Humains… ça ! Cette bande de parasites à objectif ! Ignoble.
Alors il accéléra, faisant mine de foncer sur les paparazzis. Ils finirent par s’écarter, vraiment au dernier moment et il entendit des protestations.
Sur le seuil de l’hôpital, il fit un coucou sarcastique aux abrutis devant lui et entra.
Il vit alors son beau frère en train de lustrer son arme tout en regardant d’un air peu encourageant un colosse qui ne bougeait pas mais semblait grogner.
Salut Danny. Tu restes là ?
Ben oui… Faut bien le surveiller.
Mais non, t’inquiètes pas… nounours va nous laisser passer n’est ce pas ?
Un grognement répondit.
Je prends ça pour un oui. Allez viens.
Danny sur ses pas, Paolo partit au service des soins intensifs.
Lucrezia de Rossi et Juliana Venzetti.
Ah mon petit Monsieur, les deux sont pas ensemble !
Je vous demande pardon madame… heu… Infirmière Clarke ?
Ben la Dame Venzetti elle commate chambre 218 et la cousine… enfin je suppose qu’on parle d’elle, elle est en néonatalogie.
Qu’est ce que ma sœur fout en néonat !? Dacci t’as fait quoi encore ? Et pis en si peu de temps ?
Euh… Non, elle est parti voir le petiot de vot’ cousine.
Et… Il est où ce service de néonatalogie ?
Étage 5.
Merci infirmière Clarke… C’était un… plaisir.
Les deux hommes montèrent au 5è étage. Le silence du lieu était différent de celui des soins intensifs. Il respirait plus de vie et d’espoir ici.
Ils cherchèrent Lucrezia et ils la repérèrent très vite.
Assise devant une couveuse, elle tenait une main minuscule, caressant de son pouce le dos de la menotte, murmurant des paroles qu’ils ne pouvaient pas saisir de là où ils étaient. Une émotion, une boule dans la gorge de Paolo. Sa sœur était faite pour ça. En avait elle conscience ?
Ben mon grand, tu sais ce qu’il te reste à faire.
Pour détendre l’atmosphère Paolo colla une grande claque dans le dos de Dacci. Visiblement celui-ci semblait saisi par la vision de sa femme avec un enfant.
Il murmura surtout pour lui :
Revivre tout ça… je ne sais pas… est ce que j’aurais la force de …
Paolo se souvint alors de la raison pour laquelle Danny était venu à eux. Pour se venger de la mort de sa première femme et de leurs deux enfants.