Le Angel's Cabaret

Voici le bébé de Prudence

une salle de spectacle

Des petits coins intimes et une piste de dance

un orchestre et le plus important, de jolies danseuses

Ambiance

Assise derrière son bureau, Prue ne décolerait pas !!!

- Non papa, ce n'est pas contre toi que je cris mais contre cet imbécile qui ne veux pas comprendre !!!
Oui ... Tu es sur de toi ?... Oui, rassure toi, je suis bien entourée maintenant ...
Bye et tiens moi au courant ...
Oui moi aussi papa

Prudence referma le clapet de son portable et le jeta sur le bureau.
Elle se leva et alla regarder à la fenêtre en soupirant.

Paul allait venir et elle n'avait aucune envie de le revoir !!!

* Il croit peut être que je l'attend avec impatience !!! Il va être déçu !!!*

Glissant une mèche de cheveux derrière une oreille, elle ferma les yeux et pensa à Adriano ...

Elle l'avait laissé à la villa de sa soeur car il fallait absolument qu'elle s'occupe de trouver un gérant pour son cabaret.

Et elle avait surement trouvé la perle rare en Mikael Hunt ...

Il semblait avoir la tête sur les épaules et comme il lui avait été recommandé par son père, il partait favori .

Prudence se réinstalla dans son fauteuil et se remit au travail .

Elle venait à peine de commençer quand sa secrétaire l'informa qu'elle avait de la visite et que l'homme voulait absolument lui parler ...

- Je vous avez demandé de ne pas me déranger !!!
- Oui, je sais bien, mais il insiste tellement ...
- Bon, faites le entrer Julie .

Prudence se préparait à envoyer au diable cet opportun quand Adriano fit son entrée dans le bureau ...

- C'est toi ?
- Tu attendais quelqu'un d'autre ?
- Non mais je te croyais encore chez ta soeur ...
- Hé bien disons que comme Julianna à encore disparue et que mon neveu est en de bonne mains,
j'ai pensé que je pouvais venir t'arracher à ton travail !!!

Prudence sourit et le grondas gentiment .

- Oui mais comment veux tu que je travaille si tu es là pour me déconcentrer !!!

Adriano eut un sourire de canaille et s'approcha de Prue pour la prendre dans ses bras.

- J'ai du mal à rester loin de toi ...

Ils s'embrassèrent langoureusement et la chaleur du bureau monta de plusieurs degrés...

- Humm, si tu compte faire ce que tu as derrière la tête, tu ferais mieux d'aller fermer cette porte ...
- Cara mia, je ne vois pas de quoi tu parles !!!

Et il lui adressa un regard innocent qui fit éclater de rire Prue.

- En fait, j'ai une suprise pour toi ...
- Humm , j'adore les surprises ...
- Trés bien, alors, il va falloir que tu me fasse confiance et que tu me laisse faire ... es tu prête à ça ?

Prudence plissa les yeux et fit mine de réfléchir .

- Te faire confiance ?? Oui je pense que je peux prendre ce risque !!!

Adriano lui embrassa le bout du nez et tira un foulard de la poche de sa veste.
Prue haussa un sourcil perplexe mais déjà Adriano lui bandais les yeux .

- Mais que fais tu ?
- Je te kidnappe !!!-
- Attend, je dois avertir Julie que je m'absente !!!!

Et elle voulut enlever le bandeau mais Adriano posa sa main sur son bras .

- Je l'ai déjà mise au courant et elle à trouvé cela trés romantique !!!
- Ho ça ne m'étonne pas !!! Les langues vont aller bon train !!!

Mais le sourire radieux sur ses lèvres démentait le ton boudeur de sa voix .

- Allez, en route !!!

Adriano, les mains sur les épaules de Prue la guida hors du bureau sous le regard complice de la secretaire.

Prue se laissait enmener docilement et trouvait cette idée farfelue mais elle avait une totale confiance en lui .

Elle entendit une voiture s'avançait quand ils sortirent du Cabaret et Adriano la fit asseoir à coté de lui sur la banquette arrière .

- Où allons nous ?

Adriano lui prit la main et entrelaças ses doigts au siens.

- Tu le sauras trés vite mon coeur ...

Et la voiture démarra pour une destination inconnue .

...

Suite ici

Avant

Ambiance

Une voiture noire se gara devant l'entrée du Cabaret et une femme en descendis.
Il est encore tôt mais déjà le cabaret était plein de monde ...
Des danseurs qui répétaient ... des serveurs qui déchargaient la marchandise ...

Prue pénètra dans le cabaret d'une démarche assurée et se dirigeas vers son bureau en saluant sa secrétaire.

Bonjour Julie ...
Heu ... Bonjour madame Black ...
Des messages ?
Non ... Mais ...

Prue s'arreta, la main sur la poignée et se retourna vers Julie en fronçant les sourcils. Celle ci semblait nerveuse et un peu affolée...

Un problème ?
Hé bien ...C'est à dire que Monsieur Hunt est dans votre bureau et à demandé à ne pas être dérangé ...

Le regard de Prue se fait métallique et un sourire carnassier s'étira sur son visage.

Ho, je vois ... Et je présume que monsieur Hunt n'est pas seul ???

Julie hocha la tête et souris malicieusement.

Il fait passer un entretien d'embauche à une serveuse ...

Le sourire de Prue s'élargit et prenant son élan, elle ouvrit la porte en grand.

Mikael Hunt fit un bond sur son fauteuil et repoussa la pauvre fille qui une minute plus tôt était assisse sur ses genoux ...

Monsieur Hunt, quel bonne surprise de vous trouver dans MON bureau !!!
Madame Black !!!

Il se lèva précipitament et prenant une attitude froide, il fit face à la pauvre serveuse completement apeurée.

Je pense que vous ne correspondez pas à ce que nous recherchons et ...
La voix de Prue s'éleva, tranchante .
Je pense au contraire que mademoiselle sera parfaite en temps que serveuse ...

Elle se tourna vers la jeune femme et lui sourit doucement.
Vous irez voir notre comptable pour qu'il vous fasse un contrat ... maintenant, excusez nous mais nous avons des affaires à régler ...

La jeune fille, les larmes aux yeux, hocha la tête et sortit de la pièce rapidement.

Mikael qui n'aimait pas être contredis dans ses ordres, posait sur Prue un regard plein de rancoeur .

Je trouvais vraiment qu'elle ne correspondais pas à nos critères de sélection.

Le laissant parler, Prue s'avança et déposa son sac et son manteau sur son
bureau.
Elle se plaça face à son futur gérant.

Dites moi ... Depuis quand vous servez vous de mon bureau pour vos parties de jambes en 'air ?
Prudence ... Ce n'est pas ce que vous croyez et ...

La voix de Prue claqua comme un fouet .

Nous allons mettre les choses au clair tout de suite Monsieur Hunt :
J'ai horreur que l'on se foute de moi et qu'on me prenne pour une fille à papa !!! Premièrement, pour vous je serais madame Black ....
Et deuxièment, ceci est MON bureau, donc mon territoire alors je vous conseille de ne pas l'oublier !!!
Mais ...
Je n'ai pas fini !!!

Mikael Hunt restat sur ses gardes et observa Prudence s'assoir tranquillement dans le siège qu'il occupait quelques instant plus tôt ...

Elle croisa ses longues jambes et se pencha vers lui comme pour lui faire une confidence.

Si vous avez cru que vous aviez tout les droits ici, je suis dans le regret de vous dire que vous vous êtes trompé lourdement !!! Je suis la seule propriétaire de ces lieux et vous n'êtes que le gérant ...
Mon père vous tiens au haute estime et c'est pourquoi je ne lui parlerais pas de cet " incident " mais si j'apprend que vous dépasser encore les limites ...
Je vous ferais regretter d'avoir croiser ma route ...

Mikael Hunt resta calme et seul sa machoire crispée indiquait qu'il prenait sur lui pour ne pas répondre vertement.
Il soutint le regard de Prue et esquissa un sourire.

Message reçu cinq sur cinq ...
Bien ... Je n'aime pas avoir à me répéter ... Maintenant qu'il n'y a plus de malentendus, je vous laisse regagner votre bureau, je suis certaine que vous avez des tonnes de choses à faire ....

Il la regarda encore quelques seconde puis faisant demi tour, il sortis du bureau.
Prudence se cala dans son fauteuil et se mit à rire.
Son père pouvait être fier de sa fille ...

Elle prit son portable et composa un numéro qu'elle n'avait pas fait depuis des mois.

Allo ... oui, c'est moi ..
.....
Ecoute, je n'ai pas envie de parler de ça au téléphone alors rejoins moi au cabaret dans deux heures et nous pourrons discuter. Tu es venus pour ça non ?
.......
Ne me remercie pas car si c'est la seule solution pour que tu me foutes la paix, je suis d'accord !!!
......
Oui, c'est ça à tout à l'heure ...

Prudence referma son téléphone et soupira.
La confrontation tant redoutée entre son exfiancé et elle allait avoir lieu....

...

Avant…

Nash avait besoin de retrouver sa perle…il l’avait un peu délaissé depuis que la famille était arrivée…pas mal de trucs à mettre en place…des rendez-vous, des contrats et une nouvelle organisation…et il se devait de rester présent pour les hommes du Bronx…s’en sent responsable. Mais Mary-Kate représente tellement pour lui...

Après son contrat dans le champ de maïs, il était passé à l’appart…trouvé Ash qui l’évite depuis quelques jours…comprends pas pourquoi…mais il n’a pas le temps pour ces chamailleries…remarque un bouquet…du Maddox tout craché…mais pour laquelle des deux jumelles…se prend pas la tête. Il se prend une rapide douche, Ash en a profité pour filler, s’habille smart…costume clair…mais passe un foulard blanc sur ses cheveux…on représente la rue ou pas…même en ayant la classe. Il laisse un mot pour sa douce…

Citation…

Mon cœur…on c’est loupé toute la journée
Je te propose de me retrouver au Angel’s Cabaret…

Je t’attends…
N

La nuit était tombée à présent, et Nash arrive devant l’entrée de l’établissement. Un homme habillé à la mode de trois siècles en arrière lui ouvre la porte, il descend et le valet repart la garer…

Passé les portes, il entre dans un tout autre Univers… …les tables sont dressés en vue du spectacles qui va durer toute la nuit…l’établissement est réputé et on vient de loin pour passer une soirée arrosée…Une charmante hôtesse se présente…il opte pour un coin discret…une alcôve accueillante…des cousins en soie…rouge chaud…ambiance feutrée, voilée…ça sera parfait…

Il se retrouve installé, un verre à la main, contraire à ses habitudes, mais il est tellement heureux de passer ce moment en tête à tête avec sa nana…

Ambiance

La Mustang s'arrête non loin du club....deux longues jambes perchées sur des hauts talons se déplient.....
Des hanches qui se balancent, serrées dans une robe noire de cuir....des regards qui carressent ce corps parfait qui avance avec classe.....
Le sorteur qui hoche la tête en ouvrant les portes....un halo de lumière découpe la silhouette d'une Mary sûre d'elle...qui a passé l'après midi à faire les boutiques afin d'éblouir son mec....

Les bracelets d'or tintent sur ses jolis bras dorés par le soleil.....son air malicieux, et son regard de chatte toise les gens qui se retournent sur elle....
Ce soir elle veut être classe, dégager l'aura qui éblouit tant Nash lorsqu'il regarde le Phénix....

Nash assis au fond d'une alcôve semble perdu dans ses pensées.....lève les yeux, puis se reconcentre sur son verre.....ne l'a pas reconnue visiblement....

la musique tonne dans le cabaret et dans le coeur de Mary.....
Il est si beau.....il est à elle....et ce soir, elle s'est faite belle pour lui.....des portes jarretelles aux sous vêtements qui se cachent sous la robe qu'elle porte dans un seul but.....
Celle d'être enlevée.....

Il lève à nouveau les yeux....la reconnait.....il semble ahuri par la métamorphose....
Mary....
Il se lève d'une traite....passe une main autour de sa taille....completement bluffé....
T'es....woow...
Elle lui sourit....puis rougit....
Toi aussi.....
Il se passe une main dans la nuque....
Viens assieds-toi.....
La jeune femme pose son sac et se colle contre son homme dans la chaleur de cette alcôve....ses petites griffes se glissent entre les boutons de sa chemise.....afin de toucher sa peau si chaude.....
Nash sent son corps se réveiller....tente de reprendre contenance....ils ne sont pas seuls.....il se racle la gorge.....

Du champ?
Mais Mk se fait chatte....glisse des mots à l'oreille de Nash....lui dit son avenir.....et ce qui se passera dès qu'elle se lèvera pour se diriger vers les toilettes.....

Ambiance

Nash n’en revient pas…apparemment son idée de la sortir la enthousiasmée…elle l’est encore plus que ce qu’il pouvait se l’imaginer. La voir débouler ainsi...dans cette tenue en cuir…avec cet aplomb qui la caractérise mais qu’il n’avait jamais vu sous ce jour…elle dégage de la force, de l’assurance…une aura de féline…son désir vient de monter d’un cran brusquement…sa jalousie aussi lorsqu’il c’est aperçu que tous les mâles de la boîtes la dévisagent…ont la bave au lèvres et les nénettes à la poitrine offerte sur scène ne font pas le poids le temps de sa traversée…

Lorsqu’elle s’affale à ses cotés, leurs lèvres se sont déjà soudées…une brusque chaleur…il a bien fait de prendre une alcôve…

Propose de boire un verre…préfère boire directement à sa bouche…le liquide doré passe de lèvres à lèvres…quelques gouttes se perdent dans son corsage…va les chercher du bout de la langue…MK rejette sa tête en arrière.

Nash, enlace sa petite femme lovée dans ses bras, foudroie un petit connard qui se rince l’œil…ferait mieux de s’occuper de sa greluche qui s’extasie sur le petit cul du serveur qui passe à ce moment là…Une hôtesse s’approche d’eux…veut prendre leur commande…Ils éclatent de rire devant sa mine déconfite…ne veulent que goûter à l’autre…s’embrassent outrageusement…les esprits s’échauffent…elle veut prendre l’air 5 minutes…

Se lève, le regarde lascivement en s’éloignant lentement, un doigts qui l’invite, son déhanché est un supplice pour la gente masculine…un sujet de disputes lorsque les daronnes tombent sur le regard de leur jules qui la suivent…Nash n’est pas peu fier…elle lui a demandé de la suivre dans quelques instants…

Il se lève à son tour, ajuste sa tenue…sourit à l’entourage et prend la direction des toilettes…pousse la porte des femmes…Mary-Kate…lui en a tant promis…

http://www.esnips.com/doc/0af6b4bc-1851-4148-b833-eb2940a9faf0/Sisqo_-_The_Thong_Song

Leurs bouches se ressoudent à nouveau…..elle l’attire pour mieux le repousser…son regard de braise à soif de lui...elle ondule contre lui....sent le trouble qui le gagne lorsqu'elle effleure sa joue du bout de ses lèvres....
Un doigt se pose sur sa bouche…..Il comprend pas…fronce les sourcils….
Un chuchotement glisse à son oreille
J’ai mieux que ça……

Il se sent tiré par la main vers les couloirs sombres….le rire cristallin d’Mk résonne entre les parois capitonnées de la boîte….ses talons claquent sur le sol tandis qu’elle accélère le pas vers la sortie de service…..

Dehors une limousine les attend….le chauffeur, un black d’au moins 120 kgs ouvre la portière…..la porte vers le paradis qu’MK a réservé à l’homme qui la fait vibrer depuis leur première rencontre....…

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Ses mains sur son corps…il s’enfonce dans le cuir de la limousine tandis que les lumières du dehors se mettent déjà à défiler à travers les vitres teintées…elle le regarde...penche la tête sur le côté.....le dévore de ses yeux flous...
Nash fait courir fébrilement ses doigts sur les courbes de sa nana qui déjà le chevauche et le deshabille en mouvant sensuellement….frottant son corps lascivement contre le sien…
Mary….
Chuuut…laisse-toi faire…ne bouge pas…..

La gamine se fait femme, pédatrice…glissant sa langue dans le cou de son mec…se recule…dégrafe sa robe doucement sur le clivage de ses seins ronds et fermes….
La tête renversée en arrière…elle se cambre, dégage sa poitrine de ses deux petites mains griffues…le plus beau des trésors…les bouts rosés invitant aux baisers les plus gourmands, se durcissent, exigent la douceur de sa bouche afin de s'attendrir à nouveau....
Et tandis que Nash se penche afin de prendre ce qui lui revient, elle le repousse à nouveau….une lueur de défi dans le regard…..La petite féline a envie de prendre son temps et de lui infliger une torture lente et torride….juste retour des choses pour celui qui sait tant jouer de son corps....celui qui a fait d'elle une femme en lui faisant découvrir le véritable orgasme...celui qui ne souffre d'aucune comparaison.....

Ses petits doigts agiles déchirent d’un coup la chemise de nash, dévoilant son torse doux et bronzé….descendent vers la boucle de sa ceinture sans le quitter des yeux, tandis que la Limosine fend l’air chaud de la ville…roule à toute allure, pour les conduire au bord de la folie….celle que la jeune femme déclenche en se mouvant pour descendre entre les cuisses de Nash qui s'ouvrent instinctivement…..

Il renverse la tête en arrière…ferme les yeux tandis que la chaleur de sa bouche l’enrobe délicieusement…..ses doigts glissent dans ses cheveux…se crispent….la musique enveloppe le corps qu’elle effeuille doucement sans cesser sa lancinante torture….
Un gémissement rauque sort de ses lèvres… il essaye de se contrôler…ouvre les yeux, les pose sur la ligne de son dos qui ondule voluptueusement dans la lueur diffuse des lumières de la ville....
Il perd la raison....accroche son autre main sur le rebord de la banquette....se raidit, contracte ses muscles.....s'abandonne...

Et Leurs yeux se croisent…Nash n’en peut plus….son désir devient douloureux, brûle le bas de ses reins....il veut goûter chaque parcelle de son corps….la prend par le poignet, la relève....…..
D'un geste lent, la couche sur la longue banquette qui prend la température de son corps tremblant ... ouvert à ses futurs assauts....
Elle ne porte plus que ses jaretelles qu'il carresse du bout des doigts….ses cheveux parfumés tapissent le cuir de la limousine….sa peau laiteuse qui contraste avec le noir de ses dessous, l’invite à la prendre et à se soulager…tant qu'il le voudra puisqu'elle est sienne désormais......
Le feu de son regard fait vrombir son corps..... elle se cambre….renverse le visage sur le côté, supplie, explose en un sanglot…mord ses doigts tandis qu’il entre en elle…cm par cm, les deux mains posées de part et d'autre de son visage.
La mâchoire de Nash se crispe, des frémissements de plaisir parcourent son échine…elle gémit, tente d'étouffer ses cris.....la plus douce des musique…..soupire, griffe son dos……et l’encourage d’une voix cassée….

Nash….
Sa langue la fait taire....glisse dans la chaleur humide de sa bouche….respire son souffle chaud et haletant….prend le contrôle…fait d’elle sa femme encore et encore…..naviguant dans la chaleur de ses cuisses qui s’enroulent autour de ses hanches….
Mk devient fourreau …ils ne font plus qu’un……explosent en un million d’étoiles, s’arrachent des gémissements, convulsent….s’embrassent à nouveau de manière plus brutale…..basculent leurs bassins en harmonie pour aller plus loin…..plus fort…..emporté dans un tourbillon de folie…..comprennent la signification du mot " divin " tandis qu’ensembles et de manière simultanée, ils atteignent un orgasme foudroyant ….

Installée dans son fauteuil et le portable visé aux oreilles, Prudence ne décolérait pas.
Ses yeux jetaient des éclairs et la rage la faisait trembler.

Comment ça tu ne viens plus ? Tu plaisante ?
.........
Ha non !!! Je te préviens que si tu ne ramènes pas tes fesses dans l’heure qui suit, tu va le regretter !!!! Et je ne plaisante pas !!!
........
ASSEZ !!!! Tu as une heure …. Et tu ferais mieux de venir car là, je suis de très mauvaise humeur !!!!

Elle raccrocha et jeta son portable sur son bureau.

Espèce de crétin !!!

Essayant de retrouver son calme, Prudence ferma les yeux et rejeta la tête en arrière en se massant les tempes.
Elle sentait venir la migraine …. Une bonne grosse migraine ...

Redressant la tête, elle jeta un regard impatient à Angelo, vautré dans un fauteuil en face d’elle.

Va te poster à l’entrée et prévient moi dès qu’il arrive … Ha et j’aimerais que tu me trouve des renseignements sur un certain José … C’est l’ancien patron d’Igor, il tient une boite de streap-tease dans le Bronx …
Intéressant
Ca m’aurait étonné !!! Vous les hommes, vous ne pensez vraiment qu’à ça !!!
Angelo se leva souplement du fauteuil et fit un clin d’œil à sa patronne en se dirigeant vers la porte.

Et on ne fait pas que d’y penser ….

Prue leva les yeux au ciel et sourit devant les facéties de son garde du corps. Qui aurait put croire que cela faisait à peine une semaine qu’il veillait sur elle … Ils s’entendaient à merveille et ils avaient pleins de points communs .
Angelo était adorable avec elle et faisait très bien son boulot.

Une fois son garde du corps sortis, Prue appuya sur l’interphone.

Julie, faites venir Igor tout de suite ….
Justement, il vient d’arriver et souhaitait un rendez vous … Je vous l’envoi ?
Oui, qu’il entre.

Après un léger coup à la porte, son nouveau chorégraphe fit son entrée. Grand et élancé, il émanait de lui une certaine classe.
Prudence avait dut se séparer de son ancien chorégraphe car plusieurs de ses danseuses se plaignaient de gestes déplacés lors des répétitions.
Bien sur, l’homme avait crié à la calomnie et Angelo avait dut intervenir pour le sortir.
Les menaces de mort et les insultes avaient fusées mais comme disait son père, on de faisait pas d’omelette sans casser des œufs !!!

Revenant au moment présent, Prue sourit gentiment à Igor en lui faisant signe de s’asseoir.

Igor … Alors comment se passe les répétitions ?
Ho très bien madame Black !!!! Bien que certaines danseuses bougent aussi gracieusement que des sacs mais bon … enfin à part ce léger détail, tout va pour le mieux !!!

A chacune de ses paroles, Igor faisait bouger ses mains et on avait l’impression qu’il essayait de chasser une mouche ….

Notre « merveilleux » gérant m’a dit que vous vouliez engager d’autres danseuses ?
Et bien en fait, je n’ai besoin que d’une seule personne mais elle est absolument parfaite pour aider les danseurs de votre troupe !!!

Prue haussa un sourcil bien dessiné et croisa ses mains devant elle.

Vous m’intriguez …

Ravi que sa nouvelle patronne s’intéresse à ses paroles, Igor sautilla presque sur son siège.

Elle se nomme Ciara et c’est une fabuleuse danseuse …. Je suis certain qu’elle acceptera de venir travailler pour vous.
Je fais confiance à votre jugement Igor et vous avez carte blanche pour engager autant de monde qu’il vous faudra mais je veux des résultats très vite ….. Je n’aime pas perdre mon temps …

Igor compris le sous entendu et se leva comme si il avait le feu aux fesses.

Merci Madame Black !!! Je vais tout de suite chercher Ciara ….Vous ne serez pas déçue, je vous le promets !!!
J’y compte bien Igor, j’y compte bien …

Le chorégraphe prit congé et croisa Angelo qui venait prévenir sa patronne que Paul Rodman venait d’arriver.
Quand la porte se fut refermée, Angelo regarda sa patronne et sourit malicieusement.

Vous êtes au courant que votre chorégraphe est gay ?

Prudence soutint le regard ironique de son garde du corps.

Oui et j’ai aussi remarqué qu’il te jetait des regards plus qu’admiratifs mon cher …
Hein ??? Non merci, je passe mon tour !!!

Elle éclata de rire devant sa mine horrifiée mais repris bien vite son sérieux.

Je suppose que si tu es là c’est qu’il est arrivé ?
Oui … Il attend dans le couloir...
Très bien, dis lui d’entrer … Il est temps que cette comédie se termine !!!
…

La porte du bureau s’ouvrit sur un Paul plus sur de lui que jamais …. Beau, bronzé et le sourire éclatant, il avait tout pour plaire …

Mais Prudence était déjà tombée dans le panneau une fois et elle était immunisée contre son charme.

Paul …
Prue … Tu es encore plus belle que la dernière fois que l’on sait vus …
Tu veux parler de la veille du jour où tu m’as laissée seule devant l’autel ?

Paul grimaça et s’avança prudemment dans la pièce.

Touché ...

Toujours assise à son bureau, elle lui indiqua un siège.
Prenant place, il observa le décor du bureau et siffla entre ses dents.

Je vois que tu n’es pas la fille de ton père pour rien … Que de dorure et de luxe …
Excuse moi mais tu es là pour parler de la déco ou du sujet qui t’amènes ?

Paul fronças les sourcils. Il lui jeta un regard de reproche.

Je ne te savais pas si dure …
C’est à toi que je dois ce changement et je t’en remercie mais trêve de bavardages, que me vaut l’honneur de ta visite car si mes souvenirs sont bons, nous n’avons plus rien à nous dires non ?

Paul parut perdre de sa superbe devant elle et passa nerveusement une main dans ses cheveux. Jetant un regard à Angelo, il baissa la voix.

J’aurais aimé te parler seul à seul …

Prue plissa les yeux et son énervement augmenta d’un cran.

Je n’ai rien à cacher alors arrête ton cinéma et dit moi pourquoi tu me bombarde de coups de téléphone depuis des semaines !!!

Une goutte de sueur perla sur le front de son ex fiancé et
il s’agita sur sa chaise.

Hé bien comme tu le sais, après notre rupture, ton père à fait passer le mot que je n’étais pas fiable et toutes les portes se sont fermées…
Comme c’est étonnant …
Enfin bref, j’ai pensé que peut être tu pourrais …En souvenir du bon vieux temps …

Un rire sarcastique s’éleva dans le bureau. Prue regarda l’homme en face d’elle et secoua la tête…

Mon pauvre Paul …. Ton culot n’as donc aucune limite ? Allons ... Tu ne pensais quand même pas que j’allais t’aider sur ce coup là ??
Hé bien c'est-à-dire que …
Tu es arrivé bien bas mon pauvre ami ... Et en plus de venir me faire perdre mon temps, tu emprunte de l'argent aux mauvaises personnes ...

Paul regarda Prue et il avala sa salive plusieurs fois.

Pardon ?
Ne fais pas l'innocent !!!
Mais … Comment …

Prudence leva un sourcil ironique et ouvrant un tiroir de son bureau, elle jeta un épais dossier devant Paul.

Je te tiens à l’œil depuis notre rupture mon cher et je peux déjà te dire que les personnes à qui tu dois de l’argent ne sont pas des enfants de cœurs ….

Paul sortis un mouchoir de sa poche et s’épongeas le front. Il jeta des regards de bête traquée autour de lui …

C’est la faute de ton père !!! S’il n’avait pas fait courir ce bruit, je n’aurais pas eu besoin de demander de l’argent à ces types ….

Prudence se pencha vers lui et durcit le ton.

Sache que si tu n’es pas encore mort, c’est parce que je n’ai pas voulus que papa intervienne dans mes affaires !!! Alors, ne me fait pas changer d’avis ….

Elle se renfonça dans son fauteuil et croisa les mains sur son bureau en souriant. La peur se lisait dans les yeux de son ex fiancé ...

Maintenant que les choses sont claires, je vais te faire une fleur…. Je vais rembourser tes créanciers.
Ho merci Prudence !!! Je ne sais pas comment te remercier …
Moi je sais …
.......

Prue laissa quelques seconde de silence et laissa tomber sa bombe ...

Je sais comment tu vas me remercier mon cher Paul. Tu vas disparaître de mon paysage …
Mais …
Ne te fais pas plus bête que tu n’es … Comme je suis dans mes bons jours, je vais t’offrir un billet d’avion pour la destination de ton choix mais ce sera un aller simple.

Paul se leva d’un bond et Angelo posa la main sur son arme.
Ce geste calma aussitôt la rage de son ex-fiancé et il se rassit lourdement sur sa chaise.
Prue n’avait pas bougé et quand Angelo se plaça derrière son fauteuil, elle le remercia d’un sourire.

Je vois que tu deviens raisonnable…. Tes « amis » seront payés dans les jours qui viennent mais je veux que dès demain, tu sois parti de cette île.
Et un détail encore … Ce n’est pas la peine de revenir.

Vaincu, Paul hocha lentement la tête et ses épaules s’affaissèrent.

Bien … Je crois que nous n’avons plus rien à ajouter. Ton billet d’avion t’attend sur le bureau de ma secrétaire. Adieu Paul ...

Complètement sonné, il se leva et se dirigea vers la porte comme un automate. Il ne prononça pas un mot et referma lentement la porte
derrière lui.

Prudence ferma les yeux et renversa la tête en arrière. Mon dieu …Quelle journée !!!

Elle se redressa et laissa son regard errer dans le vide. Elle n'aurait jamais crus que revoir son ancien fiancé allait lui rappeler autant de mauvais souvenirs ...

Vous voulez que je vous laisse ?
Non … Ca va aller ...Il me faut juste quelque chose pour me changer les idées ...

Un grand sourire éclaira le visage de son garde du corps et il lui prit la main pour la faire se lever.

Je connais justement un lieu tout nouveau qui risquerait de vous intéresser….
Ha ???
Le « se7en’s » … Cela vous dit quelque chose ?

Une lueur d’intérêt brilla dans les yeux de la jeune femme et un sourire malicieux se posa sur ses lèvres….

Bonne idée… J’ai bien envie d’aller voir la concurrence ce soir …

Le moral remonté à bloc, elle prit sa veste et sortis au bras de son garde du corps en direction du night club installé tout près de son cabaret...

….

Ambiance

La nuit est noire…plusieurs motos vrombissent autour d’un cabaret nommé Angel…Elles s’arrêtent….le chef, celui qu’on appelle Ahmon, pose un pied au sol….son grand manteau noir claque sous l’effet du vent….une mèche rebelle barre son œil tandis qu’un sourire sardonique étire ses lèvres….Il est beau comme le démon …doit mesurer 1m85, et son regard est froid et sombre….Yang Ping son second, descend de sa moto et s’approche de lui, se passe une main lasse dans ses cheveux blonds coiffés en petard….

La boîte appartient à une certaine Prudence Black… elle est l'unique héritière de John Black, patron de plusieurs casinos et cabaret à Las Vegas…visiblement papa lui a ouvert un cabaret pour se faire les griffes dans le monde des affaires….on dit qu’elle n’a pas froid aux yeux…
Ahmon se fend d’un sourire de côté, carnassier…des flammes se mettent à danser dans son regard sombre…

Prudence….un nom qui me plait et qui correspond à l’atitude qu’elle aura à adopter d’ici peu….

Ses hommes se marrent…savent que lorsqu’Ahmon a décidé quelque chose, il ne lâche pas l’affaire….
Le sorteur de la boîte, un grand black lève un sourcil…ce genre d’atroupement ne trompe pas….avec 3 de ses acolytes, il s’approche d’Ahmon qui le regarde de manière insolente, un baton de sucette en bouche….

Toi et tes gars, vous n’avez rien à faire ici….disparaissez, immédiatement….
Le sourire en coin, Ahmon jette le baton qu’il est en train de machônner….se poste devant le gorille qui doit mesurer 15 cm de plus et murmure….
Sinon ?
Un petit ricanement…un sourire éclatant et moqueur, une arrogance faisant sortir l’homme de main de ses gongs….son poing se projette vers le visage d’Ahmon qui d’un geste rapide esquive le coup et décoche un coup de coude…
Le black s’écroule au sol la bouche en sang….
Les hommes d’Ahmon éclatent de rire tandis que d’autres motos arrivent dans un grognement assourdissant…..
La donne est à présent inégale, les hommes de prudence reculent….l’un d’entre eux touche son oreillette…la police sera là bientôt…
Ahmon s’agenouille sans se départir de son sourire, penche la tête sur le côté afin d’observer l’homme qui se tient la mâchoire…probablement fracturée….

Vous n’êtes décidément pas très accueillants…..
Puis il lève son regard vers le cabaret…une mèche de cheveux vole au vent et barre son œil gauche…
Pourtant je reviendrai…..bientôt…..

Il se lève…..dégage un sourire rusé, puis jette un dernier regard à la devanture avant d’enfourcher sa moto….
Le groupe démarre alors en trombe pour disparaître dans la nuit….
Demain ils reviendront faire une petite visite…invités cette fois en VIP…..par la patronne en personne….
Un seul détail…elle ne le sait pas encore….mais après tout....lorsque le démon jette son dévolu sur vous.....vous ne vous en rendez compte que lorsqu'il est trop tard...

Ambiance ...

Prudence toute de noire vétue fit une entrée remaquée dans son cabaret ... Des lunettes cachaient ses yeux mais sa démarche ne trompais personne ...
La patronne était de retour et de méchante humeur apparement !!!

Angelo ...Fait venir Mike tout de suite et je veux un rapport détaillé !!!
Ok ...

Elle s'installa dans son fauteuil et composa un numéro sur son portable tout en jetant ses lunettes sur le bureau ...

Papa ? C'est Prue ...
.........
Oui, ca va mais j'ai un problème ...
...........
J'aimerais que tu m'envois des hommes à toi ... Environ une vingtaine ...
..................
Merci papa ... Non ...Ne te déplace pas, je vais régler ça toute seule !!!
.........
Moi aussi papa ... Je te tiens au courant. Bisous ...

Prudence raccrocha et se leva pour se poster devant la baie vitrée ...
Sa migraine s'était un peu calmée mais maintenant, c'était la colère qui avait prit le dessus ...
Dès qu'Angelo l'avait avertie de l'incident, Prue s'était aussitôt précipitée ici ...
S'en prendre à ses hommes, c'était comme s'en prendre à un membre de sa famille et elle ne laisserait pas cet acte impunis !!!

L'entrée d'Angelo accompagné du chef de la sécurité la tira des ses sombres pensées ...
Elle ne perdit pas de temps et fixant Mike d'un regard froid, se planta devant lui.

Alors ?
Tom a la machoire fracturée et devra se reposer pendant au moins trois semaines ...
Tu as des informations sur les types qui ont fait ça ?
Pas encore mais j'ai mit plusieurs gars sur le coup et je devrais être vite informé ...
Et la police ?
Pffffff .... Tous pourris jusqu'à la moelle !!! Se déplaceront pas pour ça ....

Le regard de Prue se fit plus dur et elle s'assit dans un des fauteuils en cuir placés en face de son bureau.

C'est bien ce que je pensais .... Dès demain, je veux que les hommes qui gardent l'entrée soient doublés et armés ...
Je veux que les clients se sentent en sécurité ...

Mike hocha la tête et sortis du bureau. Angelo, posté prés de la baie vitrée fronças légérement les sourcils .

Vous croyez qu'il vont revenir ?
J'en suis certaine .... Ces types là ne lachent pas facilement leurs proies ....
Mais ils ne savent pas encore ce qui les attend !!!

......

Ambiance ...

Quand Prudence arriva à son cabaret, elle faillit s'évanouir devant le spectacle ... On avait osé toucher à son « bébé » !!!

Prudence fixa quelques instant la façade du Angel's et explosa.
Elle qui d’habitude arrivait à contrôler ses nerfs, se mit à jurer en italien et à maudire le responsable sur au moins cinq génération …

Tout les employés présents devant l'entrée, sursautèrent et se dépêchèrent de vaguer à leurs occupations ...
Les colères de la patronne était rares mais quand cela arrivait, mieux valait se trouver hors de son chemin !!!

Prudence se tourna vers Angelo, le regard lançant des éclairs ...

Je veux savoir quel est l’infâme petite crapule qui à osé s’en prendre à mon
cabaret …. Trouve le moi et ramène-le !!!
Je vais lui montrer moi ce que le mot décoration veux dire !!!!

Angelo hocha prudemment la tête et s’éloigna en direction de ses hommes ...

Prudence regarda encore quelques secondes la façade du bâtiment et entra au pas de charge dans le cabaret.
Elle fonça directement vers le bureau de son gérant et entra sans frapper.
Celui ci, le nez collé à son pc, sursauta et renversa sa tasse de café sur sa superbe chemise.

Mais vous êtes folle d'entrer comme ça !!!
Oui il parait que c’est génétique…. Je veux que la façade soit nettoyée immédiatement !!!
Quoi ?? Mais … Nous ne serons jamais prêt pour ...
Tout de suite !!! Et renvoyez moi les incapables qui étaient de garde cette nuit !!!
Mais …

Il stoppa net sa phrase devant l’air belliqueux de sa patronne et hocha simplement la tête.

Bien, Madame Black .

Sans dire un mot de plus, Prue repartis en claquant la porte et se rendit dans son bureau.

S'installant dans son fauteuil, elle se mit à jouer avec son coupe papier ..
Elle ne savait pas ce que tout cela voulait dire mais elle était persuadée qu'elle serait bientôt fixé...

Prue connaissait sur le bout des doigts les méthodes pour intimider quelqu’un … Son père n'était pas devenu un grand propriétaire sans se salir les mains ...

Une soudaine excitation s'empara de la jeune femme et elle s'installa plus confortablement dans son fauteuil.

On avait voulu lui faire peur mais la manoeuvre avait échouée !!!
Et elle était curieuse de savoir ce que la suite lui réservait ...

.....

…….

Juste avant

Death wish: Gackt

Une ombre….c’est ce que le démon est ce soir…..
Deux hommes surveillent l’entrée de service…deux hommes rapidement neutralisés par ses adeptes….trainés dans la ruelle d’à côté…mis au pas….à coup de bottes….
Une faible lumière glisse sur son visage, fait danser une flamme dans son regard sombre, une longue mèche de cheveux de jais traverse son front….vole légèrement au vent qui s’engouffre sous son long manteau de cuir….
Il se faufile doucement…son ombre s’allonge lentement….pour faire corps avec les ténèbres de la coulisse….
Il attend….sourire en coin…prêt à fondre sur sa proie…..

C’est au bout d’une heure qu’il la voit enfin…la mise sombre, faisant claquer ses talons sur le parquet….
Il se mord la lèvre….plisse les yeux….ressent une joie presque indécente en lisant la colère qui fait danser des flammes dans son regard…
Elle est belle…tout simplement….le jeu n’en est que plus excitant…et c’est à ce moment que ses objectifs prennent de l’ampleur…elle sera à lui, corps et âme…..qu’elle le veuille ou non….

Un souffle dans son cou…elle a senti une présence…..
En une fraction de seconde elle se retrouve contre le mur….son corps collé contre celui d’un démon au regard sombre….
La main sur sa bouche…il l’empêche de crier……il n’y a aucune violence, ses gestes ont été fermes mais souples…et la chaleur de son corps contre le sien ne l’effraye pas….. il dégage ses doigts de ses lèvres en souriant de côté…..il sait qu’elle ne criera pas…..connait ce genre de regard, aussi arrogant que le sien…..un regard dans lequel la peur n’existe plus si tant est qu’elle ait jamais existé…..

Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous ?????
Leurs lèvres sont si proches…il sent sa poitrine se soulever….sa respiration saccadée contre lui…..aucun des deux ne baissera les yeux…..

Je suis le démon en personne…. il dégage un sourire en coin....charmeur..
La mine de Prue s’assombrit…
Démon ou pas…si vous êtes responsable de ce qui s’est passé cette nuit…je vous briserai…
Il éclate de rire….une lueur presque démente dans le regard….
Je me suis promis que bientôt tout ceci serait à moi……vous y compris….
Toujours ce même sourire qui étire ses lèvres…il est puant d’orgueil et d’insolence…..mais dangereux également…ça Prue le sent immédiatement….
Il dégage une sorte de magnétisme puissant…une aura captivante….presque surnaturelle….
Le démon est un surnom qui lui sied à merveille…..le genre de démon qui donne au péché une saveur particulière…un goût sucré et capiteux…..celui du baiser qu’il lui vole soudain…..et qui lui fait perdre pied…

Le baiser du diable en personne…..

Ambiance ...

Ce baiser est diabolique ... La bouche du démon capture la sienne sans pitié dans un baiser plein de fougue ...Un baiser fait pour faire perdre la tête ...
Prue se sent sombrer mais un sursaut de conscience lui fait rejeter la tête en arrière et elle gilfe violement l'homme face à elle ....

Non !!!

Toujours collé à elle, l'homme récolte la goutte de sang qui perle à la commissure de sa bouche et sourit...
Maitre du jeu, il lèche le doigt ensanglanté sans cesser de fixer sa proie ...

Prue ne baisse pas les yeux ... Fascinée et captive de ce regard sombre ...
Etrangement, la peur n'existe pas, remplacée par un tumultes de sentiments ... L'excitation ... La curiosité ...

Cet homme est dangereux mais si ... Elle ne sait pas ... Ne sait plus ...

Le démon la plaque un peu plus contre le mur et prend sa lourde chevelure dans ses mains avec un sourire carnassier...
Prue proteste, secoue violement la tête mais il agrippe plus fort ses cheveux et se penche une nouvelle fois vers sa bouche ....

Le deuxième baiser est fait pour blesser, pour marquer au fer rouge .... Prue est transportée dans un monde de violence et de passion ... Il l'embrasse avec rage comme pour la marquer de son sceau, pour la faire sienne à jamais !!!

Reprenant pied, Prudence détourne la tête et le repousse de toutes ses forces ... Elle ne doit pas céder ...
Il se laisse faire, un sourire arrogant aux lèvres ...

Nous allons trés bien nous entendre ...

Prue voudrait lui arracher ce sourire avec ses ongles et une rage intense lui fait redresser la tête et planter son regard dans celui moqueur du démon.

Jamais !!! Vous n'aurez jamais cet endroit !!!

Un rire ironique lui répond et le démon se fond lentement dans l'ombre sans la quitter des yeux ...

Vous m'apppartiendrais bientôt ... Tout les deux ...

Prudence essaye en vain de percer l'obscurité des loges mais elle sait déjà qu'il n'est plus là ... Un vrombissement puissant se fait entendre et Prudence sent un frisson courir le long de son dos ...

Le démon vient de choisir sa proie et rien ne le fera plus changer d'avis ...

....

Avant ....

Assise à son bureau, Prudence avait toutes les peines du monde à se concentrer sur les dossiers étalés devant elle ….

Elle n’arrivait pas à chasser cette tension …. Elle était comme en attente de quelque chose … Ou de quelqu’un ….

Son esprit refusé d’effacer la scène des coulisses et le regard sombre de cet homme …
Mais quel pouvoir avait-il pour s’imposer à elle ? Aucun homme avant lui ne lui avait fait un tel effet et elle se haïssait pour cela …

Jetant son stylo sur le bureau, elle se leva brusquement et se planta devant la baie vitrée ...

Elle ne se comprenait plus … Elle avait l’impression de ne plus contrôler ni ses pensées ni son corps …
Prue serra les poings …. Elle devait le chasser de sa tête ….

La voix de sa secrétaire la fit sursauter et elle jeta un regard noir à l’interphone…
Dés demain, elle ferait supprimer cet horrible appareil !!!

Madame Black …J’ai ici un monsieur qui dit avoir rendez vous avec vous mais je ne trouve son nom nulle part ….

Prue fronças les sourcils … Elle n’était pas d’humeur pour une visite surprise ...

Elle se dirigea vers la déserte et se servit un verre d’eau avant de se rasseoir à son bureau. …

Quel est son nom ?
Lee Shin …

Prue fronças les sourcils et chercha dans sa mémoire… Ce nom ne lui était pas inconnu et pourtant, elle avait du mal à se rappeler où elle l’avait
entendu ….
Puis soudain elle se rappela le rapport qu’Angelo lui avait remis quelques jours auparavant ….

Son sauveur … L’homme qui avait pris soin d’elle quand elle avait noyé son chagrin dans l’alcool …
Dès le lendemain, elle lui avait fait envoyer une caisse de vin pour le remercier de son acte …

Faites le entrer Julie ….

Prue se carra dans son fauteuil et curieuse, observa l’homme qui venait d’entrer dans son bureau ….
Grand, élancé, un visage aux traits fin et un regard sombre….

Il s’avança avec une grâce féline jusqu’à son bureau et sourit à la jeune femme …

Bonjour … Je ne vous dérange pas j’espère ?
Non rassurez vous …
Tant mieux …. Je voulais juste vous remercier en personne pour votre cadeau …
C’est plutôt à moi de vous remercier et de m’excuser pour être partis de chez vous comme une voleuse après ce que vous aviez fait pour moi.

Shin éclata de rire et sourit de nouveau à Prudence.

Une bien jolie voleuse alors !!!! Et pour être franc, c’est vrai que j’ai eu un instant de panique quand je me suis aperçu de votre absence mais je constate que vous allez bien …
Oui je vais bien et je vous remercie vraiment pour votre aide …. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris ce soir là !!! Mais assoyez-vous !!!

Shin prit un siège en face de Prudence et fixa la jeune femme.

J’ai une idée pour vous faire pardonner une fois pour toute … Aimez vous les sushis ?
Pardon ?
Je vous invite à déjeuner … Si vous êtes libre biens sur !!!

Le rire cristallin de Prudence résonna dans la pièce et cela lui fit un bien fou …. Cet homme venait de surgir au moment où elle en avait le plus besoin ….
Idéal pour lui changer les idées ...

Vous êtes un rapide !!!!

Le sourire de l’homme se fit ravageur et il lui fit un clin d’œil …

Et vous n’avez pas encore tout vu ….

Prudence fut séduite par sa bonne humeur et arrêtant de se poser des questions, elle hocha la tête.

Je suis d’accord …

Si Shin fut surpris par sa décision plus que rapide, il n’en montra rien et se leva aussitôt.

Parfait !!!

Prenant son sac, Prudence sortis de son bureau avec Shin et informa sa secrétaire qu’elle partait déjeuner.
Elle fit un signe de tête à Angelo et celui-ci monta dans une voiture noire pendant que Prudence s’installais dans celle de Shin.

Où allons-nous ?
C’est une surprise …
Je n’aime pas les surprises ….

Un grand sourire aux lèvres, Shin engagea la voiture dans la circulation et se pencha vers sa passagère.

Vous aimerez celle là …

……

Avant ...

Ambiance ...

Le retour vers le cabaret à été un supplice … Les larmes coulaient le long de ses joues … L’aveuglant presque…. Larmes de rage ... De tristesse ...
Elle aurait put rentrer chez elle mais se retrouver dans un endroit calme allait à coup sur la rendre dingue …

Elle monte les marche du Angel’s en courant et se heurte à Angelo venant à sa rencontre…

Madame Black …..
Pas maintenant !!!

La porte du bureau claque et elle se laisse glisser le long de la paroi froide …. Elle n’a plus de larmes à verser…Ses yeux regardent le vide et son esprit revit chaque instant de cette nuit … Cette nuit de cauchemar …

Son épaule la fait souffrir mais la douleur n’est rien à côté de se qu’elle ressent … Mélange de haine féroce … D’envie …. De désir …Il a chamboulé sa petite vie sans histoire .... Mis à sac son existence surprotégée ...

Prue se redresse et ferme la porte à clé … Elle ne veut voir personne pour le moment … Après peut être … Quand elle aura repris le contrôle …

Elle passe dans la salle de bain de son bureau et ses vêtements tombent au sol …. Bouts de chiffons froissés ... Déchirés ...

L’eau qui commence à ruisseler sur son corps lui fait du bien mais n’efface pas la marque …. Elle se sent sale … Humiliée …
Prudence pose son front contre le carrelage froid … Elle doit se ressaisir !!!!

Une Black ne faiblis pas !!! Une Black encaisse les coups et attend le moment idéal pour les rendre au centuple !!!!!
Son regard s’anime, sa mâchoire se crispe …. Elle va lui montrer qu’elle ne se laissera pas abattre !!! Elle ne se laisseras plus atteindre ...

Elle le tuera de ses mains …. Le fera souffrir comme jamais ...

Prudence se sèche et lorsque que la serviette entre en contact avec son épaule gauche, elle serre les dents … Elle ne veut pas regarder mais la curiosité l’emporte .... Le miroir lui revoit l’image d’un dragon et de deux épées … En d’autres circonstances, Prue aurait trouvé ce tatouage beau mais là....

Elle s’habille rapidement … Elle choisi une robe noire en accord avec son humeur .... Ses épaules sont nues mais elle s'en moque !!! Elle ne se cachera pas .... Ce n’est pas elle qui est coupable ….

Soudain son portable sonne … Shin … Prue se mord les lèvres et hésite à répondre … Elle ne veut pas le mettre en danger … Elle sait maintenant de quoi ce fou furieux est capable …

Prudence Black …
Prudence enfin !!! Je n’ai pas cessé d’appeler !!!
J’étais sorti … et j’avais oublié mon portable.
Tout va bien ? Ta voix est bizarre …
Oui … Je suis juste un peu fatiguée …
Que dirais tu d’un petit déj avec moi ?

Prudence se passe une main lasse sur le front et soupir … Elle ne veut pas le voir, pas maintenant … Elle n’est pas prête à lui dire la vérité … Il est si gentil …Si doux … Il ne comprendrait pas …

J’aurais été ravie de passer un moment avec toi mais je vais être un peu débordée aujourd’hui …. Une autre fois peut être …

Un silence lui répond… Il sent qu’elle est bizarre mais n’ose surement pas lui poser la question …

D’accord …Et bien passe une bonne journée alors et à très vite …. Prend soin de toi Prue …

Prudence à presque les larmes aux yeux en raccrochant ….Quel gâchis !!! Elle aurait peut être put être heureuse avec lui si elle n’avait pas croisé la route d’Ahmon ….

Elle déteste cet homme comme jamais et se sent écartelé entre sa haine et son attirance … Comment peut elle éprouver des sentiments si fort pour un être aussi malfaisant !!!

Le téléphone de son bureau la sort de ses sombres pensées etelle décroche lentement le combiné.

Prudence Black …
…………….
Très bien … Dites à Igor que j’arrive.

Prudence raccroche et se dirige d’un pas décidé vers la porte de son bureau… Ses talons claquent sur le sol en marbre et aussitôt Angelo lui emboîte le pas….

La patronne du Angel’s est de retour …. Et ce n’est pas un démon qui lui dictera sa conduite !!!

Muse: Sing for absolution

Ahmon avait laissé Seiji partir avant lui….un petit clin d’œil…il savait qu’il le rejoindrait un peu plus tard sur les collines d’Heaven…
Le jeune chef était donc parti dans un vrombissement infernal avec ses hommes, laissant Ahmon se diriger pour sa part vers Paradise avenue..

Il arrêta sa moto face au cabaret….il connaissait par cœur les allées et venues de Prudence, aussi c’est un petit sourire aux lèvres qu’il la vit sortir du club accompagnée de 4 gardes du corps…
Droite et fière, elle était moulée dans une combinaison de cuir, les cheveux au vent, avançant de sa démarche féline, pour entrer dans la décapotable qu’un voiturier du club venait de lui faire avancer.
Elle leva les yeux au moment d’entrer…et lorsqu’elle le vit…sa mine s’assombrit….crispant les poings elle reclaqua la portière avec fureur et s’avança vers lui…ses hommes restèrent en retrait, prêts à intervenir…

Il avait ce petit air arrogant, sa mèche de cheveux balayant son œil….habillé de cuir de la tête aux pieds, son fin col roulé rouge rehaussant son teint d’albâtre…

Que fais tu ici ???
Ses yeux lançaient des éclairs, elle n’en était que plus belle et plus désirable….
Chevauchant toujours son monstre d’acier, il avança doucement son visage vers elle..et dans un souffle…
Je suis venu me livrer….
Il afficha un sourire moqueur, elle aurait tant aimé le gifler, mais elle du se contenir au vu des clients qui arrivaient en masse vers l’entrée du club….Prue n’était pas du genre à se donner en spectacle…
Fiche le camps…tu me dégoutes…
Il vit son épaule dénudée et rougie…et à ce moment, il se rendit compte de la douleur cuisante qu’elle devait éprouver…lui-même avait tant souffert la première fois que les aiguilles avaient meurtri sa chair…
Il tendit doucement la main vers elle…elle le repoussa, le visage méprisant…
Ne me touche pas !!!!
C’est douloureux….mais ça passera…
Il semblait sincère…voir même désolé, ce qui ne manqua pas de la surprendre…comment un homme pouvait-il être aussi lunatique…aussi instable…
Elle secoua la tête, affligée, et fit volte face…son cœur manqua un battement lorsqu’il l’interpella…
Prue…attends….s’il te plait…
Elle se raidit….tourna lentement la tête vers lui…méfiante…il tendait la main vers elle, un doux sourire, éclairant son beau visage….
Viens avec moi…
Il était la tentation même….Prue fit un effort afin de ne pas céder…sentant les larmes de rage lui monter aux yeux…
Pour m’humilier et me blesser encore une fois ????
Elle secoua la tête…
Mais qu’est ce que je t’ai fait pour que tu t’acharnes sur moi de la sorte ???
Il serra les dents, visiblement embêté….il n’avait vu que son propre plaisir, son besoin de la posséder étant plus fort que tout, il avait ignoré sa douleur et les conséquences que ses actes auraient sur leur relation…
Je ne te ferai pas de mal….je te le promets
Son regard sombre était sincère…sa main toujours tendue vers elle, il hocha doucement le visage…
Les yeux de Prue se perdirent sur le côté…l’attirance était si forte entre ces deux êtres que tout séparait….mais qui étaient destinés à se déchirer…
Un sanglot dans la gorge, elle se reprit, et le regarda…
Tu m’as fait mal….
Je sais…
Ne refais jamais ça….
La phrase qu’elle venait de prononcer n’était pas une prière, mais une sorte de menace, une façon de le mettre en garde…
Il se mordit la lèvre….toujours cet air de petit garçon perdu qui l’avait attendrie la veille…c’était à ce moment qu’il devenait réellement dangereux.
Elle devait perdre l’esprit sans doute, car sa main se tendit vers celle du démon…

Dans un nuage de poussière, la moto démarra avec rage emportant avec elle un ange, qui les bras enroulés autour de la taille d’Ahmon, quittait le ciel pour se livrer aux ténèbres…

Suite ici

Une femme avance d’une démarche fière dans les couloirs du cabaret. Ses longs cheveux cascadent librement sur son dos, dévoilant de temps en temps le tatouage qui orne son épaule gauche.
La robe noire qu’elle porte attire les regards sur son corps aux courbes parfaite mais cela la laisse de glace.

Elle entre dans son bureau et jette son manteau sur un des fauteuils avant de s’installer à son bureau. L’homme qui l’accompagne dépose un nombre impressionnant de sacs de grands couturiers sur le sol et enlève ses lunettes de soleil pour regarder sa patronne.

Ça va mieux ?

Prudence lui fait une grimace et soupir en regardant par la baie vitrée. Non cela ne va pas mieux !!!

Elle s’ennuie …

Même cette séance de shopping effrénée avec Angelo n’a pas réussi à la distraire …. Dévaliser les boutiques l’avait toujours amusé mais là, ca n’avait pas été le cas …
Tout était trop calme depuis un certain temps et elle se sentait dépérir à vue d’œil.

Elle aurait dut être ravie que tout aille pour le mieux mais c’était le contraire qui se produisait. Ce manque d’actions la rendait acariâtre et grincheuse … Une vraie mégère !!!

Le seul qui arrivait encore à lui arracher un sourire était Ahmon … Il savait comment la faire réagir et elle se sentait revivre en sa présence. Le seul point négatif était qu’il se faisait de plus en plus rare en ce moment … Il lui avait dit qu’il travaillait sur un gros projet avec Séjii mais sans lui donner plus de détails …

Les doigts de Prudence pianotent nerveusement sur son bureau. Il lui faut quelque chose qui la stimule … Quelque chose qui la passionne … A part Ahmon bien entendu.

Ouvrir un nouveau club lui avait bien traversé l’esprit mais elle avait renoncé … Il lui fallait un projet plus ambitieux ... Plus palpitant !!!

Un coup discret à la porte la sort de sa rêverie.

Entrez !!!

Julie entre dans la pièce et se dirige vers le bureau les bras chargés de dossiers.

Bonjour Mademoiselle Black. J’ai ici des dossiers que je dois vous faire signer de toute urgence. Et vos avocats viennent de me renvoyer les contrats pour les casinos. Tout est en règles.

Je viens aussi de recevoir confirmation qu’une suite a été réservée à votre nom sur Eden Island.

Prudence prend les papiers que Julie vient de déposer sur son bureau et les examine soigneusement. Elle avait complètement oublié cette histoire de casinos sur Eden Island …
Les sommes indiquées sont colossales et il n’y a aucuns doutes sur l’identité des personnes qui ont mit ce projet en route !!!

Au fur et à mesure de sa lecture, ses yeux se mettent à briller et un grand sourire vient éclairer son visage.

Voilà le projet qui va la sortir de sa léthargie !!!

Elle relève la tête vers sa secrétaire et lui remet les contrats qu’elle vient de signer.

Envoyez les sans attendre et dites leurs que j’arrive dans les plus brefs délais. Dites aussi à James de préparer le jet. Je veux partir dans une heure.

Une fois sa secrétaire sortis, Prudence attrape son portable et commence à donner des ordres. Il faut que tout soit prêt pour son départ.
Une fois touts les détails réglés, elle compose un numéro qu’elle connait par cœur.

Allo c’est moi. Tu as quelque chose de prévus pour les prochains jours ?
…………..
Il faut que je me rende sur Eden Island. On vient de me proposer de diriger certains casinos et j’aimerais que tu m’accompagne.
………………….
Comment ça tu es déjà au courant ? Ne me dit pas que tu es derrière tout ça ?
………………….
Je vois. Ecoute, je passe te prendre et tu me raconteras tout dans la voiture. A toute de suite.

Prudence referme le clapet de son téléphone et fronce les sourcils. Ainsi les enjeux de ce projet concernaient aussi les yakusas …. Elle avait hâte de connaitre le fin mot de l’histoire !!!

Angelo, assis sur l'accoudoir d'un fauteuil, se lève en voyant sa patronne récupérer son manteau.

Je peux savoir où nous allons ?
Nous partons sur Eden Island.

Prudence sort de son bureau et se dirige rapidement vers la voiture noire garée devant l'entrée du cabaret.

Pendant qu'ils se dirigent vers le quartier asiatique pour récupérer Ahmon, Prudence sort le dossier que Julie lui a remit avec les contrats. L'étudier ne sera pas inutile pour savoir qui elle aura en face d'elle dans cette histoire ...
……

Vient de...

4.

Ambiance

Au bas de l'Heaven King, un anglaise noir aux armoiries du palace les attend. Galant, Tony ouvre la portière pour sa cavalière avant que le chauffeur n'en fasse de même pour lui. Tout comme leur suite, l'intérieur du véhicule respire le luxe et le raffinement. Le silence règne entre les deux protagonistes qui gardent le regard rivé vers l'avant.

Aucun dialogue n'est possible, la paroi d'isolement d'avec le chauffeur restant baissée. Avec un mince sourire, Tony se saisit de la main gauche de Sherryl et avise l'alliance de fortune qu'elle a passé à son annulaire avec une moue de surprise.

Sans avertissement, il se penche vers elle, passant un bras sur sa taille pour plonger dans le creux de son cou. Son souffle effleure sa peau, faisant courir des frissons jusqu'à la base de sa nuque. Quasiment immédiatement, la séparation se relève, les isolant de l'avant du véhicule. Il se redresse, sous l'œil furibond de Sherryl.

Qu'est ce qui te prend ?
Nous sommes tranquilles à présent !

D'un geste, il désigne la cloison opaque.

Il suffisait de demander au chauffeur !
Si je l'avais fait, rien ne garantissait qu'il ait aussi coupé les interphones !
Parce que là oui ?
Quel intérêt si ce n'est que pour entendre des gémissements...

D'un haussement d'épaules, elle approuve, encore sous le coup de la surprise. Amusé, il esquisse un sourire devant son air faché avant de lever sa main vers lui. En se tournant vers son soit disant mari, elle découvre un écrin ouvert sur sa cuisse. A l'intérieur y brille une superbe alliance orné d'un diamant, en solitaire, de la plus belle eau. Devant son expression, il s'explique...

Voilà une alliance digne de Madame Blake ! Mais je suis surpris que tu aies pensé à ce détail !
Je suis escroc... Ne l'oublie pas ... Ce genre de détail est ce qui fait la réussite d'un plan !

Avec un petit rire, il fait l'échange des anneaux, remettant sa breloque au fond de l'écrin qui retrouve sa poche.

On dirait que tu te tiens prêt à te marier à tout moment dis moi!
Blake possède une mine de diamant en Afrique ... il faut bien que j'ai sur moi de quoi donner le change !

La précision et l'exactitude de chacun en son domaine faite, ils ouvrent tous deux la bouche pour parler lorsque la voiture s'immobilise. Le voiturier du cabaret vient tenir la portière au l'agent qui fait le tour de la véhicule pour ouvrir à sa compagne. Ses longues jambes prolongées par de hauts talons se déplient gracieusement, à l'instar de sa silhouette fine et dorée, pour le plus grand plaisir des yeux des hommes alentour.

Si elle n'y prête guère d'attention, Tony lui ne rate pas les regards envieux qui glissent sur elle. C'est son regard courroucé envers l'un des clients qui arrive en même temps qu'eux qu'elle capte en relevant la tête. Amusée par son intégration dans le rôle, elle lui décoche un sourire satisfait qui ferait fondre la glace en Alaska.

Son attention est prise par le tapis rouge qu'ils foulent d'un même pas et l'imposant bâtiment pour le moins éclectique au milieu de toute cette modernité qui leur fait face. Devant l'enchantement qu'il perçoit sur ses traits, Tony marque l'arrêt et se penche à son oreille.

Prête pour notre entrée en scène Madame Blake ?

Ce sont les yeux d'une femme passionnément amoureuse qui lui répondent mieux que des mots. A leur entrée dans le vaste hall, le majordome se présente à eux avec une courbette légèrement guindée. Son cavalier les annonce d'une voix posée, le bras noué à celui de Sherryl.

Monsieur et Madame Blake... Le Heaven King a du vous appeler !
Bien sur... si messieurs dames veulent se donner la peine... en salle de spectacle ou en alcôve ?

La jeune femme braque son regard sur son « époux », interrogative, mais sans la consulter, il répond, sur de son choix, n'hésitant pas un instant...

Nous préférerions être en alcôve... nous avons besoin d'intimité... il y a trop longtemps que je n'ai pu avoir ma femme pour moi tout seul...

Pour appuyer son jeu, Sherryl se fait ronronnante au bras de homme, féline et regard éperdu, accrochée à lui. Elle se dresse sur la pointe des pied, se fait chatte, lui murmure quelques mots à l'oreille qui le font sourire.

Si je puis me permettre ... jeunes mariés en Lune de Miel ?
Presque ... nous ne nous sommes pas vu depuis presque deux mois ... Je viens d'arriver sur Heaven...
Nous devons fêter nos retrouvailles comme il se doit !

Devant la complicité et l'aura de séduction et d'entente qui règne entre eux, l'employé s'incline avec un sourire pour leur désigner un serveur qui vient d'arriver pour les placer. Leurs pas sont feutrés comme par l'ambiance de la salle à travers laquelle il les guide. Sherryl ne peut résister à l'envie de laisser courir son regard tout autour d'elle, dans cette pièce toute de rouge parée, donnant un côté intimiste même aux tables en dehors des alcôves..

Leur serveur s'arrête devant l'une d'elle, équipée d'une banquette de cuir écarlate et d'une table, mobilier les forçant à s'installer l'un contre l'autre, probablement le genre de place que le cabaret réserve spécialement au couple... L'avantage de l'endroit est de pouvoir observer une bonne partie de la salle et de la piste de danse, sans se faire voir, si on le désire.

Apéritif Monsieur ?
Champagne...
Bien sur monsieur.

Après une petite courbette, le jeune homme en livrée se retire pour réapparaitre, comme par enchantement, quelques instants plus tard, un seau à champagne glacé à la main, un grand cru millésimé à l'intérieur et deux flutes en cristal de Baccara à la main.

Que monsieur et madame me fassent signe si je puis quoique ce soit pour eux... Je suis Stanley, votre serveur pour ce soir.

Il s'apprête à verser le précieux liquide lorsque Tony l'arrête d'un signe et le congédie d'un regard direct mais dénué d'agressivité. Comme mu par un ressort, Stanley recule, courbé en avant, jusqu'à disparaitre derrière une autre alcove.

Rien dans l'attitude du couple ne peut trahir qu'ils ne se connaissaient pas quelques heures seulement auparavant. Leurs gestes, leurs regards, leurs attentions et même les mots qu'ils échangent à mi voix, parlant de tout et de rien, de leurs vies réelles ou non, renvoient l'image d'un couple de jeunes gens fous l'un de l'autre pour qui, en cet instant, le monde n'a que peut de signification s'il n'inclue pas leur autre.

Toujours avec la même discrétion, Stanley revient prendre les commandes, s'éclipsant sans un bruit, passant le moins de temps possible à leurs côtés pour en pas les déranger. Les mets qui défilent sur la table sont des plus fins, probablement des plus couteux aussi... tout cela aux frais du contribuables... bien entendu !

Sous cette couverture de madame Blake, si Sherryl a gardé l'allant de son caractère, son tonus naturel et son esprit mordant, il est clair que la provocatrice n'est plus. Elle est toujours tout en séduction mais plus finement, de façon plus instinctive, révélant une nouvelle facette d'elle même sous les traits de cette femme qui met tout en œuvre pour fasciner son mari, insidieusement, ajoutant à chacun de ses gestes, de ses mots, une aura charismatique presque animale.

En elle même, elle se surprend à s'amuser de ce diner, se laissant charmer comme son compagnon le fait, tout à leur rôle respectif. Dans leurs personnages, chaque lueur au fond des prunelles échangés, chaque effleurement est sincère et ressenti comme tel...

Le couvert principal vient d'être retiré, le garçon leur propose la carte des desserts. D'un geste gracieux, elle refuse, surprenant l'homme à ses côtés... Intérieurement, elle se morigène... Il faut qu'elle prenne de la distance par rapport à son rôle... juste quelques secondes... pas plus ... seulement sortir de cette ambiance... oui ... c'est cela.. cela vient certainement du restaurant...

Plus tard s'il vous plait ... Si tu veux bien m'excuser Amour .. je dois aller me rafraichir un peu ...

Tony, galant, se lève le premier pour lui offrir sa main. Au passage, il l'accroche, la fait s'arrêter juste le temps que leur regards se croisent, cherchant le signe que quelque chose s'est passé... une information... un détail qu'il n'aurait pas perçu. D'un sourire doux, elle le rassure et, comme indépendamment de sa volonté se hisse sur la pointe des pieds pour effleurer sa joue d'un baiser qui arrache un sourire au serveur les observant non loin de là...

Dans un bruissement de soie, une envolée d'or pâle, elle disparait au détour d'un tournant dans la salle, prenant la direction des sanitaires, guidée d'un signe par Stanley, décidément très efficace. Pour son plus grand bonheur, la partie Dame est exempte de toute présence humaine.

Mains de chaque côté d'un lavabo, elle se tient droite, se fixant d'un œil sévère dans le miroir qui lui fait face et lui renvoie une image parfaite du rôle qu'elle doit interpréter mais qui le met en rogne contre elle même, à l'instar de cet instant, dans la douche, un moment auparavant. Les mots de Tony lui reviennent en tête, la frappant plus surement qu'un poing en plein visage.

*Et pour toi ? Où commencera Madame Blake et où s'arrêtera Miss Swan ? *

Pourtant, elle n'a rien changé à ses habitudes... Lorsqu'elle endosse un rôle, elle agit toujours de la même manière... Sélectionner un personnage, toujours très proche d'elle, ne sachant jamais si en situation critique, ses talents d'actrice ne la lâcheraient pas, modifier juste ce qu'il faut de détails pour convaincre...

En somme, qui est Madame Blake que n'est pas Sherryl ? Juste une femme mariée, folle de son homme... le côté plus posé et plus classieux de sa personnalité mis en avant... habituée au luxe et au raffinement plus que ne l'est la petite nana des bas quartiers qu'elle est, malgré l'augmentation de son train de vie grâce aux jeux...

Au delà de cela, surtout, surtout ne pas penser... ne pas ressentir... faire barrage... Forte de cette résolution, elle se fixe une nouvelle fois, retouche quelque peu son maquillage pour donner une excuse à son absence... un touche de rouge à lèvres... un peu de blush pour atténuer la rougeur de ses joues, certainement due à la colère contre elle même..

C'est le port de tête altier, les pas gracieux, presque ceux d'une danseuse, qu'elle parcourt la salle de restaurant dans le sens inverse. Si les regards des hommes à son passage ne lui échappent pas, elle ne les relève pas non plus, les laissant glisser sur sa silhouette à l'image de la soie qui bruisse à chacun de ses pas, caressant sa peau comme les mains d'un homme...

A son approche, Tony se relève, lui adresse un sourire, le voile d'inquiétude qu'elle a lu au fond de ses yeux disparu à présent...

Pardon de t'avoir fait attendre...

Ses intonations s'accordent aux sonorités déversées par des hauts parleurs savamment masqués, rauques et sensuelles, celle de la musique latine, accentuant l'aspect intimiste du lieu donnant à chaque regard la profondeur et la douceur du velours sous la lumière tamisée...

Ambiance…

-Ce n’est rien…Tend la main pour l’aider à passer entre la banquette et la table…s’en saisit .

Un nouveau morceau débute. Sherryl est réellement somptueuse dans son fourreau doré. C’est vrai qu’il n’est pas le seul homme à la remarquer. Autant que tout le monde en profite. Ils sont là pour ça, non ? Gardant sa main dans la sienne, alors qu’elle s’apprête à se rasseoir, il dépose un baiser sur ses doigts. D’abord surprise, elle pose un regard attendrissant sur celui qui joue le rôle de son époux.

-Madame Blake m’accorderait-elle cette danse ? Sourire charmeur, de ceux à qui rien ne résiste…la profondeur de son regard. Lueur de défi.

Les yeux de Sherryl deviennent fentes, la malice… sourire en coin.

-Ce serait avec joie, mon époux. Vient à sa rencontre, se presse contre lui, une main passée derrière la nuque…ses lèvres remaquillées viennent saisir sa respiration…à quelques millimètres des siennes. Ses yeux font la navette entre la bouche de Tony, de son regard.

Il détourne la tête, prend la direction de la piste, la main de Sherryl toujours dans la sienne. Sent les regards posés sur eux…sur les courbes graciles de sa « femme ». A mesure qu’il avance, son regard se durcit, à l’instar de ses traits, déboutonne d’une main sa veste.

Les talons qui claquent sur le parquet, des couples qui s’écartent spontanément…il lâche sa main quant il sent qu’elle s’écarte de lui…deux pas de plus puis se retourne, le pan du costume qui vole derrière lui… impression de raideur. Elle se tient là…dans sa tenue de lumière, le menton relevée, sa chevelure coulant jusqu’au reins. Semble attendre son bon vouloir, malgré son regard de braise. Le plante dans celui de Tony, ne le quittera plus le temps de la danse. Les respirations s’accordent au rythme langoureux.

Deux temps…sans que rien ne bouge…puis deux pas en sa direction, qu’elle imite spontanément tout en le fuyant. Un temps d’arrêt, c’est elle qui vient à lui…trois pas. Il garde la distance entre eux…Sherryl le rejoins sur le quatrième pas. Ils se tiennent à quelques centimètres l’un de l’autre...parfaitement immobile. Un temps…elle lève son coude gracieusement à sa hauteur…pose sa main sur l’épaule… Signal. Il se saisit de son autre main tandis qu’il amorce un demi-tour…elle résiste…se laisse se courber…revient à elle...repart en arrière, elle suit. Sherryl maîtrise…ça lui plait. Les jambes de la jeune femme forment des demi-cercles entre chaque pas…résiste à nouveau…La reçoit sur le haut de sa cuisse…elle se laisse glisser le long, avant arrière en rythme...la renvoi à la verticale…profite pour repartir dans la transversale opposée. Tente un demi-tour… sur un seul appui, jambe arrière tendue…autour d’eux, le cercle s’est écarté imperceptiblement.

Elle lui revient dans les bras, se penche presque à son cou, il glisse une main sous sa cuisse dénudée, elle donne une impulsion, vient se caler dans le creux de sa hanche, une jambe repliée, l’autre traînant au sol…quart de tour, deux temps pour la reposer …lentement, le front au contact de la jeune femme. Repart en avant, semble glisser sur le parquet…se dérobe alors que la ligne touche à sa fin, la récupère, fait un demi-tour, elle assure l’appui, un deuxième, changement de pied par-dessus sa jambe. Se croise sans cesse, se coupe dans un échange de tension et de pudeur…

Enchaînent trois pas chassés rapidement, ralentissent, lui lâche les mains, elle virevolte sur elle même, la récupère…s’abandonne à lui, la jambe crochetée à la sienne…recule, revient. Part en latéral…trois pas, reparte dans l’autre sens, jette la jambe avant de la ramener en croisé devant lui…lui tourne le dos soudainement… Il la rattrape par la taille…suit son mouvement, repartent en arrière. Sherryl porte sa main et accroche sa nuque…d’une impulsion, il la rejette, elle fait deux nouveaux tours…attrape sa main, se laisse s’étendre sur sa jambe tendue.
Les chaussures frôlent le bois…ils s’emmêlent, se démêlent…glissent…une chorégraphie hypnotique pour les regards qui tentent de les suivrent. Peu à peu, les autres danseurs se sont immobilisés, laissant le champ libre à nos deux protagonistes. Il s’agit plus d’un combat souple et fluide qu’une simple danse….la musique habite les corps, les dirigeants. Leur personnalité respective prenant le pas sur l’autre le temps de quelques pas…s’affrontant, se jaugeant, s’appuyant l’un sur l’autre et s’écartant soudainement … Ils sont fiers et beaux sous les lumières rouges du cabaret. Tony menant la danse mais Sherryl acceptant ou pas la voie qu’il lui propose…la lutte se fait sans à-coups, comme d’un commun accord…si elle fuit, il revient la rechercher…si elle s’épanche de trop, il la repousse lentement…toujours dans le respect du tempo.

Il la porte sur deux tours complet, ses jambes à elle sont repliées…la repose sur un long temps…Elle n’est que grâce sous une attitude provocante retenue. Repartent ensemble de trois quarts rapidement…elle lui passe devant, enjambe son pied tendu…il ralentit pendant qu’elle conserve un rythme doublé…le toise de toute la longueur de ses jambes…Tony sent les derniers mouvements de la musique venir. Il ne la tient plus que par une main…passe sous le bras de Sherryl en demi tour, revient à elle…la fait glisser contre lui…tourne dans le même mouvement…la relâche lentement alors qu’elle se trouve en travers de son corps. Une main touche le sol, accompagnée de sa chevelure…finit sa course lentement…achève la rotation au même moment que la musique se tait.

Ils restent là, immobile…seules leurs poitrines bougent encore au rythme du tango. Un court silence…puis quelques applaudissent s’élèvent pour saluer leur prestation. Tony la redresse, l’accueillant entre ses bras, les yeux brillants. Il a tue son ressentir durant la danse…mais maintenant, son cœur est envahit par la reconnaissance…et sûrement autre chose auquel il ne prête pas attention. Sherryl a le rouge aux joues. Ses yeux brillent aussi…dégage une mèche qui vient barrer sa bouche…lui sourit.

Tony jette un coup d’œil à l’entourage, plus personne sur la piste…tous les regards sont rivés sur le couple qu’ils forment. Il avise une table en bordure de piste…se penche vers les gens qui l’occupent. Attrape la rose rouge de son solifleur, fait un clin d’œil à la dame et se retourne vers celle qui symbolise l’Amour de sa vie. Lui présente en une gracieuse révérence. Sherryl s’empresse de la saisir, puis passe ses deux bras autour de son cou…pose ses lèvres sur les siennes. Tony la serre contre lui, caresse son épaule tout en répondant chaleureusement à son baiser…le fait durer…donne toute l’illusion d’être amoureux. Sherryl se retrouve sur la pointe d’un pied, l’autre glissé derrière le mollet de l’homme qu’elle embrasse.

Tandis qu’ils se séparent sous les hululements d’admiration des autres clients, il a juste le temps de lui glisser à l’oreille :

-Je ne te croyais pas capable de ça, Sherryl.

Elle lève les yeux vers lui alors qu’ils quittent la piste en se tenant la main…son regard est un mélange d’excitation et d’assurance. De sa main libre, elle essuie le rouge qu’elle a déposé au coin de ses lèvres. Lui adresse un nouveau sourire… D’ailleurs, toute la salle n’est que sourire…lorsqu’ils s’installent à nouveau à leur table, cachée dans leur alcôve.

Stanley se présente à leur côté…une bouteille de champagne en main…

-Offert par la maison, Monsieur…Madame

Tony lève les yeux vers lui, acquiesce de la tête et se retourne vers sa jeune épouse, passe le bras autour de ses épaules dorées, glisse un baiser sous sa chevelure…sa main vient se poser sur la soie de sa cuisse…en sent la chaleur après l’effort…sa fermeté… Sherryl ferme les yeux sous la caresse…continue à donner le change.

Angel – Sarah McLachlan

Après les rythmes enlevés du tango argentin, les couples reviennent sur la piste. Les accords d'un piano accueillent les premiers amoureux, tendrement enlacés. Plus loin, dans une alcôve, au delà de son rôle, Sherryl savoure l'instant.

Au clavier, une voix de femme vient se mêler, lente, éraillée juste ce qu'il faut pour les accents trainants et mélancoliques de sa mélodie. La comédienne pour l'occasion s'offre le luxe de ne pas penser. L'esprit vide, loin de toute considération ou toute séparation entre elle et Madame Blake, elle laisse la paix du moment l'envahir, paupières closes, laissant sa pommette s'appuyer contre l'épaule de son « mari ».

Toujours aussi discret, Stanley, sur un geste de Tony, remplit les flutes. L'agent sent la respiration de sa compagne s'accorder à la sienne dans sa recherche de calme, peu désireux de la troubler. Il laisse son regard errer sur ses traits plus paisibles qu'il ne les a vus depuis qu'il l'a rencontrée un peu plus tôt. Loin de la provocatrice sans limite dont elle donne l'image au premier abord, c'est à présent le visage d'un ange qu'elle présente.

Lorsqu'elle mêle ses doigts aux siens, sur sa cuisse, quelque part dans son esprit, une petite voix s'alarme... qu'elle mure bien vite derrière un voile opaque. Si elle doit se morigéner pour cet instant, elle aura bien le temps de le faire plus tard. Tout comme elle l'aura aussi pour se poser les questions qui se bousculent en son esprit sur le pas que prend déjà la comédie, au bout de quelques heures, sur elle...

Pour le temps d'une chanson, elle n'est que Madame Blake, se délectant de la présence de son époux bien aimé, enfin retrouvé... Cette femme qui aime si passionnément, de façon presque destructrice mais si douce à la fois... Comme cette musique, si lente, pénétrante, qui lui apporte la paix, aux paroles pourtant si tristes, porteuses d'une peine sans nom...

Du bout des doigts, presque tendrement, une mèche qui lui chatouillait la joue est ramenée derrière son oreille. Elle sent alors son regard sur elle et relève les yeux, ouverts mais semblant encore loin, perdus dans un profond brouillard qu'elle seule peut voir. Ils croisent les prunelles de Tony, parcourues de questions, d'interrogations et d'autre chose dont, là aussi, elle remettra l'analyse à plus tard, à l'instar de ce baiser donné sous le coup de l'impulsion, prolongé plus que nécessaire...

Sherryl ?
Hum ?

Le murmure qui lui répond lui arrache un sourire. Assurément, ce soir, l'examen de passage qu'il leur a en quelque sorte concocté pour vérifier la faisabilité de leur mascarade est un franc succès... un peu trop peut être ? A ça non plus, elle ne veut pas penser... Il retourne sa main pour être paume contre paume, les doigts enlacés à l'image de leurs corps durant la danse.

Tu es vraiment une femme surprenante...
Je sais...

L'assurance avec laquelle elle prononce ces deux mots lui ressemble bien et arrache un soupir amusé à Tony, ne cessant de s'étonner des variations de personnalité qui semblent s'opérer en elle aux instants les plus inattendus.

Tu n'es pas mal non plus dans le genre surprenant tu sais... masseur émérite... danseur proche du professionnel... Certaines t'assimileraient à l'homme parfait !

Un léger raclement de gorge, devant leur table, les interrompt après la boutade qu'elle vient de lui lancer, à mi voix, comme pour ne pas rompre le charme de l'atmosphère. Le jeune homme couteusement vêtu qui se présente à eux semble lui aussi hésiter devant ce couple qui a l'air si proche, comme seul au monde au milieu de la salle bondée sans y paraitre avec ses alcôves.

Excusez moi de vous déranger...

Leurs deux regards se rivent sur l'étranger dans un même mouvement. Presque imperceptiblement, elle se redresse, s'écartant légèrement sans toutefois rompre le contact entre eux.

Je suis...
Simon Conor, Monsieur trois cent mille dollars...
... ainsi qu'un pendentif Swarovski... Effectivement, je suis surpris que vous vous souveniez de moi Mademoiselle...
Madame Blake !

Sans animosité, la voix de Tony s'est élevée fermement, comme pour marquer sa propriété face à cet homme qui dévore littéralement sa femme du regard. Amusée par sa réaction, la brune prend les devants pour les présentations.

Monsieur Connor...
Simon..
Simon... Je vous présente Tony Blake, mon époux...Tony, voici Simon Connor.
Que votre charmante femme a eu le plaisir de dépouiller il y a quelques jours autour d'une table de poker.

Le beau black retourne un regard amusé vers sa complice qui hausse les épaules, les yeux au ciel, l'air de la parfaite innocente sur les traits.

Elle peut être redoutable, je le sais bien !
Puis je me permettre une question ?

D'un signe, intrigué, Tony l'invite à prendre place face à eux et à s'exécuter.

Vous devez l'avoir vue jouer nombre de fois ... Ne l'avez vous jamais vue perdre ?

Un rire secoue les épaules de l'intéressé.

Honnêtement ? Jamais !
Menteur !
Si ... une fois... c'est vrai...
Dites moi comment vous avez fait ! J'ai eu beau examiner attentivement sa façon de jouer, je n'ai trouvé aucune faille.
Si je gagnais, elle acceptait ma demande en mariage !

L'homme d'affaires qui leur fait face éclate d'un rire sonore à la réplique tandis que les faux amoureux échangent un regard complice, elle, haussant discrètement un sourcil pour marquer son étonnement devant ce mensonge si aisément débité, sans l'ombre d'une hésitation. Après cette répartie, il fait mine de se relever, lançant quelques paroles en l'air que Sherryl ne manquent pas de relever.

Il me semblait bien vous avoir reconnue sur la piste... Je pensais vous proposer un diner et une partie avec quelques amis gros joueurs mais apparemment, vous êtes déjà prise.

Son regard vers son époux est éloquent, autant que les intentions derrière ce fameux diner. Sans concerter son compère, elle voit là une occasion à saisir quant au projet dont ils ont parlé peu de temps auparavant.

Simon !

A l'appel de son prénom, il se retourne, un sourire charmeur sur les lèvres, faisant fi du bras qui la rapproche imperceptiblement du torse de son mari.

Oui ?
Pour le diner, effectivement, je me dois de décliner... Pour la partie, en revanche... si vous aimez tant les risques...
Qui ne les aimerait pas si les risques ont vos traits !

Sans relever autrement que par un sourire brillant mais dénué d'intention, elle continue comme si de rien n'était.

... il se pourrait que j'ai bientôt quelque chose à vous proposer...
Je peux vous laisser mes coordonnées ! Bien sur je prends à ma charge l'organisation.
Ne vous faites pas de souci pour cela, nous nous en occuperons !

La carte glisse sur la table jusque sous ses ongles vernis des mêmes teintes dorées que sa tenue. Sans précipitation, elle s'en saisit et la glisse dans sa pochette, sous le regard attentif de Simon.

J'ai été... charmé de vous revoir... Madame Blake... Monsieur...

D'un léger geste, il les salue tous deux avant de se retirer, les laissant à nouveau seuls. Tony retourne un regard étonné à Sherryl qui hausse les épaules, une lueur malicieuse au fond de ses yeux de biche.

Eh oui Amour... j'ai parcouru un peu les environs, avant de te retrouver... J'ai aussi fait quelques connaissances qui pourront peut être nous être très utiles dans un futur plus ou moins proche.

L'interrogation perdure dans le coup d'œil qu'il lui lance. Lascive, elle libère sa main pour la faire courir sur le torse de son « homme », caressante, jusqu'à s'enrouler autour de son cou pour se hisser à son oreille, son souffle effleurant la peau de son cou à chaque chuchotement que sa voix rauque y glisse.

Simon Connor... responsable Swarovski sur l'Amérique du Nord... Si mes petites oreilles attentives ont bien compris ce qui se murmure autour des tables les moins... fréquentables, ses affaires ne sont pas aussi transparentes que les produits qu'il importe officiellement.
Ses fameux amis...
...pourraient être des pistes à suivre... S'ils sont à Heaven, ce n'est certainement pas sans raison...

A sa dernière syllabe, ses lèvres effleurent la peau tendre de son cou, sans qu'il ne puisse déterminer si ce geste était volontaire ou non, avant qu'elle ne se redresse. Galant, il lui tend une flute, se saisit de la sienne et la lève à hauteur de ses yeux, sans quitter du regard ces prunelles aussi pétillantes que les bulles du champagne qu'ils s'apprêtent à déguster...

Surprenante... A ma chère et tendre moitié, qui ne cesse de m'étonner !
A toutes les fois où tu seras surpris, ce qui ne manquera pas d'arriver !

Avec un sourire complice, ils portent dans un même geste le précieux liquide à leurs lèvres, le savourant en silence. Peu à peu, les alcôves et tables sur lesquels ils avaient vue se sont vidées, soit au profit de la piste de danse, soit à celui d'autres lieux. Le besoin de quitter cette ambiance par trop intimiste se fait soudain oppressant, alors qu'elle savoure sa coupe, toujours lovée contre la chaleur de son corps.

Rentrons nous ?

Son soudain revirement, elle qui semblait à des lieux d'être pressée de partir quelques minutes avant, le surprend mais il n'en laisse rien paraitre. Sans un bruit, le pied de son verre vient rencontrer la surface de la table. Il se relève et l'invite à faire de même, lui tendant la main, prévenant. Une nouvelle fois, leurs doigts se nouent tandis que Stanley, apparu devant eux comme par magie, les précède à travers la vaste salle...

Pour suivre le couple Blake

Ambiance ...

Tournant comme un lion en cage dans son bureau, Prudence est agacée. Agacée et énervée par un homme qu’elle n’arrive pas à se sortir de la
tête !!!

Elle a beau se plonger jusqu’au cou dans le travail, l’image de cet idiot ne fait que s’imposer à son esprit alors qu’elle n’a aucune envie d’y penser. Et si ce n’était que lui cela irait encore mais non, son propre père s’y met maintenant !!!

L’annonce de sa grossesse à déclenché une colère noire de la part de son géniteur … Lui reprochant de gâcher sa vie avec ce batard, il est repartis furieux à Las Vegas en menaçant de la priver de son héritage si elle continuait dans cette voie …

Comme si elle avait besoin de son argent pour vivre !!!

Poussant un grognement peu féminin, elle s’installe à son bureau et foudroie son garde du corps qui la regarde aller et venir depuis un quart d’heure.

Ho arrête de sourire bêtement et rend toi utile en allant me chercher un café.
Un, ce n’est pas bon dans votre état et de deux, ce n’est pas mon job….
Et bien maintenant tu es garde du corps ET préposé au café !!! Dehors !!!

Devant l’air mauvais de sa patronne, Angelo soupire et sors du bureau en secouant la tête d’un air affligé. Depuis qu’elle est enceinte, sa patronne est d’une humeur de dogue !!!

Regardant par la baie vitrée et savourant un peu de tranquillité, Prudence grimace en frottant son estomac … Elle qui pensait qu’être enceinte était une période bénie entre toute est en train de revoir son jugement.

Des éclats de voix à l’extérieur de son bureau la tire brutalement de sa méditation et elle fronce les sourcils.

Non vous ne pouvez pas entrer sans rendez vous !!!!

Prudence ne reconnais pas la voix aux accents italiens qui répond à celle de sa secrétaire et cela pique sa curiosité. Ouvrant la porte à la volée, elle tombe presque nez à nez avec un inconnu qui s’apprête justement à entrer sans y avoir été invité.

Mademoiselle Black je présume ?
Elle-même et vous êtes ?

Sans lui demander la permission, l’homme s'empare de sa main et
dépose sur le dos de celle ci un baiser aussi léger qu'une aile de papillon.

Olivier Martinez. Serait-il possible d’avoir un entretien avec vous ?

Récupérant sa main, Prudence penche la tête sur le coté et détaille l’homme qui lui faisait face. Bien habillé, beau garçon et avec de bonnes manières, cet homme semble tout droit sortis d’un magazine de mode.

Elle n’a pas l’habitude de recevoir des inconnus mais pourquoi pas ? Cela lui fera une bonne distraction … Hochant la tête vers sa secrétaire et tournant le dos à son visiteur, la jeune femme entre dans son bureau et s’installe dans son fauteuil en silence. Refermant la porte derrière lui, Olivier regarde le décor du bureau et prend un siège en face de Prudence.

Que puis-je pour vous monsieur Martinez ?
Je viens vous voir car j’ai besoin de travail et j’aimerais collaborer avec vous.
Tiens donc … Et pourquoi moi ?
Hé bien j’ai mené ma petite enquête, sans vouloir vous vexer bien entendu, et je sais que vous avez une solide réputation dans le monde de la nuit. Alors j’ai pensé que peut être vous et moi nous pourrions travailler ensemble.
Je ne vous connais pas monsieur Martinez. Pourquoi voudriez-vous que vous engage ?

Olivier a un grand sourire et sors de la poche de sa veste une feuille qu’il tend à Prudence. Attrapant du bout des doigts le papier, la jeune femme ouvre de grands yeux en détaillant les références que cet homme lui fournit. Que des grands noms de casinos et de cabaret … Il y a même des « amis » de son père bien que dans le milieu on parle plus d’ennemis que d’amis !!!

Impressionnant …
Merci …

Croisant les mains sous son menton, Prue fixe Olivier et un sourire amusé étire sa bouche pulpeuse.

Dites moi monsieur Martinez .... Avec un tel CV .... A quel poste voulez vous que je vous engage ?
Bien comme celui du patron semble déjà pris, que diriez-vous de celui de bras droit ?

L’humour du jeune homme est rafraichissant pour Prudence et elle doit avouer que son physique agréable n’est pas pour lui déplaire….
Pourquoi ne tombe t elle pas amoureuse d’hommes tel que lui au lieu de ….
L'image d'Ahmon s'impose une nouvelle fois dans son esprit et secouant la tête comme pour chasser un insecte énervant, Prudence revient au présent.

Très bien. Va pour le rôle de bras droit … Je vous prends à l’essai 3 mois et si vous faites l’affaire, je vous engage. Je suis enceinte voyez vous et dans quelques mois, il me faudra quelqu’un pour me seconder efficacement…. Alors je dois dire que vous tomber au bon moment !!!
C’est peut être le ciel qui m’envoi qui sait ?

L’atmosphère entre eux est détendue et après quelques instants, ils discutent à bâtons rompus de la vie nocturne et des connaissances qu'ils ont en communs.
C'est le spectacle que trouve Angelo quand il entre dans le bureau. La femme couverte d’épines qu’il a laissé en partant à laisser place à une jeune femme rieuse et pleine de vie.

Entre Angelo !!! Je te présente Olivier qui va rester quelques temps parmi nous... Olivier, voici Angelo, mon garde du corps...

Les deux hommes se jaugent du regard puis se serrent la main.

Bien maintenant que les présentations sont faites, que diriez vous de faire un petit tour d’horizon ?

Ambiance ....

Dans la voiture qui travers la ville, Prudence, les yeux fermés laisse vagabonder son esprit. Elle vient de passer une matinée fatigante à visiter des clubs dans le but de les rajouter à ceux qu’elles possèdent déjà … Heureusement qu'Olivier se trouvait à ses coté sinon elle ne sait si elle aurait réussit à garder son calme devant les manigances de certains patrons peu scrupuleux !!!

Poussant un soupir, la jeune femme jette un regard vers son bras droit et un léger sourire effleure ses lèvres. Depuis qu’il avait fait irruption dans son bureau quelques semaines auparavant, Olivier était devenu plus qu’un simple associé…. Toujours aux petits soins, agréable et charmant, il est une bouffée d’oxygène dans le chaos qu’est devenue sa vie …
Comme à chaque fois qu'elle pense à cela, c'est le visage d'Ahmon qui s'impose à elle et elle sent son cœur se serrer de douleur ...
Depuis leur dernière altercation, il n'a plus donné signe de vie et bien qu'elle se refuse à l'admettre, il lui manque terriblement.

Son portable interrompt soudain le cours de ses pensées et c’est un peu agacée que Prudence répond .

Prudence Black.
Mademoiselle Black c’est Julie. Il faut que vous reveniez immédiatement au club !!! Je ne sais pas ce qui se passe mais il y a ici des hommes qui sont en train d’emporter vos dossiers ...
QUOI ???
C’est le gérant qui leur à ouvert la porte pendant mon absence et je n’ai rien put faire ….
J’arrive.

Refermant sèchement le clapet de son portable, Prudence jette un regard chargé d’éclairs dans la direction d’Angelo qui comprend immédiatement le message et fonce à tombeaux ouverts jusqu’au Angel’s Cabaret.

A peine arrivée, Prudence jaillis de la voiture et c’est au pas de charge qu’elle entre entourée d’Angelo et d'Olivier. La pauvre Julie, complètement affolée derrière son bureau lui offre un petit sourire tremblant que la jeune femme ne remarque même pas tant son attention est focalisée sur le spectacle qui s’offre à ses yeux….

Deux hommes sont en train d’empiler les dossiers lui appartenant sur un petit chariot pendant que Michael, son gérant, confortablement assis dans un des fauteuils entourant son bureau dégustait tranquillement un verre de whisky.

Je ne vous dérange pas j’espère ?

Sa voix a claquée comme un coup de fouet, faisant sursauter tout le petit monde réunis dans la pièce.

Prudence !!!
Surpris mon cher ? Puis je savoir ce qui se passe ici ?

Le ton de sa voix est courtois mais les flammes qui dansent dans ses prunelles fauves n’inaugurent rien de bon pour la suite ….
Michael doit le sentir car il se lève lentement du fauteuil et se racle la
gorge avant de parler. Les hommes eux n’ont pas bougés et attendent en silence la suite des événements.

Heu … Et bien votre père m’a chargé de lui faire parvenir certains dossiers et ….
Mon père ?
Oui, vous savez que je ne peux rien lui refuser et comme il voulait avoir des informations sur le cabaret pour une prochaine fusion j'ai …
DEHORS !!!
Calmez vous, je ne faisais qu’exécuter les ordres … Je ….
C’est parfait, vous allez pouvoir aller voir mon père et lui dire que sa tentative à échouée …. Angelo …

Avec un grand sourire, le garde du corps aidé d'Olivier, attrape les trois hommes par le collet et les jette hors du cabaret. Ils ne demandent pas leurs restent d’ailleurs car sans perdre un instant, ils montent à bord d'une camionnette et s'éloignent à toute allure.

Pendant ce temps, Prudence attrape le téléphone et compose le numéro de son père avec la ferme intention de lui dire sa façon de penser.

Janie, c’est Prudence. Passer moi mon père.
……….....
Comment ça il ne veut pas me parler ?
……………….
Mais je me fous de ses ordres, passez le moi !!
………………
Papa, je peux savoir ce que tu mijotes ?
………………
C’est hors de question. C’est mon cabaret !
………………….
Mais tu te rends compte de ce que tu me demande ? C’est de la vie de mon enfant dont tu parles !
…………………….
Arrête avec ton chantage, ça ne marche pas avec moi. Que ce soit clair entre nous, ne te mêle plus de mes affaires ni de ma vie sinon tu risquerais d’avoir des surprises …
……………………..
Parfaitement c’est une menace et crois moi j’ai été à bonne école !! Alors tiens le toi pour dit si tu veux rester en bonne santé.

Raccrochant avec rage, Prudence se lève et va se planter devant la baie vitrée pour essayer de se calmer. Elle sait que le stress n’est pas bon pour le bébé mais comment ne pas être à bout de nerfs quand on vous menace de tout vous prendre si vous ne vous faites pas avorter !

La jeune femme essuies rageusement les larmes de rage qui lui montent aux yeux au moment où Olivier entre dans le bureau.

Tout va bien ?
Oui ça va …

Olivier n’est pas dupe une seule seconde de son petit manège et quand il
s’approche pour la prendre dans ses bras, la jeune femme n’a pas la force de lui résister et se laisse aller à cette douce étreinte. Cela fait si longtemps qu’un homme ne la prise ainsi dans ses bras…

Un peu honteuse de cet instant de faiblesse, Prudence se reprend et s’écarte doucement.

Désolée …
C’est quand vous voulez ….

Le regard brulant qu’il couve sur elle à cet instant est sans équivoque et il serait si aisé pour elle d’y répondre …. Juste partager un moment intime avec un homme. Sans sentiments, sans attaches …. Que pour le plaisir ….

Mais même si la tentation est très forte, Prudence se doit de garder la tête froide alors sans lui répondre, elle regagne son bureau et le regard acéré, reprend son rôle de patronne.

Bien, je veux un inventaire complet de tous ce qui à été emporté et je veux que l’on fouille le bureau de Michael de fond en comble.

Redevenu professionnel lui aussi, Olivier hoche la tête et quitte aussitôt la pièce en fermant la porte derrière lui. La jeune femme ferme alors les yeux avec un soupir et pose une main protectrice sur son ventre qui commence à s’arrondir …

Ne t’inquiète pas mon cœur, même si ton papa et ton grand père ne veulent pas de toi, moi je serais toujours là …

C’est à ce moment qu’une certitude s’impose à elle. Elle tuera de ses propres mains quiconque mettra la vie de son enfant en danger….
Que ce soit un inconnu ou son propre père ….

Ce fut l’appel de Shin qui déclencha la colère de Prudence. Tout s’était pourtant parfaitement déroulé jusqu’à présent … Son arrivée sur Heaven, son retour au Cabaret et il avait pourtant suffit d’un appel pour que la « furie » se déchaine.
Fusillant du regard son garde du corps ainsi que son bras droit, la jeune femme eut toutes les peines du monde à rester aimable envers son ami.

Non rassure toi, il en faudrait beaucoup plus pour m’abattre … Oui, le bébé se porte bien … Il va falloir que je te laisse mais je passerais te voir dès que possible … A bientôt.

Quand Prudence raccrocha, la tension dans le bureau était à son comble. Sa secrétaire avait virée au blanc et s'éclipsa rapidement, son garde du corps n’en menait pas large non plus. Seul Olivier, adossé au mur, semblait prendre la situation avec humour.

Alors ? Vous comptiez me mettre au courant quand ?
Hé bien … Nous avons pensé que ce n’était pas le bon moment dans ton état et ….
Mon état ? Je suis enceinte, je ne suis pas malade !!!

Prudence ferma les yeux et compta jusqu’à dix pour ne pas se mettre à hurler.

Bon … Je veux tout savoir depuis le début. Olivier ?

Le jeune homme qui n’avait pas prononcé une parole depuis le début, eut un sourire moqueur et s’avança nonchalamment jusqu’à sa patronne. Son allure ainsi que sa démarche avait quelques chose de si troublant qu’une nouvelle fois, Prudence sentit une chaleur traitresse l'envahir et elle dut se faire violence pour ne pas le fixer trop longtemps.

Je tiens d’abord à dire que je suis le seul responsable … J’ai jugé plus prudent de ne pas vous mettre au courant tout de suite tant que je n’avais pas toutes les données.

Prudence regarda Olivier dans les yeux et il ne baissa pas les siens. Si il y avait bien une chose qu’on pouvait lui reconnaitre, c’est qu’il ne manquait certainement pas de cran … ni de charme.

Et maintenant ?
Maintenant, je sais qui à divulgué toutes ces informations à la presse et j’ai fait le nécessaire pour que cette personne ne vienne plus troubler votre … grossesse.

Prudence ignora la provocation et fixa le visage du jeune homme.

Et pour ce qui est des journaux à scandales ?

Olivier eut un sourire en coin et se pencha par dessus le bureau pour chuchoter à son oreille.

C’est aussi une affaire réglée.

La jeune femme hocha la tête et s’écarta de la troublante présence de son bras droit.

Dorénavant, je ne veux plus que l’on me cache quoi que ce soit c’est compris ?
Vos désirs sont des ordres…

Levant les yeux au ciel, Prudence esquissa un sourire. Olivier avait le don de la faire rire même dans les pires moments et il était une des rares personnes qui ne tremblait pas devant ses accès de rage.

Au lieu de dires des âneries, trouvez-moi le nom de ceux qui ont racheté les affaires de mon père. En toute discrétion bien entendu … Je ne veux pas que l’on sache que je m’intéresse de près ou de loin à mon ancien héritage.
Pas de problèmes.

Satisfaite, la jeune femme lui sourit et demanda à sa secrétaire de lui apporter un café. Il était temps pour elle de se remettre au travail et de faire savoir à certaines personnes que Prudence Black était de retour !