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| Sujet: home sweet home Lun 16 Juil - 3:35 | |
| Lucrezia se réveilla, non sans difficulté. La nuit avait été parsemée de cauchemars. De traquenards. Pourquoi ? Bien sur, son contrat. L’endroit où elle était, cet homme… Et surtout le mode opératoire exigé. Ça ça n’allait pas. Bien sûr on pouvait demander un type de mort. Mais là, ils y avaient été fort. Trop. Il fallait qu’elle se venge.
Elle sortit un calepin et nota : 1) trouver une cache 2) tout mettre là bas 3) disparaître pour Carla 4) me faire payer, et en profiter pour m’occuper du môssieur. 5) tuer le contact 6) tuer le commanditaire. 7) si jamais j’ai le temps, trouver les personnes de la photo.
Une idée lui vint. Elle savait qu’il y avait un bouge. Un repère pour petit malfrat et prostituées de bas étages. Que des junkies. Rue… arf… Sweety Street. C’est ça. Elle avait trouvé ça ridicule. Elle y partit tranquillement. Inutile de se faire remarquer par qui que ce soit. À travers la ville elle sentait que l’ambiance n’était pas des plus joyeuse. Un meurtre en pleine ville, une tour qui explose, un carnage dans une boite louche, et déserte en soirée. Normal que ça vire à la parano.
Mais à ce sujet… l’explosion de la tour, ses contrats sur l’île. Étranges coïncidences. Elle n’aimait pas ça du tout. Elle savait qu’elle avait été piégée car impossible de sortir vivant sans une chance miraculeuse. Lucrezia avait conscience de sa chance. Si elle avait préféré se sauver afin de conserver son capital survie intact, sa soif de vengeance était là. Il fallait être réaliste. Son père avait été assassiné sous ses yeux et plus personne n’était en vie de l’autre côté pour donner des explications. Explications ridicules au demeurant. Maintenant, on voulait la faire taire. Mais de quoi ?
Arrivée devant le bouge, Lucrezia, habillée en toute discrétion d’un jean, d’un débardeur rose pale, mais, dans sa folie des bijoux, d’une montre de luxe, chercha le responsable de ce… « Bâtiment ». Atroce, horrible, abjecte, immonde. Et avec le nom de la rue, il formait un étrange paradoxe. Lucrezia n’avait pas assez de mots pour définir le dégoût qui s’empara d’elle à la vue de la bâtisse. Cinq étages qui semblaient vouloir n’en faire que quatre. Voire trois. Les fenêtres étaient tellement crasseuses, toutes sans exception, qu’il était impossible que l’on puisse voir à travers. Une femme, enfin une chose qui devait à l’origine appartenir à l’espèce humaine se dirigea vers elle. Incroyable. Tout bonnement hallucinant. La « femme » devait avoir la quarantaine. Mais quasiment aucune dent intacte. Elle portait une tignasse noire jais, tellement épaisse que Lucrezia pensa à la jungle amazonienne. Pas seulement cette zone d’ailleurs car la négligence corporelle de la régisseuse était telle que les aisselles n’avaient jamais dû connaître l’épilation. Lucrezia retint un haut le cœur. Elle avait vu de tout, mais cette femme était répugnante. Il émanait d’elle une odeur indescriptible. Mélange de sueur, de rance, d’alcool, de nourriture probablement avariée. Ses yeux ne reflétaient que vice et cupidité. Comme tous les autres. La femme se jeta à moitié sur elle. Vous voulez quoi vous ? - Bonjour Madame. Je souhaite un logement dans cet… endroit. - et pourquoi ma p’tite dame ? Hein ? Avec tout le fric que tu dois avoir ! La familiarité de la femme l’importunait. Elle avait voulu être polie. Et bien qu’à cela ne tienne, si elle voulait de la vulgarité…écoute bichette, j’veux crécher ici, t’as compris. Ouai j’ai de la maille, mais c’est ICI et pas ailleurs. L’est où le souci ? Tu préfères une truie dans ton genre avec les huissiers pour la forcer à payer ? Lucrezia lâcha un billet de 200 dollars et le lança au visage de la femme. Alors ? J’peux ou faut que j’attende le déluge ? - Peuh, 200 dollars ? C’est bon pour l’acompte. Tu dors ici, au 4è, troisième appart sur la gauche. Y a la clef dessus. Mais le loyer c’est 200 la semaine, payable le vendredi. Un retard, je te fous dehors, t’as compris ? - Ouai. Génial. Sans plus un seul regard pour la matronne, Lucrezia avança. Elle pénétra dans une espèce d’entrée. Il y avait un appartement tout petit sur le côté. La porte entrouverte laissait distinguer un foutoir tel que Lucrezia refusa d’en voir plus. Elle grimpa l’escalier. Celui-ci était à moitié vermoulu et la rampe était tellement sale que Lucrezia craignit de rester coller après si elle la saisissait.
Arrivée au 4è elle pénétra son… logement. Immonde. Mais comme planque idéal. Un lit miteux dans un coin. Le coin d’en face disposait d’une table, de deux chaises. Une petite armoire, ainsi qu’un buffet. Puis vers l’unique fenêtre, une kitchenette crasseuse, comme il se devait. La salle de bain n’était guère mieux, mais laissait augurer un espoir. Les précédents locataires n’avaient jamais dû y pénétrer. Une douche, un lavabo et un sanitaire. Le minimum syndical en attendant de liquider le salop qui l’avait piégé.
Elle sortit son calepin et raya la première note. Elle sortit et prit sa voiture. Retour chez Carla, pour y enlever ses affaires.
En arrivant, elle nota qu’il n’y avait plus personne à la maison. Génial. Ses affaires étant déjà rattroupées, Lucrezia chargea sa voiture. Elle revint, laissa les clefs sur le guéridon d’entrée et mit un mot : - Citation :
Carla, désolée de te planter, une urgence. Je rentre en Sicile. Je te donnerais plus d’informations plus tard. On me dit qu’il y a un souci avec la famille. Bonne continuation à toi. Puis elle repartit. Il fallait qu’elle change sa voiture. Arrivée au garage, elle confia les clefs au responsable, demandant une voiture plus petite. L’homme, surpris, lui demanda la raison : Un revers. Au casino. Alors je fais des économies. En attendant que mon compte soit réapprovisionné vous comprenez ? - parfaitement. Celle-ci devrait vous convenir. Petite, confortable. Assez rapide. - Elle est bruyante ? - Non, pas que je sache - Alors c’est parfait. Je vous l’emprunte.Lançant un sourire ravageur au responsable, elle vida la voiture pour mieux charger la nouvelle. Une fois le travail accompli, elle repartit vers le bouge. Dans la rue traînait des gamins. Elle leur fila à chacun un billet de 10 dollars pour qu’ils déchargent sa voiture et qu’ils mettent ses affaires dans son appartement. Elle attendit en bas. Un seul aller-retour fut nécessaire. Toutefois… heeeeeep là petit, viens là. Donnes moi ça. De suite.Un des morveux la fixait. Il avait eu l’audace de l’approcher, par pur défi. Elle l’avait attrapé par le col, l’obligeant à lui rendre son petit larcin. Un canif. Rien de valeur, pas même sentimental. Mais pour le principe. [/b]
Sache que chez nous, on coupe la main des voleurs. Je t’y reprends et je te fais subir la même chose. Compris ? - Voui madame. - Dégage alors.
[i]Le petit ne demanda pas son reste et fila. Elle détestait le vol. C’était pour les petits, les faibles, les lâches.
Elle monta, verrouilla son appart. Mouai… pas fameux. Surtout qu’avec les armes, poisons et autres instruments douteux voire carrément illégaux, inutile que quelqu’un vienne fouiller.
[Pour délirer un coup, ambiance : http://radioblogclub.fr/open/131803/maldon/Zouk%20Machine%20-%20Maldon ]
Elle repartit en direction d’une supérette. Faire des courses. Étrange parfois de se comporter comme une personne lambda. Elle fourra dans un sac des pâtes, du riz, de l’huile, tous les aliments de première nécessité. Puis elle se dirigea dans le rayon « produits d’entretiens » et dévalisa le stock en eau de javel, produit à vitre et autres éponges. Tout ce que l’immeuble n’avait jamais vu depuis son édification.
Elle paya et s’en retourna « chez elle ». Là elle astiqua tout pendant deux bonne heures. Elle commença par les vitres. Pas moins de deux rouleaux de sopalin y passèrent. Puis elle s’attaqua à la salle d’eau. En premier les toilettes. Parfois elle se prenait pour une japonaise, dans la propreté des petits coins lui importait. Puis la cuisine et enfin le lit. Elle retourna le matelas, mit des draps propres. Après avoir vérifier que le sol était nickel, Lucrezia installa les verrous. Vu sa profession, pas moins de 5 verrous furent nécessaire avant qu’elle ne se sente en zone de sécurité suffisante pour s’autoriser à dormir. De toute façon, avec pas moins de deux flingues sous ses oreillers et un cran d’arrêt sur elle, elle n’avait pas trop peur. Il y aurait des dommages de toute part si on debarquait comme ça.
Enfin, voyant que la journée toucha à sa faim, elle se fit à dîner simplement. Un plat de pâte. Un filet d’huile d’olive. Rien de trop.
La dernière chose de sa journée serait : ses cheveux. Elle les portait longs. Carla pourrait la reconnaître rien qu’à sa chevelure. Donc… il fallait couper. Elle prit un ciseau et coupa court. Elle prit dans sa trousse de toilette un fer à friser à se fit des anglaises. Rien que comme ça déjà, n’importe qui la connaissait aurait du mal. Seuls quelques uns la verraient de suite. Gwen notamment. Mais elle, ce n’était pas son souci premier. Lucrezia se saisit de son carnet et raya ses objectifs deux et trois. Demain, elle serait payée. Elle allait faire payer. |
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