Un héliport

Mafia Nombre de messages : 85 Age : 43 Date d'inscription : 13/06/2007

music

-On va attendre encore longtemps ?
demanda-t-elle, assise sur le capot en essayant de retenir le battement mécanique de ses jambes contre le pare-choc. La nuit était tombée depuis maintenant quelque heures et Lynn commençait a tourner mentalement en rond puisque Lee avait menacé de l’attacher si elle bougeait trop.
-On va attendre le temps qu’il faudra. Je peux savoir pourquoi tu es si impatiente ?
-je suis pas impatiente…. Je suis stressée, nerveuse, appelles ça comme tu veux, bref je voudrais que ça se termine.
Lee, appuyé contre la portière, poussa un soupir, ah ces jeunes !
-C’est la partie la plus délicate, la réception de ton paquet a coté c’était une promenade, ton job de passeuse a coté….
-Je sais tout ça Lee ! Et c’est bien ça mon problème.
Lee se décolla de la portière et s’approcha de la jeune femme, il se pencha sur elle, et plongea son regard froid dans les yeux émeraude de Lynn.
-Si tu n’es pas capable de garder ton sang froid tu peux partir ! Lynn tu es très capable, c’est bien pour ça que j’ai accepté que tu sois avec moi sur cette opération alors CALMES TOI !!!

Elle avait presque sursauté quand il avait crié, Lee n’élevait jamais la voix, il n’en était que plus terrible quand cela lui arrivait. Son regard était plus froid, son visage plus dur. Elle hocha la tête, de toute façon elle n’avait pas tellement le choix elle voulait aller au bout de ce qu’elle avait commencé et même si elle choisissait d’abandonner, elle n’était absolument pas convaincue que Lee la laisserait partir librement.

-Bien.
Dit-il en se reculant et posant a son tour ses fesses sur le capot.
Ils restèrent silencieux pendant quelques minutes que Lynn mit a profit pour remettre ses idées en place et retrouver le calme nécessaire à la suite de l’opération.

Ils étaient en planque dans la jungle depuis plusieurs heures maintenant et à travers les frondaisons ils pouvaient apercevoir la piste d’envol et les hagards de la petite société de location que Lee avait choisit. Sélectionnée avec soin parmi toutes celles présentes sur l’île parce-qu’elle était paumée au milieu de nulle part dans un coin de jungle totalement désert. Personne ne savait exactement pourquoi et comment cette petite société s’était retrouvée ici. Excepté Lee. Il avait longuement enquêté pour trouver tout ce qu’il y’avait à trouver histoire d’éviter les mauvaises surprises. Hayden Johnson, le propriétaire, s’il vivait principalement des revenus de son entreprise, se livrait aussi à une fructueuse culture de marijuana dont les plans étaient soigneusement dissimulés dans la jungle non loin de l’espèce de bungalow qui lui servait de maison.

-On y va.
Lee avait patiemment attendu que son équipière retrouve tous ses moyens avant de donner le signal du départ. Lynn prit son sac sur le siège du passager et déclencha le chronomètre de sa montre avant de s’enfoncer dans la jungle direction le bungalow. Quelques minutes plus tard elle était devant la porte, toutes les lumières étaient éteintes et elle n’entendit aucun bruit. La porte était ouverte, monsieur Johnson ne prenait sûrement jamais la peine de fermer.

Sur la pointe des pieds elle entra dans la petite maison et en suivant le mur du bout des doigt elle se dirigea vers la chambre. Elle savait où la trouver à coup sur pour avoir soigneusement étudié les plans. Encore quelques pas et elle tendit la main pour toucher la porte qui se dressait devant elle. Avec d’infinies précautions elle l’ouvrit en redoutant à chaque instant qu’elle se mette à grincer, ce qui n’arriva pas, mais derrière se trouvait la mauvaise surprise, un de ces rideaux en perle dont on se servait pour éviter que les mouches n’entrent dans une pièce, le genre de truc qui faisait un boucan d’enfer dés qu’on posait une main dessus. A travers les espaces du rideau elle vit ce cher Hayden qui dormait comme un bébé une jeune femme allongée a coté de lui. « hé bien Hayden, on ramène une fille à la maison et on ne me prévient même pas ? c’est pas très gentil, heureusement que je l’avais prévu hein. »

Avec un soin méticuleux elle écarta le rideau de perles, lentement, sans faire de bruit et l’attacha avec le premier truc qui lui passa à portée de la main, un marcel qui traînait sur le pas de la porte. Elle s’approcha du lit et posa son sac sur le sol, l’ouvrit et en sortit deux masques d’anesthésie et une bouteille d’air comprimé qui contenait en fait un puissant sédatif, presque le même qu’utilisaient les anesthésistes. Les deux masques y étaient reliés grâce à deux longs tuyaux flexibles, les amants allaient mieux dormir cette nuit que toutes les autres nuits de leur existence, un sommeil profond et sans rêve, même un hélicoptère décollant à coté d’eux ne les auraient pas réveillés.

Elle tourna le réveil dont les chiffres étaient lumineux vers elle et ouvrit la bouteille, les masques émirent un petit sifflement pendant une seconde avant de redevenir silencieux. Un masque dans chaque mains elle se pencha sur le lit.
« On va être bien sage les enfants et ne pas bouger d’un millimètre pendant que je vous passe les masques. »
Tout en douceur elle les posa sur leurs visages, le contact du plastique et l’odeur du produit les firent remuer un peu mais l’effet fut rapide et ils tombèrent bientôt dans un profond sommeil, les yeux fixés sur le réveil elle attendit qu’une minute entière s’écoule. c'est long une minute quand on doit rester sans bouger dans une position plus qu'inconfortable. La minute passée elle remballa son matériel et toujours en silence libéra le rideau de perle, referma la porte de la chambre et quitta le bungalow direction l’héliport.

Pendant que Lynn s’occupait d’endormir le couple Lee lui récupérait les clés du hangard où un hélicoptère en panne attendait sagement qu’on vienne le réparer. La serrure de la porte d’entrée lui résista, mais pas longtemps et il poussa le battant avec prudence. Lui aussi avait étudié les lieux avec soin et il n’avait pas besoin de lumière pour se guider dans les pièces sombres du bâtiment administratif. La salle d’attente, le bureau de la secrétaire puis le bureau du patron, toutes les portes étaient ouvertes, Hayden n’avait même pas prit la peine de faire poser une alarme tellement il se sentait en sécurité dans son coin de jungle.

Enfin pas d’alarme mais de bonnes serrures tout de même. La porte du local ou était enfermées toutes les clés était la plus solide et la mieux protégées de toute celles qu’il avait vu jusque là. C’était bien beau mais les clés étaient dans le tiroir du bureau, tout compte fait la sécurité laissait vraiment à désirer. Il ouvrit la porte, et parcouru des yeux le tableau des cles pendant quelque secondes avant de trouver celle qu’il cherchait. Il referma la porte et reposa la clé à sa place exacte avant de ressortir du bâtiment en refermant la porte avec soin.

Lynn le trouva le nez dans le moteur de l’appareil les mains pleines de cambouis.
-Tout c’est bien passé ?
-impeccable, il était avec une fille mais j’avais déjà préparé les deux masques.
Tout en parlant elle déposa dans l'hélico le sac qui contenait le fusil.
-bien, je termine ça…. Voilà. On peut y aller.

Elle hocha la tête et l’aida à ouvrir les grandes portes du hangard. Il déplacèrent l’hélicoptère grâce aux roues qui étaient restées fixées sous le train d’atterrissage, un espèce de bricolage assez artisanal mais qui fonctionnait. Lee se mit aux commandes et Lynn refermait le hangar pendant qu’il démarrait le moteur. les pales commencèrent a tourner et après un dernier signe a Lee elle retourna à la voiture, il se retrouverait plus tard à la lisière de la jungle.

suite

Mafia Nombre de messages : 85 Age : 43 Date d'inscription : 13/06/2007

(le lendemain)

Hayden et sa copine s’étaient réveillés avec difficulté comme si les brumes du sommeil refusaient de se dissiper et il leur avaient fallut une bonne heure avant de pouvoir se tirer du lit. Finalement Hayden avait fait a pieds les quelques centaines de mètres qui le séparait de son bureau et la copine avait appelé a son travail pour dire qu’elle était malade avant de se rendormir comme une souche.

Plus tard dans la journée, la secrétaire de Hayden cherchait les clé du hangar ou aurait du reposer bien au chaud l’hélico qui était tombé mystérieusement en panne la veille
-Haydn, t’a pas vu les clés du hangar ? Celui de l’écureuil.
-ben sur le tableau.
-non justement, si je te demande, je les trouve pas, le gars doit passer cet aprem pour le réparer mais j’arrive pas a mettre la main sur ces fichues clés !
Haydn qui se livrait a l’activité qu’il détestait le plus, la comptabilité, sauta sur le premier prétexte venu pour abandonner son bureau et venir lui même constater que la clé manquait sur le tableau.
-Qui-est-ce qui l’a rentré ?
-Bobby
-Cet andouille a du partir avec les clés
-Et c’est son jour de congé en plus, il va être injoignable.
Ils retournèrent tous les deux dans le bureau de Haydn qui prit son téléphone et appela la société de réparation pour reporter le rendez-vous au lendemain, quand cet idiot de Bobby aurait ramené les clés. Ce jour là personne ne sut jamais que l’appareil avait disparu dans la nature.

(mouahahaha trop facile)

Nouveau Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 03/01/2008

Vient de

Ambiance

La voiture est immobilisée devant le hangar métallique, Stepan s’occupe de vérifier les instruments de vol de l’appareil garé devant…un gros hélicoptère de couleur noir, celui de la famille Olianov…le moyen le plus sur et le plus rapide pour rejoindre le yacht où les attendent le reste de la famille.

En attendant la jeune femme, Alex fume cigarette sur cigarette…assis sur le capot de la berline…est tendu…à peur que la confrontation ne tourne au vinaigre…d’un autre coté, si ça pouvait le libérer…secoue la tête pour faire fuir cette pensée…

Il a remarqué la longue robe de soirée noire posée sur la plage arrière de la voiture…protégée par une housse plastifiée…chaussures à talons assorties. Andreï veut sortir le grand jeu…acceptera-t-elle seulement. Sait que Stepan la fouillera de toute façon…craint vraiment le pire…sera-t-elle seulement calmée vis-à-vis de lui…ne veut pas affronter son regard de reproche.
Allume une nouvelle cigarette avec le mégot de la précédente…Stépan est prêt, c’est bientôt l’heure. Ca se trouve, elle est postée non loin, observant les alentours…redoutant une nouvelle trahison…c’est de bonne guerre. Alex sourit à cette pensée.

30.

( quelques temps plus tôt, un parking désert..)

Dido: Here with me!

Elle avait si peu dormi ces derniers temps, cette idée d’être traquée telle une bête, cette puce dans son corps, lui donnait la nausée. Ce n’était pas tant la peur qu’ils décident soudain d’appuyer sur le détonateur, mais cette idée d’être tenue en laisse, surveillée, dirigée.... Silver si libre et indépendante était prisonnière de ces odieux personnages. Mais une pensée se faisait jour peu à peu dans son esprit, non seulement elle mènerait ses propres projets à bien, mais eux-mêmes regretteraient leur geste. Et pour cela elle n’avait qu’une possibilité..

Ce matin là en se réveillant, elle eut cette idée lumineuse, celle qui l’aiderait à se sortir de là.. Ou celui qui l’aiderait à se sortir de là… qui ne pouvait mieux comprendre que lui, ce qu’une bête muselée ressentait. Un rêve, des souvenirs de cette soirée.. Pourquoi n’avait-elle pas compris plus tôt? Il était tenu en laisse, depuis si longtemps qu’il devait avoir oublié le goût de la liberté… Ce rêve si étrange l’avait réveillée en sursaut et laissé hébétée sur le bord de son lit… Silver se battait contre des hommes, des êtres dont elle sentait la mort roder autour d’eux, puis une silhouette s’était détachée du groupe.. Elle l’avait reconnu, et quand elle avait vu son arme, elle avait cru qu’il allait l’abattre….

Mais il s’était positionné à ses côtés et avait tiré sur les autres hommes… ce qui l’avait réveillée.. Alexandre… Il l’aiderait à récupérer leur deux récepteurs… mais comment le convaincre?

Peu après, alors qu’elle sortait de sa douche, Silver entendit son portable sonner. Elle n’avait même pas pris la peine de les avertir que le travail avait été fait, ils l’apprendraient bien d’eux même puisqu’ils surveillaient ses gestes. Peut-être était-ce lui… Elle écouta le message:

- Lady…c’est ..Alex. ….Andreï veut vous rencontrer…..on se retrouve à l’héliport si vous le voulez bien…pour 21h…

Silver resta longtemps à fixer l’appareil, son esprit fonctionnant à toute vitesse.. L’héliport, Andreï qui voulait la rencontrer, un rendez-vous… Elle sut d’emblée que toute arme serait inutile.. Pourquoi la rencontrer? Que pourraient-ils lui faire de pire que ce qu’ils avaient déjà fait? Quelque chose lui dit que c’était sans doute pour mieux assoire leur pouvoir sur elle, pour mieux s’en délecter ou alors simplement pour lui demander des comptes sur la mort du prétendu médecin. Silver devina qu’il faudrait qu’elle soit plus…Silver que jamais, et puis des images de son rêve remontèrent à sa mémoire.. Alexandre…Voudrait-il devenir son allié, en aurait-il la force? Le seul moyen de le savoir était de jouer leur jeu à eux.. De leur faire croire qu’elle était devenue leur marionnette… sage et docile marionnette. Certes le rôle n’allait pas être facile, mais il lui permettrait au moins d’en apprendre plus sur ces Oulianovs, et surtout sur Alexandre…

Ainsi à l’heure dite, Silver se présenta au rendez-vous, se glissant hors du taxi. Elle avança d’un pas assuré vers Alexandre et ses sbires, vêtue de son jeans, blazer, sans aucun artifice qu’une touche de maquillage et ses cheveux longuement brossés qui flottaient en boucles souples dans son dos. Il évitait son regard..

- Messieurs bonsoir.. Alors comme ça, NOTRE employeur veut me voir?

Le regard vif de Silver se plongea dans les yeux d’Alexandre qui était sans doute surpris de l’insistance avec laquelle, elle avait prononcé le « notre ».. Elle lui faisait passer un message, et c’était à lui de le comprendre ou pas.. Ils étaient du même bord… Mais sans doute devait-il penser qu’elle lui en voulait… Seulement Silver avait eu le temps de réfléchir, elle s’était rappelé ses paroles, son visage avant l’arrivée d’Ivanov, et l’expression qu’il avait eu en le voyant entrer dans le bar… et surtout, la cicatrice qu’il portait…

....

Nouveau Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 03/01/2008

Ambiance

Elle arrive enfin, pile à l’heure…elle descend du taxi…il baisse les yeux en écrasant son mégot au sol. Arrivée à sa hauteur, la jeune femme lâche une phrase, mais c’est un mot bien particulier qui lui fait relever les yeux sur elle. Elle le fixe, ne semble pas en colère…il est abasourdit, pensait qu’elle le descendrait à la première occasion. Ca l’interroge, mais il a une mission à mener à bien.

-Bonsoir Lady…suis ravi de vous revoir…debout. Sa sincérité fait que ses mots se heurtent dans sa bouche, et maladroit en faisant référence à leur dernière rencontre…se ressaisit.

-Mr Oulianov tient à se que vous passiez une tenue décente, non pas que celle que vous portez soit …enfin, vous trouverez de quoi vous changer dans la limousine.

Il accompagne sa fin de phrase par un mouvement de la main. Elle passe devant lui, éclatante, totalement remise de son opération, une démarche de félin, fier, souple…désirable,une bouffée de parfum la suit…elle s’engouffre dans le véhicule.

Alex ne sait que penser, un instant avant, il avait des certitudes qui viennent de s’envoler avec la réaction de la jeune femme. Elle semble accepter les règles du jeu…en tremble soudain, y voit plus clair, se sent plus triste…elle les baisera le moment voulu…noie le poisson pour le moment. Elle veut gagner la confiance de la famille…pour mieux connaître les habitudes et les exécuter après.

Le rôle d’Alex serait de les prévenir…mais il est las de tout cela, …et puis elle semble différente de l’idée qu’il s’en faisait. Trop l’habitude des malfrats, se fait encore surprendre malgré tout…peut-être parce qu’elle n’en est pas une justement. Il a envie de l’aider…mais ne sait pas encore comment faire, ni si elle acceptera cette main tendue, lui qui l’a déjà trahit une fois…

La portière s’ouvre, laissant le passage à une autre femme, la robe choisit lui va à ravir, la rend plus sexy que son jean ne pouvait le faire. Sa chevelure lui tombe dans le dos en une cascade blonde. Même les escarpins assortis lui vont, lui font la jambe fine…une autre aura s’élève d’elle, une femme intouchable, froide et calculatrice, ce genre de beauté glaciale qui sait tuer d’un regard. Ce regard justement qu’elle plonge dans celui du russe, qui est plein de maîtrise, ce veut supérieur.

Il aimerait lâcher un "Vous êtes ravissante" , mais se tait...

Elle lève les bras à l’approche de Stépan, se laisse palper sans quitter des yeux Alex, il en rougirait presque, le garde du corps lui épargne rien. Mais, non, rien, elle est venue s’exposer aux regards de ses employeurs sans prendre un minimum de précaution…même ça, ça l’étonne.

Sa fouille faite, Stépan prend la direction de l’appareil stationner à quelques mètres d’eux, monte à la place du pilote, mets le moteur en marche. Ils sont restés l’un en face de l’autre, puis Alex lui cède le passage…la poussière commence à se soulever sous l’action des palles.

Il peut ainsi admiré sa chute de reins, réveille de vieux souvenirs qu’il croyait enterré…la double pour lui tenir la porte de l’appareil, ne peut s’empêcher de sourire, elle va finir par le trouver niais…

Ils sont enfin installés, harnachés à leurs sièges, un casque pour éventuellement communiquer…mais s’en abstiendront…de toute façon, elle sait déjà où ils se redent…elle l’avait surpris en train de prendre un coup de soleil…doucement, l’hélico quitte le sol…

Suite