[Oakland - Californie - USA - Une villa surplombant l'Océan]

( Peu de temps auparavant à la villa de Salsa... )

( Musique )

Premier jour - 2h du matin - Sur la Terrasse

Assis sur une chaise longue, face à l'Océan, Johnny Cash semblait des plus calme, le regard fixé sur les vagues et la houle qui venait mourir à plusieurs centaines de mètres plus bas sous ses pieds, s'échouant sur les récifs. Le bruit des rouleaux agressifs s'éternisant en hauteur, prenant de l'ampleur pour laisser remonter des frissons le long de ses avants-bras, à ses mains crispées sur les accoudoirs de sa chaise. Peut-être pas si calme que ça après tout, malgré les apparences.

{ - NOON !!!

- Laisse moi.. Vas-t’en…. Laissez moi tous!!! Partez , laissez moi.. Laissez-moiaa.. }

Ces mots résonnaient dans l'esprit de l'Acteur, à croire que son monde avait cessé de tourner, qu'il s'était écroulé comme un château de cartes sous une brise grisante et à la fois bouleversante, laissant un chaos absolu derrière elle.. Son corps se vouta alors vers l'avant, prostré dans sa détresse et surtout sa honte. Ses mains remontèrent dans ses cheveux bruns pour étouffer sur ses avants-bras ses sanglots, laissant couler librement sur ses joues sa tristesse maladive et sans fin.


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Deuxième jour - Même heure - Même endroit

"- Tes nuits sont courtes, quand te reposeras-tu?
- Pas maintenant, je ne peux pas.
- Il ne tient qu'à toi de..
- NON!"

C'était toujours à ça que ressemblaient les conversations entre Johnny Cash et son Agent depuis qu'ils s'étaient parlés au téléphone deux jours plus tôt. Un homme bien sous tous les rapports et qui avait toujours été au petit soin avec son protégé numéro 1, malgré toutes les crasses que ce dernier avait bien plus lui faire par le passé et encore actuellement, à le traiter comme une merde, malgré lui. Mais il ne baissait jamais les bras, Bobby Miller avait toujours le dernier mot, c'était sa carte de visite.

"- Pas la peine d'hausser le ton sale tête de mule. Tu sais que j'ai raison.
- Fous-moi la paix.
- Tu crois que je t'ai accueilli ici pour te voir verser toutes tes larmes et ensuite crever à petit feu en attendant d'avoir la force de te jeter dans le vide ?
- ...
- Ta femme se meurt.. Elle perd la raison. Elle a besoin de ton soutien, de tes mots et de tes bras alors bouges-toi !
- Elle ne veut plus me voir !
- Tu sais comme moi que c'est faux. Elle a eu peur c'est tout. Ce détraqué l'a poursuivi pendant des mois, comment tu te sentirais à sa place ?
- ELLE NE VEUX PLUS ME VOIR ! TU ES SOURD ?"

BIM.. Le poing de Bobby partit comme un rien pour s'écraser sur la joue droite de Johnny qui bascula en arrière dans sa chaise longue, l'entrainant dans sa chute, les quatre fers en l'air, sonné et déboussolé. Sa lèvre s'était d'ailleurs ouverte sous la violence du choc mais malgré tout ça, il resta stoïque, presque immobile même, comme si tout ce qui l'entourait lui importait peu, la douleur physique n'était rien en comparaison au mal qui lui rongeait le coeur de toute façon.

Bobby Miller n'avait pas faillit à sa réputation.


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Troisième jour - 14h - Une chambre au premier étage

"- Salsa.. "

Un murmure remontant le long des murs de la chambre, le corps allongé sur les draps, Johnny Cash était endormi, loin d'être paisible, en sueur, agité dans son sommeil, prisonnier d'un mauvais rêve visiblement.

{ Un cri déchirant s'échappa de sa gorge et il ouvrit les yeux dans cette pièce toute noire.. si sombre.. perdu.. effrayé.. malheureux..

- Salsa ! Où es-tu.. Réponds-moi.. Salsa !

Si seul.. dans l'obscurité.. avec ses craintes.

- SALSAAA!

Et un murmure apaisant, venant de nul part, une lumière s'allumant quelque part.. un visage familier et cette voix qui le fit frémir.

- Je suis là..
- Oh Salsa.. Mon Amour.. j'ai cru te perdre!

Un bond presque pour la saisir et la presser dans ses bras, si fort, à l'en étouffer.. et cette constatation déstabilisante alors qu'il relevait les yeux sur elle pour la dévisager.

- Mon ange.. tu es si pâle.. si froide.. pourquoi ?
- Ne t'inquiètes pas.. je resterai avec toi.. je serai là.. toujours.
- Quoi ? Je ne comprend pas.. Salsa..

Un sourire sur son visage de porcelaine si pâle, son regard si pétillant d'habitude ayant perdu son éclat d'antan, scellant ses mots par un baiser.. le dernier.

- Salsa.. qu'est-ce qui t'arrives ? Qu'est-ce qui nous arrive ? Tu disparais.. Pourquoi ?
- Tu m'as oublié Johnny.. tu m'as laissé derrière toi.. mais je reviendrai.. hanter tes nuits.. à jamais.
- Non!

Sa main qui se tendait vers elle pour la saisir, mais ne saisissant que du vide alors qu'elle s'éloignait.. si loin de lui.. la lumière s'éteignant avec elle.. le laissant seul.. si seul.. dans l'obscurité.

- SALSA. NOOON!

La culpabilité.. maladive.. qui fait tellement réfléchir.. Et des larmes qui roulaient seules sur ses joues, chutant au sol, agenouillé, recroquevillé, sanglotant.

- Je ne t'ai pas laissé tomber.. Je ne te laisserai pas tomber.. Jamais.. je te le promets. }

Et enfin.. le réveil. Bon retour chez les vivants..

A suivre.

Troisième jour - Vers les 17h - Sur la Terrasse

Accroché à son cellulaire qui captait mal, Johnny s'agitait depuis une quinzaine de minutes dans tous les sens pour comprendre ce que baragouinait l'infirmière au bout du fil. Visiblement ils n'avaient pas l'air de parler la même langue et pourtant tous les deux maitrisaient parfaitement l'Anglais, allez comprendre le hic. Foulant la terre de ses pieds, l'Acteur allait bientot commencer à creuser un fossé si ça continuait, peut-être sa tombe qui sait ?..

"- Allo ? Allo ? Mademoiselle.. P'tain de réseau d'merde!
- Allo ? BrRrrr.. Monsieur Cash.. BrRrRr.. vous êtes là ?
- Oui ! Je suis là ! Passez-moi la chambre de Mlle Inferno j'vous dis.
- Allo ? BRrrrRr.. Je vous entends très mal.. BrRrrRr..
- PASSEZ-MOI SALSA NOM DE DIEU!"

Graaaah! Johnny commençait à s'exciter dans tous les sens, sautillant même sur place de temps à autre comme une puce. Heureusement que son Agent n'était pas là pour voir le spectacle, occupé à l'intérieur avec une affaire des plus importantes dont il ne lui en avait pas dit plus. Ca ne le concernait pas, enfin il l'espérait. Il ne manquerait plus que sa côte en prenne un coup, même si le show-bizz était bien loin derrière lui. Et que la seule chose qui comptait pour l'instant c'était de pouvoir parler à sa femme.

"- Allo.. Allo.. Bordel.. ALLO!
- BrRrRr.. Monsieur Cash.. BrRrRr.. Elle n'est pas dans sa.. BrRrRr...
- Quoi ? Parlez plus fort !
- BrRrRr.. Elle n'est plus là. BrRrRr
- HEIN ? OU EST-ELLE ? JE CROYAIS QU'ELLE ETAIT SOUS SURVEILLANCE ?
- BrRrRRr.... Nous... BrRRRr.. Tut tut tut..
- ALLO ? PUTAIN!"

D'un mouvement colérique, Johnny balança son cellulaire en direction de la falaise, faisant le grand plongeon et disparaissant de sa vue pour s'écraser à plusieurs mètres plus bas sur les récifs..

{ Prends ton élan.. Attends d'entendre les vagues s'écraser sur les falaises.. Et saute.. La houle t'emportera vers l'Océan. }

Pendant un instant, le coeur de l'Acteur se mit à battre plus fort, plus vite, une poussée d'adrénaline envahissant chaque muscle de son corps et sa décision fut prise.. Une grande enjambée fut faite, puis une seconde juste après et encore une autre.. plus vite.. plus loin.. maitrises tes peurs.. si tu la perds.. il ne pourra rien t'arriver de pire..

En bas les vagues s'écrasèrent sur les rochers et le corps de Johnny quitta la terre ferme pour s'envoler dans les airs..



A suivre..

Quatrième jour - 7h du matin - Dans une chambre

"- ATCHAAA!"

C'est avec une discrétion hors norme que Johnny préparait le reste de ses affaires ce matin, sortant tout juste de la douche, une serviette de bain noire était enroulée autour de sa taille, sa peau ruisselant encore de gouttes d'eau tiède. Le petit plongeon de la veille dans l'Océan avait laissé quelques marques, pas visibles à l'oeil nu bien heureusement mais un bon rhume l'avait travaillé toute la nuit, à moucher, éternuer, râler et ruminer tout seul.

Son teint était évidemment plus pâle que d'habitude et son nez légérement rougit à cause d'une séance de mouchage intensif, tout ce qu'il y avait de plus attractif en somme, mais même les célébrités avaient le droit de tomber malade, la nature humaine voulait ça. Mais il fallait avouer que ça le faisait bien chier et que ce n'était pas le moment, il avait beaucoup de choses à faire aujourd'hui, déjà prendre un jet privé d'ici deux heures qui le ramènerait sur l'île.


( indice: changez les b de Johnny en p, ça reprend tout son sens )

"- C'est fou ça.. j'suis barti debuis seulement trois jours et j'ai l'imbression que ça fait des semaines.
- Ahahah.. L'amour fait souvent cet effet-là.
- Hm? + Relevant la tête, Johnny trouvait son Agent sur le seuil de la porte +
- J'demandais c'que ça faisait d'avoir fait le grand plongeon.
- Ca libére l'esbrit.. je crois. + Renouant la serviette qui lui ceintrait la taille + Tu beux bas frapper comme tout l'monde ?
- J'suis chez moi quand même. Tu n'as qu'à mieux fermer ta porte.
- Si j'le faisais tu brendrais bas autant de blaisir à me surbrendre dans cet abbarat."

Ah oui, ce que j'ai oublié de mentionner plus tôt c'est que Bobby Miller s'était consacré aux hommes et ce depuis pas mal d'années déjà, après l'échec de son troisième mariage il s'était fait une raison, mais ça n'avait jamais nuit à ses affaires, il se montrait très discret dans sa vie privée et Johnny faisait partie de l'élite qui était au courant. Leurs rapports ne s'étaient d'ailleurs pas désagrégés, au contraire et les vannes qu'ils s'échangeaient à ce sujet, étaient toujours lancées avec une pointe de subtilité.

L'Acteur respectait sa condition, tant que ça n'empiétait pas sur sa vie intime.

"- C'est pas faux.
- Vieux bervers."

Les deux hommes s'échangèrent un regard complice et Johnny releva la tête pour tenter de faire descendre dans sa gorge ce surplus de bactéries qui s'accrochait, mais rien à faire, son nez était prit. Reniflant il poussa finalement un soupire avant de se décider à enfiler sa chemise blanche rayée.

"- J'ai prévenu ton chef de sécurité, une voiture t'attendra près de la piste d'Heaven, sans témoins, ni journalistes.
- Et Salsa?
- J'ai pu avoir quelques infos hier soir, un médecin l'a emmené faire un tour puis l'a ramené avant le diner, depuis ils la gardent sous surveillance dans sa chambre et..."

Ces silences-là ne signifiaient rien de bon et Johnny releva le nez des boutons de sa chemise pour observer un Bobby consterné.

"- Et?
- Elle va mal.. ramènes-la.. à la réalité.. à la maison. Les médecins m'ont dit qu'elle refusait de s'alimenter, tu es sa.. dernière chance."

Johnny serra les dents, oui il le savait, s'il rentrait maintenant, ce n'était pas pour repartir sur un échec et il mettrait tout en oeuvre pour que les choses se passent comme il l'entendait. Il lui ferait retrouver la raison, qu'en importe le prix, il était prêt à se sacrifier pour ça.

"- Je sais. Tout se passera bien, ne t'en fais pas." ( Vous remarquerez que l'importance de ses paroles, lui dégage le nez )

Un sourire.. Johnny s'efforça à sourire oui.. parce qu'il n'avait plus le droit de doûter.



( La suite ici.. )