Bureau de L'agent Masden

Ambiance Musicale

"Night and daaaay.... You are the Oooone....."

- Un vrai oiseau de nuit, mister crooner.

Maxence ne se détourna pas de son bureau qu'il était en train de ranger, reconnaissant son collègue à la voix.

- Bonsoir Eddy.. etiquette ça "l'appelle du travail"...

Les deux hommes se serrèrent la main. la rumeur folle de la journée qui habitait habituellement le commissariat avait fait place aux légers murmure de l'équipe de nuit, et des deux trois inspecteurs qui faisaient des heures supp' sur une affaire complexe.

- Les bureaux sont toujours aussi sinistre au Paradis ou c'est moi qui fait fuir tout le monde ?

- Aucun homme honnête n'accepterai de faire faire passer son boulot avait les criminels de L'ile, surtout des assassins en Jupons et talons, dit Eddy en s'asseyant sur le rebords du bureau de Maxence. Il n'y a que des mordus du travail comme toi ou des célibataires endurcit comme moi pour faire ça.

Maxence sourit faiblement, insérant les dernières fiches dans les chemises appropriées. La petite radio portative à coté de lui crachait sans trop de grésillement la douce voix de Ella. Il était tombé dessus alors qu'il naviguait au hasard des ondes, et la chanson lui semblait parfaitement appropriée a l'ambiance de début de nuit du commissariat.

- Tu m'as l'air de bien mauvaise mine, collègue

- C'est mes nuits blanches a penser à Harmon...

Eddy se mit à rire. S'il savait que quelques heures avant son interlocuteur avait faillit se mettre dans le crane le point final Calibre.9 à son délirium tremens...

- Tu bosses sur quoi en ce moment ?

- L'agression du campus. une étudiante qui s'est vu déplacer la mâchoire lors d'une beuverie de fin de soirée.

- Des témoins ?

- Que dalle, ils étaient tous trop fait pour avoir les yeux en face des trous. C'est une de ses amies qui est venu porter plainte. Anonymement. La victime s'appelle Elizabeth Van de Kamp. Sa copine l'a décrite comme une "junky d'histoires de vampires", écrivain à ses heures perdues...

- Et dieu sait qu'ils doivent être perdu... Merde, de mon temps, la fac c'était quelques chose de sacré... Regarde maintenant, leurs conneries "alpha-béta-gamma-mets-la-moi", des souleries qui se termines en viols collectifs, cachés derrière le nom de confrérie...

- God save america...

- Amen. Tu vas rendre visite à la victime alors ?

- J'ai pas trouvé son adresse sur l'ordi, elle doit surement résider au campus. Je vais aller y jeter un œil.

- Tu vas t'amuser. les jeunes repèrent un flic a trois rondes de nos jours. C'est devenu aussi courant de vider un chargeur dans un agent que de traverser la rue de nos jours. Merde, mais pourquoi ces fils a papa vont pas étudier ailleurs, ils en ont les moyens non ?

- Pourquoi aller ailleurs quand on peut vivre sa jeunesse dorée criminelle sous le nez des forces de l'ordre ?

- je me demande quand l’opinion public se réveilla à propos de tout ça, et se décidera a filer des thunes aux pays pauvres plutôt qu'aux serial teenagers...

- Hey, tu as entendu notre président : On ne négocie pas le niveau de vie d'un américain...

44.

Auparavant, accueil du commissariat..

Jenny était perdu dans ses pensées quand une voix grave la fit sursauter. Elle leva son visage et découvrit un homme qu’elle ne connaissait pas. Un inspecteur., Masden.. Un peu surprise par la gêne qu’il semblait éprouver, elle afficha cependant un sourire engageant et lui tendit la main après s’être redressée.

- Oh inspecteur Masden, enchantée, je suis Jenny Saunders, rédactrice du Heaven Times. Pour tout vous dire, je pense que c’est plutôt moi qui vais pouvoir faire quelque chose pour vous. Mais peut-être qu’il serait mieux d’en parler en privé ?

- Euh oui bien sûr, si vous voulez bien me suivre jusqu’à mon bureau.

Jenny le suivit , tout en observant le bonhomme. Dans la quarantaine, son visage portait les marques d’un passé chargé d’amertume, et elle avait vaguement perçu une lueur de tristesse tout à l’heure quand il s’était présenté. Il était clair que la vie de flic ne devait pas être rose tous les jours. Masden…Elle se dit qu’elle pourrait faire quelques recherches quand elle aurait le temps plus tard.

En attendant elle s’installa sur le siège qu’il venait de lui montrer, croisant ses jambes, et entra dans le vif du sujet

- Vous vous doutez que de par mon métier, je suis menée à ..hum apprendre parfois des choses que l‘on ne crie pas sur les toits.

Elle lança un regard en biais à l‘inspecteur qui semblait amusé par sa remarque et poursuivit, ayant capté son entière attention.

- J‘étais présente hier sur les lieux où vous avez trouvé le corps de cette pauvre fille. Oh je suis arrivée bien après que vous ayez installé un cordon de sécurité.

Jenny se demanda si elle devait en profiter pour lui parler de cet agent qui avait refusé de la laisser passer.
* hm.. Non, pas le moment, suis pas venue pour me plaindre .*

- Mais comme vous vous en doutez, on ne m‘a pas laisser aller plus loin…

Elle n‘avait pas pu s‘en empêcher, et appuya ses paroles d‘un petit sourire. Il devait se demander qu‘est-ce qu‘elle pouvait bien lui apporter de nouveau dans l‘affaire, et Jenny se lança avant qu‘il n‘eut des envies de la mettre à la porte.

- Et c‘est justement ce qui m‘a permis d‘entendre une discussion entre des jeunes. Ceux-là même qui ont du donner l‘alerte.

Là elle vit la lueur d‘intérêt s‘allumer dans le regard de l‘inspecteur, et se pencha légèrement en avant.

- J’ai appris des choses très intéressantes qui pourraient sans aucun doute vous aider dans votre enquête, mais…

Ses yeux vifs plongèrent dans ceux de l’inspecteur.

- Mais?
- Mais vous vous doutez bien qu’une personne comme moi, ne livre pas ses informations sans contrepartie…

D’après l’expression du flic, oui il avait très bien saisi.

- Que voulez-vous.. En contrepartie, comme vous dites?

Un sourire satisfait sur les lèvres, Jenny lâcha en s’adossant à nouveau contre son fauteuil.

- Je veux la primeur de toutes les infos que vous donnerez à la presse sur cette affaire et sur toutes celles de ce tueur en série, le chirurgien.

45.

Jenny avait son visage en feu, encore stupéfaite des paroles entendues, elle mit un moment à retrouver suffisamment de sang froid pour répondre sans hurler. Sang froid que cet inspecteur semblait avoir perdu, peut-être en même temps qu’il avait perdu sa sobriété, elle aurait du s’en rendre compte immédiatement, mais cela était devenu évident quand il s’était penché au dessus d’elle pour lui crier dessus. C’est donc d’un ton égal, mais ayant perdu toute trace d’amabilité qu’elle lui répondit en se redressant.

- Je ne fais que mon boulot, inspecteur. Dans cette vie rien n’est offert gratuitement, vous avez pourtant l’air de le savoir mieux que quiconque. Je compatis à la douleur de cette famille qui a perdu cette jeune femme, mais cela ne la fera pas revenir.

Elle le vit ciller, mais continua sur sa lancée, très droite et sans perdre son calme.

- Peut-être est-ce par pitié pour elle que vous avez jugé bon de vous saouler plutôt que d’interroger les témoins directs du meurtre?…Croyez vous que je serai venue vous voir, si justement je n’avais pas eu de sens moral ? Je me serai contentée de publier directement l’histoire.. Mais voyez vous, inspecteur, j’ai toujours appris à tirer parti de ce que j’apprends et ce n’est pas vous, un flic ivre et désabusé qui allez me faire la leçon!

Jenny se dirigea vers la sortie, ignorant le mouvement du flic, et se retourna pour ajouter.

- Quand à Harmon, vous devriez revoir vos sources, si vous pensez que j‘ai eu besoin de coucher pour arriver où j‘en suis aujourd’hui.. Et tant que j’y suis, je serais curieuse de savoir ce qu’il pourrait penser de tout ça!

Elle était déjà dans le couloir, l’inspecteur sur ses pas. Jenny se fichait qu’il la collât en prison. Cela ne ferait qu’apporter de l’eau à son moulin déjà bien alimenté.

- Si vous comptez me mettre en prison, inspecteur, faites donc.. Je me ferai un plaisir d’écrire un article sur les manières de la police et sur votre conduite. Je suis certaine que le commissaire Harmon appréciera!

Jenny lui faisait face à présent, attendant de voir la réaction du flic. La colère grondait encore en elle, ce n’était pas la première fois qu’elle affrontait ce genre de comportement, mais rarement les insultes avaient été si virulentes.Harmon la détestait, mais il était toujours resté très courtois, contrairement à ce Masden.

Ambiance Musicale

"Maxence, qu'est ce que tu fous putain..."

Les cris de Billie devenaient insupportable dans sa tête. Sa femme et sa fille ne cessaient pas d'agoniser, pendant que lui se voyait proposer un marché par ce Dopplegang en talon aiguille, comme Faust devant Méphistophélès. mais lui n'avait pas eu le flegme du vieillard...

Et cela rendait d'autant plus douloureux les piques de vérités que la journaliste lançait au travers de Maxence.

- Mais voyez vous, inspecteur, j’ai toujours appris à tirer parti de ce que j’apprends et ce n’est pas vous, un flic ivre et désabusé qui allez me faire la leçon!

"C'est officiel, Maxy, voila ce que tu es : un flic désabusé et alcoolique..."

- ...Restez-la....

Saunders fit mime de ne rien entendre et continua a le fusiller du regards en se dirigeant vers la porte.

- ... S'ils vous plais...

Maxence prit une grande inspiration.

- ... le... Flic Ivre et désabusé" comme vous dites, non pas que je contredit ceci, c'est la pure vérité en effet.. a vu sa femme et sa fille assassiné, comme cette gamine, là.

Maxence avait sorti du tiroir de son bureau un cliché antropo de la victime, la seule ou celle ci avait retrouvé sous les mains des légistes un état a peu prés humain.

- ... Et j'ai vu, en tant que famille abandonné, leurs noms étalés dans la presse, durant des jours, des semaines, des mois...J'ai été cité, j'ai comparu, et pourtant je savais qui avait fais ça..... Alors je ne veux pas imaginer la famille de cette fille lire son nom a la rubrique fait divers sans savoir si le ou les meurtriers de leurs fille est toujours en liberté.

Maxence releva les yeux sur la journaliste. Il avait réussi a ravaler ses larmes, déglutissant violemment....

- …Ce que je vous demande, mademoiselle Saunders... C'est de me laisser le temps de retrouver celui qui a fait ça, avant de jeter pâture à vos lecteurs les restes de la dignité de cette famille... Qu’ils sachent au moins qu’ils auront un meurtrier a regarder dans les yeux au milieu de la foule.

46.

Jenny écouta l’inspecteur, sans l’interrompre. Elle sentait qu’il était extrêmement tendu, les nerfs à fleur de peau, une journée difficile, une semaine difficile. Qu’il avait l’air épuisé soudain. La journaliste garda une expression impassible. Et quand il eut terminé, elle ajouta à son tour, le regardant droit dans les yeux, lui faisant face, alors qu’il lui avait demandé de rester.

- Vous avez vraiment une très mauvaise opinion de moi, ou de mon journal. Le Heaven Times n’est pas une simple feuille de chou, un journal à ragots, il est LE journal de l’île, celui qui est sensé les tenir au courant des évènements, faits divers ou pas qui ont lieu chez eux. Et c’est naturel que j’essaie de les en tenir les mieux informés possible.

Jenny soupira, et reprit pour sa défense, puisqu’il semblait s’agir de ça…

- Vous m’avez mal comprise et dès le départ.. Je ne suis pas venue juste pour vous soutirer de nouveaux renseignements, je suis venue afin de vous aider dans votre enquête. La seule chose que je demandais, c’était que si vous aviez quelques informations à livrer au public, de m’appeler en premier. En aucun cas, je n’allais lâcher des informations aussi capitales dans la nature, avant de vous en parler.

Jenny le dévisagea et revint dans le bureau de Masden, saisissant son sac dont elle en sortit le calepin sur lequel elle avait noté les noms et prénoms des deux témoins.

- Tenez, ils s’appellent Lester Macarty, et Doug Calan.. Tous les deux ont vu le meurtrier de cette fille. Vous aurez peut-être quelques problèmes pour les interroger, car ils ne vous apprécient pas trop.. Enfin peut-être de la même manière dont vous, vous ne m’appréciez pas, et pourtant on arrive à s’entendre avec un peu de bonne volonté.

Elle lui fit un sourire narquois, et continua.

- Peut-être qu’ils passeront dans nos bureaux.. Si tel est le cas, je vous appellerai pour vous tenir au courant. Voilà tout ce que je sais. Et ne vous inquiétez pas, pas d’article avant que vous ayez quelque chose de concret à dire à la presse….

Jenny sortit sa carte de visite et la posa sur le bureau de l’inspecteur.

- Et voilà ma carte, si vous avez besoin d’autre chose.. Inspecteur Masden.. À bientôt sans doute.

La jeune femme redressa les épaules et très digne, elle passa devant l’inspecteur avant de se diriger vers la sortie, le parking ou l’attendait la petite BMW…

( suite au duplex de Jenny )

4.
(Avant, appartement de Claris Miller)

Ambiance:"Evil deeds"

Ses yeux s’ouvrirent, d’un seul coup, un bruit quelque chose.. Elle était en alerte, déjà assise sur le divan, elle guettait un autre bruit, un autre indice.. Mais plus rien, seul le calme régnait dans cet appartement, son nouvel appart… Elle regarda sa montre, il était temps d’y aller. Silver saisit sa veste, son sac à dos, les clefs de son appart et fila rapidement, non sans oublier de prendre quelques précautions avant de partir.


- Ici, ça sera parfait!

Le taxi pilla net devant la requête de sa passagère. Silver régla sa course et sans un merci descendit du véhicule pour entrer dans le garage. De tous les côtés n’étaient que carrosseries étincelantes, coloris vifs, peintures métallisées, gris, chromes, noirs ébènes, lignes dynamiques, et régal pour les yeux des connaisseurs ou amateurs.

Silver se balada à travers toutes ces merveilles de mécanique, laissa sa mains glisser sur des cuirs, sur le métal, son regard englobant d’un coup d’œil tout ce qui lui était proposé là.. De belles pièces, immanquablement. C’est là qu’elle la vit, une merveille.. La jeune femme sut qu’elle venait de trouver ce qu’elle était venue chercher..

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Elle avait payé la Morini Corsaro, cash.. Laissant le vendeur sur place, et repartant de là avec son tout nouveau véhicule, une moto d’une nouvelle lignée au look très particulier.. Et surtout très pratique pour se faufiler partout..

Sans oublier la tenue, le casque et ce qu’il fallait pour ne plus voir qu’un motocycliste sur un petit bolide d’argent et de noir…Discret, rapide.. L’idéal…

A présent, son sac sur le dos, elle fonçait à toute allure en direction des galeries commerciales, zigzagant entre les colonnes de voitures coincées dans les embouteillages, ses emplettes ne faisaient que commencer….

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Un coursier lui livrerait ses paquets à l’heure dite, car pour l’instant elle avait encore à faire avant de rentrer se préparer son repas… Silver n’était pas venu faire du tourisme sur cette île, Silver ne faisait jamais du tourisme, même si c’était une couverture utile..

La moto s’arrêta devant l’imposant bâtiment…département de justice.. Rien que ça! Silver retira son sac à dos de ses épaules et le garda en bandoulière avant d’avancer d’un pas assuré en direction de l’entrée.
Elle dépassa sans même regarder la réceptionniste, continua plus loin dans les couloirs, sans ralentir l’allure, sans montrer qu’elle ne connaissait pas le chemin, il ne fallait pas qu’elle hésite. Mais tout était très bien indiqué, on pouvait faire confiance à l’administration pour ça…

Silver se retrouva bientôt devant les bureaux des inspecteurs, et après un bref regard circulaire, vérifiant que personne ne prêtait d’attention sur elle, Elle entra dans le bureau de l’inspecteur Marsden. Ce dernier était en vacances, et c’était tant mieux.

La jeune femme posa son sac à dos sur le bureau, sortit son pc portable tout neuf, et quelques secondes plus tard, il était connecté à celui de l’inspecteur. Elle pianota à toute vitesse sur le clavier du pc, et vérifia sa montre. Le CD qu’elle avait récupéré du coffre à la banque lui serait d’une grande utilité, un programme espion à la pointe de la technologie.. Une minute de téléchargement et Silver aurait accès à toutes les informations du département de Justice. Elle possèderait tous les codes d’accès de tous les fichiers…

Un bip, et Silver de gestes sûrs, rangea rapidement son matériel, récupéra son sac, et glissa la tête dans l’entrebâillement de la porte.. Personne ne l’avait vu entrer, personne ne le verrait sortir.. Et qui se préoccuperait de vérifier les vidéos des caméras.. Il y’avait tant d’allées et venues …
Le moteur vrombit à nouveau, et le deux roue quitta rapidement le parking du département. Elle pouvait rentrer chez elle, et commencer ce pourquoi elle était venue.

* Morini corsaro:

Ambiance musicale...

Saleté de taxi, saleté de quidams, saleté de collègues…. Foutue journée de merde qui commence…
Les petit en uniformes me regardent passer dans les couloirs en ce demandant qui était de mec. Certainement pas un inspecteur. J’ai du sortir deux fois ma plaque pour prouver que j’avais le droit de venir errer ici….
Mon bureau…. Il a pas mal servit. Mais je suis encore étonné de voir mon nom sur la vitre. Une vitre crasseuse, certes. Un bureau merdique, certes, et des manches a balais qui dépassent de mon armoire à dossiers. Mais Mon bureau….
J’entre, je m’assoit… Le siège est tellement plein de poussière que je manque d’éternuer. Ça me pique la gorge, ça me fait pleurer. J’aurais besoin de boire un coup, j’aurais besoin de…

- Masden, putain de mère de dieu…

Je reconnaîtrais cette voix entre mille. A l’époque comme maintenant, ça m’a fait toujours fait du bien de l’entendre… Je pensais pas tomber sur lui si vite…

- Tu as toujours eu l’art de me trouver quand je m’y attends le moins, Eddy…

Eddy Arthur Addams. Le seul flic à avoir pris la peine de créer des liens avec moi. Le seul à avoir pris ma défense et m’avoir donné l’occasion de faire mon job ici après ma mutation punitive. Je souris en levant les yeux, mais le perdit bien vite en voyant la gueule que tirait Ed’

- Et toi t’as le chic pour disparaître sans laisser de trace.

Il entra dans le bureau, et ferma a demi la porte…

- … Espèce de pauvre sale con…Putain de connard d’enfoiré de merde !

- Eddy…

- MAIS QU’EST-CE-QUE T’AS FOUTUE BORDEL, HEIN ?! CA FAIT UN AN ! TOUTE UNE PUTAIN D’ANNEE QUE JESSAIE DE SAVOIR SI T’ES MORT OU VIVANT NOM DE DIEU !! J’AI DU ALLER CHERCHER HARMON POUR SAVOIR CE QUE TU ETAIS DEVENU !! ET IL A RIEN VOULU ME DIRE IL PRENTENDAIT QUE TU T’ETAIS FAIS LA MALLE SANS DEMANDER TON RESTE ! J AI PASSE TROIS PUTAINS DE MOIS A CHERCHER DANS TOUTE LA VILLE SI UN MEC T’AVAIS DEZINGUE OU PAS ! JE ME SUIS MIS EN DETTE AVEC TOUT LES LEGISTES ET CORONERS DE LA VILLE POUR QU IL ME PREVIENNE EN PREMIER SI ILS AVAIENT UN MEC QUI CORRESPONDAIT A TA DESCRIPTION ! TROIS FOIS ON A CRU T’AVOIR RETROUVE A LA MORGUE !

- Eddy, je…

- UNE ANNEE, MAXY ! UNE PUTAIN D’ANNEE COMPLETE !!

Sa voix se brisa sur la dernière phrase, et deux grosses gouttes menaçaient de glisser de ses yeux a ses joues écarlates.

- ….

Je ne trouvais rien a dire… je me rendis compte que jusqu'à ce que je me retrouve face a lui, je n’avais pas songé une seconde a lui donner des nouvelles, au moins a lui. Cette révélation me mis une sacré claque dans la tronche, mais ce n’était rien face à ce qu’il ressentait sûrement en ce moment…
Je n’aurais jamais cru que j’aurais manqué a quelqu’un ici… Ni a ce point…

- E.. Ed’..

Merde, j’arrive pas a sortir un seul mot tant je me sens con, inutile, honteux. Et touché par l’amitié de mon vieux collègue… J’essaie de pousser un mot du fond de ma gorge, mais a la place ce sont deux larmes qui coulent

- Put… Putain…

Je prétexte de les essuyer de ma main pour me cacher a son regards… J’arrive pas a contrôler les épaules… Avant de pouvoir dire ouf, les sanglots s’arrachent de tout mon corps, me convulse… Putain de retrouvailles…
Eddy se retourne. Des jeunes en bleue s’étaient ramassé devant la porte du bureau, les yeux stupéfait de voir le grand Addams les yeux humides…

- Dégagez de la bordel !

Il claque la porte violemment, et s’appuie sur le mur a coté…
Quand je sent que j’arrive a contrôler a nouveau un peu ma voix, une bonne minute s’est écoulée.

- Eddy.. j’ai.. J’ai merdé….

- Ça tu peux le dire ouais !!

- … J’ai merdé avec cette journaliste… Harmon m’a engueulé encore… J’ai merdé avec cette enquête… J’arrivais plus a penser… A rien… Aucune avancée… je donnais rien.. Que dalle…. Même pas foutue de retrouver les vieux réflexes de bon flic… Harmon en avait plein le cul… Il m’a dit « Ou alors tu dégage du service un an, ou alors tu dégage tout court »… J’ai fais mon sac, je me suis taillé… J’ai pas pensé a t’en dire plus.. ni a toi ni aux autres… je suis désolé…

- Harmon, sale enfoiré…..

- … je pensais qu’il préviendrais le monde… je savais qu’il voulait pas que je sois dans ses pattes.. Depuis le début il voulait pas de moi… Personne… Y a que toi tu m’a estimé un tant soit peu…

- Putain de merde…

- Eddy … Eddy je suis désolé… J’ai merdé sur toute la ligne… Même avec toi… je m’en veux putain….

Un long silence s’ensuivit. Durant lequel chacun essayait de calmer son souffle, d’essuyer ses larmes, d’arrêter de renifler…
Eddy y parvint le premier. A l’exception de son visage rougit, on aurait pu croire qu’il s’est jamais rien passé. Il vint s’asseoir sur le coin de bureau près de moi, et me tendis un mouchoir en papier. Je le pris et m’essuya le visage.

- .. Tu.. Hum… Tu as fait quoi pendant cette année ?….

- … Rien.. Pas grand chose… Je suis retourné voir mon ancienne maison.. Celle que j’avais avec Billie et la gamine… C’est un couple de vieux qui l’a racheté… Héhéhé… Et sinon.. Essayé de voyager un peu… De voir du monde…

- De biberonner…

Je levais les yeux sur Ed.

- Fermes là Max’, Me dit pas que c’est faux. Pas à moi. Ou alors tu porte deux flingues en hoslter maintenant.

Je regardais sous mes bras. Assit dans le fauteuil, on pouvait voir deux bosses sous chacun d’eux. A gauche, mon arme dans son étui. A droite, ma flasque de Jack Daniels, que je sorti avant de la poser sur la table…

- T’as pas arreté avec cette saloperie encore….

Je ne répondis pas. Ça ne servirait à rien. Je ne parlais pas non plus des nuits que j’ai passé dans un motel miteux a descendre les économies de ma défunte femme dans le whisky.

- .. J’ai passé l’année de vivre sur l’argent que m’a rapporté la maison…

J’avais tout dilapidé, mais je n’en dis rien non plus. Je n’étais pas dans le besoin de toute manière. J’avais touché les dommages et intérêts lors du procès. J’avais de quoi…

- … En un an tu as pas cherché a faire une cure, ou a …

- Me parles pas de cure Eddy ! Qu’on m’expose comme ça dans un hôpital, jamais ! J’ai pas besoin qu’on me dise chaque jour que c une foutue question de volonté, que je peux le faire ! Je SAIS que je peux le faire ! Mais je n’y arrive pas quand même !

Eddy s’abstint de toute réponse.

- Tu sais combien de fois je me suis retrouvé mon flingue sur la tempe, a compter les raisons que j’ai de rester en vie ? Tu sais combien de fois je me suis juré d’en finir le soir même, après une journée passée derrière des volets clos à vomir ?…

- … Et c’est quoi tes raisons ?…

- .. J’ai… Je… Je n’en trouvais aucune….

- Même pas un vieux pote ?

Il avait dis ça sur un ton badin, mais je sentit qu’il serait blessé de ma réponse….

- Non… Non… même pas un vieux pote, Eddy…

Il regarda par terre.. Et poursuivit…

- …Alors… Qu’est ce qui fait que tu es jamais passé à l’acte ?…

- Je… Je m’endormais avant.. ivre…

Silence… Puis j’entendis Eddy rire doucement….Puis de plus en plus fort…

- Quoi ?….

Il ne me répondit pas, et rit de plus belle.

- Qu’est-ce.. Mais ça veut dire quoi ça, espèce d’enfoiré ?!…

Malgré moi, je fut contaminé par le rire d’Eddy, et me mit a me fendre la poire aussi… De pire en pire. Il en vint a se plier sur le coin du bureau tandis que je me renversais en arrière sur mon fauteuil.
De l’extérieur du bureau, les bleues pouvaient entendre deux idiots rire comme des déments, a gorge déployées, sans voir les larmes perler à leurs yeux…